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E-cigarette : l’emballement médiatique qui cache l’essentiel

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  • E-cigarette : l’emballement médiatique qui cache l’essentiel

    Le 29 septembre dernier, un communiqué de presse de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) repris par l’ensemble des médias pointait du doigt de « nombreuses anomalies » et non-conformités de liquides et chargeurs de cigarette électronique. Un emballage médiatique qui passe encore à côté de l’essentiel.

    Non-conformité méthodologique

    Que ressort-il du communiqué de presse diffusé par la DGCCRF et relayé par l’AFP avant de faire l’ouverture du JT de 20h de TF1 ? « 90% des liquides prélevés » se révèlent non-conformes, « 6% présentent un danger et près de la totalité des chargeurs présentent des non-conformités ». Ces chiffres alarmistes repris tels quels par l’ensemble de la classe médiatique ont à nouveau fait les gros titres et jeté l’opprobre sur la cigarette électronique. Il ne fallait pourtant pas éplucher un épais rapport pour nuancer ces résultats et éviter le sensationnalisme. Effectivement, le rapport n’a pas été publié, nous devrons donc nous contenter d’un communiqué de presse et d’une synthèse de 4 pages pour tout matériel. Nous avons déjà fait mention dans ces colonnes des méthodes « seralinesques » qui consistent à communiquer sur des rapports non-consultables avant de publier ladite étude. D’autant que les non-conformités portent avant tout sur l’étiquetage des produits : « Représentations d’aliments ou de boissons », « absence des informations obligatoires relatives aux dangers sur les publicités », « mention d’étiquetage incomplète », sont autant de non-conformités qui sont apparues pendant les contrôles menés par la DGCCRF. Or, ces défauts de conformité ne portent en rien sur la qualité ou la dangerosité supposée des produits étudiés pour le consommateur. Il n’en est fait aucune mention, pas plus que de non-conformités vis-à-vis des normes présentées en avril dernier par la commission de normalisation présidée par le Pr. Dautzenberg sur la sécurité des produits.

    Des retombées prévisibles

    Sciences et Avenir a interrogé la DGCCRF, des médecins et les acteurs du marché sur la décorrélation entre les résultats d’étude et le relai donné au message. La DGCCRF précise ne pas se prononcer sur les risques pour la santé humaine. Le service de presse pointe l’interprétation qui a été faite du communiqué de presse, alors qu’il était aisé de prévoir les réactions qu’il allait provoquer, le but d’un communiqué de presse étant de pré-mâcher le travail des journalistes. Afin de se dédouaner, le service de presse s’étonne candidement que les médias ne retiennent que les chiffres mis en avant dans l’introduction du communiqué. Étant donné l’angle de ce dernier, il est inutile de préciser que le service de communication était parfaitement conscient des retombées qu’il allait provoquer, notamment sur le sujet particulier de la cigarette électronique qui fait régulièrement l’objet de campagnes anxiogènes. Le Pr. Dautzenberg est très critique envers la communication de la DGCCRF, mais il ne faut pas oublier que ses préconisations auront pour conséquence de ralentir la pénétration de la cigarette électronique comme produit substitut à la cigarette.

    La Fédération Interprofessionnelle de la Vape (Fivape) se désole quant à elle à juste titre que cette campagne de communication prenne le pas sur les efforts menés en commission de normalisation par l’ensemble des acteurs et remettent en question plusieurs années de discussion. Rappelons à toutes fins utiles que les normes AFNOR sont d’utilisation volontaire et visent à établir des standards de bonnes pratiques, mais ne sont en aucun cas force exécutoire.

    Et les professionnels ?

    Face à ces accusations régulières, les professionnels de la vape se sont depuis longtemps organisés spontanément. Valeur ajoutée du conseil client, attention portée à la qualité et à la sécurité des produits, création de fédérations sont autant d’actions mises en œuvre par les acteurs de ce marché en vue d’organiser un cadre rassurant pour le consommateur et de pouvoir réagir à d’éventuels problèmes. Le marché commence à atteindre un stade de maturité et le consommateur n’a plus obligation de se fournir chez des fabricants chinois par internet pour se procurer son matériel et ses liquides.
    En France, le marché a beaucoup de potentiel car les fumeurs y sont nombreux. Les professionnels de la vape sont néanmoins les premières victimes des annonces alarmistes qui surgissent à intervalles réguliers dans la presse.
    Interrogé par le journal Le Populaire, un fabricant français se désole des coups portés à son activité malgré les efforts déployés depuis plusieurs années pour améliorer la qualité des produits. Malheureusement, nous pouvons craindre que cela changera très certainement le jour où l’État taxera à la même hauteur tabac et e-cigarettes, à l’encontre de toute logique autre que fiscale.

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