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Ait Menguellet : ass unejma3

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  • Ait Menguellet : ass unejma3

    Voila, pour paraphraser ce diable de scootie, ait menguellet est une des composantes de mon identité. sans lui je ne serais pas..

    qd j'écoute ça, j'ai la chair de poule.. faut pas que ça dure parce que mes émotions me gouvernent.

    faut pas abuser des bonnes choses paraît !

    cependant, y a besoin d'écouter ce genre de texte après les aboiements de DOK

  • #2
    Ait Menguellet Walaɣ

    Dans sa chanson « walaɣ / j’ai vu», Lounis nous fait une démonstration de ce qu’est la vie dans toute sa plénitude mais aussi sa décrépitude. On est vite happé par cette évidence, pourquoi ne pas oser et dire loi, que l’homme par désespoir peut rire de son malheur et le prendre en dérision comme il peut par un excès de joie pleurer de son bonheur pour mieux signifier son exaltation. Les choses vues par Lounis ramènent vers cet étrange comportement de nos prochains qui réduit l’être à n’être que l’objet de ses lubies et esclave de ses fantasmes.
    On découvre, dès lors, ahuris, que c’est toujours tard que l’homme compose avec l’amour absolu et que c’est toujours tôt qu’il apprend que sa chance l’a belle et bien abandonné. On découvre ahuris que la fraternité n’est pas cette prisée cotée à la bourse des valeurs, tandis que le mal, la violence, quand ils sont proposés, les humains se battent pour les acquérir souvent au prix fort.





    ............................................
    J’ai vu…

    Je vis passer un homme
    Qui pleurait, seul
    Je lui dis : dis-moi ce qui t’arrive
    Il m’entendit et s’arrêta pour m’écouter
    Lorsqu’une personne raconte ses tourments
    Son esprit s’en trouvera apaisé
    Lorsque l’on partage ses ennuis
    Leur poids s’en trouvera allégé
    Tel est le mal de ce monde
    Qui donc n’a pas de malheur?
    Celui que nulle douleur n’épargne
    Est le plus à plaindre

    Il me répondit : que Dieu te garde
    Tu te trompes lourdement
    Ce qui m’arrive aujourd’hui
    N’est pas comme tu le crois
    Un médecin m’avait donné deux mois
    Seulement encore à vivre
    J’ai passé des jours amers
    L’esprit dans le vague
    Mais aujourd’hui le médecin me dit
    Que je n’allais pas mourir
    Ma joie est si intense que j’en pleure
    Sachant maintenant que je vivrai

    Je vis passer encore un autre
    Qui riait, seul
    Je lui dis : que Dieu te garde
    Il s’arrêta en me prêtant l’oreille
    Qu’est-ce qui te fait autant rire
    Raconte, pour que je rie à mon tour
    J’ai tant besoin de rire
    Pour que mon cœur se réjouisse
    Mieux vaut rire que pleurer
    C’est chose bien connue
    Mieux vaut une fleur épanouie
    Qu’une fleur fanée


    Il me répondit : Ah compagnon
    Si je te racontais !
    Tu en aurais le vertige
    Mieux vaut que j’oublie !
    Les ennuis avec lesquels je suis aux prises
    Ont dépassé les limites
    Il ne me reste qu’à en rire
    Pris par la peur d’en subir de pires
    Vois comment est la vie
    Je ris de moi-même !
    L’on dit bien : rire du malheur !
    Que Dieu t’en préserve

    Je vis passer un marchand
    Qui vendait du rêve
    Il appelait les chalands
    Je l’abordai en disant : je suis là !
    Vends-moi du rêve de fraternité
    Je n’en ai plus
    Je veux rendre la joie à la mère
    Et aux enfants les beaux songes
    Je n’ai plus de ce rêve
    Je te prie de m’en céder
    Je me suis épuisé à en chercher
    Sans ne jamais guère en trouver

    Devant moi il étala sa marchandise
    En haussant les épaules
    Il me regarda de plus belle
    Des rides sillonnèrent son front
    Et finalement me dit : tu dors encore !
    La fraternité, son rêve
    Ne se vend plus ni ne se procure
    Son temps est bien passé
    Autrefois lorsque j’en apportais
    Personne n’en voulait acheter
    À présent qu’à la place j’apporte du conflit
    Les gens se battent pour en avoir

