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Rachid Grim, politologue : « Machiavel, c’est Bouteflika ! »

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  • Rachid Grim, politologue : « Machiavel, c’est Bouteflika ! »

    Rachid Grim, politologue : « Machiavel, c’est Bouteflika ! »
    TSA - 10:04 mercredi 16 septembre 2015 | Par Nadia Mellal | Actualité
    Bouteflika - TSA


    Comment avez-vous réagi à la mise à la retraite du général Toufik ?

    Pour vous dire la vérité, je m’y attendais. Parce que c’est la suite logique de toutes les mises à la retraite des chefs et responsables des services, les uns après les autres. Les chefs des services ont été pratiquement tous limogés et il ne restait que Mediène avec son DRS qui était devenu une coquille vide. Ce qui s’est passé réellement, c’est que le Président a fini par atteindre son objectif de 1999 : quand il est venu au pouvoir, il avait dit qu’il ne voulait pas être un trois-quarts de président. Et bien maintenant, il y est, c’est le seul chef à bord.

    Certains observateurs doutent de la paternité de la mise à la retraite de Toufik estimant que l’état de santé de Bouteflika ne lui permet pas de prendre une telle décision. Qu’en pensez-vous ?

    C’est une vraie question. Mais quand vous reprenez les choses depuis 1999 jusqu’à maintenant, vous remarquerez qu’il y a la marque de Bouteflika, c’est sa griffe. C’est lui et c’est encore lui. Intellectuellement, il est encore capable de ce genre de choses, d’avoir une vision et un projet qu’il applique. Il a commencé par petites touches. Il a liquidé l’intouchable Mohamed Lamari et mis tous ces généraux en retraite. Il y a une continuité.

    Quel a été le rôle de Saïd Bouteflika dans cette affaire ?

    Saïd a le statut de conseiller, mais je ne pense pas que le Président ait besoin de conseillers. Il a toute sa tête. Machiavel, c’est lui ! Concernant Saïd, ceux qui l’ont connu avant que son frère ne devienne président disent qu’il n’est pas capable de ce genre de choses.

    Toufik, le tout puissant patron du DRS, dont le visage n’était même pas connu des Algériens, un mythe en quelque sorte, tombe. C’était inimaginable pour beaucoup…

    Le mythe était tombé le jour ou le Secrétaire général du FLN Amar Saâdani s’était mis à l’attaquer frontalement sans qu’il ne réagisse. Tout le monde s’attendait à une réaction virulente de la part de Toufik, considéré comme le « Dieu » de l’Algérie. Mais, il ne s’est absolument rien passé. Avec le manque de réaction, on voyait que le mythe commençait à s’effriter. Et puis le mythe s’est totalement effrité avec le DRS qui a été totalement structuré ou déstructuré ou je ne sais pas comment on peut le dire et les départs de ses compagnons sans avoir réagi.

    Fondamentalement pourquoi Bouteflika a-t-il fait tomber Toufik ?

    Pendant longtemps, on avait pensé que Bouteflika et Toufik marchaient la main dans la main. Et que Boutefika n’avait existé que parce que Toufik l’avait soutenu, lors du premier, second et troisième mandat. Et puis, semble-t-il pour le quatrième mandat, il y avait désaccord et c’est à ce moment-là que Bouteflika a décidé de se séparer de Toufik. On connait Bouteflika. Vindicatif. On sait qu’il ne pardonne pas facilement. C’est la personnalité même du Président. Quand il doit régler des comptes, il les règle. Et c’est ce qu’il a fait avec Toufik. Mais ce n’est pas gratuit. Ça rentre dans la logique de la succession et de la défense du clan présidentiel. On aura une année 2016 probablement avec une élection présidentielle anticipée.

    Est-ce qu’on peut sortir à Toufik des affaires ?

    Toufik est parti avec la garantie qu’il n’aura rien. Il est parti comme Chadli avec la garantie de l’impunité totale. Et probablement aussi, ils ont dû se mettre d’accord sur le successeur. Le successeur à Bouteflika garantira les intérêts aussi bien du clan présidentiel que celui de Toufik.

    Peut-on avancer des noms par rapport à la succession de Bouteflika ?

