Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le gouvernement prépare les Algériens à des temps difficiles

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le gouvernement prépare les Algériens à des temps difficiles

    Le gouvernement prépare les Algériens à des temps difficiles

    Les Algériens devront s’attendre à vivre des temps difficiles. Après Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, respectivement directeur du cabinet de la présidence et Premier ministre, c’est au tour du ministre du Commerce Bekhti Belaib, de tirer la sonnette d’alarme. Le gouvernement serait sur le point de réévaluer sa politique de subvention, a fait savoir hier le ministre sur les ondes de la Radio nationale. Bekhti Belaib a, en effet, annoncé que « le gouvernement est en train d’étudier la proposition de cibler certaines subventions », sans donner aucun autre détail.

    Un réveil tardif

    Panique à bord ou simple retour aux réalités après des années d’excès et de gaspillage ? En tout cas, les Algériens auront remarqué ces derniers jours qu’au sein du gouvernement, le ton a changé. Après avoir été excessivement rassurant au début de la crise, le gouvernement se réveille et rappelle quelques vérités aux Algériens au sujet du gaspillage, du manque de productivité, de la bureaucratie, etc. Le discours dégage, par ailleurs, complètement la responsabilité du gouvernement dans la crise.

    Pourtant, le gouvernement est sur le plan moral, politique et constitutionnel le premier responsable de la gestion de l’argent public. Car c’est bien l’Exécutif qui décide du budget, qui dépense et qui gère l’économie nationale d’une manière unilatérale. Écouter et se concerter n’ont jamais été les points forts des gouvernements successifs ces deux dernières décennies. Les dépenses furent d’abord une affaire politique adaptée à chaque conjoncture.

    Rappelons que le Premier ministre, devenu entre-temps directeur de campagne du président Abdelaziz Bouteflika en 2014, avait distribué 1 300 milliards de dinars dans le sillage de ses visites dites « d’inspection » à travers plusieurs wilayas, effectuées la veille des dernières élections présidentielles. Sellal avait mené la campagne électorale jusqu’au bout malgré les critiques de la classe politique et les mises en garde des économistes. Le gouvernement distribuait des budgets comme on distribue des cadeaux, parfois sans raison et sans contrepartie. Sellal est même allé loin, en affirmant que les jeunes pouvaient se marier avec l’argent de l’Ansej. Des déclarations irresponsables de la part d’un responsable politique.

    Des décisions irresponsables

    L’autre vérité occultée par Sellal aujourd’hui a trait aux augmentations de salaires. Contre l’avis des patrons et de nombreux économistes, l’Exécutif a décidé d’augmenter les salaires avec effet rétroactif. Abdelmalek Sellal et bien d’autres responsables se sont rendus compte des années plus tard que cela n’a eu aucun impact sur la productivité et les Algériens. Les salaires ont alimenté l’inflation et provoqué une hausse de la consommation et donc des importations. Aujourd’hui, les hausses de salaires ont été effacées par l’inflation et la baisse du dinar. Mais elles ont laissé des traces sur l’économie.

    Pour Sellal, la solution est aujourd’hui toute trouvée : pour sortir de la crise, il faut révolutionner « le mode de pensée » des citoyens, des administrateurs et des gestionnaires. Mais combien de temps faudra-t-il aux Algériens pour se débarrasser de cette culture d’assistanat, une culture soigneusement nourrie par le régime politique ?

    Le système se trouve piégé par ses propres plans et ses propres initiatives (logement social, Ansej, etc.). Sellal veut passer à une autre étape, mais il risque de ne pas être entendu. Le logement gratuit, l’Ansej et les différents dispositifs d’aides sociales et de subventions font partie du mode de vie des Algériens. Ils sont perçus comme des droits non-négociables. Pour les citoyens, le mal vient de la corruption, des milliards volatilisés aux faveurs de scandales économiques dont les responsables restent impunis, comme c’est le cas de Chakib Khelil, l’ex-ministre de l’Énergie

    Sellal demande aux Algériens ce que lui est incapable de faire : agir et reconnaître la gravité de la situation. En effet, le gouvernement, depuis le début de la crise, fait preuve d’un manque grave de courage politique. Il se contente de balancer de temps à autre des messages codés aux Algériens.

    Le gouvernement continue à « réfléchir » sur plusieurs choses à l’image de l’investissement, du Crédoc, du crédit à la consommation… Il souhaite « rationaliser » les dépenses et diversifier l’économie nationale, mais en attendant, le baril poursuit sa chute. Et plus le temps passe, plus les solutions seront difficiles à mettre en œuvre ou très douloureuses.
    TSA
Chargement...
X