    Je vis passer l’amour
    Cherchant après un poète
    Elle (*) demanda : qui puis-je inspirer ?
    Qui en a encore le temps ?
    Je réponds : tu as trouvé celui qu’il te faut
    Ne cherche donc plus
    Je suis de ceux qui te connaissent
    Peut-être as-tu entendu parler de moi ?
    Ton nom, c’est moi qui l’ai élevé
    Jusqu’aux cieux, aux astres
    Qu’une étoile l’entende prononcer
    Et elle tombera à tes pieds

    Elle se retourne vers moi
    Et me lança un mauvais regard
    Après un court silence elle me dit :
    Dieu te pardonne
    À ton âge et les cheveux gris
    Tu cherches encore après moi ?
    Va-t’en t’occuper de tes soucis
    Je t’ai oublié, oublie-moi
    C’est après un jouvenceau au doux chant
    Que je suis à la recherche
    Celui qui est loin du trépas
    Et qui rend folles les jeunes filles


    (*) «Amour» en kabyle est du genre féminin.




    (Traduction de Tarek Ait Menguellet)
    dz(0000/1111)dz

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    • #3
      Ait Menguellet Lehlak



      Le mal que tu m’as fait

      Le mal que tu m’as fait
      Est sans remède ;
      On dirait qu’il a juré
      De rester en ma compagnie

      Jusqu’à la mort.
      Mon âme…
      T’apparaîtra oiseau de nuit,
      Qui te visitera chaque soir
      Et tu perdras le sommeil
      Il saisira ton âme
      Et l’emportera avec lui ;
      Ils se présenteront tous deux devant Dieux.
      Des dalles qui ont servi à ma tombe
      Il en reste beaucoup,
      Dont on se servira pour te couvrir.
      Tu t’allongeras entre les tombes,
      Toutes pareilles,
      Et ton voisin sera moi.
      dz(0000/1111)dz

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      • #4
        Ait Mengullet Tameṭṭut



        Femme

        Elle naissait dans le silence
        Sans fête pour l’accueillir
        C’est ainsi, par le passé
        On s’en souvient encore
        Même s’il ne se réjouissait point
        Son père, accablé
        Lorsqu’elle sourit
        C’est le soleil qui se réjouissait
        Nous avons ouvert les yeux
        Reconnait-la, elle est ta fille
        Reconnait-la, elle est sa fille
        Elle est notre fille

        Elle veille sur son frère
        Même dans le sommeil
        Parce qu’il est venu après elle
        Elle se tient à ses côtés et le protège
        Même si elle s’épuise à l’éduquer
        Il ne cesse de pleurnicher et se plaindre
        Mais elle l’aime tant
        Qu’elle espère qu’il la surpassera en tout
        Nous avons ouvert les yeux
        Reconnait-la, elle est ta sœur
        Reconnait-la, elle est sa sœur
        Elle est notre sœur

        Qu’elle se dissimule sous un voile
        Ou qu’elle laisse retomber ses cheveux
        Si les proches la jalousent
        Si la lune l’envie
        Il faut qu’elle se fasse discrète
        Cloitrée ou bien au dehors
        Elle a tant supporté
        Et enduré notre arbitraire !
        Nous avons ouvert les yeux
        Reconnait-là, elle est ton épouse
        Reconnait-là, elle est son épouse
        Elle est notre épouse

        Son âme est torturée
        Lorsque son fils tarde à rentrer
        Pour lui, elle a tout donné
        Même son éternité
        Nous nous vantons de la protéger
        Croyant nous battre pour elle
        Mais en réalité
        C’est elle qui veille sur nous
        Nous avons ouvert les yeux
        Reconnait-là, elle est ta mère
        Reconnait-là, elle est sa mère
        Elle est notre mère

        Dès que tu en trouves l’occasion
        Compose un bouquet de fleurs
        Et va la trouver
        D’un cœur honnête
        C’est ta fille, ta sœur
        Qu’elle soit jeune ou vieille
        C’est ta mère, ta grand-mère
        Ou encore une étrangère
        Nous avons ouvert les yeux
        Prenons garde à ne jamais oublier
        Elle est la femme
        Elle est notre pilier !

