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L’État civil de Saâdani : un « machin » entre l’État voyou et l’État mafieux (1)

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  • L’État civil de Saâdani : un « machin » entre l’État voyou et l’État mafieux (1)

    Après avoir désigné un gros importateur de Tébessa en tant que président du groupe parlementaire du FLN, Amar Saadani vient de propulser un autre de ces milliardaires douteux qui prospèrent dans l’import et le marché informel au poste de vice-président de l’Assemblée nationale : Bahaedine Tliba, surnommé « l’émir de Qatar d’Annaba », un roitelet local qui n’hésite pas, selon divers témoignages concordants, à tétaniser par la violence ceux qui auraient la mauvaise idée de s’opposer à ses trafics.

    Au-delà des controverses politiciennes, il convient de s’inquiéter du profil de ce nouveau personnel politique qui prend place au sein du régime algérien. Plus que ceux qui les ont précédés, ces personnages bâtis sur l’argent mal ou trop facilement acquis, sont les annonciateurs d’un nouveau pouvoir de type mafieux. Le député milliardaire Tliba dispose d’hommes de main et de troupes prêts à casser de l’opposant. Le mouhafadh FLN de Annaba, Mohamed Salah Zitouni, un des chefs de file des adversaires de Belkhadem, l’accuse d’être le commanditaire de l’agression perpétrée par des voyous et qui l’avait envoyé à l’hôpital pour traumatisme et blessure au visage. « Il les a fait venir d’Annaba. Je les connais », avait assuré alors Zitouni.

    Bien entendu, ces nouveaux riches ont dûment acheté leur mandat de députés. Bien entendu, il a fallu transformer les élections en un souk où tout se monnaye, la place de député, de maire, de chef de parti ou de ministre. Les choses avaient atteint un tel stade de gravité que la Commission nationale de surveillance des élections locales (Cnisel) avait dû reconnaître que les municipales du 29 novembre 2012 – tout comme les législatives de mai 2012 – avaient été perverties par « l’argent sale ». « Mais qu’ils soient pervertis par l’argent sale ou les fraudes politiciennes, quelle différence ? », semblent-ils dire.

    Aujourd’hui, tout a un prix. Même le FLN d’Abane Ramdane et Ben M’hidi ! Il y en a qui versent leur sang pour le FLN, et d’autres qui versent du bakchich. Question de style ! Tout est à vendre ! Même l’Assemblée nationale ! Abdelaziz Belkhadem a cédé le FLN à ces nouvelles fortunes, Saâdani les installe à l’Assemblée. Sous ses dehors puritains, sa barbe de grand dévot et sa gandoura blanche du vendredi, Belkhadem ne répugnait pas à goûter de cet argent douteux que proposent, sans panache, les affairistes troubles. Dieu reconnaîtra les siens.

    Saâdani, avec le même penchant pour la sournoiserie et une infinie maladresse, nous explique qu’on peut bâtir un État de droit avec des bandits, mais pas avec le général Toufik. À ce stade de la question, il est permis de se demander si le DRS représentait un danger pour la démocratie ou pour la prédation. Saâdani préfère ne pas en parler, tout comme il préfère ne rien dire sur les deux généraux incarcérés : « Il faut laisser faire la justice. La justice algérienne est libre », s’est-il cru obligé de préciser.
    Selon les journalistes présents à la conférence de presse, Saâdani aurait déclaré cela sans rire. Sans doute voulait-il dire que la justice algérienne est libre… de ne pas incarcérer Mohamed Bouricha, ex-wali de Blida qui, à la différence, de son homologue d’Annaba, ne combattait pas la mafia du foncier, mais en faisait partie, délit sans gravité puisque, à la différence de beaucoup, Mohamed Bouricha a eu la bonne idée de présider un Comité de soutien au candidat Bouteflika du temps où un certain Saâdani présidait le Comité national de soutien au candidat Bouteflika. Les grands esprits finissent toujours par se rencontrer.

    Ces hommes nouvellement enrichis dans cette Algérie qui favorise l’économie douteuse au détriment de la production nationale, celle-là gangrenée par l’accumulation des capitaux non déclarés, la spéculation, l’absence de transparence, la corruption l’économie douteuse au détriment de la production nationale, ces hommes obsédés par le lucre et l’intrigue, la rapine et le complot, ces hommes forment la colonne vertébrale du régime de Bouteflika.

    À quelle fin ? À quel prix ? Ils sont devenus décideurs politiques, solidement installés dans les rouages du pouvoir, forts de cette soudaine capacité à promulguer des lois et à en bloquer d’autres. Ils ont, entre autres, empêché l’adoption de l’impôt sur la fortune, décriminalisé la corruption, et stérilisé jusqu’aux lois de la République qui venaient d’être votées, comme l’obligation de régler par chèque toute transaction d’un montant supérieur à 50 000 dinars ou la Loi de finances complémentaires (LFC) destinée à réduire les importations.

    De quoi donc s’engraisserait la mafia de l’import sinon des achats massifs à l’étranger ? L’option gouvernementale de favoriser l’importation à la production, le Trabendo à l’investissement, c’est la leur ; la désignation de Saâdani à la tête du FLN, c’est leur choix ; le limogeage d’Amara Benyouès, pourtant leur complice dans la forfaiture du quatrième mandat, c’est leur décision : le ministre voulait encadrer les importations !
    À suivre

    La chronique de Benchicou
    Rebbi yerrahmek ya djamel.
    "Tu es, donc je suis"
    Satish Kumar; "Tout est lié, c'est le don qui est le lien naturel entre tout".

  • #2
    bonjour

    Voir le lien suivant :
    Accumulation_primitive_du_capital

    En Algérie, l'accumulation primitive est surtout basée pour certains sur les subventions et les aides de l'état, pour d'autres sur les monopoles favorisés par l'état, pour d'autre sur la vol d'une partie des richesses soit directement ou indirectement, pour d'autres par l'exploitation des vides juridiques ou le laxisme des autorités dans de nombreux secteurs, pour d'autres par la corruption, ...etc. Tout ça c'est les procédés de l'accumulation primitive dans le cas de l'Algérie.

    Cette accumulation est permise par les sous accumulés grâce au pétrole.

    Mais rien ne garantit que cette classe aura de l'appétit pour l'investissement productif mais rien n'indique le contraire aussi.

    Aujourd'hui il y a re-formation du système politique en Algérie. Ce système ne se consolidera tout seul, il a besoin des opposants en tout genre (du plus raisonnable au plus taré et au plus sauvage) pour définir ses future base. C'est ce qui se passe en ce moment avec les sortis des uns et des autres et des prédateurs qui arrivent de toutes part. Tous sentant l'odeur de la charogne (le pouvoir fragilisé et faible en ces temps de transition) se précipitent pour profiter de toutes les brèches possibles.

    La dialectique qui construit les concepts et les institutions est en marche.

    Beaucoup de citoyens naïf comme ils sont accourent pour défendre ou propager les idées de tel ou tel personnage alors que ceux là sont des agents et des émissaires soit manipulés ou connaissant bien leurs missions. Ils ont des intérêts personnels et/ou idéologiques et politiques.
    Dernière modification par Gandhi, 06 octobre 2015, 15h50.
    Rebbi yerrahmek ya djamel.
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