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Tanger/Amendis : Faut-il revenir à la gestion publique pour l’eau et l’électricité?

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  • Tanger/Amendis : Faut-il revenir à la gestion publique pour l’eau et l’électricité?

    Tanger/Amendis : Faut-il revenir à la gestion publique pour l’eau et l’électricité?
    27 octobre

    Par Christophe Sidiguitiebe

    Pour éviter la hausse des factures, Amendis préconise la suppression des compteurs partagés alors que la société civile recommande un retour à la gestion publique.

    La situation entre Amendis et les citoyens de Tanger s’est dégradée un peu plus depuis un peu plus d’une semaine. En cause la hausse des factures d’eau et d’électricité pour les mois de juillet et août 2015. Des manifestations ont lieu dans la ville du Détroit pour contester cette situation.

    Après une sortie dans les rues, le 24 octobre, la deuxième en une semaine, « une commission spécialisée » dirigée par le ministère de l’Intérieur et le wali de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima a été mise en place dimanche 25 octobre. Son objectif: examiner les plaintes déposées par les habitants de la ville.

    Mais en attendant de trouver une issue au problème comment expliquer une hausse soudaine des prix de l’électricité et quelles solutions possibles pour l’éviter à l’avenir?

    Réajustement tarifaire et compteurs collectifs en ligne de mire

    Selon Chouhaid Nasr, le directeur du site d’Amendis à Tanger, qui a accordé une interview à l’Économiste, l’augmentation des prix de certaines factures s’explique d’une part par l’usage des compteurs partagés et d’autres parts l’application du système tarifaire adopté dans le cadre du contrat programme en juillet 2014 entre le gouvernement et l’ONEE (Office national de l’électricité et de l’eau potable).

    « L’application du système tarifaire sélectif adopté à l’échelle nationale a un impact plus significatif sur les montants des factures du mois d’août puisqu’elles correspondent à une période de plus forte consommation. Conjugué à l’effet pervers des compteurs partagés cela explique parfaitement le montant de certaines factures » explique le responsable de la filiale du groupe français Veolia.

    Rappelons qu’afin de pouvoir dégager les 13,95 milliards de dirhams nécessaires à son redressement, l’ONEE a procédé à un réajustement tarifaire qui est rentré en vigueur le 1e août 2014. Ainsi la tranche de 151 à 200 kWh a connu une augmentation de l’ordre de 3,8 % alors que celle de 201 à 300 kWh a enregistré une hausse de 8 %. Entre 301 et 500 kWh par mois, l’augmentation des tarifs est de 21%. Enfin, les clients consommant plus de 500 kWh par mois doivent payer 20 % en plus.

    Pour sortir de la crise, le dirigeant d’Amendis préconise la suppression des compteurs partagés. La société chargée de la distribution de l’eau et de l’électricité, en concertation avec les autorités de la ville ont décidé de cibler les quartiers et les habitants détenteurs de ces types de compteurs.

    « Deux décisions viennent d’être prises couvrant la mise en place de la circulaire interministérielle sur le compteur commun et une autre sur la simplification des procédures de rajout de compteurs individuels » a indiqué Chouhaid Nasr.

    La gestion déléguée en question

    « Ce qui se passe à Tanger est une continuité des protestations qui ont lieu au Maroc depuis une dizaine d’années (2006)», déclare à Telquel.ma Mehdi Lahlou, le président de l’Association pour un contrat mondial de l’eau (Acme) au Maroc. Le responsable associatif pointe également du doigt la nouvelle grille tarifaire imposée par le gouvernement qui « devient de plus en plus insupportable pour la catégorie sociale pauvre et à revenu moyen » mais n’épargne pas pour autant Amendis.

    Il reproche notamment à l’entreprise chargée de la gestion déléguée des services publics « d’ajouter la part liée à leurs profits aux tarifs appliqués par les régies». « Il s’agit de services publics de base. Il ne peut en aucun cas y avoir de profit ou de dividende à distribuer à des particuliers ou des sociétés au détriment des catégories concernées par ce genre de service» souligne le responsable de l’Acme.

    Un retour à la gestion publique ?

    Pour mettre fin à la hausse des prix de l’électricité et de l’eau, le président de l’Acme recommande, « un retour à la régie gérée par les collectivités locales avec un contrôle plus accentué pour éviter les dérapages comme c’était le cas avant les années 2000. » indique-t-il.

    « C’est d’autant plus facile que l’essentiel du personnel qui travaille aujourd’hui dans ces sociétés privées délégataires de prestations publiques sont des Marocains. On ne peut pas comprendre que ces mêmes Marocains ne sont pas compétents lorsqu’ils travaillent dans le cadre d’une gestion publique alors qu’ils sont plus compétents quand il s’agit de sociétés privées. »

    Selon lui, le fait d’ajouter dans un premier temps la TVA et dans un deuxième temps le profit de l’entreprise de prestation « ne répond pas aux exigences de l’accès à l’eau, à l’électricité qui est un droit constitutionnel consacré par l’article 31 de la Constitution».