        (traduction de Tarek Ait Menguellet)
        dz(0000/1111)dz

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        • #5
          Ait Menguellet Amchum


          Le Maudit

          Il vous appellera
          Lui répondrez-vous ?
          Si vous faites sourde oreille
          Rien d’étonnant à cela
          Ne disait-on pas que c’est dans l’adversité
          Que l’on reconnaît son ami ?
          S’il est prévenant
          Il bravera toute difficulté

          Il vous appellera
          Vous l’entendrez, il le sait
          C’est clair que vous l’entendez
          Mais, lui répondez-vous ?
          L’homme devient
          Tel un aigle
          Voyant un bâton
          Il le prit pour un serpent

          Voilà que je le trouve égaré
          Piégé derrière les barreaux
          C’est son sens de la dignité qui l’y a mené
          Refusant de fléchir devant l’humiliation
          Le jour où vous entendîtes ses cris
          Ô vous, ses amis
          Chacun vaquait à ses propres affaires

          Il avait affronté l’impossible
          Se croyant par vous soutenu
          Comptant vous avoir derrière lui
          Il vous appellerait au besoin
          Le jour où vous entendîtes ses cris
          Ô vous, ses amis
          Chacun, fuyant, prit son chemin

          Il était allé affronter le feu
          Pour sauver ce qui restait encore
          Vous l’aviez aidé par des mots creux
          Alors qu’il défendait votre bien
          Le jour où vous entendîtes ses cris
          Ô vous, ses amis
          Chacun avançait un empêchement

          Vous l’avez envoyé à l’avant-poste, il y est allé
          Sans avoir personne à ses côtés
          Vous dites l’aimer comme vous-mêmes
          Mais trop risquée est la voie qu’il a choisie
          Le jour où vous entendîtes ses cris
          Ô vous, ses amis
          Vous fûtes enchaînés par la peur

          Vous rafistolez les lacérations, enfin
          C’était à bon droit
          Si vous l’aviez alors rejoint
          Qui aurait bénéficié des fruits de la lutte à la fin ?
          Et le jour où vous entendîtes ses cris
          Ô vous, ses amis
          Vous dîtes de lui qu’il n’était pas rusé

          Quand il regrettait, il était bien tard
          Il comprit qu’il n’était pas rusé
          Bien qu’il éveillât plus d’un
          Sur ce dont vous traitez à présent
          Et si vous entendiez ses cris
          Ô vous, ses amis
          Sans doute vous en perdriez le sommeil !

          Traduction : Amar Naït Messaoud
          dz(0000/1111)dz

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          • #6
            Tebeâgh later bwi tilane



            «Tebeâgh later bwi tilane - J’ai suivi les traces d’un quidam» recouvre le reste du texte d’un halo de mystère. Il se poursuit par une situation d’absurdité où le protagoniste tourne dans un cercle vicieux retrouvant à chaque fois ses propres traces :

            J’ai suivi les traces d’un quidam
            Et pris le chemin pour le rattraper.
            Mes pieds par la marche sont usés;
            En fait, je ne faisais que tournoyer.
            Lorsque je crus parvenir à mon but,
            Je retrouvai mes propres traces."

            Blasé et même mortifié par la nouvelle condition qui lui est faite, le personnage ne peut plus ressentir la beauté des roses ni en flairer les fragrances. Par un magique effet d’images, le poète compare la gourmette aperçu sur un bras aux fers ou menottes d’un prisonnier. C’est dire les séquelles morales et psychologiques d’un séjour en prison. Aït Menguellet en fait un joyau poétique :

            "La rose à la belle figure,
            J’envie ceux qui l’admirent encore.
            Naguère, comme eux, j’en connaissais le parfum ;
            Ores, je ne veux plus la regarder.
            Quand je vois une main ceinte d’une gourmette,
            Ce sont les chaînes qui me viennent à la tête.
            N’en cherchez pas la raison ;
            Dites seulement que je suis à plaindre".

            Les retournements de situation sont tels que l’auteur est amené à vivre l’ironie du sort. Ayant usé de la parole et de la magie du verbe pour libérer la pensée et éveiller la conscience de ses compatriotes, il sera recouvert du silence carcéral et du vide sidéral.

            "Nous voyons le temps s’enfuir ;
            Nous entendons ses complaintes.
            Nous entendons ses appels
            Et exprimons ses souhaits.
            Un jour, par une adverse fortune,
            Ce que je disais se retourna contre moi.
            Alors que je croyais me servir de la parole,
            Le silence me recouvrit".

            Quel que soit le silence décidé par les princes, pour le poète ce ne sera que répit conjoncturel. Sa noble mission, sa conscience aiguë du devoir, son serment ne peuvent souffrir le recul, le bémol ou l’abdication.

