12 OCTOBRE 2015
CPSD/582
Quatrième commission: réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf et celle des populations sahraouies au sud du Maroc au cœur des débats
Soixante-dixième session
4e séance – matin
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
COUVERTURE DES RÉUNIONS
Ce matin, la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation a entamé l’audition des 88 pétitionnaires inscrits au titre de la question du Sahara occidental.
Certains intervenants ont déploré les conditions de vie précaires dans les camps de Tindouf, en Algérie, se disant favorables à la solution d’autonomie avancée pour la région du Sahara occidental proposée par le Maroc, alors que d’autres ont dénoncé le Royaume chérifien et l’insuffisance de ses mécanismes des droits de l’homme; demandant la tenue du référendum d’autodétermination promis au peuple sahraoui, il y a 23 ans.
S’agissant des conditions de vie des réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf, qui sont sous l’autorité du Front Polisario, certains intervenants ont affirmé qu’il ne s’agissait pas de « réfugiés », mais de « personnes séquestrées, de prisonniers sans statut » qui, à ce jour, ne sont ni enregistrés ni recensés, comme l’avait demandé le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Ces intervenants ont affirmé que sans recensement le doute continue à planer quant au nombre exact de personnes vivant dans ces camps, ce qui avait des conséquences immédiates sur l’aide internationale, notamment alimentaire, à leur apporter. D’autres intervenants ont par ailleurs accusé le Front Polisario de détourner l’aide humanitaire destinée aux camps et d’en « faire un fonds de commerce lucratif » au mépris de la malnutrition qui règne dans les camps. À leur avis, la précarité qui prévaut dans les camps en fait un terreau fertile au recrutement de terroristes. La légitimité même du Front Polisario en tant que « seul représentant du peuple sahraoui » a été remise en cause au cours de la séance de ce matin. « Les Sahraouis ne constituent pas un bloc homogène de personnes », a affirmé un intervenant, alors qu’un autre a qualifié le Front de régime « despotique » l’accusant de corruption, de clientélisme et de violations des droits de l’homme.
Suite à certaines de ces accusations, le représentant de l’Algérie a rappelé, d’une part, que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme se rendait régulièrement dans les camps de Tindouf et, d’autre part, que toute accusation contre son pays était inacceptable d’un point de vue procédural, dans la mesure où le mandat de la Quatrième Commission se réfère strictement aux territoires non autonomes, en l’occurrence au Sahara occidental aujourd’hui. Son homologue marocain lui a rétorqué que ces prises de position visaient les populations sahraouies vivant dans les camps de Tindouf et non pas l’État algérien lui-même. Il a également expliqué qu’on ne pouvait dissocier ces populations de la question à l’examen.
D’autres intervenants se sont en revanche prononcés pour la défense du droit du peuple sahraoui aux consultations que la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) lui promet depuis 23 ans. À leur avis, rien ne peut se substituer à un processus d’autodétermination légitime, et un référendum d’autodétermination est un droit fondamental des Sahraouis. Certaines voix se sont en outre élevées contre les exactions des droits de l’homme dont seraient victimes les populations sahraouies dans les provinces du sud du Maroc.
Aux dires de l’un des pétitionnaires, le Maroc « terrorise quotidiennement de façon délibérée la population sahraouie par son armée, sa police et son administration », faisant notamment état de fosses communes, suite à des exécutions extra-judiciaires. D’autres ont accusé le Maroc de chercher à réduire le peuple sahraoui au silence, en particulier toute personne se disant favorable à l’autodétermination. Certains intervenants ont réclamé l’élargissement du mandat de la MINURSO pour y incorporer une composante droits de l’homme.
La Quatrième Commission poursuivra les auditions de pétitionnaires sur la question du Sahara occidental demain, mardi 13 octobre, à 10 heures.