    Le problème pour Mehdi Lhalou n’est donc pas lié à la compétence ou la qualification du personnel « mais plutôt au mode de gestion et d’incitation du personnel ».

    Plusieurs fois la cible de la Cour des comptes et de la rue

    Amendis a été épinglé a plusieurs par la Cour des comptes. Dans son rapport 2009 l’institution dirigée par Driss Jettou a pointé de nombreux dysfonctionnements dans la gestion déléguée de l’eau et de l’électricité au Maroc et notamment concernant Amendis, pour « frais injustifiés, manque de lisibilité des factures, retards dans les investissements, insuffisance du nombre de branchements sociaux réalisés».

    De même en 2014, l’un des principaux griefs formulés par la Cour des comptes à l’encontre de la gestion déléguée réside dans les augmentations de prix à la charge des consommateurs. « Les tarifs de l’électricité sont relativement uniformes, à l’exception d’Amendis à Tanger qui applique des tarifs légèrement supérieurs par rapport aux autres villes. » souligne le rapport 2014 de la Cour des comptes.

    De même, ce n’est pas la première fois qu’Amendis subit la colère des Tangérois. Les usagers des services de la filiale de Veolia manifestent souvent contre la facturation du gestionnaire délégué qu’ils trouvent excessive. En 2011 des manifestants avaient pris pour cible une agence de la filiale de l’opérateur chargée de la distribution d’eau et d’électricité à Tanger, pour les mêmes raisons. Ils sont même allés jusqu’à demander le départ d’Amendis.

    Cette dernière, filiale de la multinationale Veolia, est signataire, en 2002, d’un contrat de gestion d’une durée de 25 ans au niveau des villes de Tanger et de Tétouan.

    Tel Quel

  • #2
    Le mécontentement contre Amendis, c'est pas de la blague !!!


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    • #3
      Bientôt une affaire d'état

      AMENDIS: L’INTÉRIEUR PREND LE DOSSIER EN MAIN
      UNE COMMISSION POUR TRAITER LES RÉCLAMATIONS DES CITOYENS
      FINANCER UNE PARTIE DES BRANCHEMENTS PAR L’INDH, UNE PISTE
      LES PROTESTATAIRES NE BAISSENT PAS LES BRAS, UN APPEL À MANIFESTER A ÉTÉ LANCÉ POUR SAMEDI PROCHAIN
      **** * * *




      *La manifestation de samedi dernier à Tanger contre les factures d’Amendis* (plus d’un millier de participants) a précipité l’entrée en jeu du ministère de l’Intérieur* (Ph. Adam)
      Le dossier d’Amendis est en train de prendre de l’ampleur. La dernière manifestation, samedi dernier avec plus d’un millier de personnes, bougies à la main a apporté une preuve supplémentaire du sérieux de l’affaire avec de réels risques de dérapage. Un risque qui ne semble pas avoir échappé au ministère de l’Intérieur qui a annoncé avoir mis en place une commission dédiée pilotée par la Wilaya de Tanger-Tétouan-al Hoceima pour étudier les doléances des habitants concernant les factures des mois de juillet et d’août.

      Cette commission devra aussi s’atteler à étudier les détails du dossier et à chercher des solutions pour ces réclamations. Une piste est celle des compteurs collectifs. Ces derniers sont pointés comme la principale source de problèmes, la Mairie ayant déjà annoncé la semaine dernière avoir mis en place une procédure pour faire profiter les ménages non connectés au réseau d’eau et d’électricité de compteurs individuels avec des facilités de paiement étalés sur plusieurs mois (cf. notre édition n° 4634 du 26 octobre 2015). Mais selon une source proche du dossier, les autorités pourraient, à l’image de Fès, mettre la main à la poche et financer une partie de ces branchements par l’INDH, ce qui permettrait à ces populations défavorisées de pouvoir se connecter à moindres frais et d’éviter ces problèmes de facturation récurrents.

      Pour le règlement des factures, des paiements étalés sur plusieurs mois ont été proposés, mais selon plusieurs sources, un pas de plus pourrait être envisagé comme la répartition des factures entre les ménages branchés sur un seul compteur, avec un recalcul des tranches pour réduire les montants à une valeur plus logique.
      En tout cas, il s’agit pour les autorités de régler le problème de manière définitive, Amendis et surtout ses factures font partie des sujets les plus mobilisateurs au niveau de la ville de Tanger. D’autre part, il faut se préparer à la prochaine vague d’augmentations prévues dans le cadre du contrat-programme Gouvernement-ONEE. Ce dernier prévoit une révision à la hausse des tarifs étalée sur trois ans, celle ressentie par les habitants de Bir Chifa et de Mesnana n’en est que la première vague.