            "Vous entendîtes les cris du cœur
            Lorsque [de colère] il est gonflé.
            S’il se tait, les gens l’oublieront.
            Nous ne cesserons de parler
            Que lorsque auront souri ceux qui pleurent".

            Amar Naït Messaoud
            dz(0000/1111)dz

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            • #7
              Ait Menguellet Ccnu yaɣ d ay affenen



              Chante-nous, créateur !
              Retire la cage à ton Coeur
              Le ciel a besoin de tous les astres
              Et les humains de ta voix !
              Les poèmes que sème ta main
              Distraient qui a de la peine
              Tu as chanté la prospérité
              De même que la difficulté
              Un malade, dans un état critique
              Est réveillé par ta complainte
              Qui s’ennuie, en l’entendant, s’apaise
              Il trouve en toi un compagnon

              J’ai envie d’écrire un chant
              Sur les conséquences du vide (stérile)
              Même si les malheurs abondent
              L’espoir reste l’alternative
              Je croisai le ‘’chemin de la jeunesse’’
              La tristesse emplit mon être
              Le temps l’a éloigné de moi
              On ne peut revenir en arrière

              Je vous salue, vous qui
              Nous avez légué un (précieux) héritage !
              Même si votre temps est révolu
              Votre legs nous apprendrons encore

              Allumez donc la lumière !
              Afin que se dissipe l’obscurité
              Toi, pour qui tout est facile
              Toi, qui as pour valeur le vrai
              Peut-être que viendra le jour
              Où ce sera notre tour de nous réjouir
              Peut-être serons-nous là ?
              Nous danserons, et ‘’le khodja gravera notre nom’’
              Nous méconnaissons la démarche des étourneaux
              Et celles des perdreaux
              Pour celui qui a peur de la déception
              Son pèlerinage, qu’il l’accomplisse devant sa porte
              Chaque nouvelle pousse
              Chaque futur enfant
              Sera légataire de la situation présente
              Qu’il aura à redresser
              A moins que ne les induisent en erreur
              Les ‘’méchants’’ qui les ont fait pleurer
              Ceux-là, que Dieu les punisse !
              S’il ne les punit, ils finiront quand même vaincus

              Le pays est un plat (de couscous) qu’ils ont englouti
              A présent, ils rongent son bois
              De la fraternité d’antan
              Il ne reste plus que nom
              La parole fondatrice
              Est méprisée dans son propre foyer
              Ils ont dit :’’ami, tout va bien
              Chacun sa vision du monde !’’
              Ô, nouveau chant de folie !
              Je t’en prie, va vers les cœurs !
              Ya voir chaque amusnaw
              (de) ceux qui ne ferment pas les yeux
              Sur la montagne, les colliers ? pleurent
              Ceux qui les ont abandonnés
              Pose la théière sur le feu
              Pour le jour de leur retour
              Prenez garde à ce qu’il ne vous arrive
              Comme l’oiseau à l’aile coupée
              Même si on le retire de la cage
              Il ne peut, néanmoins, voler

              (Traduction de Tassadit Yacine)
              dz(0000/1111)dz

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              • #8
                Ait Menguellet Qqim deg rebbi-w



                Mets-toi sur mes genoux, accompagne-moi

                Et par l’harmonie de tes notes
                Ô, guitare ! Guéris-moi !
                Bien que je sois enfermé
                (Dès que) tu es avec moi
                Nous atteignons le lieu qu’on veut
                Nous sillonnons contrée sur contrée
                Nous parcourons ciel et terre,
                Nous voyageons sans papiers
                Tout ce que nous visitons ensemble
                Tu l’as chanté avec moi
                (Et) tu y as mis toute ton âme (ta sensibilité)

                Le cri du cœur, nous l’avons entendu
                (C’est celui de) la patrie quand elle rugit
                Nous ne savons où il parviendra
                Dès qu’un brave arrive avec des gages de protection
                Ils disent de lui :
                ‘’Supprimez-le ! Et remplacez-le par un autre !’’
                ‘’Compagnons ! Debout !’’
                En ce temps-là, tu leur tenais ce discours
                Ils se sont servis de toi
                Pour ensuite t’écarter
                Comme un beau-fils, tu fais pitié !

