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Quand le Quai d'Orsay apprend à Gérard Larcher à parler algérien

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  • Quand le Quai d'Orsay apprend à Gérard Larcher à parler algérien

    Par Jean-Louis Le Touzet — 8 septembre 2015 à 10:15 (mis à jour à 10:15)

    Pour aider le président du Sénat à préparer sa visite à Alger qui débute ce mardi, le ministère des Affaires étrangères lui a concocté un recueil d'éléments de langage à dégainer face aux journalistes. Savoureux.





    Les services du Quai d’Orsay ont prévenu le président du Sénat, Gérard Larcher, qui entreprend ce mardi une visite officielle de trois jours en Algérie : il foulera le tapis rouge mais pourrait aussi bien marcher sur des queues de vipères. Qui dit vipère dit questions vipérines. Et qui mieux que les journalistes pour les poser, n’est-ce pas ? Surtout lorsqu'ils en prendront connaissance à la fin de cet article. Ainsi, dans une longue note de synthèse à son intention, que Libération s’est procurée, les services consulaires déminent le terrain à travers une longue liste de 32 questions extrêmement fâcheuses et extrêmement longues, susceptibles d’être posées par les confrères algériens.

    A la lecture de ces questions, qui sont autant d’essaims de frelons au-dessus des relations franco-algériennes depuis l’indépendance, on se dit que le président Larcher va être conduit en tenue d’apiculteur devant la presse algérienne comme devant un tribunal de salut public. On transpire pour lui car il s’agit de 12 pages serrées, sur format 21x29,7, à apprendre par cœur. Cette magnifique prose taillée dans une langue en bois d’arbre avec copeaux sera récitée tout au long de la visite officielle, prévue du 8 au 11 septembre. Rendons grâce aux rédacteurs de la note qui ont scrupuleusement listé tous les sujets épineux, et ils sont longs comme un jour sans pain.

    Passons sur les propos liminaires : «Je suis heureux d’être aujourd’hui en Algérie à l’invitation du président du Conseil de la nation [chambre haute, comme le Sénat, ndlr], ainsi que l’ensemble des autorités algériennes, que je remercie […] pour la chaleur de leur accueil». Soit le refrain habituel qui sert en toutes occasions et même par temps de pluie.

    «La France n’a naturellement aucune intention d’interférer...»
    Première question imaginée par le Quai d'Orsay : «Certains journaux ont dit que la visite de François Hollande le 15 juin dernier avait pour objectif d’apporter un soutien au président Bouteflika à un moment où l’inertie du système algérien, dirigé par un homme malade, fait face à de nombreuses critiques et où la chute des hydrocarbures met en difficulté le régime.» Les rédacteurs, emportés par une plume trempée dans l’acide, rajoutent une petite couche de vernis maritime : «D’autres lui ont prêté l’intention de désigner le prochain chef d’Etat algérien. Que répondez-vous?»

    Après une longue respiration, et s’être épongé la nuque, le président Larcher devrait prononcer la phrase apprise par cœur, qui sortira avec l’adverbe «naturellement» à servir en toutes occasions : «La France n’a naturellement aucune intention d’interférer dans la vie politique de l’Algérie, ni dans le présent ni dans l’avenir. La volonté de la France est de continuer à travailler avec les autorités et le peuple algériens à l’approfondissement de la relation bilatérale et à construire un grand projet pour l’Algérie. La deuxième visite du président Hollande en l’espace de trente mois à montré l’attention et la priorité que la France attache à l’Algérie [...]. Pour mémoire, avec un baril à 44 dollars, les perspectives pour 2016 sont sombres : le dinar a perdu 35 % de sa valeur face au dollar, le risque de mécontentements sociaux est élevé et le pays pourrait perdre plus de 50 milliards d’épargne cette année.

    «Vous connaissez l’attachement de la France à la liberté d’expression...»

    Autre question : «La liberté d’expression semble reculer, avec notamment les pressions exercées contre les médias depuis l’élection présidentielle, en particulier par la réduction de la publicité privée, des emprisonnements ( …), l’interdiction d’une émission sur Al Djazaïria». Et c’est là que ça se gâte méchamment : «Croyez-vous que le régime actuel puisse mener l’Algérie sur le chemin de la démocratisation?»

    Réponse de Larcher, qu'on imagine après un raclement de gorge : «Vous connaissez l’attachement de la France à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, comme partout dans le monde. Cela étant, il ne me revient pas de faire acte d’ingérence dans les débats qui concernent l’Algérie et les Algériens.» Et hop, envoyez c’est pesé.

    Tout y passe : les privilèges de Renault pour s’implanter à Oran, la mauvaise qualité supposée de la Symbol produite sur place qui serait aussi solide que la 2CV de Bourvil dans le Corniaud. L’ingérence de Total dans l’exploitation du gaz de schiste, les demandes d’indemnisation après les essais nucléaires dans le Sahara en 1960, les excuses toujours attendues au sujet du massacre de Sétif en 1945, la question de l’indemnisation des biens des pieds-noirs, l’amendement de l’accord de 1968 sur l’entrée des Algériens en France, la vente des Rafale au Qatar accusé de soutenir le terrorisme, etc.

