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Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral.
Discours sur le colonialisme. Aimé Césaire, 1950.
TITRE. La colosionisation de la Palestine.
SOUS-TITRE. Massacres, racisme, zoomorphisme, apartheid. Israël et ses « réactions » dites « disproportionnées».
Par Smaïl Hadj Ali.
Universitaire.
« Israël a le droit de se défendre, mais il doit éviter une réaction disproportionnée [1]» ; « l’offensive de Tsahal ne doit pas être disproportionnée » ; « il doit faire preuve de mesure, de retenue », etc., etc.
C’est en ces termes, puisés dans une novlangue[2] du crime banalisé, que la « communauté internationale », comprendre euro-étasunienne, relayée en boucle par les cerbères médiatiques de l’idéologie régnante, a réagi aux tueries et destructions massives de l’Armée-Etat[3] d’Israël dans sa « légitime » « action défensive », dite « bordure protectrice [4]», contre les « Arabes » de Palestine en général, et de Ghaza en particulier.
Après cinquante jours de «légitime défense », l’Etat sioniste, un mixte militaro-théocratique[5], a assassiné 2200 personnes, dont 541 enfants et 250 femmes. Onze mille Palestiniennes et Palestiniens ont été blessés, brûlés, démembrés, handicapés à vie. 365 000 ont fui leurs habitations, dont 17000 ont été totalement détruites. Il faudra vingt ans pour reconstruire, et ce indépendamment de l’opération « Plombs durcis », dite de « légitime défense », elle aussi, qui sema mort et dévastations 22 jours durant[6].
Cela fait des lustres que ladite « communauté internationale », avant, pendant et après ces tueries et destructions planifiées, s’auto-satisfait et se contente, invariablement, d’inviter cette entité colonialiste[7] « à éviter les réactions disproportionnées » dans sa « légitime défense ».
Une « légitime défense » assurée, dans l’enthousiasme jubilatoire, par des pilotes de bombardiers, tueurs professionnels, qui ont à leur tableau de chasse des milliers de Palestiniens, parmi lesquels des centaines d’enfants et de femmes[8].
A cette « communauté » se joint une direction de l’O.N.U, le plus souvent aux ordres et au service des puissants -U.S.A, France, Grande-Bretagne.
Révélatrice du soutien indéfectible de ces puissances, cette formule, dans son apparente sagesse, peut être ainsi lue : « D’accord pour vos bains de sang, mais faites-les avec mesure, et à proportion».
Comme cela a été intimé aux « Arabes », alors que les Ghazaoui mourraient sous les bombes des sionistes, faisons « l’effort non pas de nier, mais de comprendre Israël dans ses réalités, ses contradictions, et son histoire[9] ». En voici quelques aspects.
Le racisme israélien. « Il n’y a pas semblable chose aux Palestiniens, ils n’ont jamais existé ».
Cette position, expression d’un racisme tranquille et assumé, prononcée par Golda Meir[10] en 1969, n’est-elle pas au cœur de la logique de « disproportion », dont a toujours fait preuve Israël? Ne constitue-t-elle pas le socle de la politique, volontairement et irréductiblement colonialiste de cet Etat?
Est-ce de l’antisémitisme juif, de l’anti judaïsme, de la judéophobie[11], de rappeler cela ?
L’incursion, même la plus abrégée, dans l’histoire colonialiste d’Israël fournit des exemples à profusion de cette « disproportion », et confirme, pleinement, sans que l’on ait à en forcer le trait, la terrifiante et ignoble sentence de Golda Meir.
Cette sentence qui fait écho à la formule fondatrice et programmatique du projet sioniste, « Une terre sans peuple, pour un peuple sans terre», matérialise le vol de la Palestine historique et le bannissement de huit cents mille Palestiniens, décidés et exécutés implacablement tout au long de la première moitié du vingtième siècle par les chefs sionistes, parmi lesquels Jabotinski, Weitz, Ben Gourion.
Dans ce même ordre d’idées, le même Ben Gourion, porté au firmament de la civilisation occidentale par les élites de celle-ci, déclarait en 1937 : « Les Arabes doivent partir mais il nous faut l’occasion propice pour le faire, une guerre par exemple ». Cette guerre unilatérale aura lieu en avril 1948 en application du plan Dalet élaboré par la Haganah sur ordre de Ben Gourion : terreur à grande échelle, bombardements, destruction des villages, arrestations de milliers de Palestiniens, assassinats, empoisonnement des puits[12], épandage de pesticides et d’herbicides sur les récoltes, etc.
