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Gémir/agir et les photos de Tartag
Le sujet premier était une équation : Gémir/agir : suite de la dernière chronique qui a démontré un autre aspect de la vie intellectuelle algérienne : La capacité (prompt) à la fatwa laïque.
Explication : quand vous dites qu’il faut réformer la pensée religieuse, rejoindre l’humanité au lieu de la lapider, partager la terre et garder son intime conviction dans le cœur pas dans le couteau et que la modernité est essentielle à la puissance et à la civilisation, la fatwa religieuse peut-être de «mise». Les islamistes sont prompts à parler de l’islam avec haine, de tuer pour convertir, de réduire la question du ciel à la cuisse de la femme et de transformer l’immense pensée musulmane en libido-islamisme. On s’est habitué à cela depuis peu.
Reste l’autre réaction qui parfois procède du même jeu d’affect : dire que nous sommes responsables de nos sorts, barbarismes et misères, équivaut pour certains à dire qu’on dédouane l’Occident qu’on l’absout. Avec un même étrange paradoxe : on vous accuse de défendre l’Occident tout en en faisant le centre et le nombril de toute pensée, écrits et jugements.
En attendant, on pourra toujours collectionner les photos. Celles de Tartag.
K.D
Le sujet premier était une équation : Gémir/agir : suite de la dernière chronique qui a démontré un autre aspect de la vie intellectuelle algérienne : La capacité (prompt) à la fatwa laïque.
Explication : quand vous dites qu’il faut réformer la pensée religieuse, rejoindre l’humanité au lieu de la lapider, partager la terre et garder son intime conviction dans le cœur pas dans le couteau et que la modernité est essentielle à la puissance et à la civilisation, la fatwa religieuse peut-être de «mise». Les islamistes sont prompts à parler de l’islam avec haine, de tuer pour convertir, de réduire la question du ciel à la cuisse de la femme et de transformer l’immense pensée musulmane en libido-islamisme. On s’est habitué à cela depuis peu.
Reste l’autre réaction qui parfois procède du même jeu d’affect : dire que nous sommes responsables de nos sorts, barbarismes et misères, équivaut pour certains à dire qu’on dédouane l’Occident qu’on l’absout. Avec un même étrange paradoxe : on vous accuse de défendre l’Occident tout en en faisant le centre et le nombril de toute pensée, écrits et jugements.
Sortir du rang pour dire que l’Occident est une humanité et un crime contre l’humanité mais que nous sommes responsables de nos destins, vous propose comme cible à la fatwa laïque. ]On vous accuse alors d’être larbin, d’être harki, de vouloir vendre votre âme et vos livres ; on y mêle Palestine, colonisations, Bush et invasion pour vous pendre avec la langue, le couteau dans les yeux, l’insulte dans la bouche.
La virulence de la réaction prouve cependant que l’Occident est surtout un affect : on y va pour s’y soigner, on rêve d’y vivre, on y aime la culture et le gazon et les étés, mais on le juge coupable de tout et même de nos actes et échecs. Dire qu’il m’importe peu cet Occident, que ma démarche et de parler des nôtres, des siens, de moi, ne passe pas. La tradition est manichéenne et absolutiste ; paranoïaque et soupçonneuse. Dire qu’on préfère parler des siens au lieu de gémir sur l’Occident, vous expose à l’inquisition de vos pairs. C’est pourtant lors d’un voyage au Vietnam que le chroniqueur a eu subitement cette révélation sous une pluie à Hanoï : nous sommes enfermés dans une pensée duelle qui réduit le monde au couple Nous/Occident alors que le monde est vaste, travaille, crée, s’impose et se construit. L’Occident a commis des crimes, mais nous aussi. Et il faut l’assumer. Et le dire. C’est le début, peut-être, de la responsabilité et, donc, du changement. C’est mieux que le soupçon, l’inquisition et la fuite en avant au nom de la vanité. L’Occident est une question tranchée pour le chroniqueur. Ce qui reste, c’est nous face à Rome : se construire ou continuer dans le casting d’un procès sans fin et sans résultats. Donc le sujet, c’est bien sûr Tewfik. Son sort. Mise à l’écart prévisible depuis des mois. Reste maintenant à essayer de comprendre ce qui va se passer ensuite. Faut-il ? Juste un peu. Car au fond, le régime ne change pas. C’est un régime. Pas une démocratie. Pas un amour. Pas une réussite. Pas une émergence dans le lot des pays développés. Pas une révolution. Juste un changement qui ne change pas grand-chose. C’est la victoire personnelle d’un homme. Un pouvoir de plus de 70 ans qui surveille, méfiant, les moins de 50 ans.En attendant, on pourra toujours collectionner les photos. Celles de Tartag.
K.D
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