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Agressé, il se défend avec des armes interdites

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  • Agressé, il se défend avec des armes interdites

    Un procès criminel qui s'est ouvert fait la part belle à la violence des nuits lausannoises. La victime est aussi poursuivie pour s’être défendue.

    «Les enfants me montrent du doigt à cause de mes cicatrices, confie David*. J'ai déprimé. J'ai peur de sortir le soir. Je me méfie des étrangers. J’ai subi quatre à six mois de traitement.» Mais le jeune homme a bien d'autres soucis. Avec la justice. Agressé deux fois en quelques semaines à Lausanne, il a acquis deux poings américains et un couteau à cran d'arrêt. C’est en se défendant de deux agresseurs au couteau en novembre 2013 qu'il en a blessé un.

    David a aussi été sérieusement atteint. Couvert de sang, déambulant au centre-ville, il a hélé un passant. «Le piéton m'a répondu non en fuyant, raconte-t-il». David a frappé aux portes fermées d'une clinique toute proche avant qu'un autre passant n'alerte les secours. Hospitalisé, le jeune homme a eu les tendons d’un bras abîmés et de nombreuses plaies au visage nécessitant 40 points de suture. Et comme il était porteur de ce que la loi assimile à des armes, David attend une décision de justice. «Le dossier est ouvert, informe le procureur Christian Buffat. Il est prévenu aussi de lésions corporelles qualifiées».

    Les poings américains ont permis de résoudre une partie de l'affaire: du sang a tracé l'un des auteurs de l'agression, un Algérien détenu en Italie. Son complice Abdel*, un Tunisien de 25 ans, a été arrêté alors qu'il tentait de rejoindre l'Italie en train. Il comparaît depuis lundi devant le tribunal criminel de Lausanne. Yeux baissés, voix fluette, cet homme au physique de déménageur venait d’arriver d’Italie où il avait purgé des années de prison. Il avait aussi été condamné à Sion.

    Durant la même nuit, avec son ami tout aussi illégal en Suisse, il a agressé trois personnes, dont David. «Ils étaient agressifs, menaçants. Je n'ai pensé qu'à ma survie», a raconté l'une des deux autres victimes. «Je m'excuse, réplique le prévenu. Je ne sais pas ce qui s’est passé, ni ce qui m’a pris. Je ne suis ni un ange, ni un diable.» Son butin: des téléphones et 120 francs. Pour couronner le tout, le prévenu et son amie, condamnée par ordonnance pénale, ont pénétré dans un appartement occupé. Le duo a été surpris pendant la fouille. Il a pris la fuite non sans menacer l'un des locataires avec un couteau. Le procès se poursuit et la défense insistera sur le fait que les victimes ne l'ont pas toutes formellement identifié comme l'auteur des coups de couteau, de poings et de pieds.

    * Prénom d'emprunt.
    20 minutes
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