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Mustapha Mekidèche : « il y a un prix à payer pour sortir » de la crise

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  • Mustapha Mekidèche : « il y a un prix à payer pour sortir » de la crise

    Mustapha Mekidèche : « il y a un prix à payer pour sortir » de la crise


    TSA Algérie - 14:34 samedi 12 septembre 2015 | Par Hadjer Guenanfa |

    Économiste et expert international, Mustapha Mekideche, est vice-président du Conseil national économique et social (Cnes). Dans cet entretien, il revient sur les dispositions contenues dans l’avant-projet de Loi de finances 2016 et la prochaine rencontre du Cnes avec le gouvernement.

    Que pensez-vous des mesures contenues dans l’avant-projet de la Loi de finances pour 2016 ?

    En ce qui concerne les mesures que votre journal en ligne a publiées, je suppose qu’il s’agit d’un premier exercice qui va faire l’objet d’un chiffrage pour évaluer les recettes fiscales attendues. Je vous rappelle que l’exercice d’élaboration de la Loi de finances pour 2016 consiste d’abord à réduire le déficit budgétaire. Pour 2015, ce déficit avait été évalué à 25 milliards de dollars par la dernière Loi de finances complémentaire. L’objectif doit être celui d’arriver à une rationalisation des dépenses budgétaires. C’est-à-dire d’aller vers une diminution des charges et une augmentation des recettes. Une fois ce déficit diminué, il va falloir rechercher son financement. À ma connaissance, et en l’état actuel des choses, les ressources du Fond de régulation des recettes (FRR) ne couvriront que partiellement ce déficit probable en 2016. Par conséquent, il va falloir faire comme l’Arabie saoudite et aller vers un emprunt intérieur. Cela est inévitable pour financer notamment ce déficit probable.

    Ces mesures, dont la hausse de plusieurs taxes sont-elles suffisantes ?

    Ces mesures vont dans la bonne direction mais elles demeurent insuffisantes. Il va falloir faire des simulations pour voir ce qu’elles peuvent rapporter au budget de l’État. Le gasoil par exemple, passera de 13,70 à 14,98 dinars le litre. Il s’agit d’une augmentation d’un peu plus d’un dinar et qui n’est pas du tout significatif. On a également instauré un droit de douane de 30% pour l’importation d’ordinateurs. Là aussi, il va falloir faire des simulations pour voir ce que cela va rapporter en termes de recettes fiscales pour l’État. Mais ça ne me semble pas être un gisement important. Par ailleurs, il y aura probablement une diminution du budget d’investissement. Il peut y avoir un report ou une annulation d’un certain nombre de projets d’infrastructures qui étaient dotés d’un financement budgétaire.

    Faut-il aller vers des augmentations de taxes plus importantes ?

    Le chiffrage est indispensable pour répondre à cette question. Mais il ne faut pas oublier que le déficit budgétaire doit être réduit dans des limites économiquement et socialement acceptables. Il faut donc éviter les tensions sociales. Il y a des limites à ne pas dépasser. Des limites que se fixent probablement les pouvoirs publics.


    Peut-on parler désormais d’une réelle prise de conscience de la situation de la part des autorités ?

    On a mis du temps mais elle y est. Quand vous voyez les dispositions de la Loi de finances pour 2015 et celles de la Loi de finances complémentaires pour 2015, vous vous rendez compte qu’elles n’ont pas pris la mesure de l’ampleur et de la durée de la crise. Elles n’en avaient pas suffisamment anticipé les effets.

    Le Cnes et le gouvernement se réuniront prochainement dans un contexte de crise économique. Quel est l’objectif de cette rencontre ?

