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Wikileaks : L’Arabie Saoudite divulgue les noms de ses agents dans le monde

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  • Wikileaks : L’Arabie Saoudite divulgue les noms de ses agents dans le monde

    Wikileaks : L’Arabie Saoudite divulgue les noms de ses agents dans le monde

    Tout ce qui a été et sera publié concernant les fuites du ministère saoudien des Affaires étrangères n'affectera pas directement le royaume et ne lui coutera pas un prix considérable. Les fuites pourraient plutôt embarrasser les alliés de Riyad et ceux qui mendient le financement. Ces fuites montrent aussi au citoyen saoudien le non-professionnalisme de ceux qui dirigent la diplomatie saoudienne, surtout en matière de planification et de gaspillage des fonds en faveur de personnes qui méritent ou non de soutien financier et politique. Pourtant nous réalisons tous l'importance que revêt l'opinion publique pour le régime saoudien.

    Mais un élément essentiel dans les fuites pourrait à lui seul couter cher au gouvernement saoudien. Un facteur qui a suscité la terreur chez les responsables sécuritaires, depuis le lancement de la publication des récents documents de Wikileaks. En effet, Wikileaks a décidé de publier un bon nombre de câbles diplomatiques, il y a quelques jours, au moment où rares sont encore les personnes qui ont été conscientes de la gravité de ces documents.

    Voici un document Top secret envoyé à Amman et qui explique l'affaire : ce document évoque l'envoi d'un fonctionnaire saoudien à l'ambassade d'Amman, sous le nom de «chargé d'affaire». On y demande au responsable de l'ambassade de ne «point charger le nouveau fonctionnaire de travail qui prenne du temps afin qu'il puisse plancher sur sa mission d'origine».

    Ce même câble diplomatique, rédigé de la même manière- excepté le changement du nom du fonctionnaire-est envoyé à la plupart des capitales du monde, de Washington au Caire, de Bruxelles à Manama.

    Ce sont, simplement, plus de 200 documents, qui signalent les noms d'un énorme nombre d'officiers des Renseignements saoudiens. Des agents envoyés dans des pays étrangers sous le nom de diplomates.

    Pour enlever le doute, on trouve aussi dans les archives des câbles envoyés à la direction des Renseignements, des précisions selon lesquelles les noms des personnes citées étaient vraiment des agents des SR saoudiens, et travaillaient dans les ambassades sous la couverture de la diplomatie.

    En d'autres termes, les responsables de la diplomatie saoudienne, dépourvus de tout sens sécuritaire et dispensés des règles les plus élémentaires de la confidentialité, ont assuré à tous ceux qui pourraient violer les documents des AE, une feuille de route, complète et claire, révélant les noms de tous leurs agents secrets dans les quatre coins du monde. Une feuille qui permet de suivre les pas des officiers des Renseignements saoudiens, dans toutes les ambassades.

    En effet, le plus important dans les récentes fuites de Wikileaks ne réside point dans les scandales qui frappent des journalistes et des politiciens, mais plutôt dans le fait que toute l'équipe des SR saoudiens, et l'organisme des opérations extérieures et ses agents, est désormais aux mains de l'opinion publique (vrais noms, postes antérieurs).
    Celui qui comprend la valeur sécuritaire d'une telle fuite, réalise parfaitement son ampleur et sa dimension. Des documents que le gouvernement saoudien était prêt à acheter à tout prix, pour ne pas les divulguer au grand public.

    Sans doute, tous les professionnels qui ont eu accès aux archives en question-amis ou adversaires de l'Arabie, ont déjà élaboré des listes de tous les noms divulgués.
    En général, des fuites ont lieu dans le but de divulguer les noms d'agents, d'espions ou de collaborateurs, dans le cadre du conflit entre les services de renseignements ou en raison de lacunes dans l'action ou dans les opérations manquées.