      En attendant, les organisateurs de la manifestation de samedi dernier n’entendent pas baisser les bras. Sur les réseaux sociaux, un autre appel pour manifester a été lancé pour samedi prochain, avec comme mot d’ordre d’éteindre les lumières de 19h à 22h. En parallèle, les organisateurs demandent à ce que les clients d’Amendis évitent de payer les factures afin de faire pression sur l’opérateur en vidant ses caisses.

      De notre correspondant, Ali ABJIOU
      Dernière modification par jawzia, 27 octobre 2015, 17h52.

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      • #4
        Smahli Jawzia , une question me taraude :

        Wech c'est ce même pays qui veut éclairer la Mecque ?


        il fallait juste préciser " à la bougie " .





        .
        .


        Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

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        • #5
          Ils peuvent manifester leur mécontentement dans la rue ! Ce n'est pas donné à tout le monde....

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          • #6
            Je crois que la délégation de ce service public est une très bonne chose pour l'amélioration de la qualité du service. Toutefois, l'absence de contrôle est le problème actuellement. Les sociétés concessionnaires ont profité de l'incompétence des élus.

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            • #7
              Wech c'est ce même pays qui veut éclairer la Mecque ?


              Et puis c'est quoi cette histoire de compteurs collectifs ?

              Commentaire


              • #8
                Et puis c'est quoi cette histoire de compteurs collectifs ?
                Dans certains quartiers les habitants avez pour habitude de laisser un seul compteurs pour toute la maison (R+2 ou R+3) et il se partagé le montant de la facture après.

                Mais avec la nouvelle tarification adoptée par le gouvernement en début d'année c'est devenu un problème.

                Ainsi, avant tu avait des tranches et tu payé chaque tranche avec sont prix unitaire (ex : tu consomme 250 par moins tu va payer 100 avec un prix unitaire P1 et les 100 suivant avec P2 -supérieur- à P1 et les 50 restante avec P3 supérieur à P2)

                Maintenant:
                Si tu consomme 100 tu va la payée au prix P1;
                Si tu consomme 150 tu va payer 100 à P1 et 50 à P2.
                Mais si tu consomme 151-250 tu va payer la totalité de ta consommation au prix P3 et non pas seulement le reste.
                plus tu consomme plus le prix unitaire augmente.

                C'est pourquoi quand tu a un seul compteur pour une maison (R+2 ou R+3) tu va atteindre les 150 de consommation plus rapidement et tu va être facturé plus chère.

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                • #9
                  Je crois que la délégation de ce service public est une très bonne chose pour l'amélioration de la qualité du service.
                  La première des améliorations serait d'installer des compteurs individuels à tout un chacun. C'est le minimum et ce n'est pas sorcier.

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                  • #10
                    La première des améliorations serait d'installer des compteurs individuels à tout un chacun. C'est le minimum et ce n'est pas sorcier.
                    Non ce n'est pas sorcier. Il suffit juste aux intéressés d'en faire la demande et de payer les frais d'installation. L'installation se fait en moins de 24 heures.

                    PS. Les compteurs au Maroc ne sont pas installés gratuitement.

                    Commentaire


                    • #11
                      PS. Les compteurs au Maroc ne sont pas installés gratuitement.
                      Comme partout.

                      Lors de l'installation du compteur, Amendis (ou autre) devrait vérifier que c'est pour un ménage. Sinon, pourquoi pas un compteur par quartier ?

                      Archaique, tout cela.

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                      • #12
                        salam tout le monde

                        Peut être que le gouvernement voulait rééditer l’expérience de la fontaine du village mais pour l’électricité, cela permettra de grimper de quelques places dans les classements si chers à nos voisins.


                        W'Allahou a3lam
                        .


                        Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

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                        • #13
                          Lors de l'installation du compteur, Amendis (ou autre) devrait vérifier que c'est pour un ménage. Sinon, pourquoi pas un compteur par quartier ?

                          Archaique, tout cela.
                          Cette pratique existe dans certains immeubles anciens ou dans des maisons individuels (RC + 1) ou le proprio installe un seul compteur en son nom mais loue le RC et le 1 étage à deux ménages.

                          Normalement pour installer un compteur on fournit soit une attestation de propriété si on est propriétaire, soit un contrat de bail. Le nom qui figurera sur le contrat d'installation du compteur doit être le même que le nom qui figure sur l'attestation de propriété ou sur le contrat de bail.

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                          • #14
                            Trop de gens dans la rue pour croire que ces compteurs collectifs soient une exception.

                            Ce doit être le truc de la fontaine comme stipulé par Azouz.



                            Commentaire


                            • #15
                              a mon avis faut revenir au Public tant qu'il n y a pas encore des sociétés marocaines qui sont capables

                              Agadir est une ville d'un million d'habitant ( composée de 4 villes attachées ) sa gestion reste toujours publique(autonome) et n'y a aucun problème de gestion

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