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Etats-Unis: la surenchère islamophobe des républicains

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    Etats-Unis: la surenchère islamophobe des républicains

    Les deux favoris de la course aux primaires républicaines pour l'élection présidentielle de 2016 ont alimenté une polémique sur la place de l'islam dans leur pays. Non sans embarrasser les centristes du parti.

    Après les boucs émissaires hispaniques, et "la guerre aux femmes", voici venu le "moment" musulman dans la campagne des primaires républicaines. Donald Trump, le milliardaire en tête des intentions de vote parmi l'électorat républicain, a lancé la controverse, jeudi dernier, lorsqu'il a laissé parler un homme dans un meeting, sans le reprendre, alors que celui-ci expliquait que les Etats-Unis avaient un problème avec "les musulmans".

    L'inconnu a aussi affirmé que Barack Obama était musulman et n'était pas Américain, une fable entretenue depuis sa première candidature par des réseaux de droite et à laquelle croient plus de 40% des républicains. Visiblement embarrassé, Donald Trump a répondu de façon évasive, sans démentir les propos de son interlocuteur sur la confession du président. Face au tollé provoqué par son attitude, le candidat populiste s'est défendu, lundi, proclamant n'avoir "jamais eu de problèmes avec les musulmans", sur NBC. "Je croyais qu'il parlait de l'islam radical", tout en ajoutant qu'il y avait un problème "très grave" avec certains musulmans.

    Ben Carson, "pas d'accord" avec l'idée d'un président musulman

    Après le numéro un des sondages, c'est l'utraconservateur Ben Carson qui s'est enfoncé dans la brèche: interrogé sur la même chaîne, NBC, sur l'importance qui devait être accordée à la religion du président, il a répondu que cela dépendait si cette religion "correspond(ait) aux valeurs des Etats-Unis" et qu'elle était "en adéquation avec la Constitution". Le candidat qui fait souvent référence à sa ferveur chrétienne, "ne pense pas du tout" que c'est le cas de l'islam. "Je ne recommanderais pas de mettre un musulman en charge de cette nation. Je ne serais absolument pas d'accord avec ça", a enchaîné le candidat.

    Ces propos ont provoqué un tollé, et outre Hillary Clinton, plusieurs candidats républicains ont pris leurs distances avec ces dérives. "La Constitution précise qu'aucune profession de foi religieuse n'est exigée pour un mandat et je suis un constitutionnaliste", a rappelé le sénateur Ted Cruz sur une télévision de l'Iowa.


    Les candidats Marco Rubio, Jeb Bush, Chris Christie et Lindsey Graham se sont aussi dits consternés par ceux qui remettaient en cause la citoyenneté ou la religion chrétienne de Barack Obama. "Cela me fatigue, cela n'a rien à avoir avec l'avenir de ce pays", a dit le sénateur Marco Rubio sur NBC dimanche.

    Le parti républicain menacé par les impulsions de la base

    Un tel débat aurait surpris Thomas Jefferson, l'un des pères de la nation, écrit CNN. "Il y a des musulmans aux États-Unis depuis l'époque coloniale, et leur droit de pratiquer leur foi est inscrite dans le marbre", depuis la loi sur la liberté religieuse de 1786. Jefferson, le principal rédacteur de cette loi, écrivait alors qu'elle était "destinée à inclure, sous le manteau de sa protection, le juif, le Gentil, le chrétien, le mahométan (musulman), l'hindou et l'infidèle."

    Le New York Times juge ce débat sur l'islam particulièrement inquiétant pour les républicains, "parce qu'il met en relief le vide créé par l'absence d'un leader capable d'unifier et de tempérer les impulsions de la base". Les primaires républicaines sont toujours l'occasion pour les plus radicaux du parti d'imposer les termes du débat, quitte à effrayer l'électorat centriste, pourtant indispensable à la victoire, le jour décisif: "Donner raison aux électeurs républicains sur plusieurs questions-clés est une bonne recette pour gagner des sièges dans quelques districts, avance le Christian Science Monitor, mais c'est risquer de perdre des sièges bien plus importants au Sénat et même la Maison Blanche".

    Le quotidien rappelle que le succès républicain à l'occasion des élections de mi-mandat en 2014 a commencé par l'élimination des candidats anti-establishment du Tea Party, dont les positions extrémistes sur l'avortement ou l'immigration ont, à plusieurs reprises, coûté cher au GOP. "Maintenant, Trump et Carson donnent libre cours à la frustration des républicains de base. Ce faisant, ils forcent le parti à se confronter à ses propres contradictions - une discussion inconfortable que les républicains ont évité depuis des années."

    lexpress
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