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    Air France : l'erreur fatale du premier ministre
    15 OCTOBRE 2015 | PAR HUBERT HUERTAS

    Air France n’est ni une entreprise publique, ni le centre nerveux du pays, mais c'est devenu l’erreur fatale d’un pouvoir épuisé. En se trompant de symbole, Manuel Valls se retrouve dans la tourmente, entraînant François Hollande avec lui, comme jadis Dominique de Villepin acheva Chirac avec le contrat première embauche.

    On se frottait les yeux mercredi 14 octobre. Devant l’Assemblée nationale, Ségolène Royal corrigeait publiquement le premier ministre en demandant à la direction d’Air France de retirer son plan social, et Manuel Valls, penaud, était contraint de contredire Manuel Valls. Une semaine plus tôt, chauffé à blanc, le même homme traitait de « voyous » les syndicalistes impliqués dans l’épisode de la chemise, et grimpait dans le char de l’État pour « soutenir la direction ». Dix jours après, ce soutien sans faille s'est transformé en retraite en rase campagne : « Le plan de restructuration peut être aujourd’hui évité si le dialogue social s’approfondit », a-t-il déclaré devant les députés.

    C’est qu’entretemps les symboles ont tourné. La séquence du DRH fuyant par-dessus la clôture a choqué le pays, mais pas seulement dans le sens escompté. Tout en regrettant les débordements, les Français comprennent le désarroi des salariés, et déplorent les méthodes et l’attitude de la direction. Emmanuel Macron a été pris à partie, et un syndicaliste a refusé, devant les caméras, de serrer la main de François Hollande en solidarité avec ses cinq camarades arrêtés le matin même, comme de grands délinquants.

    En quelques heures, le pouvoir s’est trouvé pris à contre-pied, victime du croc-en-jambe qu’il s’est lui-même réservé au nom du réalisme, et il est au tapis, comme Villepin en 2006, à un an de la présidentielle. Le premier ministre de l’époque, nommé par Jacques Chirac pour empêcher l’élection de Nicolas Sarkozy, avait cru bon, au nom de la lutte contre le chômage, d’inventer un “contrat de première embauche” conçu comme une réponse en direction de jeunes, et la jeunesse l’avait ressenti comme un ghetto. Court-circuit dans les symboles.

    Dans l’affaire Air France, Manuel Valls a pensé rassurer un pays inquiet en faisant preuve d’autorité, et il s’est trompé de levier. Il a pris un drame social pour une question d’ordre public, et s’est mis à accélérer quand il devait freiner : déflagration dans les valeurs.

    Si l’incident a pris cette proportion, s’il est sorti de l’entreprise pour prendre une dimension d’État, c’est qu’il révèle un égarement. À force de « pragmatisme officiel », le pouvoir élu en 2012 a tourné le dos aux principes historiques du mouvement qu’il représente.

    François Hollande, on le sait bien, est issu de la social-démocratie, donc d’un pouvoir modéré par essence, et quoi qu’en disent ses adversaires de la gauche radicale, il n’a jamais promis le grand soir. La social-démocratie, pour faire court, propose de résoudre les conflits entre forces opposées par la négociation et pas par la révolution. Les travailleurs sont censés arracher au patronat des avantages, mais n’envisagent pas d’en finir avec lui. C’est la grande divergence du Congrès de Tours, en 1920, et la grande équivoque, qui conduisit les communistes et leurs variantes à parler de « socio-traîtres ».

    Le problème, avec la « social-démocratie » ou le social-libéralisme modèle Hollande, Valls et Macron, c’est que ce courant ne propose plus de dépasser les rapports de force, il les nie. Il n’y a plus de conflit du tout dans cette société-là. Plus d’adversaires, plus de puissants qui exercent un pouvoir et peuvent en abuser, plus de faibles qui veulent en conquérir un peu, plus de frottements, plus d’étincelles, plus d’incendies, plus d’intérêts divergents, plus de lutte des classes dont la négociation arrondirait les angles. Il n’y aurait qu’une société lisse, unanime, où l’entente naturelle entre interlocuteurs égaux et sans arrière-pensées prévaudrait au coup par coup sur la loi, et où l’expression plus ou moins musclée des désaccords serait le signe d’une irresponsabilité que le 49-3 serait chargé de réprimer.

    Ce que l’affaire Air France illustre n’est pas la “trahison” d’un pouvoir socialiste vis-à-vis de la gauche, mais vis-à-vis de lui-même, c’est-à-dire la négation du compromis qu’il est censé incarner. Quand au moment même où un PDG faisait annoncer par la presse la suppression de 2 900 emplois, Manuel Valls décrétait le soutien de l’État, il ne se posait plus en médiateur mais en partie prenante, en patron parmi les patrons, histoire de faire le chef. Pire encore, refusant jeudi matin de voir autre chose qu’un fait divers dans l’histoire de la chemise, il revenait à sa posture de premier flic de France et s’en prenait encore aux fameux « comportements de voyous ».

    À ce niveau de contradiction, le faux pas du pouvoir n’est plus une maladresse, mais une faute dans laquelle il s’enferme, comme Villepin s’est autodétruit avec son CPE. À dix-huit mois de la présidentielle, la question n’est donc plus de savoir si Hollande se présentera ou pas, mais si la social-démocratie aura ou non son candidat.

    Mediapart

  • #2
    hollande...c'est une couille molle , vals un valet du crif ....la France est vraiment mal barrée avec ces deux pingouins...
    tu tombe je tombe car mane e mane
    après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

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    • #3
      Valls et Macron sont de droite, et meilleurs que les ex-ministres de Sarko !
      Dernière modification par YSN, 16 octobre 2015, 21h35.
      Dans la nuit noire, sur la pierre noire, une fourmi noire, ... Dieu la voit.

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      • #4
        Xavier Mathieu, syndicaliste Conti, revient sur l'affaire Air France au Grand journal.

        Tout le monde en a eu pour son grade ! Maitena en premier.


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