PDG d’Algérie Télécom : « Les Algériens vont sur les réseaux sociaux, les sites de partage de vidéos… »
Azouaou Mehmel est le PDG d’Algérie Télécom. Dans cet entretien, il revient sur la récente rupture du câble sous-marin à fibre optique, l’économie numérique, les perturbations sur le réseau ADSL, les tarifs, et ce que consultent les Algériens sur Internet…
L’Algérie dépend d’un seul câble pour Internet. Pourquoi ?
Nous avons actuellement deux câbles Alger-Palma et Annaba Marseille. Sauf qu’en termes de capacités, celui de Annaba est le plus important (80% du trafic de la bande passante, NDLR). Après le séisme de mai 2003 et la rupture des deux câbles sous-marins (Alger-Palma et Alger-Marseille), le gouvernement avait décidé de financer le projet d’une nouvelle liaison qui est toujours en cours. La seule difficulté était de trouver un partenaire de l’autre côté de la Méditerranée. C’est ce qui a retardé l’aboutissement de cette opération. Mais entre-temps, Algérie Télécom a pu intégrer le consortium SMWE4 et a pu réaliser son propre câble qui va de Annaba à Marseille sur fonds propres.
Pourquoi la réalisation de la nouvelle liaison a pris du retard ?
Algérie Télécom était confrontée à certaines contraintes administratives dont l’infructuosité des appels d’offres. C’est pour cela qu’il faudrait adapter la réglementation actuelle à la spécificité de notre métier. Les changements à la tête d’Algérie Télécom et du ministère avaient également créé une instabilité qui avait eu un impact sur les projets. Nous avons repris le dossier en 2009 après un nouvel incident (rupture d’un câble). On avait sélectionné un partenaire capable de prendre en charge toutes les formalités à l’étranger dont les autorisations pour faire aboutir ce projet et le contrat a été signé récemment.
Vous avez appelé à développer une économie numérique en Algérie. Comment comptez-vous y contribuer ?
Il faut déjà commencer par le contenu local et le paiement en ligne.
Le paiement en ligne n’existe toujours pas et la loi algérienne ne permet pas la création de sites d’information par exemple…
Aujourd’hui, nous sommes obligés de nous adapter et de suivre le développement imposé par les nouvelles technologies. Deux événements ont bouleversé notre cycle de développement : la parabole et maintenant Internet qui a apporté l’interactivité en plus.
Quelle est votre stratégie pour développer cette économie numérique ?
En tant qu’opérateur, nous devons développer les infrastructures, les réseaux d’accès et les solutions techniques pour favoriser l’émergence d’une économie numérique et contribuer à son essor.
Que comptez-vous faire pour le contenu ?
Nous encourageons la création de contenus en offrant, par exemple, des solutions pour héberger ce contenu et l’acheminer avec une qualité et de meilleurs tarifs. Beaucoup de start-up sont en train de développer des applications d’achats en ligne et nous avons les capacités pour les héberger. Mais il faut lancer le paiement en ligne pour qu’elles puissent se développer.
Pourquoi Algérie Télécom ne crée pas une plateforme de partage de vidéo par exemple ?
Depuis sa création et dans son développement, Algérie Télécom n’a pas vu venir le phénomène Internet. Avant le lancement de l’ADSL en 2005, Internet était réservée pour les initiés. Aujourd’hui, des gens du troisième âge utilisent des tablettes numériques et c’est excellent. Maintenant, Algérie Télécom est obligée de prendre le train en marche et de se rattraper sur le plan de l’infrastructure d’accès pour l’adapter à Internet. Cela nécessite de grands efforts et c’est ce que nous faisons.
Algérie Télécom peine-t-elle à suivre cette évolution ?
C’est une question de temps. Nous faisons de très grands efforts pour pouvoir satisfaire une demande de plus en plus croissante. L’étendue du territoire et de l’infrastructure en Algérie n’a absolument rien à voir avec celle d’autres pays où il existe déjà une industrie numérique et des contenus payants. En Algérie, vous avez l’ADSL dans les 48 wilayas. Nous suivons également la construction de nouvelles localités de façon parfois anarchique mais qu’il faut couvrir.
Le ministère de l’Habitat vous a-t-il sollicité pour l’installation de vos réseaux lors de la construction des nouvelles cités ?
Il n’y avait pas de coordination auparavant. Mais je ne leur fait pas de reproche. Auparavant, on répondait à un besoin. Il n’y avait pas la démarche d’un commerçant qui cherche à vendre un service ou un produit. Une entreprise doit normalement susciter ce besoin.
