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Je respire où tu palpites ...

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  • Je respire où tu palpites ...

    Je respire où tu palpites,

    Je respire où tu palpites,
    Tu sais ; à quoi bon, hélas !
    Rester là si tu me quittes,
    Et vivre si tu t'en vas ?

    A quoi bon vivre, étant l'ombre
    De cet ange qui s'enfuit ?
    A quoi bon, sous le ciel sombre,
    N'être plus que de la nuit ?

    Je suis la fleur des murailles
    Dont avril est le seul bien.
    Il suffit que tu t'en ailles
    Pour qu'il ne reste plus rien.

    Tu m'entoures d'Auréoles;
    Te voir est mon seul souci.
    Il suffit que tu t'envoles
    Pour que je m'envole aussi.

    Si tu pars, mon front se penche ;
    Mon âme au ciel, son berceau,
    Fuira, dans ta main blanche
    Tu tiens ce sauvage oiseau.

    Que veux-tu que je devienne
    Si je n'entends plus ton pas ?
    Est-ce ta vie ou la mienne
    Qui s'en va ? Je ne sais pas.

    Quand mon orage succombe,
    J'en reprends dans ton coeur pur ;
    Je suis comme la colombe
    Qui vient boire au lac d'azur.

    L'amour fait comprendre à l'âme
    L'univers, salubre et béni ;
    Et cette petite flamme
    Seule éclaire l'infini

    Sans toi, toute la nature
    N'est plus qu'un cachot fermé,
    Où je vais à l'aventure,
    Pâle et n'étant plus aimé.

    Sans toi, tout s'effeuille et tombe ;
    L'ombre emplit mon noir sourcil ;
    Une fête est une tombe,
    La patrie est un exil.

    Je t'implore et réclame ;
    Ne fuis pas loin de mes maux,
    O fauvette de mon âme
    Qui chantes dans mes rameaux !

    De quoi puis-je avoir envie,
    De quoi puis-je avoir effroi,
    Que ferai-je de la vie
    Si tu n'es plus près de moi ?

    Tu portes dans la lumière,
    Tu portes dans les buissons,
    Sur une aile ma prière,
    Et sur l'autre mes chansons.

    Que dirai-je aux champs que voile
    L'inconsolable douleur ?
    Que ferai-je de l'étoile ?
    Que ferai-je de la fleur ?

    Que dirai-je au bois morose
    Qu'illuminait ta douceur ?
    Que répondrai-je à la rose
    Disant : " Où donc est ma soeur ?"

    J'en mourrai ; fuis, si tu l'oses.
    A quoi bon, jours révolus !
    Regarder toutes ces choses
    Qu'elle ne regarde plus ?

    Que ferai-je de la lyre,
    De la vertu, du destin ?
    Hélas ! et, sans ton sourire,
    Que ferai-je du matin ?

    Que ferai-je, seul, farouche,
    Sans toi, du jour et des cieux,
    De mes baisers sans ta bouche,
    Et de mes pleurs sans tes yeux !

    - Victor Hugo -
    "La suprême élégance se confond avec la suprême simplicité."

  • #2
    Sublime ce poème!
    On le vit, on le ressens au fil des mots, tous plus poignants les uns que les autres.
    Une merveille comme, seul un Hugo pouvait écrire.

    Merci Na3im! excellent choix comme toujours,
    merci pour ce beau partage qui ne peut laisser le lecteur indifférent.
    Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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    • #3
      Un poème de Victor Hugo reconcilie l'humain avec la vie...

      Merci pour le partage Na3im...

      Commentaire


      • #4
        Bonjour Megane ...
        Tout à fait , chère amie , on ne peut rester indifférent devant une telle splendeur poétique ... Hugo a ce don de ciseler des poèmes en utilisant des mots , souvent très simples , mais à forte tonalité ...
        Merci Megane , pour ton passge et tes commentaires que j'apprécie hautement ...
        "La suprême élégance se confond avec la suprême simplicité."

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        • #5
          Bonjour Amar ...

          Tes commentaires sont révélateurs d'un gout subtil et distingué ...
          Merci d'etre passé et d'avoir apprécié ...
          "La suprême élégance se confond avec la suprême simplicité."

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          • #6
            bjr na3im
            rien n’égale Victor Hugo! c'est la finesse, les sentiments, les mots, tous est beaux chez lui, à lui seul, c'est un enseignement!

            Il suffit que tu t'en ailles
            Pour qu'il ne reste plus rien.
            Tu m'entoures d'Auréoles;
            Te voir est mon seul souci.
            Il suffit que tu t'envoles
            Pour que je m'envole aussi.
            Mon dieu que c'est triste, je le ressens encore plus

            Que ferai-je, seul, farouche,
            Sans toi, du jour et des cieux,
            belle poésie, merci du partage
            "Soyez à vous-mêmes votre propre refuge ,soyez à vous- mêmes votre propre lumière;"

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