L’arrestation du maire de Constantine mercredi, pour avoir donné un permis de construire à un promoteur pour réaliser des villas sur un terrain non constructible, relance le débat sur l’anarchie qui règne dans l’urbanisme en Algérie. Les particuliers et les promoteurs immobiliers privés et publics construisent dans des zones dangereuses, sans aucun respect des règles de l’urbanisme.
Manque de cohérence et anarchie
À Alger, la situation est grave. Du désordre, un peu d’anarchie, une architecture personnalisée. C’est un peu la recette de la capitale algérienne. Alger vit comme si aucune logique urbaine n’avait été pensée, ou élaborée. Et pourtant la wilaya d’Alger est la seule wilaya du pays à avoir élaboré un plan directeur avec une stratégie d’urbanisme. Un long travail dense, qui implique besoins urbains, critères démographiques et surtout prévention des risques.
Le Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme (PAU) de la capitale est ce projet global qui permettra à Alger de grossir avec une certaine cohérence. « Ce plan prévoit tout, il est très complet il prévoit même la prévention des risques naturels, mais le problème c’est qu’il n’a jamais été adopté. Il me semble qu’il doit être adopté par le Conseil des Ministres », explique Amrouche Akli urbaniste, architecte et directeur de la revue Vies de villes. Mais pendant ce temps-là, Alger est plus au moins livrée à elle-même, ou du moins au bon sens de la Direction de l’urbanisme, de la construction et de l’habitat, qui dépend du ministère de l’Habitat, trop occupé à gérer AADL et le LPP.
Parfois les autorisations de construire ne répondent pas à une cohérence particulière, puisqu’en réalité aucune règle claire n’a été mise en place. Ainsi lorsque vous vous promenez dans la Capitale vous serez surpris de la diversité des bâtiments et surtout de leur emplacement parfois. Plusieurs cas qui paraissent même étranges. TSA a constaté plusieurs constructions qui ne répondent pas aux normes.
Les particuliers font ce qu’ils veulent
Les constructions de particuliers sont celles qui sont les plus risquées. Des terrains mal exploités, des étages ajoutés sans autorisation, certains propriétaires se permettent des travaux qui pourraient nuire à leur sécurité. TSA a observé à Bouzaréah un exemple typique. En contrebas d’une cité de logements de Cosider à la Fanton, aux abords d’une rivière qui s’écoule jusque dans la zone de Frais Vallon, un terrain est en train d’être exploité à quelques mètres d’un écoulement d’eau. Aucune construction n’est encore apparente sur le terrain, mais les propriétaires ont commencé à déblayer le terrain et dégager le surplus de terre, dans le lit de l’oued qui descend de Bouzaréah jusqu’à Frais Vallon. La petite rivière est devenue une décharge sauvage où sont jetés les déchets ménagers, les surplus de terre et de graviers dégagés lors des constructions de villas et de logements. Or ce type de situation est très dangereux voire interdit, depuis les terribles inondations de Bab el Oued de 2001. En cas de fortes intempéries, ces tas de pierre et de sable pourraient être emportés jusqu’en bas de cette zone, c’est-à-dire sur la route de Frais Vallon. De quoi boucher les évacuations d’eau et accentuer des inondations. Pourtant personne ne réagit.
Regardez cette vidéo tournée sur place :
Alger et ses constructions dangereuses
Derrière ce chantier se cache une même famille qui a décidé de se partager le terrain entre frères. « Nous n’avons pas encore eu l’autorisation de construire, nous attendons le permis de la part de la mairie », nous assure un membre de la famille en question. Lorsque nous leur demandons s’ils sont conscients que la situation peut être dangereuse, les propriétaires ne semblent pas être concernés, ni craintifs. « Nous finirons par enlever les tas de sable, c’est sûr pour construire », mais la construction n’est pas à l’ordre du jour, et en attendant, cela fait deux mois que ces gravats restent au milieu d’une petite rivière, dont le niveau a tendance à monter très vite en cas d’intempéries. Cela ne semble pas inquiéter les autorités qui ont quasiment abandonné ce quartier de la Fanton, une cité dortoir dépourvue de tout, où chacun fait ce qu’il veut. Le non respect des règles de l’urbanisme n’est pas spécifique aux particuliers. Les promoteurs immobiliers privés et publics ont leur part de responsabilité dans la détérioration du cadre de vie à Alger. Des cités entières construites sans parkings, ni commodités, parfois dans des zones difficiles d’accès, sur les berges des oueds, dans des zones saturées…
Manque de cohérence et anarchie
À Alger, la situation est grave. Du désordre, un peu d’anarchie, une architecture personnalisée. C’est un peu la recette de la capitale algérienne. Alger vit comme si aucune logique urbaine n’avait été pensée, ou élaborée. Et pourtant la wilaya d’Alger est la seule wilaya du pays à avoir élaboré un plan directeur avec une stratégie d’urbanisme. Un long travail dense, qui implique besoins urbains, critères démographiques et surtout prévention des risques.
