Un chef d’entreprise français défend la règle 49/51
TSA - 13:31 dimanche 20 septembre 2015 | Par Laurent Stefanini* | Actualité
J’ai créé Fibr’Access avec de jeunes partenaires algériens dans le cadre de la règle 49/51 répondant ainsi aux appels répétés du ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication encourageant la création d’entreprises locales pour assurer la pérennité des infrastructures déployées en Algérie.
En effet, si le marché des télécommunications est en très forte croissance en Algérie où les principaux fournisseurs mondiaux sont installés pour répondre aux besoins croissants des opérateurs de téléphonie mobile, ces derniers sont à la recherche permanente de prestataires nationaux disposant de compétences locales pour assurer la maintenance de leur infrastructure.
Avec l’arrivée de la 3G en Algérie et inévitablement de la 4G dans un avenir proche, un besoin fort et rapide de déployer les réseaux en fibre optique est survenu avec la nécessité par la suite d’assurer leur maintenance.
Depuis 2013, Fibr’Access s’est installé à Alger puis Oran et Constantine et accompagnera ses clients dans le déploiement de leur réseau, en s’implantant dans les régions du sud de l’Algérie qui seront couvertes par la fibre optique. Sa flexibilité lui donne ainsi un avantage concurrentiel par rapport aux multinationales qui bien souvent, pour ouvrir un simple bureau de liaison, nécessitent des mois, voire des années de validation internes et recherches parfois infructueuses.
Depuis sa création, Fibr’Access a mis en place un plan de recrutement et de formation d’ingénieurs, techniciens, mainteneurs, manutentionnaires et autres consultants métiers pouvant intervenir dans les projets de déploiement et maintenance de fibre optique. Près de 50 employés, tous algériens, dont la moyenne d’âge ne dépasse pas les 30 ans, ont été ainsi formés. La force de Fibr’Access est de s’appuyer sur des compétences exclusivement algériennes, des manutentionnaires jusqu’aux postes de management afin de pérenniser l’entreprise et capitaliser sur des ressources formées par les universités algériennes de Bab Ezzouar, Boumerdes, Oran, INI etc. et dont l’expertise n’a rien à envier aux universités étrangères.
Des investissements en matériel ont été réalisés pour la réalisation de ces services. Ces matériels en provenance du Japon, Canada, Europe ont été importés dans le cadre de la réglementation en vigueur et le respect des demandes administratives sans difficulté ou blocage pourtant si décriés parfois par les importateurs. Certes, il ne s’agit pas d’importations destinées à la revente en l’état mais de matériel nécessaire à la création de valeur ajoutée en Algérie.
Ainsi, je peux affirmer que l’Algérie soutient ceux et celles dont l’objectif est d’investir durablement.
En tant qu’entrepreneur étranger et fort d’une expérience de 10 ans à la tête de multinationales étrangères, pour l’avoir appliqué lors de la création de Fibr’Access, je peux attester que la règle dite « 51/49 » n’est pas un frein à l’investissement.
Au contraire même, sans considérer que cette règle soit la meilleure solution pour encourager l’investissement, un partenaire étranger doit pouvoir bénéficier des conseils, expertises, connaissances du terrain et de l’environnement dans lequel il évolue. Ses associés locaux lui apporteront ces indications alors que lui-même apportera ses compétences techniques et/ou managériales nécessaires au développement de leur entreprise.
En appliquant l’esprit de la loi, sans réserve ni défiance réciproque, le bénéfice est mutuel et la réussite certaine si, bien sûr, la société est bien gérée et le créneau porteur.
La position étrangère sur la règle 51/49 est parfois dogmatique et la vision terrain est assez éloignée de ces préoccupations « politiques ». Cette règle semble malheureusement légitimer la frilosité des investisseurs qui se réfugient derrière ce règlement afin de justifier leur refus d’investir en Algérie.
À titre personnel, je n’ai pas entendu un dirigeant d’une PME / PMI ou d’une multinationale ayant investi dans le cadre du 51/49 se plaindre de cette règle. Au contraire même, tous se félicitent de l’apport mutuel et des bienfaits de leur association.
Les difficultés rencontrées par les PME sont certainement plus d’ordre commerciale que liées à la règle 49/51 :
Les clients favorisent systématiquement les multinationales étrangères lors des appels d’offres qui trop souvent, sous-traitent à prix cassés auprès de prestataires locaux, les services à réaliser.
Les entreprises nationales doivent pouvoir contracter directement avec les clients finaux en refusant d’alimenter ce système réducteur de valeur ajoutée, en bénéficiant de la préférence nationale qui n’est pas toujours appliquée.
Ainsi, fort de mon expérience en Algérie de plus de 10 ans, j’encourage vivement les entrepreneurs à accepter et se conformer à la règle 49/51 si leur ambition est d’investir durablement en Algérie où leurs intérêts seront préservés, c’est aux investisseurs de s’adapter au cadre réglementaire local en fonction de l’environnement économique du pays.
