Christian Gourcuff n’a plus le moral de poursuivre sa mission à la barre technique des Verts qu’il a investie en août 2014. Le Français qui semble découvrir la «réalité algérienne». «Je découvre un autre pays, je découvre un autre environnement», a-t-il lâché à la face des journalistes. Le Breton sera-t-il là, en novembre prochain, dans un mois ?
Mohamed Bouchama - Alger - (Le Soir) - «Si on échoue face à la Tanzanie, j'arrête». Le propos de Christian Gourcuff, exprimé devant le parterre de journalistes qui assistaient à sa conférence de presse d’après-match face au Sénégal, signe-t-il la fin d’une ère écorchée par l’année difficile des Verts, si prometteurs après leur brillant Mondial brésilien, tellement brouillons et décevants sous le règne du successeur de Halilhodzic.
Quatorze mois durant lesquels Gourcuff tentait d’inculquer à ses joueurs, mais pas seulement, son projet de jeu basé sur un 4-4-2, stratégie de football particulièrement mise en valeur par l’Italien Arrigo Sacchi durant son passage sur le banc du grand Milan AC. Contrairement à Coach Vahid dont la communication a connu des fritures en raison surtout de son français «limite-limite» et ses sautes d’humeur improvisées, Christian Gourcuff présentait l’avantage d’être quelqu’un d’ouvert, de bon communicateur.
D’abord à l’égard de ses joueurs, lesquels appréciaient son «esprit ouvert» et sa «bonne manière» de présenter le projet de jeu. Ensuite envers ses interlocuteurs directs (responsables de la FAF) et indirects (public et mass media).
Même si l’équipe avait du mal à reproduire les bonnes notes affichées au Brésil, le Français semblait en paix avec lui-même et pas mal de monde. Ses choix tactiques et des joueurs de son effectif, parfois discutables, faisaient rallier la pire espèce des experts et autres observateurs.
Jusqu’à cette maudite CAN-2015, premier évènement d’envergure pour le Breton, où les Verts, une nouvelle fois partis avec les faveurs du pronostic se laissaient dérouter par les puissants d’Afrique, le Ghana, lors du premier tour, puis la Côte d’Ivoire en quart de finale.
Pour les ennemis du 4-4-2 de Gourcuff, «l’EN algérienne n’avance plus. Gourcuff s’entête à adopter une stratégie de jeu peu conforme aux moyens humains et techniques de son équipe».
La réplique de l’ancien driver de Lorient est «académique». «Ce n'est pas la meilleure équipe qui a gagné ce soir. Sur le plan du jeu et de la volonté, y a rien à reprocher à l'équipe, même s'il y a eu un problème d'efficacité, avec peu d'occasions.
Pour moi, il s'agit d'une élimination cruelle», affirmait le Breton. Désormais critiqué et sous la menace d’un limogeage «pour 1er objectif non atteint», Gourcuff se la joue pathétique : «Je l’ai toujours dit, si les gens veulent continuer à travailler avec moi, je le ferai alors avec plaisir, sinon, il n’y a aucun souci à ce que je parte», assurait Gourcuff quelques heures après la triste élimination de l’EN algérienne de la CAN-2015.
Un «projet de jeu» irréalisable, une communication froissée
Celui qui veut mourir avec ses idées n’avait pas que des «alliés». Ses adversaires se comptent parmi ses compatriotes qui, à l’image du sélectionneur de la Côte d’Ivoire, Hervé Renard, critiquaient ses choix de jeu.
L’actuel coach du LOSC, qui était un des postulants pour la succession de Vahid Halilhodzic, disait au sortir du match Algérie- Côte d’Ivoire : «Au niveau du football, la maîtrise du ballon, l'Algérie a été meilleure que nous. Il faut être lucide avec soi-même et ne pas se voir trop beau, trouver la tactique la plus performante contre une équipe qui joue au sol et utiliser au mieux les coups de pied arrêtés.
Mais ce n'est pas de notre faute si l'Algérie n'a pas été bonne dans ce secteur. C'était l'équipe qui a joué le mieux dans le tournoi, mais on ne va pas dire pardon d'avoir gagné 3-1.»