La forfaiture est soutenue par les puissances impérialo-colonialistes. Objectif affirmé : expulser les Palestiniens par la force, et par tous les moyens, de leur patrie vers les pays arabes voisins.
Déjà, et bien avant la phase de la légitimation internationale de l’entité colonialiste, les institutions et les organisations sionistes, -civiles, religieuses et militaires- se déchaînent : meurtres ciblés, attentats, éradication de villages[13]. Les conséquences attendues ont pour réalités la mort, l’exil, l’exode, l’assujettissement, l’oppression.
C’est sur les bases de cette absolue et enthousiaste politique de terreur, que se constitue l’Etat sioniste, en lieu et place de la patrie des Palestiniens.
Une fois le bannissement de centaines de milliers de Palestiniens vers les pays voisins, l’Etat sioniste se met à « gérer » la population palestinienne, présente sur quelques bouts de terre, comme un excédent, un rebus démographique, une population excédentaire, formés de « corps d’exception »[14]. Des « corps d’exception » parqués, emmurés, dans des camps[15], des zones de déportation, que l’on peut mettre à mort manu militari. Toutes choses caractéristiques du système d’apartheid.
A cet égard, il n’ ya pas de hasard, cela explique les relations privilégiées, de grande amitié et de connivence, qu’ Israël a toujours entretenues avec l’Afrique du Sud[16] dont le système politique nazi-fasciste, l’apartheid, se fondait sur les principes d’un peuple-un et pur[17] et d’une supposée « race supérieure ». Notons que l’arsenal idéologique libéral a réussi l’exploit de découpler le racisme du fascisme, alors qu’il en est, historiquement et organiquement, une des idéologies fondatrices et nourricières.
Pour ce qui concerne la sympathie et de l’empathie de l’Etat sioniste pour les idéologies liberticides et fascistes, rappelons au passage ses relations fortes, intenses, de coopération avec les dictatures militaires d’Amérique Centrale, Salvador, Nicaragua, et du Sud, Paraguay, Chili, Argentine, Uruguay, Brésil, entre autres, durant le plan Condor, parrainé par les U.S.A.
Ajoutons à ce tableau que d’anciens criminels nazis trouvèrent asile et hospitalité, auprès des golpistes tortionnaires dans ces pays.
A ce jour, la vie quotidienne des Palestiniens est rythmée par une politique d’apartheid : routes séparées, contrôles méprisants et humiliants quotidiens, plaques d’immatriculation spécifiques, expropriations de terres et de maisons, destruction et incendies de domicile, arrachage et destruction des champs d’oliviers, coupures d’eau, d’électricité, interdiction de circuler. A quoi s’ajoute, ultime sauvagerie, le déversement des excréments des colons. C’est ce que rapporte le courageux écrivain et journaliste britannique Johann Hari : « Une odeur remplit mes narines. C’est l’odeur de *****. A travers la Cisjordanie occupée-la rive ouest-, des eaux usées à l’état brut, sont pompées chaque jour des colonies juives et déversées tout droit sur les terres palestiniennes. Ces excréments pénètrent dans la nappe phréatique et les puits et deviennent du poison » [18].
A ce processus de spoliation et de prédation, prête main forte, systématiquement et naturellement, une vision du monde raciste, qui agit comme le lubrifiant idéologique[19] nécessaire à la cohésion de la société israélienne. Dans le cas d’Israël, cette vision, partagée par sa population dans sa très grande majorité, est portée et défendue avec ardeur par les élites politico-militaires et religieuses. Les quelques propos qui suivent, puisés dans le répertoire raciste israélien, sont éloquents :
-Ehud Barak, ex-premier ministre israélien: "Les Palestiniens sont le produit d'une culture dans laquelle le mensonge est acceptable. La vérité est, pour eux, hors de propos" (Interview accordée à Benny Morris, The New York Review of books, 13 juin 2002) ;
-Moshe Katsav, ex-Président israélien : "Il y a une énorme différence entre nous [les juifs], et nos ennemis. Pas seulement dans la capacité, mais dans la morale *, la culture, le caractère sacré de la vie et la conscience. Ils sont nos voisins ici, mais c’est comme si à quelques centaines de mètres, il y avait un peuple qui n’appartenait pas à notre continent, à notre monde, qui appartenait véritablement à une autre galaxie" (Jerusalem Post, le 10 mai 2001).
