Il y a eu a priori deux fortes explosions meurtrières ce samedi 10 octobre dans la matinée en Turquie, près de la gare d'Ankara, la capitale. Les faits ont eu lieu au milieu d'un cortège rassemblé en centre-ville à l'appel du parti pro-kurde HDP et d'autres organisations politiques et syndicales de gauche. Il y aurait au moins 86 morts, selon le ministère de la Santé, et encore plus de blessés. Le HDP accuse les forces de l'ordre d'avoir retardé les opérations, en tirant des gaz lacrymogènes sur des manifestants en colère après l'attentat.
Les premières hypothèses évoquent la possibilité d’un double attentat. Sans doute deux kamikazes dissimulés dans la foule. Tous les témoignages vont dans ce sens, relate notre correspondant à Istanbul Jérôme Bastion : il y a eu deux explosions au milieu du cortège qui était en train de se former. L'attaque a eu lieu au moment où des milliers de personnes étaient en train de se rassembler à l’appel des partis politiques et d'organisations syndicales de gauche, à la tête desquels le mouvement pro-kurde Parti démocratique des peuples (HDP). Ce rassemblement était intitulé « meeting pour la paix ».
L'évènement s’annonçait particulièrement important, puisqu’une cinquantaine d’autobus pleins de manifestants avaient déjà rejoint le lieu du rassemblement, dans le quartier de la gare d’Ankara. En fait, c’est quasiment le même scénario qu’à l’approche du scrutin du 7 juin qui s’est produit. Un double attentat à la bombe avait endeuillé un meeting du HDP à Diyarbakir à l’époque, trois jours avant le scrutin. Et c’est à nouveau ce qui s’est passé ce samedi matin à Ankara. La piste criminelle ne fait aucun doute, mais les Kurdes et tous ceux qui sont avec et derrière le parti pro-kurde HDP n’hésitent pas à pointer du doigt, à tout le moins, la défaillance des services de sécurité. Voire même, souvent, leur responsabilité directe dans cette attaque. Cette dernière fait suite à des dizaines d’autres, qui avaient émaillé déjà la précédente campagne électorale au printemps dernier.
« Une logique de guerre » envers les Kurdes ?
La Turquie vit actuellement au rythme d'attaques presque quotidiennes, à mesure qu'approchent les élections législatives prévues le 1er novembre. Des attaques liées au conflit kurde qui a repris en juillet dernier, lorsque le cessez-le-feu entre le gouvernement et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a été rompu. Depuis, l'armée turque livre un combat acharné avec les rebelles. Des centaines de personnes ont été tuées. Dernier incident en date : la profanation d'un cadavre par les forces de l'ordre. Un homme mort a été trainé par un véhicule de la police dimanche dernier.
L'image a tourné en boucle sur les réseaux sociaux. Elle illustre le degré de violence qui règne dans le sud-est de la Turquie. Les affrontements dans cette région frontalière avec la Syrie et l'Irak rendent l'organisation des élections législatives très compliquée, estime pour sa part le HDP. Les deux seuls ministres pro-kurdes du gouvernement intérimaire ont quitté leurs fonctions le mois dernier. Ils accusent le pouvoir de promouvoir « une logique de guerre » dans le conflit kurde, qui ne va pas s'apaiser après ce nouvel attentat - le plus meurtrier depuis la reprise des violences en juillet.
Juste après le carnage, la police tire en l'air
Ce samedi après l'attentat, le co-président du parti pro-kurde HDP, Selahettin Demirtas, a vivement critiqué l’attitude des forces de l’ordre qui, de manière tout à fait inexplicable, sont intervenues juste après les explosions à coups de gaz lacrymogènes et de matraques, et même en tirant des coups de feu en l’air pour disperser la foule avec violence. Les gaz lacrymogènes et la panique ont empêché les secouristes et les ambulances d’intervenir pendant de longues minutes. Cela a probablement alourdi le bilan, a dénoncé M. Demirtas, qui n’hésite pas à parler d’un acte délibéré de la part des forces de sécurité.