DEMANDES D’AUDITION
Déclarations des pétitionnaires sur le Sahara occidental
Pour M. JAN STRÖMDAHL, au nom de Forningen Vastsahara, la meilleure façon de réaliser l’autodétermination du peuple sahraoui c’est de commencer par reconnaître le Sahara occidental et il s’est félicité que son pays, la Suède, soit sur le point de le faire. Il a déploré qu’à ce jour, aucun État occidental ne le reconnaisse, ce qu’il explique par le fait que l’Union européenne est plus intéressée par l’argent, la pêche et les ressources naturelles. Le Maroc, qui occupe le territoire, a réagi à cette prise de position de la Suède en interdisant l’ouverture de cinq magasins Ikea et en empêchant les grandes entreprises suédoises d’opérer sur son territoire, a-t-il affirmé, soulignant en outre que le Royaume chérifien avait envoyé des délégations politiques à Stockholm pour convaincre les responsables politiques suédois qu’en fait le Sahara occidental n’existait pas et qu’il s’agissait simplement d’une province du sud du Maroc. À son avis, les « furieuses » du Maroc prouvent l’importance qu’à la question du Sahara occidental pour le Gouvernement marocain. Il a invité la communauté internationale à rejoindre la position de la Suède. « Le Maroc dispose de l’argent, mais le Sahara occidental doit disposer de ses droits », a-t-il conclu.
M. RAFAEL JULES VALENTIUS MARIA CUSTERS, au nom de GRESEA, a abordé la question de l’extraction de phosphate au Sahara occidental dont l’État marocain a plein contrôle via l’entreprise OCP dont il détient 92% des parts. Aujourd’hui, le Maroc est le troisième pays producteur au monde, et il s’agit d’un bien non renouvelable très prisé, en particulier pour les engrais, a-t-il précisé. Des liens étroits existent entre les gestionnaires de l’OCP et le Royaume chérifien. Cette entreprise maintient ses capacités de production uniquement au Sahara occidental, tout le reste se faisant à partir du territoire marocain, a-t-il dit. Rappelant que le Maroc a acquis les droits d’extraction minière par un accord avec l’Espagne, alors que ce droit revient de fait à la population du territoire, le pétitionnaire a estimé que le meilleur moyen de le régler était d’imposer le moratoire.
Mme NANCY HUFF, au nom de l’ONG Teach the Children International, a rapporté son expérience dans les camps de Tindouf où sa rencontre avec un père dont l’enfant a échappé à la mort par malnutrition, l’avait conduite à comprendre qu’il y avait une pénurie alimentaire très grave pour les personnes vivant dans ces camps de Tindouf. Elle a expliqué que cette raison l’avait amenée à s’engager aux côtés d’individus et d’organisations pour envoyer une aide humanitaire aux personnes y vivant. Toutefois après plusieurs années, elle dit avoir réalisé qu’une partie de cette aide était détournée, l’obligeant à mettre fin à cette opération. Une situation également mise en relief par l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) qui a rapporté des témoignages faisant état, entre 2003 et 2006, de détournements de l’aide humanitaire au bénéfice de certains dirigeants du Front Polisario. Ces agissements, a-t-elle déclaré, sont un mépris flagrant du Front Polisario pour les personnes qu’il utilise à des fins politiques face à la communauté internationale.
Mme STACY PEARSON, Présidente de Protected Future, a rappelé les conditions de vie inacceptables des habitants des camps de Tindouf, en Algérie. Les appeler réfugiés est une insulte à tous les réfugiés qui le sont ailleurs légitimement, a-t-elle dit, ajoutant que leurs « geôliers » utilisaient à leur profit l’aide humanitaire qui leur est envoyée. « Les Sahraouis ne sont pas des réfugiés, ce sont des prisonniers sans statut. »
Elle a détaillé les violations commises dans ces camps, avant de regretter l’échec de la présente Commission sur le dossier du Sahara occidental. Il incombe désormais à chacun d’œuvrer à la libération des prisonniers du camp, a-t-elle affirmé. « Vous avez des choix à faire pour régler cette situation. Votre décision n’a pas à plaire à l’Algérie, au Maroc ou au Polisario, mais il vous incombe de libérer ces prisonniers qui n’ont pas le choix », a insisté Mme Pearson. Elle a demandé que le plan d’autonomie soit pris en compte comme une option valable avant de mentionner sa préférence personnelle qui est le « démantèlement de ces camps ».