Le Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme (PAU) de la capitale est ce projet global qui permettra à Alger de grossir avec une certaine cohérence. « Ce plan prévoit tout, il est très complet il prévoit même la prévention des risques naturels, mais le problème c’est qu’il n’a jamais été adopté. Il me semble qu’il doit être adopté par le Conseil des Ministres », explique Amrouche Akli urbaniste, architecte et directeur de la revue Vies de villes. Mais pendant ce temps-là, Alger est plus au moins livrée à elle-même, ou du moins au bon sens de la Direction de l’urbanisme, de la construction et de l’habitat, qui dépend du ministère de l’Habitat, trop occupé à gérer AADL et le LPP.
Parfois les autorisations de construire ne répondent pas à une cohérence particulière, puisqu’en réalité aucune règle claire n’a été mise en place. Ainsi lorsque vous vous promenez dans la Capitale vous serez surpris de la diversité des bâtiments et surtout de leur emplacement parfois. Plusieurs cas qui paraissent même étranges. TSA a constaté plusieurs constructions qui ne répondent pas aux normes.
Les particuliers font ce qu’ils veulent
Les constructions de particuliers sont celles qui sont les plus risquées. Des terrains mal exploités, des étages ajoutés sans autorisation, certains propriétaires se permettent des travaux qui pourraient nuire à leur sécurité. TSA a observé à Bouzaréah un exemple typique. En contrebas d’une cité de logements de Cosider à la Fanton, aux abords d’une rivière qui s’écoule jusque dans la zone de Frais Vallon, un terrain est en train d’être exploité à quelques mètres d’un écoulement d’eau. Aucune construction n’est encore apparente sur le terrain, mais les propriétaires ont commencé à déblayer le terrain et dégager le surplus de terre, dans le lit de l’oued qui descend de Bouzaréah jusqu’à Frais Vallon. La petite rivière est devenue une décharge sauvage où sont jetés les déchets ménagers, les surplus de terre et de graviers dégagés lors des constructions de villas et de logements. Or ce type de situation est très dangereux voire interdit, depuis les terribles inondations de Bab el Oued de 2001. En cas de fortes intempéries, ces tas de pierre et de sable pourraient être emportés jusqu’en bas de cette zone, c’est-à-dire sur la route de Frais Vallon. De quoi boucher les évacuations d’eau et accentuer des inondations. Pourtant personne ne réagit.
Regardez cette vidéo tournée sur place :
Alger et ses constructions dangereuses
Derrière ce chantier se cache une même famille qui a décidé de se partager le terrain entre frères. « Nous n’avons pas encore eu l’autorisation de construire, nous attendons le permis de la part de la mairie », nous assure un membre de la famille en question. Lorsque nous leur demandons s’ils sont conscients que la situation peut être dangereuse, les propriétaires ne semblent pas être concernés, ni craintifs. « Nous finirons par enlever les tas de sable, c’est sûr pour construire », mais la construction n’est pas à l’ordre du jour, et en attendant, cela fait deux mois que ces gravats restent au milieu d’une petite rivière, dont le niveau a tendance à monter très vite en cas d’intempéries. Cela ne semble pas inquiéter les autorités qui ont quasiment abandonné ce quartier de la Fanton, une cité dortoir dépourvue de tout, où chacun fait ce qu’il veut. Le non respect des règles de l’urbanisme n’est pas spécifique aux particuliers. Les promoteurs immobiliers privés et publics ont leur part de responsabilité dans la détérioration du cadre de vie à Alger. Des cités entières construites sans parkings, ni commodités, parfois dans des zones difficiles d’accès, sur les berges des oueds, dans des zones saturées…
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