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En Algérie, seul le pouvoir croit en une réconciliation réussie

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  • En Algérie, seul le pouvoir croit en une réconciliation réussie

    C’est l’un de ces projets phares qui font encore la fierté du président Abdelaziz Bouteflika. Le chantier de la réconciliation nationale, entamé il y a dix ans, devait permettre de réconcilier les Algériens après une décennie de guerre civile qui a fait près de 200 000 victimes dans les années 1990. La « Charte pour la paix et la réconciliation nationale », adoptée à 90 % le 29 septembre 2005 par voie référendaire, est pourtant loin d’avoir atteint ses objectifs.

    Le texte prévoyait « l’abandon définitif des poursuites judiciaires contre les islamistes qui acceptaient de renoncer aux armes à condition qu’ils ne soient pas coupables de crimes de sang, de viols ou d’attentats dans les lieux publics », a rappelé Me Merouane Azzi, l’un des concepteurs de la Charte et le président de la commission de suivi, lors d’un forum organisé lundi 28 septembre par le quotidien El Moudjahid. Me Azzi a affirmé que 17 000 terroristes avaient été abattus pendant la guerre et 15 000 autres avaient bénéficié des dispositions de la Charte. Selon lui, 4 533 anciens terroristes ont été réintégrés dans leurs fonctions ou indemnisés. Quant à leurs familles, 11 291 d’entre elles ont reçu des aides publiques. « Pour des raisons humanitaires, nous avons demandé la libération de 140 terroristes jugés par les tribunaux militaires en 1992 sachant que 2 226 autres ont été libérés en 2006 », a poursuivi Me Azzi.

    La fronde des Patriotes

    Ce bilan chiffré, inédit, secoue les victimes du terrorisme dont les plaies ne sont pas refermées. « Nous n’avons pas besoin d’indemnisations. Nous demandons à ce que ces terroristes soient jugés et non libérés ! », martèle Mohamed Boumaali, père de deux enfants assassinés dans un attentat à la bombe artisanale dont il était la cible.

    Lire aussi : « Dix ans après l’amnistie en Algérie, les islamistes l’ont emporté idéologiquement »

    L’un des mouvements d’opposition aujourd’hui le plus critique à l’égard de cette charte est celui des Patriotes. Créé en 1992 pour soutenir l’armée nationale dans sa lutte contre le terrorisme, ce groupe comptait 115 000 mobilisés. Son leader, Ali Bouguetaya, qualifie la charte de « consensus » trouvé entre le pouvoir et les islamistes au détriment de ceux qui ont défendu la République. « Nous avons voté pour car nous en avions assez du sang versé. Mais nous n’avons jamais pensé qu’elle allait amnistier les terroristes ! », s’emporte-t-il.

    Les Patriotes ne sont pas les seuls à défendre cette position. Créé en 1994 sous l’égide du ministère de l’intérieur, le corps des gardes communaux, au nombre de 94 000, s’y oppose aussi et manifeste régulièrement. « Dans une guerre, il y a bien un vainqueur et un vaincu ; ce que l’Etat ne veut pas reconnaître. Nous avons été abandonnés par le pouvoir, qui a préféré s’allier avec les ennemis d’hier », regrette Lahlou Aliouat, leader du Mouvement des gardes communaux libres (MGCL).

    Des plaies toujours béantes pour les familles des disparus

    D’autres dossiers sont toujours en suspens. Celui des disparitions forcées, que les associations estiment à 20 000 personnes (Me Azzi n’en reconnaît que 7 144). Leurs familles, qui manifestent chaque mercredi depuis des années, demandent à connaître le sort réservé à leurs enfants « kidnappés » par les services de sécurité pendant la décennie noire. « Nous demandons les corps de nos proches et nous voulons faire la lumière sur ce dossier. La réconciliation ne nous a rien rapporté », dénonce Hacene Ferhati, dont le frère, Mustapha, a disparu en 1998, à l’âge de 26 ans.

    Lire aussi : Kamel Daoud, une plume contre l’obscurantisme

    Le sort des sympathisants de l’ancien Front islamique du salut (FIS) déportés dans des camps dans le sud du pays est lui aussi toujours en suspens. Au nombre de 18 000, ils demandent aujourd’hui à être indemnisés pour les années passées en détention.

    Enfin, dernier cas cité par Me Azzi : celui des enfants de terroristes nés dans le maquis. Sur 500 cas recensés, seule une centaine ont déposé leur dossier d’inscription à l’état civil. L’avocat se veut pourtant enthousiaste, déclarant que 95 % des dispositions de la charte ont été appliqués. Mais pour les principaux concernés, seuls lui et le pouvoir croient dans la réussite de ce texte.

    Meziane Abane contributeur Le Monde Afrique, Alger
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Lire aussi : « Dix ans après l’amnistie en Algérie, les islamistes l’ont emporté idéologiquement »
    Ce ne sont pas les FISistes qui ont emporté la moindre victoire. Leurs prinicipaux responsables sont toujours en exil et leur parti interdit .

    Les différentes lois de réconciliation ont permis aux militaires assassins d'échapper à la loi qui les a amnistiés au même titre que les terroristes qui étaient sous leurs ordres. Nul d'eux ne pourra être inquiété pour crime commis durant la décennie noire. Blanchis et plus puissants que jamais ils sont devenus eux et leurs familles les puissants seigneurs de l'Algérie ex communiste .
    Dernière modification par KHORE, 01 octobre 2015, 18h03.

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    • #3
      @ KHORE

      Ne te targue jamais ..
      aucun pays au Maghreb ne prétendre qu il va etre épargné par ces suceur de sang ..( Hassad avait prévenu , le Danger est immédiat : Fhamti daba )

      Pourquoi tu ne cites jamais la Tunisie , la Libye , l Egypte .....et... ( qui tue qui )

      Ne t en fait pas , tu vas aussi connaitre : Ki tue Ki dans ces pays et dans un autre ..
      A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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