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Les pauvres hériteront de la dette et les riches de l'argent de la dette

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  • Les pauvres hériteront de la dette et les riches de l'argent de la dette

    Par Mohamed Benallal – Examine si ce que tu promets est juste et possible, car la promesse est une dette. Confucius.

    Il est injuste de signifier ce que c’est que la dette sans examiner le pourquoi, le comment, le quand. La dette n’est ni une calamité ni une catastrophe, être endetté ne veut pas dire qu’on est en faillite, mais seulement quand on a plus de passifs que d’actifs. Par contre, s’il s’agit d’un agent économique comme l’Etat, on serait bien obligé de brader tous les biens (patrimoine) que l’on possède pour continuer à rembourser normalement sa dette. Si Dame rente et valeur ajoutée sont inexistantes, cet état de fait vous met dans une situation bien particulière, sinon difficile, et le FMI y est spécialiste dans ce domaine. La dette de l’Algérie était de 31 milliards de dollars en 1988 (période de cessation de paiement et rééchelonnement), ce qui représentait approximativement une dette par habitant de 1 000 dollars ; l’Algérie était dans une situation très délicate, pas de valeur ajoutée, ni surplus pouvant générer une plus-value produite (valorisation du capital. Avant la bouffée d’oxygène polluée (rééchelonnement de la dette) venue du FMI avec sa recette d’ultralibéralisme où l’économie irréelle chassait l’économie réelle en phase de décollage par liquidation à outrance des entreprises, l’Algérie possédait un capital très important : des terrains, des gisements et aussi des actifs à l’étranger. La dette est organisée tacitement via le FMI, une destruction extraordinaire était programmée de la valeur de notre patrimoine culturel et même touristique. Ajoutée à la dette externe, la dette publique interne non quantifiée en valeur ; cette situation était intéressante pour avoir le prétexte afin de justifier les privatisations des entreprises sans pour autant avoir l’avis du peuple ou de nos éminences pour mieux et bien avancer en avant et non en arrière comme se sont aventurés nos politicards de l’époque.
    Un pouvoir ou régime qui instaure un gouvernement qui fait alliance avec les nouveaux faux riches préfabriqués ne peut s’étonner de la hausse du déficit du budget de l’Etat, paix sociale oblige ! De l’argent public en centaines ou milliers de milliards de dinars qui transite chaque année des finances publiques vers les caisses des oligarchies ou des individus qui détiennent de l’argent cash et sale (ch’kara maamra be draham). Et ce sont souvent ces mêmes individus oligarques qui ensuite fraudent le fisc via l’informel et l’illicite !

    La dette publique ne vient pas forcément d’une hausse des dépenses, mais d’une baisse de recettes. L’Etat dispose d’un moyen dont les particuliers sont dépourvus comme :
    - l’Etat fixe lui-même ses propres recettes via la fiscalité et la parafiscalité ;
    - l’Etat décide aussi de fixer les salaires à sa guise, sans aucune norme ;
    - l’Etat fixe les prix réglementés pour la paix sociale ;
    - l’Etat fixe aussi la parité du dinar, la dévaluation touche le niveau de vie du citoyen via une forte inflation.
    Par conséquent, quand ces recettes ne suffisent pas face à des besoins de plus en plus importants, la seule sortie de secours ne peut être que l’emprunt qui est source de soumission, ne dit-on pas «que celui qui donne ordonne», et cette situation d’endettement est attendue après avoir desséché le fonds de régulation des recettes (horizon 2017).
    Et à qui emprunte-t-on ? Aux oligarchies représentées par la Banque mondiale et ses tentacules, le FMI. Alors, pour rembourser, il faut vendre le patrimoine algérien, la loi sur la cession du foncier est pour bientôt et Hollande n’attend que ça pour sa nouvelle colonisation.

