Israël et la Russie organisent leur coordination sur la Syrie
Les vice-chefs d'état-major des deux armées ont tenu le 6 octobre leur première réunion à Tel-Aviv.
Le général Nicolaï Bogdanovsky était au second jour de sa visite en Israël avec sa délégation militaire, quand le monde apprenait que des croiseurs de la marine russe avaient tiré depuis la mer Caspienne 26 missiles de croisière sur des objectifs rebelles en Syrie. On peut supposer que l'opération a servi de premier test en temps réel du dispositif de coordination et de prévention, que Tsahal et l'armée russe sont en train de mettre en place.
Le vice-chef d'état-major russe a commencé par rencontrer son homologue israélien, le général Yaïr Golan. « C'était une première prise de contact. Il y aura d'autres rencontres, y compris avec des représentants de la police, pour trouver un mode de communication commun et éviter des frictions entre les deux armées » a indiqué un officier de l'état-major israélien, ajoutant qu'il était encore trop tôt pour dire à quoi ressemblerait ce dispositif et comment s'effectuerait la coordination. « Cela dépend d'abord de la bonne volonté des deux parties ».
Fixer des règles claires
Le mois dernier, Binyamin Netanyahou avait été reçu à Moscou par Vladimir Poutine, tandis que parallèlement, le chef d'état-major israélien Gadi Eizenkot rencontrait son homologue russe. Depuis que la Russie a accru son engagement dans le conflit civil syrien aux côtés de Bashar al Assad et en coopération avec l'Iran, Israël s'inquiète des répercussions que cela pourra avoir sur sa liberté d'action en Syrie, même si le chef du Kremlin a reconnu les intérêts sécuritaires d'Israël et précisé qu'il « les respectait ». Si les dirigeants israéliens répètent qu'ils n'ont aucune intention de prendre part au conflit, ils tiennent en revanche à préserver leur sécurité et à intervenir le cas échéant, pour prévenir le transfert d'armes stratégiques au Hezbollah ou pour riposter à des violations de leur territoire.
Le déploiement en Syrie de batteries de missiles et de chasseurs russes, qui contrôlent désormais une large partie de l'espace aérien syrien, menace évidemment de compliquer la tâche de Tsahal, sans compter les risques d'accrochages directs entre les deux aviations. La coordination qui est en train de se préparer, prévoit notamment de ne pas recourir au brouillage des radars ni des communications radio et de fixer des règles d'identification claires. Tsahal et l'armée russe devraient également se coordonner sur leur activité navale en Méditerranée. La Russie est désormais présente en deux points sur la côte syrienne, à Tartous et à Lattaquié.
A son retour de Moscou, le Premier ministre israélien avait expliqué que le président russe et lui avaient des objectifs différents, mais que « ces objectifs ne devraient pas se heurter ». Binyamin Netanyahou a notamment rassuré Vladimir Poutine sur le fait qu'il n'avait aucune intention, contrairement aux occidentaux, de précipiter la chute du régime d'Assad. Un point qui devrait contribuer à laisser à Israël une marge de manœuvre suffisante contre ses ennemis directs en Syrie.
Actualité Juive
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