-Moshe Yaalon, ex-chef d'Etat Major de l'armée israélienne : "Les Palestiniens sont une sorte de cancer. Il y a plusieurs manières de traiter le cancer. Certains pensent qu’il faut amputer des membres, mais moi, pour le moment, je me contente de leur faire une chimiothérapie". (en 2002)
-Heilbrun, président du comité pour la réélection du général Shlomo Lehat, maire de Tel-Aviv : "Nous devons tuer tous les palestiniens à moins qu’ils ne soient résignés à vivre en tant qu’esclaves" (octobre 1987)
-YItzchak Ginsburg, rabbin : « Eretz Israël est une véritable terre de vocation, la terre des fils d'Israël, celle où ne méritent d'habiter que ceux qui ont choisi d'être le peuple de Dieu et d'appliquer ses préceptes. Aujourd'hui, on a honte de dire que le peuple d'Israël est "une lumière pour les goys". On a peur de dire qu'un professeur arabe est moins intelligent qu'un professeur juif. C'est perçu comme du racisme, et on veut ainsi escamoter ce qui était clair pour les goys : ce sont les Juifs qui ont donné la morale et l'intelligence à tous les peuples.»
Le zoomorphisme israélien. L'identification des Palestiniens par l'animalité.
« Les palestiniens (sic) sont des bêtes[20] qui marchent sur deux pieds ». Menahem Begin.
Si, «il n’ ya rien de semblable aux Palestiniens », selon Golda Meir, qu’est-ce qui pourrait alors leur ressembler, en plus d’être des « esclaves » et un «cancer, etc.?
A l’abaissement des Palestiniens, à leur infériorisation, s’ajoute, comme si le dispositif raciste ne suffisait pas, leur bestialisation. En effet, les Israéliens se feront adeptes du zoomorphisme, oubliant, sans doute, que les Allemands de confession juive en furent les victimes dans l’Allemagne nazie, et plus largement dans l’Europe fasciste.
Il faudrait d’abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l’abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral.
Discours sur le colonialisme. Aimé Césaire, 1950.
TITRE. La colosionisation de la Palestine.
SOUS-TITRE. Massacres, racisme, zoomorphisme, apartheid. Israël et ses « réactions » dites « disproportionnées».
Par Smaïl Hadj Ali.
Universitaire.
« Israël a le droit de se défendre, mais il doit éviter une réaction disproportionnée [1]» ; « l’offensive de Tsahal ne doit pas être disproportionnée » ; « il doit faire preuve de mesure, de retenue », etc., etc.
C’est en ces termes, puisés dans une novlangue[2] du crime banalisé, que la « communauté internationale », comprendre euro-étasunienne, relayée en boucle par les cerbères médiatiques de l’idéologie régnante, a réagi aux tueries et destructions massives de l’Armée-Etat[3] d’Israël dans sa « légitime » « action défensive », dite « bordure protectrice [4]», contre les « Arabes » de Palestine en général, et de Ghaza en particulier.
Après cinquante jours de «légitime défense », l’Etat sioniste, un mixte militaro-théocratique[5], a assassiné 2200 personnes, dont 541 enfants et 250 femmes. Onze mille Palestiniennes et Palestiniens ont été blessés, brûlés, démembrés, handicapés à vie. 365 000 ont fui leurs habitations, dont 17000 ont été totalement détruites. Il faudra vingt ans pour reconstruire, et ce indépendamment de l’opération « Plombs durcis », dite de « légitime défense », elle aussi, qui sema mort et dévastations 22 jours durant[6].
Cela fait des lustres que ladite « communauté internationale », avant, pendant et après ces tueries et destructions planifiées, s’auto-satisfait et se contente, invariablement, d’inviter cette entité colonialiste[7] « à éviter les réactions disproportionnées » dans sa « légitime défense ».
Une « légitime défense » assurée, dans l’enthousiasme jubilatoire, par des pilotes de bombardiers, tueurs professionnels, qui ont à leur tableau de chasse des milliers de Palestiniens, parmi lesquels des centaines d’enfants et de femmes[8].