Le représentant de l’Algérie a ensuite pris la parole rappelant que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme se rendait régulièrement dans les camps de Tindouf. Il y a une contradiction entre ce que la pétitionnaire dit et la situation sur le terrain, a-t-il déclaré.
« Je ne fais que rapporter ce que certaines personnes m’ont dit », a répondu Mme Pearson, avant de demander pourquoi l’Algérie s’opposait au recensement de la population des camps. « L’Algérie a-t-elle quelque chose à perdre? » a-t-elle lancé.
« Pourquoi la pétitionnaire répond à ma question en me posant une autre question? » a rétorqué le représentant de l’Algérie. Mme Pearson a conclu l’échange en répétant sa question et en indiquant que tout ce qu’elle affirme était de notoriété publique.
Mme CARROLL EADS, Capitol Hill Prayer Partners, a dit avoir essayé d’œuvrer à la recherche d’une solution au Sahara occidental en rencontrant notamment des membres du Congrès américain. Cette question importe au monde entier, mais l’ONU se trouve dans une impasse, a-t-elle dit. Elle a estimé que l’ONU, qui a renoncé à organiser un référendum en raison de l’impossibilité d’un recensement de la population, ne pouvait pas aller à l’encontre des vœux des Sahraouis. Le plan d’autonomie du Maroc doit être considéré, a-t-elle conclu.
Mme DONNA SHAMS, Antioch Community Church, a déclaré que les Nations Unies savent maintenant qu’un plan pour un référendum ne pourrait jamais produire de fruit sans une coopération volontaire des deux parties et leur volonté de faire des compromis sur quelques points. L’intervenante a notamment attiré l’attention sur le cas des enfants vivant dans les camps de Tindouf, en Algérie, où, a-t-elle dit, ils ne reçoivent pas d’éducation et leur avenir est sacrifié. Elle a estimé que le Front Polisario avait une solution à cette question mais entendait imposer sa vue sans aucun compromis.
CPSD/582
Quatrième commission: réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf et celle des populations sahraouies au sud du Maroc au cœur des débats
Soixante-dixième session
4e séance – matin
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
COUVERTURE DES RÉUNIONS
Ce matin, la Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation a entamé l’audition des 88 pétitionnaires inscrits au titre de la question du Sahara occidental.
Certains intervenants ont déploré les conditions de vie précaires dans les camps de Tindouf, en Algérie, se disant favorables à la solution d’autonomie avancée pour la région du Sahara occidental proposée par le Maroc, alors que d’autres ont dénoncé le Royaume chérifien et l’insuffisance de ses mécanismes des droits de l’homme; demandant la tenue du référendum d’autodétermination promis au peuple sahraoui, il y a 23 ans.
S’agissant des conditions de vie des réfugiés sahraouis dans les camps de Tindouf, qui sont sous l’autorité du Front Polisario, certains intervenants ont affirmé qu’il ne s’agissait pas de « réfugiés », mais de « personnes séquestrées, de prisonniers sans statut » qui, à ce jour, ne sont ni enregistrés ni recensés, comme l’avait demandé le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Ces intervenants ont affirmé que sans recensement le doute continue à planer quant au nombre exact de personnes vivant dans ces camps, ce qui avait des conséquences immédiates sur l’aide internationale, notamment alimentaire, à leur apporter. D’autres intervenants ont par ailleurs accusé le Front Polisario de détourner l’aide humanitaire destinée aux camps et d’en « faire un fonds de commerce lucratif » au mépris de la malnutrition qui règne dans les camps. À leur avis, la précarité qui prévaut dans les camps en fait un terreau fertile au recrutement de terroristes. La légitimité même du Front Polisario en tant que « seul représentant du peuple sahraoui » a été remise en cause au cours de la séance de ce matin. « Les Sahraouis ne constituent pas un bloc homogène de personnes », a affirmé un intervenant, alors qu’un autre a qualifié le Front de régime « despotique » l’accusant de corruption, de clientélisme et de violations des droits de l’homme.