En Algérie, où seul le président de la FAF semblait défendre Christian Gourcuff, la «grogne» enflait au fil des matchs. La tournée du Qatar puis les premiers matchs qualificatifs pour Gabon-2017 vont particulièrement affaiblir la posture de Gourcuff et de ses employeurs, mis à mal, eux aussi, par l’échec de la candidature algérienne pour l’organisation de la CAN-2017.
Boudés à Blida, le match face aux Seychelles n’ayant attiré que peu de supporters, moribonds malgré le succès ramené du Lesotho, les Verts de Gourcuff sont gagnés par le doute. L’ex-entraîneur des Merlus allait, lui aussi, perdre sa patience face aux critiques ciblant ses choix et la manière de jouer de son team.
Durant le point de presse précédant le stage conclu par les deux matchs amicaux face aux Guinéens et aux Sénégalais, Gourcuff se lâchera en montrant du doigt le rôle négatif de la presse. Evoquant les cas de Feghouli, Bentaleb et surtout Soudani, le sélectionneur des Verts a dénoncé la «malhonnêteté de certains médias» concernant le traitement de ces affaires. Vendredi dernier, suite à la défaite contre la Guinée, le ton du Français n’avait pas non plus baissé. Gourcuff reprochait à nouveau «le manque de professionnalisme» de la presse.
La boucle sera bouclée lors du point de presse organisé après le match gagné par l’EN algérienne face au Sénégal. Devant un parterre médusé, Gourcuff vide son sac : «J’ai lu beaucoup de conneries cette semaine dans certains médias. Je ne comprends pas autant de critiques après un simple match amical perdu. Je suis sûr que si on avait gagné face à la Guinée, on ne m’aurait pas autant critiqué», fulminait celui qui évoquera un trop-plein de pression. «Vous parlez de sérénité ? Je pense que c’est difficile de trouver la sérénité en Algérie. Je commence à découvrir des choses désormais que je ne voyais pas avant.
On aime mettre la pression sur les joueurs et critiquer à tout-va. Les joueurs ne peuvent pas être sereins dans ce cas. Ils sont constamment sous pression et ce n’est pas normal.
Certains médias ne sont pas là pour aider la sélection. On met beaucoup de pression pour rien», assène-t-il avant de quitter la salle sur un pathétique : «Si on échoue face à la Tanzanie, je quitte.» Raouraoua attendra-t-il le 17 novembre et un probable chaos pour exaucer le vœu de son «mathématicien» ?
M. B.
Mohamed Bouchama - Alger - (Le Soir) - «Si on échoue face à la Tanzanie, j'arrête». Le propos de Christian Gourcuff, exprimé devant le parterre de journalistes qui assistaient à sa conférence de presse d’après-match face au Sénégal, signe-t-il la fin d’une ère écorchée par l’année difficile des Verts, si prometteurs après leur brillant Mondial brésilien, tellement brouillons et décevants sous le règne du successeur de Halilhodzic.
Quatorze mois durant lesquels Gourcuff tentait d’inculquer à ses joueurs, mais pas seulement, son projet de jeu basé sur un 4-4-2, stratégie de football particulièrement mise en valeur par l’Italien Arrigo Sacchi durant son passage sur le banc du grand Milan AC. Contrairement à Coach Vahid dont la communication a connu des fritures en raison surtout de son français «limite-limite» et ses sautes d’humeur improvisées, Christian Gourcuff présentait l’avantage d’être quelqu’un d’ouvert, de bon communicateur.
D’abord à l’égard de ses joueurs, lesquels appréciaient son «esprit ouvert» et sa «bonne manière» de présenter le projet de jeu. Ensuite envers ses interlocuteurs directs (responsables de la FAF) et indirects (public et mass media).
Même si l’équipe avait du mal à reproduire les bonnes notes affichées au Brésil, le Français semblait en paix avec lui-même et pas mal de monde. Ses choix tactiques et des joueurs de son effectif, parfois discutables, faisaient rallier la pire espèce des experts et autres observateurs.
Jusqu’à cette maudite CAN-2015, premier évènement d’envergure pour le Breton, où les Verts, une nouvelle fois partis avec les faveurs du pronostic se laissaient dérouter par les puissants d’Afrique, le Ghana, lors du premier tour, puis la Côte d’Ivoire en quart de finale.
Pour les ennemis du 4-4-2 de Gourcuff, «l’EN algérienne n’avance plus. Gourcuff s’entête à adopter une stratégie de jeu peu conforme aux moyens humains et techniques de son équipe».