    Deux noms sont avancés : Sellal et Ouyahia. Mais, c’est connu : quand deux larrons se disputent, c’est toujours un troisième qui sort du chapeau. À propos de l’identité du troisième candidat, ce sont les Américains qui ont donné son nom. C’est Lakhdar Brahimi. Et ça semble très logique, c’est un ami intime du Président, une personne qui a une bonne réputation mondiale, qui est reconnu pour ses compétences, mais surtout il est vieux. Il n’est pas parti pour faire 10 ans, mais juste un mandat. Ceci étant, celui qui est choisi pour succéder à Bouteflika aura la tâche de pérenniser le clan et le système en place.

    Compte tenu de son état de santé, pourquoi Bouteflika ne prendrait-il pas la décision historique de permettre des perspectives démocratiques au pays ?

    Effectivement, c’est quelqu’un qui veut laisser son nom dans l’histoire. C’est une réalité, mais pas au dépend de son clan, de sa famille et du système.


    Le fait d’avoir vidé le DRS de ses prérogatives et d’avoir mis Toufik à la retraite, est-ce dans le but d’instituer un État civil ?

    Non. Il ne faut pas être naïf à ce point. Bouteflika n’a montré dans aucun de ses mandats, l’envie de bâtir une Algérie démocratique. Non, jamais de la vie. Son seul moteur, ce sont les intérêts. Si vous croyez qu’il s’est débarrassé du DRS comme police politique pour une Algérie libre et démocratique, c’est une erreur. Il a lui-même dit qu’il n’a rien à voir avec la démocratie. La démocratie, c’est du vent pour Bouteflika.

    Justement, beaucoup ont vu dans le départ de Toufik, la concrétisation du principe de la primauté du civil sur le militaire. Est-ce le cas ?

    Jamais de la vie. Bouteflika, c’est quelqu’un qui ne lâchera pas le pouvoir. C’est aussi quelqu’un qui n’aime pas le partage du pouvoir. Il n’a pas partagé le pouvoir avec les militaires, il ne le partagera pas avec les civils. Et on le vérifiera à l’occasion de la révision de la Constitution.

    Donc, il ne s’agit pas d’une nouvelle ère ou de la fin d’une époque ?

    Non. Et je signe des deux mains sur ça. Il n’a pas la psychologie pour ça. C’est un Zaim, il n’est pas dans la logique du partage du pouvoir.

    Quelles seront les prochaines cibles du Président ?

    Immédiatement, il y a le chef d’état-major Gaïd Salah qui sera mis à la retraite. Parce qu’il l’a utilisé à fond et l’a pressé comme un citron, il pourra donc le remplacer. L’autre cible, ce sera Amar Saâdani.

    Quid d’Ouyahia ?

    Non. Ouyahia est bien à sa place. Je ne le vois pas du tout comme président, c’est un super exécutant. Quand on lui dit de faire quelque chose, il le fait à quelque poste qu’il soit. C’est un soldat pour le clan présidentiel

    Quelle lecture faites-vous du successeur de Toufik, Atmane Tartag ?

    Tartag, c’est l’homme du président. Il l’a ramené à la présidence depuis deux ans pour préparer l’après Toufik. C’est un homme du sérail, un homme des services, mais ce n’est pas l’alter ego de Toufik. Si on cherche des photos de lui, je pense qu’on peut en trouver.

    Quels sont les hommes qui composent le clan présidentiel ?

    Sa famille : ses frères et sa sœur, ses neveux et tous ceux qui gravitent autour d’eux. Si les choses se passent tel qu’il le veut lui, c’est peut être Saïd qui sera président après parce que c’est lui qui va pérenniser le clan.
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    Etonnant revirement de cet analyste...
    Othmane BENZAGHOU

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    • #3
      Bonsoir tout le monde

      J´ai lu un peu Machiavel et je dois reconnaitre que Bouteflika est surement un homme qui a été influencé par Machiavel
      C´est incroyable mais vrai de lire la pensée de Machiavel et voir en méme temps les manoeuvres politiques de Boutefilka . Une histoire de l´eleve et son maitre .

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      • #4
        Il faut qu'il y est de prochaines étapes! Autrement, on est dans une sacrée m**de!

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        • #5
          Boutef est très intelligent en plus d'être un grand rusé.
          Même s'il a perdu certaines de ses capacités, c'est lui qui décide et qui a toujours décidé de tout.
          ...

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          • #6
            Boutef est très intelligent en plus d'être un grand rusé.
            Même s'il a perdu certaines de ses capacités, c'est lui qui décide et qui a toujours décidé de tout.
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