Laurent Stefanini*
Fibr’Access Algérie
Directeur Général Alcatel Lucent Algérie 2010 – 2013
Directeur Général BULL Algérie 2005 – 2009
Conseiller du Commerce Extérieur de la France 2005 –2014
Administrateur de la CCIAF 2013 – 2014
TSA - 13:31 dimanche 20 septembre 2015 | Par Laurent Stefanini* | Actualité
J’ai créé Fibr’Access avec de jeunes partenaires algériens dans le cadre de la règle 49/51 répondant ainsi aux appels répétés du ministère de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication encourageant la création d’entreprises locales pour assurer la pérennité des infrastructures déployées en Algérie.
En effet, si le marché des télécommunications est en très forte croissance en Algérie où les principaux fournisseurs mondiaux sont installés pour répondre aux besoins croissants des opérateurs de téléphonie mobile, ces derniers sont à la recherche permanente de prestataires nationaux disposant de compétences locales pour assurer la maintenance de leur infrastructure.
Avec l’arrivée de la 3G en Algérie et inévitablement de la 4G dans un avenir proche, un besoin fort et rapide de déployer les réseaux en fibre optique est survenu avec la nécessité par la suite d’assurer leur maintenance.
Depuis 2013, Fibr’Access s’est installé à Alger puis Oran et Constantine et accompagnera ses clients dans le déploiement de leur réseau, en s’implantant dans les régions du sud de l’Algérie qui seront couvertes par la fibre optique. Sa flexibilité lui donne ainsi un avantage concurrentiel par rapport aux multinationales qui bien souvent, pour ouvrir un simple bureau de liaison, nécessitent des mois, voire des années de validation internes et recherches parfois infructueuses.
Depuis sa création, Fibr’Access a mis en place un plan de recrutement et de formation d’ingénieurs, techniciens, mainteneurs, manutentionnaires et autres consultants métiers pouvant intervenir dans les projets de déploiement et maintenance de fibre optique. Près de 50 employés, tous algériens, dont la moyenne d’âge ne dépasse pas les 30 ans, ont été ainsi formés. La force de Fibr’Access est de s’appuyer sur des compétences exclusivement algériennes, des manutentionnaires jusqu’aux postes de management afin de pérenniser l’entreprise et capitaliser sur des ressources formées par les universités algériennes de Bab Ezzouar, Boumerdes, Oran, INI etc. et dont l’expertise n’a rien à envier aux universités étrangères.
Des investissements en matériel ont été réalisés pour la réalisation de ces services. Ces matériels en provenance du Japon, Canada, Europe ont été importés dans le cadre de la réglementation en vigueur et le respect des demandes administratives sans difficulté ou blocage pourtant si décriés parfois par les importateurs. Certes, il ne s’agit pas d’importations destinées à la revente en l’état mais de matériel nécessaire à la création de valeur ajoutée en Algérie.
Ainsi, je peux affirmer que l’Algérie soutient ceux et celles dont l’objectif est d’investir durablement.
En tant qu’entrepreneur étranger et fort d’une expérience de 10 ans à la tête de multinationales étrangères, pour l’avoir appliqué lors de la création de Fibr’Access, je peux attester que la règle dite « 51/49 » n’est pas un frein à l’investissement.
Au contraire même, sans considérer que cette règle soit la meilleure solution pour encourager l’investissement, un partenaire étranger doit pouvoir bénéficier des conseils, expertises, connaissances du terrain et de l’environnement dans lequel il évolue. Ses associés locaux lui apporteront ces indications alors que lui-même apportera ses compétences techniques et/ou managériales nécessaires au développement de leur entreprise.
En appliquant l’esprit de la loi, sans réserve ni défiance réciproque, le bénéfice est mutuel et la réussite certaine si, bien sûr, la société est bien gérée et le créneau porteur.
La position étrangère sur la règle 51/49 est parfois dogmatique et la vision terrain est assez éloignée de ces préoccupations « politiques ». Cette règle semble malheureusement légitimer la frilosité des investisseurs qui se réfugient derrière ce règlement afin de justifier leur refus d’investir en Algérie.
À titre personnel, je n’ai pas entendu un dirigeant d’une PME / PMI ou d’une multinationale ayant investi dans le cadre du 51/49 se plaindre de cette règle. Au contraire même, tous se félicitent de l’apport mutuel et des bienfaits de leur association.
Les difficultés rencontrées par les PME sont certainement plus d’ordre commerciale que liées à la règle 49/51 :
Les clients favorisent systématiquement les multinationales étrangères lors des appels d’offres qui trop souvent, sous-traitent à prix cassés auprès de prestataires locaux, les services à réaliser.
Les entreprises nationales doivent pouvoir contracter directement avec les clients finaux en refusant d’alimenter ce système réducteur de valeur ajoutée, en bénéficiant de la préférence nationale qui n’est pas toujours appliquée.
Ainsi, fort de mon expérience en Algérie de plus de 10 ans, j’encourage vivement les entrepreneurs à accepter et se conformer à la règle 49/51 si leur ambition est d’investir durablement en Algérie où leurs intérêts seront préservés, c’est aux investisseurs de s’adapter au cadre réglementaire local en fonction de l’environnement économique du pays.
Laurent Stefanini*
Fibr’Access Algérie
Directeur Général Alcatel Lucent Algérie 2010 – 2013
Directeur Général BULL Algérie 2005 – 2009
Conseiller du Commerce Extérieur de la France 2005 –2014
Administrateur de la CCIAF 2013 – 2014
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