Suite à certaines de ces accusations, le représentant de l’Algérie a rappelé, d’une part, que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme se rendait régulièrement dans les camps de Tindouf et, d’autre part, que toute accusation contre son pays était inacceptable d’un point de vue procédural, dans la mesure où le mandat de la Quatrième Commission se réfère strictement aux territoires non autonomes, en l’occurrence au Sahara occidental aujourd’hui. Son homologue marocain lui a rétorqué que ces prises de position visaient les populations sahraouies vivant dans les camps de Tindouf et non pas l’État algérien lui-même. Il a également expliqué qu’on ne pouvait dissocier ces populations de la question à l’examen.
D’autres intervenants se sont en revanche prononcés pour la défense du droit du peuple sahraoui aux consultations que la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) lui promet depuis 23 ans. À leur avis, rien ne peut se substituer à un processus d’autodétermination légitime, et un référendum d’autodétermination est un droit fondamental des Sahraouis. Certaines voix se sont en outre élevées contre les exactions des droits de l’homme dont seraient victimes les populations sahraouies dans les provinces du sud du Maroc.
Aux dires de l’un des pétitionnaires, le Maroc « terrorise quotidiennement de façon délibérée la population sahraouie par son armée, sa police et son administration », faisant notamment état de fosses communes, suite à des exécutions extra-judiciaires. D’autres ont accusé le Maroc de chercher à réduire le peuple sahraoui au silence, en particulier toute personne se disant favorable à l’autodétermination. Certains intervenants ont réclamé l’élargissement du mandat de la MINURSO pour y incorporer une composante droits de l’homme.
La Quatrième Commission poursuivra les auditions de pétitionnaires sur la question du Sahara occidental demain, mardi 13 octobre, à 10 heures.
DEMANDES D’AUDITION
Déclarations des pétitionnaires sur le Sahara occidental
Pour M. JAN STRÖMDAHL, au nom de Forningen Vastsahara, la meilleure façon de réaliser l’autodétermination du peuple sahraoui c’est de commencer par reconnaître le Sahara occidental et il s’est félicité que son pays, la Suède, soit sur le point de le faire. Il a déploré qu’à ce jour, aucun État occidental ne le reconnaisse, ce qu’il explique par le fait que l’Union européenne est plus intéressée par l’argent, la pêche et les ressources naturelles. Le Maroc, qui occupe le territoire, a réagi à cette prise de position de la Suède en interdisant l’ouverture de cinq magasins Ikea et en empêchant les grandes entreprises suédoises d’opérer sur son territoire, a-t-il affirmé, soulignant en outre que le Royaume chérifien avait envoyé des délégations politiques à Stockholm pour convaincre les responsables politiques suédois qu’en fait le Sahara occidental n’existait pas et qu’il s’agissait simplement d’une province du sud du Maroc. À son avis, les « furieuses » du Maroc prouvent l’importance qu’à la question du Sahara occidental pour le Gouvernement marocain. Il a invité la communauté internationale à rejoindre la position de la Suède. « Le Maroc dispose de l’argent, mais le Sahara occidental doit disposer de ses droits », a-t-il conclu.
M. RAFAEL JULES VALENTIUS MARIA CUSTERS, au nom de GRESEA, a abordé la question de l’extraction de phosphate au Sahara occidental dont l’État marocain a plein contrôle via l’entreprise OCP dont il détient 92% des parts. Aujourd’hui, le Maroc est le troisième pays producteur au monde, et il s’agit d’un bien non renouvelable très prisé, en particulier pour les engrais, a-t-il précisé. Des liens étroits existent entre les gestionnaires de l’OCP et le Royaume chérifien. Cette entreprise maintient ses capacités de production uniquement au Sahara occidental, tout le reste se faisant à partir du territoire marocain, a-t-il dit. Rappelant que le Maroc a acquis les droits d’extraction minière par un accord avec l’Espagne, alors que ce droit revient de fait à la population du territoire, le pétitionnaire a estimé que le meilleur moyen de le régler était d’imposer le moratoire.
