L’amazigh et le français deviennent obligatoires, et l’anglais aussi dès 2025
Une troisième langue étrangère au lycée
«L’alternance linguistique». C’est la nouvelle arme pédagogique que vient de sortir le conseil supérieur de l’enseignement pour faire face au déficit linguistique des élèves. Si le conseil présidé par Omar Azziman a choisi de garder l’arabe en tant que première langue de l’enseignement dans sa vision stratégique 2015-2030, il propose toutefois que les deux premières langues étrangères, le français et l’anglais, soient utilisées dans l’enseignement de certaines leçons (dans les matières données en arabe).
«Au lieu de reculer en revenant au français, nous pouvons recourir à cette solution scientifique et pédagogique que d’autres pays développés utilisent déjà», explique un membre du conseil, Abdelhamid Akkar, invité lors du forum de la MAP hier, mardi 22 septembre pour présenter les grandes lignes de la vision stratégique. Bien sûr l’application de cette alternance linguistique ne se fera pas à la même vitesse pour les deux langues. Car cela suppose une mise à niveau de la formation des enseignants, le principe peut être appliqué à court terme pour le français et à moyen terme (5 à 6 ans) pour l’anglais.
Bien entendu, ce n’est pas le seul atout que veut utiliser le Conseil pour réformer le secteur. La stratégie entend toute une refonte du modèle pédagogique des langues dans l’école marocaine.
L’arabe reste (obligatoirement) la langue d’apprentissage à tous les niveaux. Mais il ne s’agira nullement d’un arabe classique mais «médian». «La même langue utilisée dans les séries ou les publicités, qu’on appelle dans certains cercles «le familier des intellectuels»», indique Akkar. L’amazigh, promu au statut de langue officielle depuis la Constitution de 2011, devient à son tour obligatoire. Son enseignement commencera directement au primaire et graduellement au secondaire et au secondaire qualifiant.
Le français sera donné en tant que langue enseignée dès le premier niveau du primaire. Quant à l’anglais, il fera son entrée au primaire dans 10 ans. En attendant que suffisamment d’enseignants soient formés et que l’arsenal pédagogique soit prêt, l’anglais sera enseigné dès la 4e année de l’enseignement primaire.
Au lycée, une troisième langue étrangère (espagnol surtout) sera enseignée aux élèves. Des filières spécialisées dans les langues, leurs cultures et leurs civilisations seront créées. Autrement dit, dès le primaire, les élèves auront quatre langues à apprendre. Le défi sera donc de former des enseignants et de concevoir des programmes pédagogiques efficaces. Rappelons que l’arabe à lui seul pose déjà problème dans le système actuel. Une étude réalisée par l’Usaid avait démontré au début de cette année le faible niveau des élèves du primaire en lecture et en compréhension, à l’écrit comme à l’oral, de l’arabe classique. 34% des élèves de 2e année du primaire n’ont pas pu déchiffrer des mots inventés soumis et 33% n’ont pas pu lire un texte en arabe à haute voix. (Voir L’Economiste du N° 4484 du 17/03/2015).
Au supérieur, rien ne change concrètement. Le CSE propose l’ouverture des cursus universitaires en arabe, français, anglais et espagnol. Cela devrait se faire dans le cadre du principe de l’indépendance des universités. L’instance encourage toutefois que la recherche scientifique et technique se fasse en anglais. La langue de Shakespeare est d’ailleurs appelée à faire son entrée à la formation professionnelle pour servir à enseigner certaines spécialités.
Une troisième langue étrangère au lycée
«L’alternance linguistique». C’est la nouvelle arme pédagogique que vient de sortir le conseil supérieur de l’enseignement pour faire face au déficit linguistique des élèves. Si le conseil présidé par Omar Azziman a choisi de garder l’arabe en tant que première langue de l’enseignement dans sa vision stratégique 2015-2030, il propose toutefois que les deux premières langues étrangères, le français et l’anglais, soient utilisées dans l’enseignement de certaines leçons (dans les matières données en arabe).
«Au lieu de reculer en revenant au français, nous pouvons recourir à cette solution scientifique et pédagogique que d’autres pays développés utilisent déjà», explique un membre du conseil, Abdelhamid Akkar, invité lors du forum de la MAP hier, mardi 22 septembre pour présenter les grandes lignes de la vision stratégique. Bien sûr l’application de cette alternance linguistique ne se fera pas à la même vitesse pour les deux langues. Car cela suppose une mise à niveau de la formation des enseignants, le principe peut être appliqué à court terme pour le français et à moyen terme (5 à 6 ans) pour l’anglais.
Bien entendu, ce n’est pas le seul atout que veut utiliser le Conseil pour réformer le secteur. La stratégie entend toute une refonte du modèle pédagogique des langues dans l’école marocaine.
L’arabe reste (obligatoirement) la langue d’apprentissage à tous les niveaux. Mais il ne s’agira nullement d’un arabe classique mais «médian». «La même langue utilisée dans les séries ou les publicités, qu’on appelle dans certains cercles «le familier des intellectuels»», indique Akkar. L’amazigh, promu au statut de langue officielle depuis la Constitution de 2011, devient à son tour obligatoire. Son enseignement commencera directement au primaire et graduellement au secondaire et au secondaire qualifiant.
Le français sera donné en tant que langue enseignée dès le premier niveau du primaire. Quant à l’anglais, il fera son entrée au primaire dans 10 ans. En attendant que suffisamment d’enseignants soient formés et que l’arsenal pédagogique soit prêt, l’anglais sera enseigné dès la 4e année de l’enseignement primaire.
Au lycée, une troisième langue étrangère (espagnol surtout) sera enseignée aux élèves. Des filières spécialisées dans les langues, leurs cultures et leurs civilisations seront créées. Autrement dit, dès le primaire, les élèves auront quatre langues à apprendre. Le défi sera donc de former des enseignants et de concevoir des programmes pédagogiques efficaces. Rappelons que l’arabe à lui seul pose déjà problème dans le système actuel. Une étude réalisée par l’Usaid avait démontré au début de cette année le faible niveau des élèves du primaire en lecture et en compréhension, à l’écrit comme à l’oral, de l’arabe classique. 34% des élèves de 2e année du primaire n’ont pas pu déchiffrer des mots inventés soumis et 33% n’ont pas pu lire un texte en arabe à haute voix. (Voir L’Economiste du N° 4484 du 17/03/2015).
Au supérieur, rien ne change concrètement. Le CSE propose l’ouverture des cursus universitaires en arabe, français, anglais et espagnol. Cela devrait se faire dans le cadre du principe de l’indépendance des universités. L’instance encourage toutefois que la recherche scientifique et technique se fasse en anglais. La langue de Shakespeare est d’ailleurs appelée à faire son entrée à la formation professionnelle pour servir à enseigner certaines spécialités.
Le prérequis de la refonte
«La nouvelle architecture du modèle pédagogique des langues» a des conditions préalables. Il s’agit de l’activation de l’académie Mohammed VI de la langue arabe et du Conseil national des langues et de la culture marocaine. Mais au delà, il est surtout question de mettre à niveau la formation des enseignants et de doter les établissements de bibliothèques afin de promouvoir la lecture.
Mehdi LAHDIDI
«La nouvelle architecture du modèle pédagogique des langues» a des conditions préalables. Il s’agit de l’activation de l’académie Mohammed VI de la langue arabe et du Conseil national des langues et de la culture marocaine. Mais au delà, il est surtout question de mettre à niveau la formation des enseignants et de doter les établissements de bibliothèques afin de promouvoir la lecture.
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