    Il faut vendre les ouvrages d’art, le patrimoine administratif et industriel, les gisements, etc. Il faut vendre même nos services publics aux services privés sous forme de concessions ; réduire les effectifs de la fonction publique ; réduire les dépenses sociales, donc moins de recettes pour les retraités ; fermer, les hôpitaux et autres institutions budgétivores ; revenir aux prix réels via l’OMC... Il faut aussi ouvrir le secteur public au secteur marchand. Il faut précariser les salariés du privé comme ceux du public ! Voilà ce que c’est l’ultralibéralisme et on nous raconte que ce sont des réformes ! Alors que ce n’est que le refrain du FMI et la Banque mondiale. Devant ce fait accompli, l’Etat redevient une machine de cession ou plutôt de bradage du patrimoine public qui sert plus à enrichir les riches et appauvrir les pauvres, ce que Marx avait dit sur cette sacrée alliance avec la bourgeoisie compradore. Par conséquent, la dette d’aujourd’hui est un fardeau pour la génération à venir, «tant pis pour elle !» Ce sont les dires des médiocres et des incompétents d’aujourd’hui qui tiennent très mal les leviers de commande parce qu’ils ne savent ni voir ni écouter, donc ne savent pas réfléchir ! La dette enrichit certains et appauvrit beaucoup d’autres, c’est donc un transfert d’une couche sociale moyenne en une couche sociale misérable et de la richesse vers une autre couche plus opulente. Les uns hériteront du malheur de la dette et d’autres du bonheur de l’argent de la dette : les malheureux sont ceux qui supportent la dette, un lourd héritage pour un temps d’agonie. Les autres bénéficieront de l’argent de la dette : ce sont les ploutocrates et les synarchies du système rentier pour un temps de survie.

    Il y a quand même des solutions, heureusement, seulement, elles ne peuvent provenir que du peuple c'est-à-dire d’un peuple libre et responsable qui choisit librement ses représentants dans des institutions légitimes, alors, là, on peut parler de solution de sortie de crise via l’annulation de la dette, la création de richesse et du savoir, et la fin de l’incompétence, de la médiocrité et du laxisme. Pour conclure, il est clair que la dette, des pays des nantis à ceux du Sud, est au cœur même du modèle économique ultralibéral actuel. La dette est devenue un nouvel outil financier, monétaire et économique, elle permet de transférer et prélever, via les intérêts, la richesse du travail vers le patrimoine des plus riches, ceux qui peuvent prêter.
    Enfin, pour réduire le paiement surtout des intérêts de la dette, les oligarchies mettent en place pour leur propre intérêt des politiques de rigueur au nord, cas de la Grèce, de l’Espagne, de l’Italie et de l’Irlande, et d'ajustement structurel au sud, Argentine, Chili, Algérie… Toujours plus, encore plus pour le plus grand bénéfice d'une minorité, telle est credo des oligarchies de cette planète.
    L’idée est d’actualité, elle reste de mise, à ce jour :
    - la rente pétrolière s’amenuise de jour en jour ;
    - la grandeur de l’offre détrône la demande par un prix qui se rapproche de son coût d’exploitation ;
    - les fonds de régulation des recettes fondent comme une boule de neige au soleil ;
    - les ressources se font très rares (le système économique actuel de «bazardisation» ne parvient plus à valoriser le capital et donc à se reproduire de manière élargie ce qui signifie l’agonie économique) ;
    - les valeurs ajoutées sont négatives et puis l’endettement serait la solution de facilité.
    La classe moyenne des Algériens va dépenser toutes ses épargnes devant la dégradation de la valeur du dinar et va vivre à crédit avec l’argent qui ne lui appartient pas, une valeur non encore produite et qui ne le sera peut-être jamais avec le train FMI. Du crédit du petit épicier qui n’est pas effacé en fin de mois au crédit de la consommation, l’épargne disparaître. Un remake de la politique aventuriste de 1988 est très probable juste après 2016, le projet de la loi de finances 2016 annonce déjà les couleurs.
    Par conséquent, il ne faut pas s’attendre à un miracle, mais à une agonie sociale par sénescence morale !
    M. B
    algerie patriotique
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