                Mon fils, tes études sont terminées
                Si tu as bonne mémoire
                Garde-toi de devenir un chef !
                On sait qu’ils savent tout ce que tu sais
                Ont compris tout ce à quoi tu aspires
                Mais te contreront par la trahison
                Occupe-toi de l’amour que tu as (dé)laissé
                Le tiroir, tu l’ouvriras
                C’est là que se trouve le remède
                La brise qui souffle
                Te caressera les paupières
                Et dénouera tout

                Un poème jaillit et poussa un cri strident
                Tout un chacun l’entendit
                Le récitant qui le sema, se leva
                L’un l’assimila à sa douleur
                En fit son remède
                Et lui rendit la paix qui le déserta
                Un autre en fit une poutre
                Qu’il éleva sur les fondations
                De ce qui ne sera un secret pour personne
                La taqbaylit (elle) le fit sien
                En fit don à sa progéniture
                Celle-là même qui veille sur le pays
                Vous supprimâtes le tourment
                Il revint entier
                En fait, il ne faisait que changer de place
                L’emblème qu’on lui noua, ne cesse de flotter
                Personne ne peut le descendre
                Le tourment est bien implanté
                On ne sait où nous allons
                Ni d’où nous venons
                Nous suivons la trace de je ne sais qui
                Oumerri (pour la postérité) t’a laissé cette maxime
                Vous qui avez la mémoire courte :
                ‘’La trahison vient de la confiance’’

                Nous cherchons constamment sans trouver
                Nous ignorons la raison
                Même Dieu leur appartient
                L’oiseau a beau prendre de l’altitude
                Il finit toujours par se poser
                Ainsi, en sera-t-il des ‘’autres’’
                Le coup finira par fendre la crevasse,
                Par se retourner contre ‘’eux’’
                Et s’en occupera un par un !
                Ce jour-là, chacun tremblera
                Quand il demandera :
                ‘’Regarde, qui va là ?

                (traduction de Tassadit Yacine)
                dz(0000/1111)dz

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                • #9
                  Ait Menguellet Lekdeb yurewd lbaṭel


                  Le mensonge a enfanté l’injustice
                  La bravoure se trouve vaincue
                  Bien que la peur la fera renaître
                  Celui qui redoute l’humiliation
                  Point de salut pour lui
                  C’est le feu qui lui fera face
                  Un autre observe de loin
                  L’embrasement fini, il revient
                  Quel intérêt tire-t-on de la discorde ?
                  L’un est pèlerin, l’autre est offrande
                  Dans ton lit, on te bordera
                  Dors donc, il est encore tôt !

                  Nous, enfants d’Algérie
                  On ne peut rien y faire
                  Impuissants, nous dégringolons
                  Celui qui nous gouverne nous précipite (dans un gouffre)
                  Dès que nous voulons nous relever
                  Il nous frappe et nous retombons encore
                  Sommes-nous vivants ou morts ?
                  Nous ne cessons de couler
                  Dans un puits sans fond
                  Dès qu’il y en a un qui veut voler
                  On lui coupe l’aile
                  Puis à Dieu, il s’en remet

                  Il était une fois,
                  Quand nous entamâmes la marche à l’unisson
                  Le chemin que nous empruntons
                  Et ce à quoi nous aspirions
                  Comment se fait-il qu’il bifurqua ?

                  Dis à mon frère ignorant :
                  ‘’Cesse de chercher
                  Qui de nous deux a raison ?
                  Sinon, nous perdrons tout
                  Lorsqu’au réveil
                  Le bateau aura coulé’’

                  J’ai refait mon compte
                  Mais je me suis de nouveau trompé
                  Sacrée vie, tu m’embrouille !
                  Tout ce à quoi j’aspirais
                  Ainsi que les jours que j’ai ratés
                  Ne font qu’écourter ma vie
                  Fauteur de troubles et de désordre
                  Même à genoux, je recommence
                  Quitte à me faire marcher sur les pieds
                  Laissez-moi ! Ô, vous que j’aime !
                  Dans mon ignorance
                  Laissez-moi avec mes décisions (qu’elles soient bonnes ou mauvaises !)

                  (traduction de Tassadit Yacine)
                  dz(0000/1111)dz

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                  • #10
                    Ait menguellet Itij



                    Soleil
                    Le soleil qui brille
                    N’est point à moi mais aux autres
                    La beauté des belles choses
                    N’est point à moi mais aux autres
                    Tout ce que les hommes amassent
                    N’est point à moi mais aux autres
                    Il n’est rien qui soit à moi
                    Tu le vois bien

                    Mon ami ah !
                    Il me reste les yeux pour pleurer
                    Quand la neuve peine est arrivée
                    La vieille venait de finir
                    A peine et de dire adieu
                    Quand l’ancienne blessure a guéri
                    Une nouvelle m’est échue
                    Juste après (une autre peine vient après)
                    Que me reste-t-il maintenant ?