A cette « communauté » se joint une direction de l’O.N.U, le plus souvent aux ordres et au service des puissants -U.S.A, France, Grande-Bretagne.
Révélatrice du soutien indéfectible de ces puissances, cette formule, dans son apparente sagesse, peut être ainsi lue : « D’accord pour vos bains de sang, mais faites-les avec mesure, et à proportion».
Comme cela a été intimé aux « Arabes », alors que les Ghazaoui mourraient sous les bombes des sionistes, faisons « l’effort non pas de nier, mais de comprendre Israël dans ses réalités, ses contradictions, et son histoire[9] ». En voici quelques aspects.
Le racisme israélien. « Il n’y a pas semblable chose aux Palestiniens, ils n’ont jamais existé ».
Cette position, expression d’un racisme tranquille et assumé, prononcée par Golda Meir[10] en 1969, n’est-elle pas au cœur de la logique de « disproportion », dont a toujours fait preuve Israël? Ne constitue-t-elle pas le socle de la politique, volontairement et irréductiblement colonialiste de cet Etat?
Est-ce de l’antisémitisme juif, de l’anti judaïsme, de la judéophobie[11], de rappeler cela ?
L’incursion, même la plus abrégée, dans l’histoire colonialiste d’Israël fournit des exemples à profusion de cette « disproportion », et confirme, pleinement, sans que l’on ait à en forcer le trait, la terrifiante et ignoble sentence de Golda Meir.
Cette sentence qui fait écho à la formule fondatrice et programmatique du projet sioniste, « Une terre sans peuple, pour un peuple sans terre», matérialise le vol de la Palestine historique et le bannissement de huit cents mille Palestiniens, décidés et exécutés implacablement tout au long de la première moitié du vingtième siècle par les chefs sionistes, parmi lesquels Jabotinski, Weitz, Ben Gourion.
Dans ce même ordre d’idées, le même Ben Gourion, porté au firmament de la civilisation occidentale par les élites de celle-ci, déclarait en 1937 : « Les Arabes doivent partir mais il nous faut l’occasion propice pour le faire, une guerre par exemple ». Cette guerre unilatérale aura lieu en avril 1948 en application du plan Dalet élaboré par la Haganah sur ordre de Ben Gourion : terreur à grande échelle, bombardements, destruction des villages, arrestations de milliers de Palestiniens, assassinats, empoisonnement des puits[12], épandage de pesticides et d’herbicides sur les récoltes, etc.
La forfaiture est soutenue par les puissances impérialo-colonialistes. Objectif affirmé : expulser les Palestiniens par la force, et par tous les moyens, de leur patrie vers les pays arabes voisins.
Déjà, et bien avant la phase de la légitimation internationale de l’entité colonialiste, les institutions et les organisations sionistes, -civiles, religieuses et militaires- se déchaînent : meurtres ciblés, attentats, éradication de villages[13]. Les conséquences attendues ont pour réalités la mort, l’exil, l’exode, l’assujettissement, l’oppression.
C’est sur les bases de cette absolue et enthousiaste politique de terreur, que se constitue l’Etat sioniste, en lieu et place de la patrie des Palestiniens.
Une fois le bannissement de centaines de milliers de Palestiniens vers les pays voisins, l’Etat sioniste se met à « gérer » la population palestinienne, présente sur quelques bouts de terre, comme un excédent, un rebus démographique, une population excédentaire, formés de « corps d’exception »[14]. Des « corps d’exception » parqués, emmurés, dans des camps[15], des zones de déportation, que l’on peut mettre à mort manu militari. Toutes choses caractéristiques du système d’apartheid.
A cet égard, il n’ ya pas de hasard, cela explique les relations privilégiées, de grande amitié et de connivence, qu’ Israël a toujours entretenues avec l’Afrique du Sud[16] dont le système politique nazi-fasciste, l’apartheid, se fondait sur les principes d’un peuple-un et pur[17] et d’une supposée « race supérieure ». Notons que l’arsenal idéologique libéral a réussi l’exploit de découpler le racisme du fascisme, alors qu’il en est, historiquement et organiquement, une des idéologies fondatrices et nourricières.
Pour ce qui concerne la sympathie et de l’empathie de l’Etat sioniste pour les idéologies liberticides et fascistes, rappelons au passage ses relations fortes, intenses, de coopération avec les dictatures militaires d’Amérique Centrale, Salvador, Nicaragua, et du Sud, Paraguay, Chili, Argentine, Uruguay, Brésil, entre autres, durant le plan Condor, parrainé par les U.S.A.
