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70 morts à Bagdad dans un nouvel attentat

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  • 70 morts à Bagdad dans un nouvel attentat

    Un attentat visant les chiites dans le centre de Bagdad a tué 70 personnes et en a blessé 235 mardi alors que le gouvernement, sous pression, peine à organiser une conférence de réconciliation nationale.

    Une bombe, découverte par la police, a également explosé en causant des dommages mineurs au mausolée chiite de Samarra dont l'attaque en février est considérée comme le déclencheur des violences confessionnelles qui ont fait des milliers de morts dans le pays.

    L'attentat dans le centre-ville de Bagdad à 07H00 (04H00 GMT) a coûté la vie à 70 personnes sur une place où des travailleurs occasionnels, en majorité des chiites, attendent généralement des employeurs.

    "L'explosion a été énorme. Plus personne n'était debout. Je croyais que tout le monde était mort", a raconté Khaled Nasser, un travailleur chiite sur place au moment de l'attentat qui a ravagé Tayaran Square, une place très fréquentée dans le quartier de Roussafa.

    Selon des témoins, il y a eu une première explosion puis quelques instants plus tard, une deuxième déflagration plus importante.

    "Il y a eu un incident entre une BMW et une voiture de police", a expliqué Khaled Nasser. "Les policiers ont ouvert le feu et la voiture a explosé. Les gens se sont réfugiés près d'un immeuble, c'est à ce moment qu'une camionnette est arrivée là où il y avait le plus de monde, et a explosé".
    Cette deuxième explosion, oeuvre d'un kamikaze selon la police et des témoins, a été entendue dans toute la ville.

    "Le kamikaze est arrivé en proposant du travail. Les gens se sont agglutinés autour comme des abeilles. Et cela a explosé", a expliqué une autre source de sécurité. Cette technique a souvent été utilisée pour infliger le plus de pertes humaines possible. La place a fait l'objet de trois attaques similaires depuis janvier.

    Dans le sillage de l'attentat, de nombreuses explosions ont retenti à Bagdad où les violences confessionnelles ont fait des milliers de morts depuis l'attentat de Samarra en février.

    A Samarra justement (125 kms au nord de Bagdad), la police irakienne a découvert à l'entrée du mausolée une bombe qui devait "provoquer un dégât maximum".

    L'engin a explosé sans faire de victime alors que des démineurs "tentaient de le déplacer", ne causant que "des dégât mineurs à l'entrée principale".

    Le Premier ministre Nouri Al-Maliki, un chiite, a vigoureusement condamné l'attentat de Bagdad. "Une nouvelle fois des les terroristes, les Takfiris (extrémistes sunnites) et leurs alliés saddamistes ont commis un pogrom qui a tué d'innombrables innocents. Ce pogrom montre que ces groupes tentent de créer le chaos et de faire croître les divisions confessionnelles".


    L'attentat de Bagdad fragilise davantage encore M. Maliki, confronté à des rumeurs d'éviction, des membres de sa coalition lui reprochant ne pas avoir su mettre fin aux violences confessionnelles.

    Le vice-président irakien Tarek al-Hachémi, un sunnite, était mardi à Washington pour un entretien avec le président américain George W. Bush, quelques jours après la visite du leader chiite Abdel Aziz Hakim, du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), principal parti chiite.

    Le président américain a examiné avec lui des solutions possibles après la publication du rapport Baker-Hamilton.

    A Bagdad, des tractations ont lieu depuis plusieurs jours entre les différentes formations de la coalition gouvernementale pour trouver une nouvelle alliance, qualifiée de "modérée" et dont seraient exclus les chiites radicaux du mouvement de Moqtada Sadr.

    M. Maliki a promis une conférence de réconciliation nationale le 16 novembre mais les différents acteurs n'arrivent pas à se mettre d'accord sur ce projet, contestant notamment la présence d'anciens baasistes.

    Par ailleurs, treize personnes ont été tuées dans d'autres violences dans le pays, dont un cameraman irakien de AP télévision à Mossoul (nord). Un attentat suicide au sud de Kirkouk (nord-est) a provoqué la mort de cinq soldats irakiens.

    Les forces de sécurité ont retrouvé 47 corps à Bagdad et 13 à Baaqouba.

    Par Ammar KARIM, Courrier International
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