Le dollar et l’euro valent, ce mardi 13 octobre, respectivement 150 dinars et 172 dinars au taux de change parallèle noir. Sur le marché interbancaire, la monnaie européenne est à 120,18 dinars tandis que le billet vert américain est à 105,36. Il paraît donc économiquement plus avantageux de changer au marché noir, qui échappe à tout contrôle, plutôt qu’au taux officiel via le circuit bancaire.
Une question se pose alors : que font les autorités face à ce phénomène nuisible à l’économie nationale ?
Rien. Pire : au moment où le gouvernement souhaite « bancariser » l’argent de l’informel à travers le lancement d’une amnistie fiscale, avec un objectif de collecter 1 000 milliards de dinars (soit 10 milliards de dollars), l’État ne semble pas disposé à prendre des mesures, pourtant simples, pour réduire la portée du marché noir de la devise. Il est pourtant estimé entre 4 et 5 milliards de dollars en circulation, à travers un mécanisme complexe sans aucune forme de contrôle des autorités, ouvrant la porte à toute sorte de trafics, fuite de devises, blanchiment d’argent etc.
Les émigrés, les retraites en euros et les importateurs alimentent le marché noir
Dans les faits, le circuit bancaire officiel vient même alimenter ce marché. En effet, lorsque des émigrés ayant travaillé à l’étranger perçoivent leurs retraites en euros en Algérie, ces sommes sont retirées légalement en devises de nos banques, puis changées clandestinement au taux de change parallèle.
D’autre part, les importateurs, qui surfacturent leurs achats en devises (au taux officiel), revendent ces devises au marché parallèle pour réaliser des gains très rapides. C’est sans doute la principale cause des surfacturations effectuées par les nationaux – les entreprises étrangères surfacturent pour d’autres raisons.
Par ailleurs, les expatriés avec des salaires non-plafonnés, les hommes d’affaires étrangers et les Algériens (ou binationaux) résidant à l’étranger qui se rendent en Algérie ne sont soumis à aucune obligation de déclaration de devises. Il est pourtant évident qu’ils ont recours au change de devises, ne serait-ce que pour subvenir à leurs besoins durant leurs séjours.
Ce sont donc là des centaines de milliers de personnes par an qui alimentent le marché parallèle de la devise, alors qu’une obligation de déclaration de devise à l’entrée sur le territoire national permettrait de réguler ce flux de monnaie étrangère, l’intégrer au circuit officiel et d’alimenter les rentrées de devises et donc les réserves de change de l’État algérien.
Des solutions simples et rapides : les autorités font la sourde oreille
De nombreux experts ont préconisé des mesures efficaces et relativement faciles à mettre en place pour juguler la fuite de devise et assécher le marché noir de la devise. En premier lieu, nous citerons l’augmentation de l’allocation touristique : actuellement à l’équivalent de 15 000 dinars, son augmentation à l’équivalent de 500 euros réglerait 50 % du problème du marché parallèle, selon des acteurs du secteur bancaire. Le gouvernement pourrait également autoriser les étudiants à financer leurs études à l’étranger via le circuit officiel.
Par ailleurs, l’État a l’option d’autoriser les compagnies d’assurances à financer les soins à l’étranger. Dans ce cas de figure, l’on peut imaginer une contribution de la communauté nationale établie à l’étranger qui réglerait ce service en devises, ce qui minimiserait l’impact sur les réserves de change algériennes.
Cet ensemble de mesures, sans nécessairement y mettre fin, permettrait tout de même de réduire drastiquement la fuite de devises d’Algérie vers l’étranger et réduire la part de l’informel et des surfacturations.
TSA
Une question se pose alors : que font les autorités face à ce phénomène nuisible à l’économie nationale ?
Rien. Pire : au moment où le gouvernement souhaite « bancariser » l’argent de l’informel à travers le lancement d’une amnistie fiscale, avec un objectif de collecter 1 000 milliards de dinars (soit 10 milliards de dollars), l’État ne semble pas disposé à prendre des mesures, pourtant simples, pour réduire la portée du marché noir de la devise. Il est pourtant estimé entre 4 et 5 milliards de dollars en circulation, à travers un mécanisme complexe sans aucune forme de contrôle des autorités, ouvrant la porte à toute sorte de trafics, fuite de devises, blanchiment d’argent etc.
Les émigrés, les retraites en euros et les importateurs alimentent le marché noir
Dans les faits, le circuit bancaire officiel vient même alimenter ce marché. En effet, lorsque des émigrés ayant travaillé à l’étranger perçoivent leurs retraites en euros en Algérie, ces sommes sont retirées légalement en devises de nos banques, puis changées clandestinement au taux de change parallèle.
D’autre part, les importateurs, qui surfacturent leurs achats en devises (au taux officiel), revendent ces devises au marché parallèle pour réaliser des gains très rapides. C’est sans doute la principale cause des surfacturations effectuées par les nationaux – les entreprises étrangères surfacturent pour d’autres raisons.
Par ailleurs, les expatriés avec des salaires non-plafonnés, les hommes d’affaires étrangers et les Algériens (ou binationaux) résidant à l’étranger qui se rendent en Algérie ne sont soumis à aucune obligation de déclaration de devises. Il est pourtant évident qu’ils ont recours au change de devises, ne serait-ce que pour subvenir à leurs besoins durant leurs séjours.
Ce sont donc là des centaines de milliers de personnes par an qui alimentent le marché parallèle de la devise, alors qu’une obligation de déclaration de devise à l’entrée sur le territoire national permettrait de réguler ce flux de monnaie étrangère, l’intégrer au circuit officiel et d’alimenter les rentrées de devises et donc les réserves de change de l’État algérien.
Des solutions simples et rapides : les autorités font la sourde oreille
De nombreux experts ont préconisé des mesures efficaces et relativement faciles à mettre en place pour juguler la fuite de devise et assécher le marché noir de la devise. En premier lieu, nous citerons l’augmentation de l’allocation touristique : actuellement à l’équivalent de 15 000 dinars, son augmentation à l’équivalent de 500 euros réglerait 50 % du problème du marché parallèle, selon des acteurs du secteur bancaire. Le gouvernement pourrait également autoriser les étudiants à financer leurs études à l’étranger via le circuit officiel.
Par ailleurs, l’État a l’option d’autoriser les compagnies d’assurances à financer les soins à l’étranger. Dans ce cas de figure, l’on peut imaginer une contribution de la communauté nationale établie à l’étranger qui réglerait ce service en devises, ce qui minimiserait l’impact sur les réserves de change algériennes.
Cet ensemble de mesures, sans nécessairement y mettre fin, permettrait tout de même de réduire drastiquement la fuite de devises d’Algérie vers l’étranger et réduire la part de l’informel et des surfacturations.
TSA
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