    Lorsque les SR turcs ont livré à l'Iran, en 2013, les noms d'Iraniens recrutés par le Mossad en Turquie, l'ancien chef des Renseignements israéliens a jugé l'acte turc comme une trahison et une violation de tous les principes de la collaboration entre les SR.
    Lorsque les Emirats ont voulu «réprimander» «Israël» pour avoir assassiné le martyr Mohammad Mabhouh sur leurs territoires, ils ont publié les noms des agents israéliens impliqués dans l'affaire et les photos de leurs passeports.

    En outre, tout ce qui a fallu pour le Hezbollah, afin de fermer le poste de la CIA à Beyrouth en 2011, fut l'annonce selon laquelle il détenait les noms des agents américains et de ceux d'une grande partie de leurs espions.

    Lorsqu'on révèle le nom d'un agent extérieur, dont l'importance réside dans la confidentialité de l'action et dans la couverture sous laquelle il agit, cet homme ne peut plus être utilisé. Il devient, lui et ceux qui lui sont proches, l'objectif d'opérations des SR adversaires. Ainsi, un important agent, formé tout au long d'années et détenant des dossiers délicats, est déféré à la retraite ou pour expédier du travail purement administratif.

    Mais depuis le début des fuites de Wikileaks et jusqu'à l'heure actuelle, il n'y a jamais eu des divulgations sécuritaires d'une telle ampleur.

    Les responsables saoudiens, par leur «professionnalisme connu», ont eux-mêmes facilité la divulgation des noms de leurs propres agents !

    Entre 1937 et 1938, Staline a été confronté à une situation similaire dans la mesure où ses agents sécuritaires à l'extérieur n'étaient plus dans une condition fiable, (nul ne sait encore la véritable raison). Il a alors décidé d'exécuter tous ses espions et ses agents secrets. Il a passé plus de 138 jours, sans recevoir de rapports du monde extérieur, en attendant la mise en place d'un nouvel organisme.

    Bien-sûr les Saoudiens n'envisageront pas la même conduite que Staline. Mais le résultat est le même. La majorité des membres de l'équipe des Renseignements saoudiens, sont désormais hors service.

    Ci-dessous un exemplaire des messages échangés entre le ministère des AE et le service de Renseignements saoudiens autour de la nomination de l'attaché sécuritaire :
    -Top secret
    L'ambassade à Beyrouth
    Son excellence l'ambassadeur du Roi d'Arabie auprès de la République libanaise
    Assalam Alaykom wa Rahmatollah
    J'informe votre excellence qu'on a chargé Monsieur Walid Ben Abdellatif Nasser Maachouk, pour travailler auprès de l'ambassade comme attaché, pour remplacer M. Aaed Ben Manahi Kahtani et ce à partir de 01-04-1433 (23.02.2012) de l'Hégire.
    Sur ce, je vous prie de faciliter sa mission et de ne pas le charger de travaux qui nécessitent du temps, afin qu'il se consacre à sa mission.

    -Top secret
    Votre majesté le prince, chef des services de Renseignements
    Assalam Aalaykom wa Rahmatollah
    Se référant au câble de votre majesté n : 1038, daté le 06-02-1433 (31.12.2011) de l'Hégire, à propos de l'envoi du fonctionnaire (M7), Walid Ben Abdellatif Nasser Maachouk, pour travailler dans l'ambassade du monarque auprès de la République libanaise et remplacer l'ancien fonctionnaire Aaed Ben Manahi al-Qarni.
    Nous enjoignons à votre majesté une copie de la décision du gouvernement de l'annexer à la mission diplomatique de l'ambassade saoudienne de Beyrouth, à partir de 1-4-1433 de l'Hégire. On a notifié le ministère des Affaires du protocole de lui émettre et à sa famille, des passeports diplomatiques. On a aussi informé notre ambassadeur à Beyrouth de la nécessité de faciliter la mission de M.Maachouk.
    Saoud el-Faysal
    Ministre des Affaires étrangères

    Article paru dans le quotidien libanais al-Akhbar, traduit par l'équipe du site : alahednews.com

  • #2
    On y demande au responsable de l'ambassade de ne «point charger le nouveau fonctionnaire de travail qui prenne du temps afin qu'il puisse plancher sur sa mission d'origine».
    leur "boukhl" légendaire les perdra !
    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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