Mme NANCY HUFF, au nom de l’ONG Teach the Children International, a rapporté son expérience dans les camps de Tindouf où sa rencontre avec un père dont l’enfant a échappé à la mort par malnutrition, l’avait conduite à comprendre qu’il y avait une pénurie alimentaire très grave pour les personnes vivant dans ces camps de Tindouf. Elle a expliqué que cette raison l’avait amenée à s’engager aux côtés d’individus et d’organisations pour envoyer une aide humanitaire aux personnes y vivant. Toutefois après plusieurs années, elle dit avoir réalisé qu’une partie de cette aide était détournée, l’obligeant à mettre fin à cette opération. Une situation également mise en relief par l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) qui a rapporté des témoignages faisant état, entre 2003 et 2006, de détournements de l’aide humanitaire au bénéfice de certains dirigeants du Front Polisario. Ces agissements, a-t-elle déclaré, sont un mépris flagrant du Front Polisario pour les personnes qu’il utilise à des fins politiques face à la communauté internationale.
Mme STACY PEARSON, Présidente de Protected Future, a rappelé les conditions de vie inacceptables des habitants des camps de Tindouf, en Algérie. Les appeler réfugiés est une insulte à tous les réfugiés qui le sont ailleurs légitimement, a-t-elle dit, ajoutant que leurs « geôliers » utilisaient à leur profit l’aide humanitaire qui leur est envoyée. « Les Sahraouis ne sont pas des réfugiés, ce sont des prisonniers sans statut. »
Elle a détaillé les violations commises dans ces camps, avant de regretter l’échec de la présente Commission sur le dossier du Sahara occidental. Il incombe désormais à chacun d’œuvrer à la libération des prisonniers du camp, a-t-elle affirmé. « Vous avez des choix à faire pour régler cette situation. Votre décision n’a pas à plaire à l’Algérie, au Maroc ou au Polisario, mais il vous incombe de libérer ces prisonniers qui n’ont pas le choix », a insisté Mme Pearson. Elle a demandé que le plan d’autonomie soit pris en compte comme une option valable avant de mentionner sa préférence personnelle qui est le « démantèlement de ces camps ».
Le représentant de l’Algérie a ensuite pris la parole rappelant que le Haut-Commissariat aux droits de l’homme se rendait régulièrement dans les camps de Tindouf. Il y a une contradiction entre ce que la pétitionnaire dit et la situation sur le terrain, a-t-il déclaré.
« Je ne fais que rapporter ce que certaines personnes m’ont dit », a répondu Mme Pearson, avant de demander pourquoi l’Algérie s’opposait au recensement de la population des camps. « L’Algérie a-t-elle quelque chose à perdre? » a-t-elle lancé.
« Pourquoi la pétitionnaire répond à ma question en me posant une autre question? » a rétorqué le représentant de l’Algérie. Mme Pearson a conclu l’échange en répétant sa question et en indiquant que tout ce qu’elle affirme était de notoriété publique.
Mme CARROLL EADS, Capitol Hill Prayer Partners, a dit avoir essayé d’œuvrer à la recherche d’une solution au Sahara occidental en rencontrant notamment des membres du Congrès américain. Cette question importe au monde entier, mais l’ONU se trouve dans une impasse, a-t-elle dit. Elle a estimé que l’ONU, qui a renoncé à organiser un référendum en raison de l’impossibilité d’un recensement de la population, ne pouvait pas aller à l’encontre des vœux des Sahraouis. Le plan d’autonomie du Maroc doit être considéré, a-t-elle conclu.
Mme DONNA SHAMS, Antioch Community Church, a déclaré que les Nations Unies savent maintenant qu’un plan pour un référendum ne pourrait jamais produire de fruit sans une coopération volontaire des deux parties et leur volonté de faire des compromis sur quelques points. L’intervenante a notamment attiré l’attention sur le cas des enfants vivant dans les camps de Tindouf, en Algérie, où, a-t-elle dit, ils ne reçoivent pas d’éducation et leur avenir est sacrifié. Elle a estimé que le Front Polisario avait une solution à cette question mais entendait imposer sa vue sans aucun compromis.
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