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Conférence de Younès Adli à Bejaïa : Exhumer la pensée kabyle

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  • Conférence de Younès Adli à Bejaïa : Exhumer la pensée kabyle

    Younès Adli, universitaire, auteur de plusieurs ouvrage, dont « Les Nubel », « Si Mhand ou Mhand, Errance et révolte », « La Kabylie à l’épreuve des invasions », a été samedi passé l’invité du café littéraire.
    Le public est venu nombreux dans la petite salle de conférence du théâtre régional de Bejaïa pour l’écouter parler d’un autre de ses ouvrages, « Les efforts de préservation de la pensée kabyle aux 18e et 19e siècles », paru en deux tomes, qu’il a bien évidemment dédicacé pour l’occasion.Pour traquer la pensée kabyle, Younès Adli s’est appuyé sur les maigres ressources disponibles, pour l’essentiel du domaine de l’oralité, laissés par quelques personnages célèbres de l’époque, à l’instar du poète Si Mhand ou Mhand, du résistant Arezki el Bachir dont le procès a eu grand écho dans la presse, mais également les écrits occidentaux de témoins de l’époque, comme Thomas Shaw, ecclésiaste britannique qui a voyagé dans le pays, ou Karl Marx, Rosa Luxembourg et Engels, qui se sont penchés sur le mode de production kabyle sur la base des travaux de Hanotaux et Letourneux. Younès Adli a invité le public à prendre conscience que la Kabylie n’était pas dénuée de savoirs et de savoir-faire en rappelant la dextérité des femmes d’Ath Abbas qui brodait des robes qui ont inspiré ce qu’on désigne aujourd’hui par robe constantinoise, que les tuiles des maisons étaient de fabrication locale, que les habitant savaient fabriquer de la poudre noire, et extraire du minerai de fer pour le travailler et le transformer en barres, ou construire des ouvrages hydrauliques, et qu’ils arrivaient à dégager des surplus qu’ils exportaient sur d’autres marchés.
    Younès Adli convoquera également l’histoire ancienne de la Numidie dont les rois évitaient d’exécuter leurs rivaux, pour expliquer le concept de « laânaya » ou la protection accordée par un roi ou une tribu à une personne ou une collectivité, à l’exemple de la princesse fugitive qui fut à l’origine la cité punique de Carthage, pour mettre en exergue les hautes vertus humaines de la civilisation amazighe. Laânaya est un principe qui existait encore à l’époque étudiée par Younès Adli, qui rappelle également quelques anecdotes à ce propos ayant eu comme scène la tribu des Ath Ouaghlis confrontés à un Caïd inique, avant de souligner le traitement réservé aux meurtriers en Kabylie.
    Ces derniers, loin d’être inhumainement traités comme cela se pratiquait encore en Occident, étaient soumis à une sorte de « mort sociale » par le bannissement hors de la tribu, et si la famille de la victime, insatisfaite, tenait malgré tout à sa vengeance, elle devait l’accomplir en dehors des limites du village. Younès Adli a donné aussi un aperçu de la pensée politique de l’époque, rappelant le système de représentation démocratique dans la tajmaâth qui, par ailleurs, n’exclut pas l’opposition mais l’intègre comme un élément de contrôle et de sauvegarde des intérêts de la minorité.
    La religion, de son côté, n’a jamais été mêlée aux affaires de la cité, rappelant que la tarîqa Rahmania confiait même des responsabilités aux femmes, sans omettre de citer le personnage de Bou Qabrine (l’homme aux deux tombes) qui a eu cette réplique : « Nous sommes un peuple qui ne fait aucun distinguo ni entre les prophètes, ni entre les différentes générations, ni entre les hommes et les femmes ».
    Le conférencier donnera un exemple de la pensée économique de l’époque, à travers le cas de l’hypothèque qui, en Kabylie, est transformée en journée de travail si la personne débitrice est incapable de s’acquitter de sa dette afin de lui éviter la saisine de ses biens, alors qu’en Occident, il n’est fait aucun cas du sort qui lui en est fait. A travers ces exemples, Younès Adli tentait de transmettre le message que la pensée kabyle, dans ses dimensions humaniste, religieuse, économique, juridique, etc., existait bel et bien… aux 18e et 19e siècles. Aujourd’hui, il n’est pas sûr que celle-ci ce soit perpétuée, alors que, dit-il, il en est bien besoin à l’heure d’une mondialisation qui formate les peuples selon les valeurs des plus forts.
    L’essentiel du débat tournera d’ailleurs autour de cette thématique.

    Ouali M.

    HORIZONS .dz
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    Younès Adli en conférence á montréal

    Conférence organisée à l’occasion de la semaine culturelle Amazigh Ottawa-Gatineau par La fondation Tiregwa et l’Association Culturelle Amazigh ACAOH du 24 au 31 mai 2014.

    Né à : Aït Khellili (Kabylie) , le 14/12/1953
    Younès Adli est écrivain. Doctorat en langue, littérature et société, obtenu à l'Inalco de Paris.
    Il a publié le roman Les Nubel. Il s'agit d'un récit historique retraçant la vie d'une famille berbère romanisée vivant au IVe siècle, sur un vaste domaine à Soumaâ, non loin de l'actuelle Tizi Nat Aïcha (Thénia). Dans cet entretien, Younès Adli présente son livre et revient sur sa carrière d'écrivain.

    Il vit et travaille en Algérie où il milite pour la cause amazigh, la démocratie et les droits de l'Homme.

    Il a activement participé à la naissance de la presse libre en sa qualité de membre fondateur et de directeur de publication du journal "Le Pays Tamurt",dès le mois d'avril 1991.

    Ces dernières années, il se consacre à l'étude des bouleversements socio-historiques qu'a connu l'Algérie des XVIIIe et XIXe siècles, et en particulier la Kabylie, sa région natale. Ses travaux de recherche sont couronnés de publications sur le patrimoine historique et culturel. Leur valeur a intéressé les milieux du cinéma et de la télévision, pour lesquels il a écrit, et parfois co-écrit,des scénarii. On lui doit le scénario du premier feuilleton sur Si Mohand Ou M’Hand, diffusé par la télévision algérienne.

    Membre de la FIJET -Fédération Internationale des Journalistes et Écrivains de Tourisme-, il active également pour une meilleure valorisation des potentiels touristique et culturel du pays.
    partie: 01 .

    partie: 02 .
    dz(0000/1111)dz

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