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La Turquie de nouveau sur les pas d'Atatürk

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  • La Turquie de nouveau sur les pas d'Atatürk

    La Turquie n’est pas un partenaire naturel de l’Occident ! La crise migratoire en Europe en a décidé autrement et remet à l’ordre du jour les négociations de l’adhésion turque à l’Union européenne. Un processus en stand-by depuis presque une dizaine d’années en raison de l'opposition de plusieurs membres de l'UE, dont Chypre et la France. Seuls 14 chapitres de négociations sur un total de 35 ont été ouverts à ce jour et un seul a été clôturé.

    Afin d’agir pour tarir le flux de migrants fuyant la guerre en Syrie en les gardant sur son territoire, Ankara demande l’accélération du processus de son adhésion à l’UE.

    La Turquie, une zone tampon entre le Levant et l’Europe ?

    Jeudi dernier, l’Union européenne, à l’issue du Conseil européen consacré à la crise migratoire, annonçait un plan d’action pour amener la Turquie à agir. Une Turquie qui accueille déjà plus de deux millions de réfugiés syriens et près de 300.000 Irakiens et qui n’a pas manqué de saisir l’occasion pour donner un nouvel élan aux discussions sur son entrée dans l’UE. Bingo, la chancelière allemande Angela Merkel, en visite dimanche 18 octobre à Istanbul, a offert à la Turquie une assistance financière et diplomatique pour accélérer les discussions sur l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne en échange de l'aide d'Ankara face à la crise migratoire qui touche l'Europe. Elle a aussi déclaré que «L'Allemagne est prête cette année à ouvrir le chapitre 17 et à préparer l'ouverture des chapitres 23 et 24». Rappelons à juste titre que le chapitre 17 concerne la politique monétaire et économique. La France a levé en 2013 son blocage sur le chapitre 22 concernant la politique régionale et s'est dite prête à ouvrir les chapitres 23 et 24 qui couvrent les domaines des droits fondamentaux et de la justice. Bien que le plan proposé par l’UE prévoit l’assouplissement de l'octroi de visas pour les Turcs, une relance des discussions sur l’adhésion de la Turquie et une aide financière estimée à trois milliards d'euros en échange de sa coopération face à l'afflux de réfugiés vers l'Europe, Ankara n’a pas manqué l’occasion de faire monter les enchères et de demander l’accélération du processus d’exemption de visas pour les ressortissants turcs souhaitant se rendre dans l'UE

    -Une première lecture de ces faits serait de dire que la Turquie a fait plier l’Union européenne. Sauf que la redynamisation des relations avec l’UE ne date pas de la semaine dernière. Depuis un bon moment, Recep Tayyip Erdogan se rend plus souvent dans les États membres et tente de faire avancer les négociations d'adhésion. Sur un autre plan, la Turquie est incapable d'imposer seule une solution diplomatique ou militaire à la crise syrienne et de relever le défi de contenir les répercussions d’une pareille crise sur son économie et sa propre sécurité.
    Au début de la crise syrienne, le soutien d'Ankara aux opposants de Bachar Al Assad renforçait le sentiment que la Turquie cherchait à s'affirmer comme une puissance sunnite. Certes, la Turquie est l'un des pays musulmans sunnites les plus influents, mais placer le sunnisme au cœur de sa politique a exacerbé les tensions au niveau régional. L’instabilité croissante au Moyen-Orient depuis 2010 a affaibli la position régionale de la Turquie. Ankara a perdu de gros contrats en Libye, ainsi que l'accès à d'importantes routes commerciales suite aux conflits en Iraq et en Syrie et l’accueil des réfugiés lui a déjà coûté plus d'un milliard de dollars.

    Crise syrienne : l’autre rôle de la Turquie

    Le renforcement de la coopération entre l’UE et la Turquie viendra-t-il à bout des déplacements incontrôlés et désordonnés des réfugiés ? L'intensification des combats autour de la ville d'Alep et les bombardements de l'aviation russe qui appuie les forces gouvernementales syriennes généreront de nouvelles arrivées de réfugiés en Turquie.

    Réduire les flots de migrants est tributaire de l’instauration d’une «zone de sécurité» dans le nord de la Syrie.
    À ce niveau, la Turquie peut faire plus que retenir les migrants vers l’Europe sur ses territoires.
    En sécurisant plus ses frontières, la Turquie peut contribuer à lutter contre Daesh. Ce dernier engrangerait jusqu’à un million de dollars par jour, en s’adonnant à la contrebande de pétrole, aidé, apparemment, par des partenaires turcs. Il demeure que vivres et matériel militaire parviennent à Daesh via la frontière turque et, du reste, c’est bien à travers la Turquie qu’un bon nombre d’aspirants djihadistes a transité vers la Syrie. En quête d'une plus forte popularité au niveau national et régional, la Turquie avait déployé une nouvelle géostratégie en misant plus sur le Moyen-Orient, en tournant le dos à son premier investisseur et partenaire économique, l'Union européenne, en haussant le ton contre Israël, ce qui n’a pas manqué de ternir le statut de neutralité de son pays, et en appelant à la démission de Bachar Al-Assad, bien qu’avant 2011, un des éléments clés de la stratégie turque de «zéro problème» était le partenariat avec le régime syrien. La Turquie tente désormais d'inverser la tendance. Ankara a compris que défendre ses intérêts stratégiques est étroitement lié à la modération de son discours et à l’amélioration des relations avec ses alliés occidentaux traditionnels. En 2013, avant sa visite à Washington, et suite à une forte pression de la Maison-Blanche, le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, a quelque peu apaisé les tensions avec Israël en acceptant les excuses
    israéliennes pour la mort des Turcs qui tentaient de fournir de l'aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza en 2010. Jouer pleinement son rôle de pivot entre l’Orient et l’Occident passe d’abord par l’adoption d’une stratégie à moyen terme plus réaliste et équilibrée, loin de la chimère du rétablissement de l’hégémonie ottomane. -

    le matin

  • #2
    C'est honteux et indigne pour l'Europe de marchander une place au sein de l'union européenne de cette manière, tout en sachant qu'elle n'a aucune envie de voir la Turquie accéder à l'union européenne.

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    • #3
      Pour l'instant la Turquie n'est pas prête pour intégrer l'Europe!
      Ils doivent reconnaître sans réserve les droits de l'homme (pour l'instant ils refusent pour des raison religieuses).
      Ils doivent reconnaître le génocide Arménien!
      Je pense que s'ils font des efforts ils seront accéptés, mais le chemin est encore long!
      Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

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