Selahattin Demirtas, a suspendu sa campagne. Le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé aussi qu'il annulait son programme de campagne à Istanbul. Il a condamné « fermement » cette « attaque haineuse contre notre unité et la paix de notre pays ». Le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavusoglu a dénoncé un attentat « sauvage visant au carnage », a-t-il dit. « Il est clair que l’attentat visait la paix dans le pays, la démocratie et les élections » à venir, a encore dit M. Çavusoglu.
RFI
Les premières hypothèses évoquent la possibilité d’un double attentat. Sans doute deux kamikazes dissimulés dans la foule. Tous les témoignages vont dans ce sens, relate notre correspondant à Istanbul Jérôme Bastion : il y a eu deux explosions au milieu du cortège qui était en train de se former. L'attaque a eu lieu au moment où des milliers de personnes étaient en train de se rassembler à l’appel des partis politiques et d'organisations syndicales de gauche, à la tête desquels le mouvement pro-kurde Parti démocratique des peuples (HDP). Ce rassemblement était intitulé « meeting pour la paix ».
L'évènement s’annonçait particulièrement important, puisqu’une cinquantaine d’autobus pleins de manifestants avaient déjà rejoint le lieu du rassemblement, dans le quartier de la gare d’Ankara. En fait, c’est quasiment le même scénario qu’à l’approche du scrutin du 7 juin qui s’est produit. Un double attentat à la bombe avait endeuillé un meeting du HDP à Diyarbakir à l’époque, trois jours avant le scrutin. Et c’est à nouveau ce qui s’est passé ce samedi matin à Ankara. La piste criminelle ne fait aucun doute, mais les Kurdes et tous ceux qui sont avec et derrière le parti pro-kurde HDP n’hésitent pas à pointer du doigt, à tout le moins, la défaillance des services de sécurité. Voire même, souvent, leur responsabilité directe dans cette attaque. Cette dernière fait suite à des dizaines d’autres, qui avaient émaillé déjà la précédente campagne électorale au printemps dernier.
« Une logique de guerre » envers les Kurdes ?
La Turquie vit actuellement au rythme d'attaques presque quotidiennes, à mesure qu'approchent les élections législatives prévues le 1er novembre. Des attaques liées au conflit kurde qui a repris en juillet dernier, lorsque le cessez-le-feu entre le gouvernement et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a été rompu. Depuis, l'armée turque livre un combat acharné avec les rebelles. Des centaines de personnes ont été tuées. Dernier incident en date : la profanation d'un cadavre par les forces de l'ordre. Un homme mort a été trainé par un véhicule de la police dimanche dernier.
L'image a tourné en boucle sur les réseaux sociaux. Elle illustre le degré de violence qui règne dans le sud-est de la Turquie. Les affrontements dans cette région frontalière avec la Syrie et l'Irak rendent l'organisation des élections législatives très compliquée, estime pour sa part le HDP. Les deux seuls ministres pro-kurdes du gouvernement intérimaire ont quitté leurs fonctions le mois dernier. Ils accusent le pouvoir de promouvoir « une logique de guerre » dans le conflit kurde, qui ne va pas s'apaiser après ce nouvel attentat - le plus meurtrier depuis la reprise des violences en juillet.
Juste après le carnage, la police tire en l'air
Ce samedi après l'attentat, le co-président du parti pro-kurde HDP, Selahettin Demirtas, a vivement critiqué l’attitude des forces de l’ordre qui, de manière tout à fait inexplicable, sont intervenues juste après les explosions à coups de gaz lacrymogènes et de matraques, et même en tirant des coups de feu en l’air pour disperser la foule avec violence. Les gaz lacrymogènes et la panique ont empêché les secouristes et les ambulances d’intervenir pendant de longues minutes. Cela a probablement alourdi le bilan, a dénoncé M. Demirtas, qui n’hésite pas à parler d’un acte délibéré de la part des forces de sécurité.
Selahattin Demirtas, a suspendu sa campagne. Le président Recep Tayyip Erdogan a annoncé aussi qu'il annulait son programme de campagne à Istanbul. Il a condamné « fermement » cette « attaque haineuse contre notre unité et la paix de notre pays ». Le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavusoglu a dénoncé un attentat « sauvage visant au carnage », a-t-il dit. « Il est clair que l’attentat visait la paix dans le pays, la démocratie et les élections » à venir, a encore dit M. Çavusoglu.
RFI
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