Ajoutons à ce tableau que d’anciens criminels nazis trouvèrent asile et hospitalité, auprès des golpistes tortionnaires dans ces pays.
A ce jour, la vie quotidienne des Palestiniens est rythmée par une politique d’apartheid : routes séparées, contrôles méprisants et humiliants quotidiens, plaques d’immatriculation spécifiques, expropriations de terres et de maisons, destruction et incendies de domicile, arrachage et destruction des champs d’oliviers, coupures d’eau, d’électricité, interdiction de circuler. A quoi s’ajoute, ultime sauvagerie, le déversement des excréments des colons. C’est ce que rapporte le courageux écrivain et journaliste britannique Johann Hari : « Une odeur remplit mes narines. C’est l’odeur de *****. A travers la Cisjordanie occupée-la rive ouest-, des eaux usées à l’état brut, sont pompées chaque jour des colonies juives et déversées tout droit sur les terres palestiniennes. Ces excréments pénètrent dans la nappe phréatique et les puits et deviennent du poison » [18].
A ce processus de spoliation et de prédation, prête main forte, systématiquement et naturellement, une vision du monde raciste, qui agit comme le lubrifiant idéologique[19] nécessaire à la cohésion de la société israélienne. Dans le cas d’Israël, cette vision, partagée par sa population dans sa très grande majorité, est portée et défendue avec ardeur par les élites politico-militaires et religieuses. Les quelques propos qui suivent, puisés dans le répertoire raciste israélien, sont éloquents :
-Ehud Barak, ex-premier ministre israélien: "Les Palestiniens sont le produit d'une culture dans laquelle le mensonge est acceptable. La vérité est, pour eux, hors de propos" (Interview accordée à Benny Morris, The New York Review of books, 13 juin 2002) ;
-Moshe Katsav, ex-Président israélien : "Il y a une énorme différence entre nous [les juifs], et nos ennemis. Pas seulement dans la capacité, mais dans la morale *, la culture, le caractère sacré de la vie et la conscience. Ils sont nos voisins ici, mais c’est comme si à quelques centaines de mètres, il y avait un peuple qui n’appartenait pas à notre continent, à notre monde, qui appartenait véritablement à une autre galaxie" (Jerusalem Post, le 10 mai 2001).
-Moshe Yaalon, ex-chef d'Etat Major de l'armée israélienne : "Les Palestiniens sont une sorte de cancer. Il y a plusieurs manières de traiter le cancer. Certains pensent qu’il faut amputer des membres, mais moi, pour le moment, je me contente de leur faire une chimiothérapie". (en 2002)
-Heilbrun, président du comité pour la réélection du général Shlomo Lehat, maire de Tel-Aviv : "Nous devons tuer tous les palestiniens à moins qu’ils ne soient résignés à vivre en tant qu’esclaves" (octobre 1987)
-YItzchak Ginsburg, rabbin : « Eretz Israël est une véritable terre de vocation, la terre des fils d'Israël, celle où ne méritent d'habiter que ceux qui ont choisi d'être le peuple de Dieu et d'appliquer ses préceptes. Aujourd'hui, on a honte de dire que le peuple d'Israël est "une lumière pour les goys". On a peur de dire qu'un professeur arabe est moins intelligent qu'un professeur juif. C'est perçu comme du racisme, et on veut ainsi escamoter ce qui était clair pour les goys : ce sont les Juifs qui ont donné la morale et l'intelligence à tous les peuples.»
Le zoomorphisme israélien. L'identification des Palestiniens par l'animalité.
« Les palestiniens (sic) sont des bêtes[20] qui marchent sur deux pieds ». Menahem Begin.
Si, «il n’ ya rien de semblable aux Palestiniens », selon Golda Meir, qu’est-ce qui pourrait alors leur ressembler, en plus d’être des « esclaves » et un «cancer, etc.?
A l’abaissement des Palestiniens, à leur infériorisation, s’ajoute, comme si le dispositif raciste ne suffisait pas, leur bestialisation. En effet, les Israéliens se feront adeptes du zoomorphisme, oubliant, sans doute, que les Allemands de confession juive en furent les victimes dans l’Allemagne nazie, et plus largement dans l’Europe fasciste.
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