à suivre ...
Azouaou Mehmel est le PDG d’Algérie Télécom. Dans cet entretien, il revient sur la récente rupture du câble sous-marin à fibre optique, l’économie numérique, les perturbations sur le réseau ADSL, les tarifs, et ce que consultent les Algériens sur Internet…
L’Algérie dépend d’un seul câble pour Internet. Pourquoi ?
Nous avons actuellement deux câbles Alger-Palma et Annaba Marseille. Sauf qu’en termes de capacités, celui de Annaba est le plus important (80% du trafic de la bande passante, NDLR). Après le séisme de mai 2003 et la rupture des deux câbles sous-marins (Alger-Palma et Alger-Marseille), le gouvernement avait décidé de financer le projet d’une nouvelle liaison qui est toujours en cours. La seule difficulté était de trouver un partenaire de l’autre côté de la Méditerranée. C’est ce qui a retardé l’aboutissement de cette opération. Mais entre-temps, Algérie Télécom a pu intégrer le consortium SMWE4 et a pu réaliser son propre câble qui va de Annaba à Marseille sur fonds propres.
Pourquoi la réalisation de la nouvelle liaison a pris du retard ?
Algérie Télécom était confrontée à certaines contraintes administratives dont l’infructuosité des appels d’offres. C’est pour cela qu’il faudrait adapter la réglementation actuelle à la spécificité de notre métier. Les changements à la tête d’Algérie Télécom et du ministère avaient également créé une instabilité qui avait eu un impact sur les projets. Nous avons repris le dossier en 2009 après un nouvel incident (rupture d’un câble). On avait sélectionné un partenaire capable de prendre en charge toutes les formalités à l’étranger dont les autorisations pour faire aboutir ce projet et le contrat a été signé récemment.
Vous avez appelé à développer une économie numérique en Algérie. Comment comptez-vous y contribuer ?
Il faut déjà commencer par le contenu local et le paiement en ligne.
Le paiement en ligne n’existe toujours pas et la loi algérienne ne permet pas la création de sites d’information par exemple…
Aujourd’hui, nous sommes obligés de nous adapter et de suivre le développement imposé par les nouvelles technologies. Deux événements ont bouleversé notre cycle de développement : la parabole et maintenant Internet qui a apporté l’interactivité en plus.
Quelle est votre stratégie pour développer cette économie numérique ?
En tant qu’opérateur, nous devons développer les infrastructures, les réseaux d’accès et les solutions techniques pour favoriser l’émergence d’une économie numérique et contribuer à son essor.
Que comptez-vous faire pour le contenu ?
Nous encourageons la création de contenus en offrant, par exemple, des solutions pour héberger ce contenu et l’acheminer avec une qualité et de meilleurs tarifs. Beaucoup de start-up sont en train de développer des applications d’achats en ligne et nous avons les capacités pour les héberger. Mais il faut lancer le paiement en ligne pour qu’elles puissent se développer.
Pourquoi Algérie Télécom ne crée pas une plateforme de partage de vidéo par exemple ?
Depuis sa création et dans son développement, Algérie Télécom n’a pas vu venir le phénomène Internet. Avant le lancement de l’ADSL en 2005, Internet était réservée pour les initiés. Aujourd’hui, des gens du troisième âge utilisent des tablettes numériques et c’est excellent. Maintenant, Algérie Télécom est obligée de prendre le train en marche et de se rattraper sur le plan de l’infrastructure d’accès pour l’adapter à Internet. Cela nécessite de grands efforts et c’est ce que nous faisons.
Algérie Télécom peine-t-elle à suivre cette évolution ?
C’est une question de temps. Nous faisons de très grands efforts pour pouvoir satisfaire une demande de plus en plus croissante. L’étendue du territoire et de l’infrastructure en Algérie n’a absolument rien à voir avec celle d’autres pays où il existe déjà une industrie numérique et des contenus payants. En Algérie, vous avez l’ADSL dans les 48 wilayas. Nous suivons également la construction de nouvelles localités de façon parfois anarchique mais qu’il faut couvrir.
Le ministère de l’Habitat vous a-t-il sollicité pour l’installation de vos réseaux lors de la construction des nouvelles cités ?
Il n’y avait pas de coordination auparavant. Mais je ne leur fait pas de reproche. Auparavant, on répondait à un besoin. Il n’y avait pas la démarche d’un commerçant qui cherche à vendre un service ou un produit. Une entreprise doit normalement susciter ce besoin.
à suivre ...
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