                    Mon ami ah !
                    Il me reste les yeux pour pleurer

                    La cause en est mon cœur transi
                    D’avoir commis l’erreur (d’avoir glissé)
                    D’aimer au-dessus de mon rang
                    Quand il fut près d’obtenir son aimée
                    Un autre la pris
                    Et lui demeura ni vif ni mort
                    Aussi froid que glace

                    Mon ami ah !
                    Il me reste les yeux pour pleurer

                    Les peines ont juré que de la première
                    A la dernière
                    Elles me demeureraient obscures
                    Elles m’ont ravi la paix
                    Où qu’elle soit
                    Tout ce que je voyais fuyait
                    Que me reste-t-il maintenant ?

                    Mon ami ah !
                    Il me reste les yeux pour pleurer


                    (traduction par Tassadit YACINE)
                    dz(0000/1111)dz

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                    • #11
                      Ait Menguellet . Isefra



                      Poèmes

                      J’ai attendu ce que le jour allait dire
                      Il déclara : le crépuscule est déjà là
                      Après les comptes arrive le moment de payer
                      Quiconque s’est servi doit s’en acquitter
                      Celui qui n’a rien pris se trouve endetté
                      Même s’il n’a pas perçu son dû
                      Ô pauvre orphelin entre ses frères !
                      Ô toi qui est passé à côté de ton existence !

                      J’ai suivi les vices à la trace
                      Me demandant vers où ils me mèneraient
                      L’un s’est accordé avec mon plaisir
                      Un autre a imprimé le mal sur mon visage
                      Un autre encore est passé sans faire de bruit
                      Tandis qu’un autre invitait ses congénères
                      Le tracé de ma route a irrémédiablement dévié
                      Ce sont les dépravations qui le dessinent à présent

                      Je me suis lavé aux mains de la bonté
                      Loin du regard de la méchanceté
                      Elle faisait celle qui ne voyait rien
                      Même si elle les mène tous comme du bétail
                      L’angoisse lorsqu’elle nous invite
                      C’est afin de mettre de l’ombre sur nos joies
                      Même si c’est dans la mort qu’elle s’épanouit
                      C’est dans la vie qu’elle prend racine

                      Il ceignit la montagne d’un turban
                      Ce mot que nous déclamâmes
                      Même s’il ne portait en lui qu’apaisement
                      Il ne fit qu’exciter les conflits
                      Même s’il ne concernait que les proches
                      Et n’exprimait que des vérités
                      Même si, me laissant assoiffer, vous vous désaltériez
                      Lorsque je vous divertissais, au fond de moi je pleurais

                      Si le don d’éloquence t’est donné
                      Sème les mots pour qu’ils germent
                      Parfois ils donneront de bons fruits
                      Parfois ils s’épanouiront en lauriers roses
                      Parfois ils s’envoleront tels des oiseaux
                      Et visiteront tout le pays
                      Parfois seront meurtriers pour celui qu’ils atteignent
                      Tels des balles jaillies du canon d’un fusil

                      Si le don d’éloquence t’est donné
                      Alors tu seras un homme de sagesse
                      Tout ce qui te peine, tu l’exprimeras
                      Pour que, dans le cœur, la tourmente s’apaise
                      Tu offriras un présent de tristesse
                      À ceux qui apprêtent les mets de la connaissance
                      Tu partageras avec eux amertumes et chagrins
                      Qu’il est malheureux celui qui a un esprit de discernement

                      Je suis né sur la branche du siècle
                      Lorsqu’elle se scinda en son milieu
                      Une moitié est restée fixée à l’arbre
                      Tandis que l’autre est tombée sur un lit de tourments
                      Dans sa chute, elle m’a entrainée sur le sol
                      Avec elle j’ai entamé une vie de soucis
                      Comme alors l’hiver nous accueillait
                      Au retour de l’automne, nous étions putréfiés

