Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Gazprom défend la politique énergétique russe

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Gazprom défend la politique énergétique russe

    Gazprom, le géant russe du gaz, et Shell, la major anglo-néerlandaise, sont proches d'un accord sur le partage du gisement de Sakhaline-2, un énorme champ pétrolier et gazier situé dans l'Extrême-Orient russe (Le Monde du 13 décembre). Toutefois, les "conditions d'entrée" de l'entreprise publique dans le projet restent à définir, a expliqué Dmitri Medvedev, président du conseil d'administration de Gazprom, à l'occasion d'une rencontre avec la presse étrangère mardi 12 décembre.

    "La question est d'évaluer les dépenses engagées par les parties", a précisé M. Medvedev, également numéro deux du gouvernement. Selon lui la participation du monopole pourrait être de "50 % ou d'un peu moins" et "toutes les options sont envisagées : liquide ou échange d'actifs". Selon des spécialistes, Gazprom serait favorable au liquide, tandis que Shell pencherait pour un échange d'actifs.

    Lancé en 2003, Sakhaline-2 - le plus gros investissement étranger en Russie avec 16 milliards d'euros - était le seul gros projet dans lequel aucune compagnie russe n'était engagée.

    En 2008, le gisement devrait fournir du gaz russe liquéfié sur le marché Asie-Pacifique et du gaz au marché américain. L'opérateur en est Sakhaline Energy, détenu jusque-là à 55 % par Shell, et à 25 % et 20 % respectivement par les sociétés japonaises Mitsui et Mitsubishi.

    En butte, ces derniers temps, à de multiples pressions du gouvernement, qui l'accuse de ne pas respecter la législation sur l'environnement, le consortium est dans le collimateur.

    En septembre, l'expertise écologique avait été stoppée sur décision du parquet. En fait Moscou a très mal réagi lorsque l'opérateur a annoncé, cet été, le doublement des coûts de développement, passés de 10 à 20 milliards de dollars (7,5 à 15 milliards d'euros). Les accords de partage de production (PSA) supposent que les opérateurs rentrent dans leurs frais avant de verser des royalties à l'Etat. Avec le doublement des coûts d'exploitation, l'Etat russe voit ses profits reculer dans le temps. Par ailleurs, les accords sur Sakhaline-2 - comme les autres PSA - ont été conclus à la fin des années 1990, à des conditions très peu avantageuses pour la Russie.

    NATIONALISATION

    A l'époque les prix du gaz et du pétrole étaient bien plus bas qu'aujourd'hui. Forte de ses pétrodollars et du retour de la stabilité politique, la Russie de Vladimir Poutine, lancée dans une nationalisation des secteurs stratégiques de l'économie, entend changer les règles du jeu.

    L'entrée de Gazprom aux forceps dans le consortium emmené par Shell constitue-t-elle un avertissement pour les autres compagnies ? "Il ne faut pas voir là le signe de ce que d'autres compagnies doivent songer à vendre des parts ou à créer des sociétés avec des entreprises publiques russes", a affirmé le vice-premier ministre.

    La situation de la major russo-britannique TNK-BP, qui exploite en Sibérie le gisement gazier de Kovykta, "diffère totalement" de celle de Shell, a-t-il assuré. Toutefois "des actifs de ce groupe intéressent des compagnies russes, y compris Gazprom. Si nos collègues sont prêts à proposer quelque chose, nous en discuterons", a-t-il indiqué.

    Quant aux critiques faites à Gazprom, d'être trop gros et trop gourmand, M. Medvedev répond ainsi : "Le fait que Gazprom soit une des plus grosses compagnies est bon pour la Russie. La preuve, sa capitalisation, estimée en 2000 à 9 milliards de dollars, est aujourd'hui comprise entre 350 et 400 milliards de dollars."

    source : Le Monde
Chargement...
X