    En tant que conseil consultatif, le Cnes va contribuer dans l’élaboration d’une évaluation de l’ampleur de la crise et de sa durée et proposer une plateforme de sortie de crise avec un certain nombre de propositions. Pour faire cet exercice, le Cnes a fait appel à un panel d’universitaires algériens, de haut niveau et de sensibilités diverses pour essayer de construire un consensus sur l’évaluation de la situation, sa durabilité et une éventuelle plateforme de sortie de crise aux plans économique, financier et social

    Le gouvernement ne cherche-t-il pas, à travers cette réunion, une caution pour ses mesures d’austérité ? Le Cnes ne risque-t-il pas d’être manipulé ?

    La situation n’est pas désespérée, mais elle est sérieuse et grave. On n’en est plus à qui manipule qui ? On sort du champ politicien. Nous sommes confrontés à une situation qui nécessite des réformes structurelles. Et il y a un prix à payer pour s’en sortir. Je vous rappelle ce qui s’est passé de 1986 à 1998 et les coûts violents de sortie de crise : fermeture d’entreprises, suppression d’emplois. Aujourd’hui, on a une situation qui est plus favorable. On n’est pas endetté, on a des réserves de changes et on a peut-être le temps de faire des réformes à travers un consensus des experts, et plus tard à travers un consensus au niveau social et politique. On ne peut pas jouer avec le feu. On est en dehors des luttes politiques pour le pouvoir. Le statu quo nous mènera droit au mur. On ne peut donc pas subir la crise sans agir.
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    Propos très mesurées et très sages... J'ajouterais que le consensus économique et social devrait impérativement être accompagné d'un consensus politique, n'en déplaise à ceux qui se voyaient déjà à la haute marche du podium...
    Othmane BENZAGHOU

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    • #3
      Un consensus politique avec qui? Le peuple est totalement absent!

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      • #4
        Un consensus politique avec qui? Le peuple est totalement absent!
        Nul part dans le monde, il est demandé au "peuple" de prendre le pouvoir, même dans les exemples les moins imparfait de démocratie. Sauf peut être quand les adeptes du socialisme scientifique parlaient de dictature du prolétariat...

        Le consensus se fait entre différents acteurs politique pour former un gouvernement d'union nationale, capable dans des phases difficiles, de faire des réformes difficiles et d'organiser des élections qui pourront permettre au peuple d'exprimer sa préférence sur le projet de X ou de Y...
        Othmane BENZAGHOU

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        • #5
          Économiste et expert international, Mustapha Mekideche, est vice-président du Conseil national économique et social (Cnes)
          En Algérie, même le gars qui rase les murs, est un expert économique international.

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          • #6
            Quand on commencera à se respecter mutuellement, on pourra parler de démocratie et de civisme. Merci de se renseigner sur le CV du vice président du CNES, avant d'abonder dans le dénigrement, devenu l'exercice favoris des algériens...
            Othmane BENZAGHOU

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            • #7
              Un consensus politique avec qui? Le peuple est totalement absent!
              Il n'est pas absent il s'en contrefout de tous cela et en plus ce n'est un bloc monolithique.

              Ce que veulent les gens honnêtes, c'est du concret et pas de la parlotte.

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              • #8
                Quand je disais que l'état n'avait pas d'autre choix que l'austérité
                l'amitié est une chose rare,l'ami veritable est celui qui te demande d'etre toi meme.il t'aidera a survivre par l'amour qu'ilte porte

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                • #9
                  Je pense que seules des mesures impopulaires comme l'abandon de certaines subventions peuvent aider à réduire les déficits. Impopulaire certes mais à moyen terme c'est la plus économiquement rentable.

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                  • #10
                    Qu'on commence a taillé dans le budget de l'armée et le train de vie de stars de cinéma de nos dirigeants !
                    Pour le reste(peuple) on verra plus tard !

                    Commentaire


                    • #11
                      Mustapha Mekidèche : « il y a un prix à payer pour sortir » de la crise

                      Que pensez-vous des mesures contenues dans l’avant-projet de la Loi de finances pour 2016 ?

