Les statistiques du commerce extérieur de l’Algérie, notamment avec la France, contiennent des anomalies.
En effet, la Direction générale des douanes (DGD) algérienne indique une balance commerciale particulière avec la France excédentaire de 614 millions de dollars en 2014.
Mais, la douane française annonce également de son côté, un excédent de 2,309 milliards de dollars sur la même période, c’est-à-dire un déficit commercial pour l’Algérie.
Soit un écart de 1,7 milliard de dollars. D’où vient cette différence ? Les douanes algériennes ne veulent pas répondre à la question.
Doute sur la fiabilité des statistiques nationales
Dans le détail, les services douaniers algériens comptabilisent pour 756 millions de dollars d’importations de véhicules, lorsque leurs homologues français déclarent exporter pour 1,176 milliard de dollars de véhicules vers l’Algérie.
L’on retrouve la même anomalie pour les importations de produits pharmaceutiques : l’Algérie indique en importer pour 756 millions de dollars depuis la France, lorsque cette dernière déclare des exportations vers l’Algérie de l’ordre de 1,05 milliard de dollars.
Où vont nos exportations ?
Plus inquiétant, certaines sources soulèvent des questions sur la destination des exportations algériennes. Essentiellement constituées de produits pétroliers, les ventes algériennes à l’étranger seraient déclarées vers la France, mais changeraient de destination en cours de route. Ceci expliquerait la divergence des chiffres des douanes françaises et algériennes.
S’agirait-il de « détournement de pétrole » ? Ou de ventes dissimulées à des pays sous embargo international comme la Syrie, ou avec lesquels l’Algérie n’a, officiellement, aucun lien commercial et diplomatique…? La question reste entière. Cela dit, il pourrait également s’agir d’une tentative de masquer un déficit commercial en gonflant les chiffres à travers une surfacturation des exportations.
Un phénomène qui n’est pas nouveau mais ce phénomène d’asymétrie n’est pas nouveau. Il a même fait l’objet d’un rapport des institutions européennes en 2012, intitulé « Rapport sur la qualité des statistiques du commerce extérieur dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée ». Celui-ci s’inscrivait dans le programme Medstat III, qui vise à améliorer les systèmes de statistiques nationaux des pays partenaires de l’Union européenne, comme l’Algérie.
L’origine de cette asymétrie réside en partie dans la rigueur méthodologique (ne respectant pas les recommandations internationales), en particulier à travers l’utilisation d’un système dit de « commerce spécial au lieu du système de commerce général », selon le rapport. La différence est que le premier (utilisé en Algérie) comptabilise la valeur des importations après le dédouanement, tandis que le second calcul le prix des importations dès leur arrivée aux ports.
Par ailleurs, la manière de comptabiliser les importations en « coût assurance, fret » (CAF) au lieu de calculer la valeur en « franco à bord » (FAB) provoque également des écarts entre les statistiques européennes et algériennes, notamment.
TSA
En effet, la Direction générale des douanes (DGD) algérienne indique une balance commerciale particulière avec la France excédentaire de 614 millions de dollars en 2014.
Mais, la douane française annonce également de son côté, un excédent de 2,309 milliards de dollars sur la même période, c’est-à-dire un déficit commercial pour l’Algérie.
Soit un écart de 1,7 milliard de dollars. D’où vient cette différence ? Les douanes algériennes ne veulent pas répondre à la question.
Doute sur la fiabilité des statistiques nationales
Dans le détail, les services douaniers algériens comptabilisent pour 756 millions de dollars d’importations de véhicules, lorsque leurs homologues français déclarent exporter pour 1,176 milliard de dollars de véhicules vers l’Algérie.
L’on retrouve la même anomalie pour les importations de produits pharmaceutiques : l’Algérie indique en importer pour 756 millions de dollars depuis la France, lorsque cette dernière déclare des exportations vers l’Algérie de l’ordre de 1,05 milliard de dollars.
Où vont nos exportations ?
Plus inquiétant, certaines sources soulèvent des questions sur la destination des exportations algériennes. Essentiellement constituées de produits pétroliers, les ventes algériennes à l’étranger seraient déclarées vers la France, mais changeraient de destination en cours de route. Ceci expliquerait la divergence des chiffres des douanes françaises et algériennes.
S’agirait-il de « détournement de pétrole » ? Ou de ventes dissimulées à des pays sous embargo international comme la Syrie, ou avec lesquels l’Algérie n’a, officiellement, aucun lien commercial et diplomatique…? La question reste entière. Cela dit, il pourrait également s’agir d’une tentative de masquer un déficit commercial en gonflant les chiffres à travers une surfacturation des exportations.
Un phénomène qui n’est pas nouveau mais ce phénomène d’asymétrie n’est pas nouveau. Il a même fait l’objet d’un rapport des institutions européennes en 2012, intitulé « Rapport sur la qualité des statistiques du commerce extérieur dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée ». Celui-ci s’inscrivait dans le programme Medstat III, qui vise à améliorer les systèmes de statistiques nationaux des pays partenaires de l’Union européenne, comme l’Algérie.
L’origine de cette asymétrie réside en partie dans la rigueur méthodologique (ne respectant pas les recommandations internationales), en particulier à travers l’utilisation d’un système dit de « commerce spécial au lieu du système de commerce général », selon le rapport. La différence est que le premier (utilisé en Algérie) comptabilise la valeur des importations après le dédouanement, tandis que le second calcul le prix des importations dès leur arrivée aux ports.
Par ailleurs, la manière de comptabiliser les importations en « coût assurance, fret » (CAF) au lieu de calculer la valeur en « franco à bord » (FAB) provoque également des écarts entre les statistiques européennes et algériennes, notamment.
TSA
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