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Arrêtons de jouer les "bons" contre les "méchants" islamistes

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  • Arrêtons de jouer les "bons" contre les "méchants" islamistes

    Américains et Français, depuis l'entrée de la Russie dans la guerre syrienne, fournissent des armes à des islamistes réputés fréquentables. Ils ont la mémoire courte

    On dit souvent que l'histoire bégaie. Obama et Hollande viennent d'en donner un exemple stupéfiant : pris de court le 30 septembre par la décision de Poutine de bombarder tous les ennemis de Bachar el-Assad, sans distinction d'appartenance, ils ont réagi en envoyant des armes à tous les groupes d'opposition au régime syrien, catalogués ou non comme islamistes. Du moment qu'ils combattent Daesh.

    Il y a plus de 25 ans, en juin 1979, le président Carter, inquiet du forcing du dirigeant soviétique Leonid Brejnev en Afghanistan, avait décidé d'autoriser la CIA à faire parvenir aux groupes d'obédience islamiste qui s'opposaient aux ambitions de l'URSS des armes et des munitions. Des livraisons d'une valeur de 40 millions de dollars qui vont parvenir à ceux qu'à l'époque on appelle les moudjahidines. Cette livraison d'armes ne dissuadera pourtant pas Brejnev d'envahir l'Afghanistan six mois plus tard, en décembre 1979. Selon Zbignew Bzrezinski, qui était à l'époque l'un des plus proches conseillers de Carter, l'aide directe apportée aux islamistes a même convaincu le Kremlin qu'il fallait intervenir sans tarder.

    Redoutables boomerangs

    Certes, par la suite, on a pu brièvement se féliciter de voir des maquisards afghans abattre, grâce notamment aux missiles sol-air Stingers, de nombreux bombardiers russes, et contribuer de ce fait à la défaite soviétique et à son retrait d'Afghanistan. Mais les armes livrées par les Américains se sont avérées être de redoutables boomerangs : elles ont permis aux islamistes les plus extrémistes, les talibans, après avoir chassé les soviétiques, d'écarter les groupes d'opposition modérés du pouvoir. Et de créer, autour des anciens maquis afghans, ce foyer terroriste qui allait concevoir les attentats du 11 Septembre autour de Ben Laden. Pire même, quand l'Otan a décidé de châtier les coupables et d'envoyer un corps expéditionnaire en Afghanistan, ce sont ces mêmes Stingers donnés par les Américains qui ont causé des pertes aux avions de la coalition occidentale.
    Il y a une analogie dérangeante entre la guerre d'Afghanistan et la politique décidée par Obama et Hollande en Syrie. D'abord parce qu'il s'agit de conflits où les grandes puissances se font la guerre par procuration. Les Russes en épaulant avant tout l'armée syrienne. Les Occidentaux en armant les opposants au régime de Bachar el-Assad. Ensuite parce que chacun ment sur ses véritables objectifs. Poutine a dit à l'Assemblée générale de l'ONU qu'il proposait une grande coalition pour battre le terrorisme islamique. Sur le terrain, il s'attaque moins à Daesh qu'à tous les groupes islamiques – ou non – qui cherchent à chasser le président syrien. Les Occidentaux viennent de décider d'armer ceux qui s'opposent aux djihadistes de l'État islamique. Mais ce faisant, ils renforcent des groupes dont ils ont commencé par dire qu'ils étaient des rebelles modérés avant de changer de terminologie et de parler aujourd'hui « des moins extrémistes ».

    Payer la corde qui nous pendra

    Enfin, parmi les armes parachutées à la rébellion soit directement, soit avec l'aide de l'Arabie saoudite et du Qatar, figure le missile américain TOW, qui est, comme tueur de chars, le pendant de ce qu'étaient les Stingers contre les avions pendant la guerre d'Afghanistan. Très simple à utiliser et d'une redoutable efficacité. Les Américains disent que l'utilisation des armes qu'ils fournissent est soigneusement contrôlée. Comme du temps de l'Afghanistan, on peut en douter. D'autant que sur le terrain, il est déjà arrivé que des groupes islamistes issus d'Al-Qaïda, et dont certains viennent de bénéficier de ces parachutages, s'allient ponctuellement aux combattants de Daesh pour la conquête d'une place forte tenue par l'armée syrienne.
    Il n'y a pas de bons et de méchants islamistes, des moins et des plus extrémistes. Il n'y a que des fanatiques qui ont dévoyé l'islam, pratiquent une intolérance moyenâgeuse et veulent conquérir le monde et y faire régner la charia. Alors arrêtons, comme disait l'autre, de payer la corde qui nous pendra.


    le point fr

  • #2
    J'ai comme l'impression qu'il s'agit d'un remake de la guerre d'Afghanistan. La Russie a été donc attirée sur le terrain des affrontements; il ne reste plus qu'à renforcer la résistance pour l'empêtrer... ensuite, le cancer qui rongera l'armée russe sera fixé !

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