                      Ô vous qui n’avez eu nul jour de bonheur
                      Vous vous êtes fait une place dans la désolation
                      Les siècles vous lèguent aux siècles
                      C’est par monceaux que vous amassez les affres
                      Celui qui aura pitié de vous vous laissera aller
                      Mais un nouveau venu s’emparera de vous
                      Mais vous découvrant, il vous délaissera à son tour
                      Vous vous faites les jouets du temps

                      J’étais distrait lorsque la caravane est passée
                      Ceux de ma génération m’avaient depuis longtemps dépassé
                      J’attendais encore le passage d’une autre caravane
                      Les yeux rivés sur la route, sans jamais la quitter
                      À son arrivée on m’a privé de tout ce qu’elle a apporté
                      J’ai compris alors n’être pas à ma place
                      Finalement, chacun doit suivre sa propre voie
                      J’ai quitté la mienne en faisant les mauvais choix

                      Lorsque la raison s’enferme dans le mutisme
                      Que peut bien proférer la bouche
                      Pareil à qui veut traire du bétail stérile
                      Qu’il n’espère point en tirer profit
                      Nous espérons en des jours meilleurs
                      Et que reviennent les jours anciens
                      La porte, par où se présentera le souffle attendu
                      Même fermée, nous parviendrons à l’ouvrir

                      (traduction de Tarek Ait Menguellet)
                      dz(0000/1111)dz

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                      • #12
                        Ait Menguellet Sseba



                        La cause

                        Les rêves se mirent à parler :
                        Nous allons te quitter, sommeil
                        De ceux aux cœurs purs
                        Nous allons t’abandonner, sommeil
                        Pour une période indéterminée
                        Nous ne supportons plus les nuits
                        De ceux qui poussent à la violence
                        Nous ne pouvons endurer des nuits
                        Peuplées de fer et de feu
                        La volonté de nuire les habite jusque dans l’os
                        Leurs langues sont chargées de mauvaises intentions
                        Et leurs propos contiennent du venin

                        La jeunesse a pris la parole :
                        Je m’en vais te quitter, maison
                        Où on a été jusqu'à à miner mon berceau
                        Je m’en vais te quitter, maison
                        Où on a remplacé mes langues par les chaînes
                        Ma place n’est pas parmi
                        Ceux qui étouffent les voix de l’enfant
                        Ma place n’est nullement parmi
                        Ceux qui ont troqué la vie contre la mort
                        La paix les a désertés
                        La cupidité l’a remplacée
                        Et ils la distribuent en guise de nourriture

                        L’espoir s’est levé pour dire :
                        Moi aussi, je vais t’abandonner, pays
                        Ma part du destin s’achève
                        J’ai déroulé le fil
                        Dont je suivrai l’aboutissement
                        Je n’ai plus aucune compassion
                        Pour ceux qui ont érigé l’adversité en système
                        Ceux à qui on a supprimé les entraves
                        Et qui à présent les recherchent
                        Dès que je parais pour qu’ils me voient
                        Ils se coalisent pour me briser
                        Je doute qu’un jour ils puissent comprendre

                        Le rire s’est exprimé à son tour :
                        Je disparaîtrai des visages
                        Et des cœurs où j’avais coutume de résider
                        Je m’effacerai des bouches
                        Où je ne m’incrusterai plus jamais
                        Je vous laisserai en face des yeux
                        Dont le regard fait chuter
                        Je vous laisserai en face des yeux
                        Qui vous fusilleront du regard
                        Les joyeux monuments ne sont plus que souvenirs
                        Depuis qu’ils ont associé leurs adversités
                        Le bon sens n’est plus de mise

                        La paix demande la parole :
                        Je suis contrainte de t’abandonner, pays
                        Pour qui j’ai l’âme en peine
                        Ils m’aiment en me comparent à une perdrix
                        Belle quand je leur sers de festin
                        Je m’en vais te laisser entre les mains
                        De ceux qui t’ont ôte toute valeur
                        Je m’en vais te laisser entre les mains
                        Qui détruisent sans répit
                        Je m’en vais te laisser en leur compagnie
                        Sois habile, retourne-toi sur eux
                        Et rends sa majesté au verbe

                        La sagesse avance ses arguments :
                        Je vous fais mes adieux, ô sages
                        Qui ont fait preuve de prémonition
                        Je m’en vais te laisser terre des aïeux
                        A des perturbateurs qui sèment le vent
                        Aucune logique n’est possible
                        Avec ceux qui brassent du néant
                        Aucune logique n’est possible
                        Je leur ai retiré mon apport
                        Aucune logique n’est possible
                        Raccommodée, ils la défont
                        Et, regrettant, ils suivent mon ombre