    Exercice de ventriloque
    Le président Larcher aura besoin du souffle du marathonien et du sang-froid du grand mammifère à poil dur quand il encaissera : «Beaucoup d’Algériens considèrent que Daech est une création occidentale et que son développement a été facilité par la campagne développée par la France contre Bachar al-Assad. C’est d’ailleurs ce qu’a affirmé le recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur à la radio algérienne.»

    La liste comprend aussi des questions sur : la tuerie Charlie, l’affaire Dieudonné, l’islamophobie en France, l’enquête du juge Trévidic sur les moines de Tibhirine, la journée «Tel-Aviv sur Seine» qui serait un soutien à la politique israélienne et enfin les biens immobiliers à Paris supposés de l’actuel secrétaire général du FLN. On verra quelle note donneront les confrères algériens à cet exercice de ventriloque quand sortira du ring Gérard Larcher, une serviette éponge sur le cou, comme après un gala de boxe.

  • #2
    J'aime beaucoup cet article!

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    • #3
      J'aime beaucoup cet article!
      C'est un article de diversion qui masque les causes véritables du déplacement du gaulliste.

      Pour nos journaleux , nous savons que toutes leurs questions sont soumises au préalable à l'accord des services de sécurité dans une société dont les coutumes d'hospitalité ne visent pas à indisposer le visiteur.

      Le ROUMI arrive dans un timing précis alors que Bariz vient de décider de reprendre ses vols au dessus de la Syrie en vue d'une attaque décisive de l'OTAN après la campagne médiatique migratoire que dénonce à raison Thierry MEYSSAN.

      Les Gaulois pour être libres en Syrie ont besoin de l'aide passive de l'Algérie . Ils doivent anesthésier la composante hostile du DRS et être sûrs que les pro russes ne s'en prendront pas à leurs forces stationnées en Afrique sub sahariennes créant un second front pour soulager les protégés de POUTINE .

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      • #4
        Une façon de nous exposer en live un cours en daridja, que Benghebrite n'a pas su le faire. Tout compte fait, l'idée d'enseigner en daridja, n'est pas au fond algérienne !!!

        http://www.algerie-dz.com/forums/sho...d.php?t=356324
        Dernière modification par abderahmane1, 08 septembre 2015, 15h10.
        "نحن قوم أعزنا الله بالإسلام ..." Omar Ibn El Khettab RA

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        • #5
          la mauvaise qualité supposée de la Symbol produite sur place qui serait aussi solide que la 2CV de Bourvil dans le Corniaud
          Réponse de l'archer: "loin de moi l'intention de lancer une flèche de Parthe. Ceci dit, il eût fallu ressusciter louis de funès pour analyser cet état de fait. De plus, permettez-moi d'ajouter que la symbol, contrairement à la 2cv, est dotée d'airbags aussi solides que mon triple menton"
          Kindness is the only language that the deaf can hear and the blind can see - Mark Twain

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          • #6
            C'est un article de diversion qui masque les causes véritables du déplacement du gaulliste.

            Pour nos journaleux , nous savons que toutes leurs questions sont soumises au préalable à l'accord des services de sécurité dans une société dont les coutumes d'hospitalité ne visent pas à indisposer le visiteur.

            Le ROUMI arrive dans un timing précis alors que Bariz vient de décider de reprendre ses vols au dessus de la Syrie en vue d'une attaque décisive de l'OTAN après la campagne médiatique migratoire que dénonce à raison Thierry MEYSSAN.

            Les Gaulois pour être libres en Syrie ont besoin de l'aide passive de l'Algérie . Ils doivent anesthésier la composante hostile du DRS et être sûrs que les pro russes ne s'en prendront pas à leurs forces stationnées en Afrique sub sahariennes créant un second front pour soulager les protégés de POUTINE .
            Tu devrais écrire des romans Khore, tu as une imagination débordante!!!
            "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

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            • #7
              Une imagination débordante ? ou simplement une analyse pertinente ?

              lisons ce qu'écrit le Figaro à propos de la réception de LARCHER par son sujet BOUTEFLIKA
              Gérard Larcher a été reçu ce mercredi à Alger par Abdelaziz Bouteflika, président de la République algérienne. Le président du Sénat, qui effectue une visite en Algérie avec pour objectif le renforcement des liens entre les deux pays, a été reçu en présence de l'ancien ministre et ancien sénateur Jean-Pierre Chevènement et d'une délégation sénatoriale. Nord Mali, Libye, Syrie, partenariat économique franco-algérien ont été au centre de la discussion qui a duré environ 45 minutes dans un salon de la résidence Zéralda.

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              • #8
                @KHORE

                Nord Mali, Libye, Syrie et Sahara Occidental ont été au centre de la discussion
                A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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                • #9
                  Comme ça les pros de la com de la diplomatique françaies sont en manque d'inspiration.Aucun d'eux n'a eu le trait de genie pour venir à la rescousse au pauvre Larcher, est relevé le défi de Hollande avec son fameux "alacrité".Nous, les Algeriens, le bonhomme Larcher, pour son 1er voyage nous aurait bien fait marré et à coup sûr agréablement marqué, dommage !

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