                      En ce qui concerne les mesures que votre journal en ligne a publiées, je suppose qu’il s’agit d’un premier exercice qui va faire l’objet d’un chiffrage pour évaluer les recettes fiscales attendues. Je vous rappelle que l’exercice d’élaboration de la Loi de finances pour 2016 consiste d’abord à réduire le déficit budgétaire. Pour 2015, ce déficit avait été évalué à 25 milliards de dollars par la dernière Loi de finances complémentaire. L’objectif doit être celui d’arriver à une rationalisation des dépenses budgétaires. C’est-à-dire d’aller vers une diminution des charges et une augmentation des recettes. Une fois ce déficit diminué, il va falloir rechercher son financement. À ma connaissance, et en l’état actuel des choses, les ressources du Fond de régulation des recettes (FRR) ne couvriront que partiellement ce déficit probable en 2016. Par conséquent, il va falloir faire comme l’Arabie saoudite et aller vers un emprunt intérieur. Cela est inévitable pour financer notamment ce déficit probable.
                      Les restrictions budgétaires on le comprend vont se faire à travers l'arrêt de certains projets, et une rationalisation des dépenses publics.

                      Augmenter la recette ça reste un peu vague en attendant le rapport du CNES.

                      et l'emprunt intérieur? qui est le préteur sur gage? ... les ménages? entreprises publics ou ... entreprises privées? Une future FED Banque?

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                      • #12
                        et l'emprunt intérieur? qui est le préteur sur gage? ... les ménages? entreprises publics ou ... entreprises privées? Une future FED Banque?
                        Beaucoup de pays financent leur collosale dette publique en interne : Italie, Japon... L'Algérie possède aussi des gisements de financement interne, avec des garantis certaines, suffit d’émettre de la dette à un taux correct, les banques et les assurances, en raffoleraient, et même certaines fortunes...
                        Othmane BENZAGHOU

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                        • #13
                          Beaucoup de pays financent leur collosale dette publique en interne : Italie, Japon... L'Algérie possède aussi des gisements de financement interne, avec des garantis certaines, suffit d’émettre de la dette à un taux correct, les banques et les assurances, en raffoleraient, et même certaines fortunes...
                          C'est pas l'emprunt intérieur qui me dérange, on est déjà passé par là, c'est la manière de faire qui m’intéresse, si c'est à travers certains hommes d'affaires ... ça va saigner

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                          • #14
                            C'est pas l'emprunt intérieur qui me dérange, on est déjà passé par là, c'est la manière de faire qui m’intéresse, si c'est à travers certains hommes d'affaires ... ça va saigner
                            L’émission d'obligations se fait toujours accompagné par des banques conseil... Le trésor a l’embarras du choix pour réussir ses émissions, et je suis prêt à parier que ça se bousculera au portillon pour détenir la dette (garantie par ton sous sol)... On peut monter à 50% du PIB sans aucun pb et même aller à 100% sans que le FMI et la BM ne sourcillent...

                            PS: La France sous Sarkozy est passé de 1300 milliards € à 2000 milliards €, de 65% du PIB à près de 100% du PIB, une hécatombe pour amortir la crise, sans que la croissance ne reparte comme aux USA ou dans le reste de l'Europe... Essayons de faire mieux, et c'est pour ça qu'ils ont besoins de relais de croissance en Afrique...
                            Dernière modification par ott, 12 septembre 2015, 20h54.
                            Othmane BENZAGHOU

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                            • #15
                              L’émission d'obligations se fait toujours accompagné par des banques conseil... Le trésor a l’embarras du choix pour réussir ses émissions, et je suis prêt à parier que ça se bousculera au portillon pour détenir la dette (garantie par ton sous sol)... On peut monter à 50% du PIB sans aucun pb et même aller à 100% sans que le FMI et la BM ne sourcillent...
                              J'espère bien que ça sera d'état à état ... heureusement qu'il n'y a pas de banque à capitaux privés algériens ... je dis ça par rapport aux raclures qui tiennent notre économie.

                              Il reste à bosser maintenant pour booster l'économie, le pouvoir d'achat baisse, et l'inflation prend des proportions alarmantes.

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