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Un opposant communiste élu gouverneur de la région d’Irkoutsk

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  • Un opposant communiste élu gouverneur de la région d’Irkoutsk

    Le 27 septembre, Sergueï Levtchenko, candidat du Parti communiste (KPRF), a remporté le deuxième tour de l’élection régionale à Irkoutsk, en Sibérie orientale.

    Avec 56,39 % des voix récoltées à l’issue du comptage de la totalité des bulletins, Sergueï Levtchenko a devancé son principal adversaire Sergueï Erochenko, actuel gouverneur et membre du parti au pouvoir Russie Unie, qui n’a convaincu que 41,46 % de son électorat. Plus de 104 000 voix séparent les deux candidats.

    Cette élection pour la tête de l’oblast d’Irkoutsk tourne une page de l’histoire politique du pays : c’est la première fois depuis dix ans qu’un candidat du parti au pouvoir perd des élections régionales en Russie. Quatre candidats étaient en lice : Sergueï Erochenko, qui dirige la région depuis 2012, Sergueï Levtchenko, candidat du KPRF, Larissa Egorova, qui dirige l’antenne régionale du parti Russie juste, et Oleg Kouznetsov, député du LDPR (parti libéral-démocratique de Russie, présidé par Vladimir Jirinovski) à l’Assemblée législative de la région d’Irkoutsk.
    À l’issue du premier tour, le 13 septembre, le candidat Erochenko avait remporté 49,6 % des voix et Levtchenko s’était placé deuxième, avec 36,6 % des suffrages dans toute la région. À Irkoutsk même, toutefois, le candidat de l’opposition l’avait emporté à 54 % des voix. Aucun candidat n’ayant pu recueillir 50 % des voix plus une, un deuxième tour électoral a dû être organisé.

    C’est lors de cette deuxième journée de vote, le 27 septembre, que Levtchenko l’a emporté avec un écart de près de 15 %, pour une participation électorale de 37,38 %. « C’est une participation record pour les quatorze dernières années, a souligné le président du comité électoral régional, Edouard Devitski. Nous avons réitéré le record de l’année 2011, quand l’élection au poste de gouverneur s’était aussi déroulée en deux tours. »
    Sergueï Erochenko / eroschenko.ru.com

    Sergueï Erochenko / eroschenko.ru.com

    Selon le quotidien Kommersant, Sergueï Erochenko a perdu l’élection parce qu’il était entré en conflit avec d’influents hommes d’affaire locaux. Parmi ces derniers, le quotidien cite notamment Alexandre Batarov, propriétaire de l’entreprise de construction Novyi gorod, et Alexeï Krasnochtanov, directeur du groupe de construction Dom-Stroï. Kommersant souligne qu’Erochenko avait tenté de mettre de l’ordre dans le marché de la construction et d’y introduire des règles du jeu uniques, provoquant le mécontentement des représentants des milieux d’affaires. « L’élite d’affaires locale préfère un gouverneur faible, facile à remplacer, estime une source du quotidien russe, proche des autorités régionales. Ce n’est pas par hasard que la région d’Irkoutsk a changé cinq fois de gouverneur au cours des dix dernières années. »

    Une opinion que partage le politologue Sergueï Schmidt. Selon lui, c’est pour se débarrasser d’Erochenko que les dirigeants du gros business local ont décidé de se rapprocher des communistes début 2015, et commencé de promouvoir leur candidat, Sergueï Levtchenko. « Les représentants des entreprises locales de construction n’ont pas apprécié que l’ex-gouverneur bloque le développement du business et favorise les siens – sans ce conflit, Erochenko aurait remporté cette élection », soutient l’expert.

    Alexeï Vassiliev, directeur de l’Institut de droit politique, souligne qu’au premier tour de cette élection, Sergueï Levtchenko bénéficiait, outre du soutien des grands constructeurs, de celui des représentants de la grande distribution, rejoints, au deuxième tour, par d’autres figures des milieux d’affaires. « Les partisans de Levtchenko ne croyaient pas tous dans sa victoire : en exprimant leur soutien au candidat d’opposition, ils se sont efforcés de manifester de la méfiance à l’égard d’Erochenko », commente-t-il.

    Sergueï Erochenko était pourtant considéré, récemment encore, comme un homme d’affaire russe très influent. Son nom est lié au groupe d’entreprises Eastland – une des structures les plus importantes de la région d’Irkoutsk –, où il occupait depuis 1994 le poste de PDG, qu’il a ensuite transmis à sa fille, Anna Erochenko. La holding réunit plus de 50 entreprises, dont le transporteur aérien Angara Airlines, la Compagnie de navigation fluviale de Sibérie orientale, un tour opérateur, un club de fitness et plusieurs hôtels. Erochenko a lui-même qualifié sa défaite électorale de « ratage personnel ».

    Sergueï Levtchenko, 61 ans, originaire de Novossibirsk, diplômé en construction et en management, a dirigé depuis 1982 plusieurs entreprises de bâtiment à Irkoutsk et dans la région. Secrétaire du Parti communiste d’Union soviétique de 1989 à 1991, il a ensuite été élu député du Parti communiste aux conseils municipal et régional, à la Douma fédérale et à l’Assemblée législative régionale de l’oblast d’Irkoutsk.

    Sergueï Levtchenko s’était déjà présenté aux élections régionales d’Irkoutsk en 1997, puis en 2001, mais les avait à chaque fois perdues face à l’ancien maire de la ville, Boris Govorine. En 2001, Levtchenko, arrivé deuxième, était passé au second tour, lors duquel il avait remporté 45,3 % des voix, cédant de nouveau la victoire à Govorine, choisi par 47,6 % des électeurs.

    La dernière fois que des élections régionales se sont déroulées en deux tours en Russie remonte à l’année 2005, dans le district autonome de Nénétsie. Après cela, le président Vladimir Poutine avait supprimé l’élection, introduisant la désignation pour les gouverneurs – une mesure que son successeur, Dmitri Medvedev, a abrogée en 2012. Toutefois, le vote de type référendum domine jusqu’à présent dans les régions russes, le favori l’emportant le plus souvent sans réserve au premier tour.

    Le Courrier de Russie 30/09/2015

  • #2
    La propagande impérialiste néocolonialiste n'a cessé de nous rabaisser le caquet par sa litanie : "la mort de communisme" ! Mon œil !!

    Je passe ici l'une des nombreuses nouvelles qui prouve le contraire, le communisme n'est jamais mort et il est plus vivant jamais tant que les peuples du monde sont vivants et sur terre !!

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    • #3
      Et pourquoi aller si loin ?

      Le parlement français compte 7 députés communistes. oeilfermé

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