Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L’ère de la guerre cybernétique

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L’ère de la guerre cybernétique

    Le numérique est devenu une arme incontournable entre puissances ennemies

    Pour le général de Gaulle et ses homologues de l’époque, le cœur de la puissance d’un pays résidait dans la maîtrise de l’arme nucléaire. Pour Barack Obama ou François Hollande, le nerf de la guerre se situe désormais sur Internet. La Toile n’a pas seulement bouleversé nos vies, elle a aussi transformé les règles de la guerre. Les vrais théâtres de conflit échappent en effet aux regards, ils s’étendent au fond des océans dans les câbles optiques par lesquels transite l’essentiel des flux de données de communications mondiales. Et contrairement aux idées reçues, la supériorité technologique d’un Occident suréquipé et surconnecté est loin d’être acquise. De quoi créer une nouvelle dissuasion, disent les experts.

    L’enseignement de On nous écoute, diffusé, en deux parties, par France 2 dans la case « Infrarouge », d’abord sur la cyberguerre puis sur l’Agence de sécurité nationale (NSA) américaine, a le mérite de la clarté. Réalisé par Pierre-Olivier François, ce travail doit beaucoup à la qualité des intervenants, ayant, pour la plupart, joué un rôle de premier plan, en France ou aux Etats-Unis, dans la construction d’un monde du renseignement civil et militaire, devenue une priorité pour les principaux dirigeants de la planète.

    Menace invisible

    La première partie du documentaire s’attarde sur l’attaque informatique, découverte en 2010, contre le programme nucléaire iranien par une équipe mixte américano-israélienne. Menée à l’aide d’un virus informatique connu sous le nom de Stuxnet, elle est comparée, en termes de tournant technologique, à l’égal du choc provoqué par la bombe nucléaire au Japon en 1945 ou à l’arrivée des premiers avions dans les conflits mondiaux.

    Cette opération sophistiquée et inédite a marqué un changement d’époque et a convaincu le monde que l’ère de la guerre cybernétique était devenue la norme et que chaque pays devait s’organiser en conséquence. Certes, des pays comme les Etats-Unis ou la France se sont équipés avant l’affaire Stuxnet mais sa révélation actait devant l’opinion mondiale que le temps des chars, des avions, des missiles ou des kalachnikovs était dépassé.

    Mais la réponse de l’Iran, suspecté d’avoir, en réaction, attaqué le système bancaire américain ou des compagnies pétrolières saoudiennes, a vite montré que cette menace, invisible, sans troupes ou frappes aériennes, pouvait se retourner contre son promoteur. Et ce, d’autant plus que les Etats-Unis, plus que tout autre pays, vivent dans un univers de plus en plus connecté. Or, chaque connexion est une porte d’entrée pour une attaque ennemie. Aujourd’hui, les hackeurs ne sont plus un risque, ce sont bien les Etats qui se font la guerre par le biais d’Internet.

    La deuxième partie du documentaire offre un récit intéressant centré sur le contournement de la loi américaine, par l’équipe de George Bush, après les attentats du 11 septembre 2001. Au nom de la lutte antiterroriste, le président Bush a validé l’espionnage massif de ses propres citoyens contre l’avis de certains membres de la NSA et de magistrats. Ces faits ont plus d’intérêt que le rappel de l’affaire Snowden, vieille de deux ans, et dont les détails ont été maintes fois évoqués dans de nombreux documentaires et surtout dans le film inégalé de Laura Poitras, Citizen Four (2014).

    Ce travail de mise en perspective n’avait enfin nul besoin, pour démontrer son utilité et sa qualité, d’omettre de citer l’origine de certaines de ces informations, notamment celle de documents révélés, en 2013 et 2014, par Le Monde après un long travail d’investigation.

    « On nous écoute », de Pierre-Olivier François (Fr., 2015, 2 × 55 min). Mardi 22 septembre à 22 h 50 sur France 2.

    Jacques Follorou
    Le Monde




    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Est ce que ça parle aussi des guerres par les claviers sur les forums et autres espaces de communication?

    Commentaire

    Chargement...
    X