La réplique de l’ancien driver de Lorient est «académique». «Ce n'est pas la meilleure équipe qui a gagné ce soir. Sur le plan du jeu et de la volonté, y a rien à reprocher à l'équipe, même s'il y a eu un problème d'efficacité, avec peu d'occasions.
Pour moi, il s'agit d'une élimination cruelle», affirmait le Breton. Désormais critiqué et sous la menace d’un limogeage «pour 1er objectif non atteint», Gourcuff se la joue pathétique : «Je l’ai toujours dit, si les gens veulent continuer à travailler avec moi, je le ferai alors avec plaisir, sinon, il n’y a aucun souci à ce que je parte», assurait Gourcuff quelques heures après la triste élimination de l’EN algérienne de la CAN-2015.
Un «projet de jeu» irréalisable, une communication froissée
Celui qui veut mourir avec ses idées n’avait pas que des «alliés». Ses adversaires se comptent parmi ses compatriotes qui, à l’image du sélectionneur de la Côte d’Ivoire, Hervé Renard, critiquaient ses choix de jeu.
L’actuel coach du LOSC, qui était un des postulants pour la succession de Vahid Halilhodzic, disait au sortir du match Algérie- Côte d’Ivoire : «Au niveau du football, la maîtrise du ballon, l'Algérie a été meilleure que nous. Il faut être lucide avec soi-même et ne pas se voir trop beau, trouver la tactique la plus performante contre une équipe qui joue au sol et utiliser au mieux les coups de pied arrêtés.
Mais ce n'est pas de notre faute si l'Algérie n'a pas été bonne dans ce secteur. C'était l'équipe qui a joué le mieux dans le tournoi, mais on ne va pas dire pardon d'avoir gagné 3-1.»
En Algérie, où seul le président de la FAF semblait défendre Christian Gourcuff, la «grogne» enflait au fil des matchs. La tournée du Qatar puis les premiers matchs qualificatifs pour Gabon-2017 vont particulièrement affaiblir la posture de Gourcuff et de ses employeurs, mis à mal, eux aussi, par l’échec de la candidature algérienne pour l’organisation de la CAN-2017.
Boudés à Blida, le match face aux Seychelles n’ayant attiré que peu de supporters, moribonds malgré le succès ramené du Lesotho, les Verts de Gourcuff sont gagnés par le doute. L’ex-entraîneur des Merlus allait, lui aussi, perdre sa patience face aux critiques ciblant ses choix et la manière de jouer de son team.
Durant le point de presse précédant le stage conclu par les deux matchs amicaux face aux Guinéens et aux Sénégalais, Gourcuff se lâchera en montrant du doigt le rôle négatif de la presse. Evoquant les cas de Feghouli, Bentaleb et surtout Soudani, le sélectionneur des Verts a dénoncé la «malhonnêteté de certains médias» concernant le traitement de ces affaires. Vendredi dernier, suite à la défaite contre la Guinée, le ton du Français n’avait pas non plus baissé. Gourcuff reprochait à nouveau «le manque de professionnalisme» de la presse.
La boucle sera bouclée lors du point de presse organisé après le match gagné par l’EN algérienne face au Sénégal. Devant un parterre médusé, Gourcuff vide son sac : «J’ai lu beaucoup de conneries cette semaine dans certains médias. Je ne comprends pas autant de critiques après un simple match amical perdu. Je suis sûr que si on avait gagné face à la Guinée, on ne m’aurait pas autant critiqué», fulminait celui qui évoquera un trop-plein de pression. «Vous parlez de sérénité ? Je pense que c’est difficile de trouver la sérénité en Algérie. Je commence à découvrir des choses désormais que je ne voyais pas avant.
On aime mettre la pression sur les joueurs et critiquer à tout-va. Les joueurs ne peuvent pas être sereins dans ce cas. Ils sont constamment sous pression et ce n’est pas normal.
Certains médias ne sont pas là pour aider la sélection. On met beaucoup de pression pour rien», assène-t-il avant de quitter la salle sur un pathétique : «Si on échoue face à la Tanzanie, je quitte.» Raouraoua attendra-t-il le 17 novembre et un probable chaos pour exaucer le vœu de son «mathématicien» ?
M. B.
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