                        (traduction de Tarek Ait Menguellet)
                        dz(0000/1111)dz

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                        • #13
                          Ait Menguellet Ruh a temzi



                          Va, Jeunesse

                          Va belle jeunesse ! Me souviendrais-je ?
                          Je te cherche, tes traces s’effacent
                          Du bout de mes années je te contemple
                          Et plus tu t’éloignes mieux je t’apprécie

                          Tu m’as appris, le cœur dans l’âme, l’espoir
                          Même si ensemble nous avons souffert
                          Que reste-t-il aujourd’hui ?
                          Des rêves, rien que des rêves

                          Si tu pouvais revenir
                          Je t’apprendrais
                          Ce que tu ne sais,
                          Le savoir des plus âgés

                          Ce que tu as raté
                          Et regretté
                          Je te dirais comment faire
                          Pour y accéder autrement

                          Mais aujourd’hui tu es passée
                          Dans la brume des rêves tu es rentrée
                          Mais ne peut ni écrire ni effacer
                          Et encore moins, changer le passé

                          Maintenant que je connais
                          Mes désirs
                          Je ne peux assouvir
                          Tu n’es plus là

                          Je me souviens, je calculais
                          Et vérifiais
                          Tous les résultats, par ton absence
                          Sont faussés

                          Si je pouvais recommencer
                          Je vivrais chaque instant
                          Ce qui m’était inaccessible
                          Je l’atteindrais

                          Sans réfléchir
                          Je te dépensais
                          Quand j’ai compris, ce que tu valais
                          Je t’ai déjà consumée

                          Tout ce qui fleurissait
                          Et faisait notre lit
                          Le vent des jours l’a emporté

                          Il m’a abandonné

                          Je t’ai cherché dans le besoin
                          Je me suis retrouvé seul
                          C’est j’ai compris ton importance
                          Que tu m’as quitté

                          Qui peut nous séparer ?
                          De nous qui peut venir à bout ?
                          Ensemble, c’est le même berceau
                          Que nous avons partagé

                          Ensemble nous avons grandi
                          Pleuré et ri
                          Ensemble, nous avons vécu
                          Une seule âme nous a habité

                          Je croyais à son éternité
                          Dans le bonheur et la douleur
                          Mais tel un rêve éphémère
                          A mon réveil, elle a disparu
                          dz(0000/1111)dz

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                          • #14
                            Ait Menguellet Ruḥ a zzman ruḥ



                            Continue ta course, ô temps

                            Cours, ô temps, continue ta course
                            Tu ne laisses en mon cœur nul repère
                            Tu as emporté mon âme
                            Qui savait encore me dessiner son visage
                            Autrefois, j’aurais eu l’audace de dire :
                            C’est à travers elle que j’existe
                            C’est par son visage que je vois le monde
                            Elle hante mon existence
                            Par elle je me relève lorsque je tombe
                            Même malade, je guéri sitôt que je la vois
                            Lorsque j’ai soif elle est ma source
                            Elle assouvit et contente mon âme

                            Lorsque je savais encore ciseler le verbe
                            Les poèmes s’offraient à moi
                            Dès que je posais le regard sur elle
                            C’est elle qui rythmait ma vie
                            Elle me possédait nuit et jour
                            Par elle j’existais
                            Aujourd’hui le temps l’efface
                            Et me laisse l’ombre d’un mirage
                            Nous nous tenons compagnie
                            Lorsque son souvenir refait surface
                            Ces jours ne sont plus
                            Même s’ils sont pour moi précieux
                            Le temps jamais ne rebrousse chemin
                            Il s’en est allé j’en ai conscience

                            Du temps que je versifiais, que je chantais
                            Même si je ne savais pas tenir la mesure
                            J’espérais pourtant
                            La posséder, c’était mon seul désir
                            Si les gens médisaient, je n’en avais que faire ?
                            Elle était mon soutien
                            Son visage, où que j’aille
                            Etait imprimé dans mon esprit
                            Je rêvais même éveillé !
                            J’étais possédé !
                            Elle alliait charme et beauté
                            Dans mon esprit ils tourbillonnaient
                            Jusqu’à faire de moi une épave
                            Faible et malade

                            Lorsque je savais encore versifier
                            Chaque mot que je lui dédiais
                            Me venait du cœur
                            Je contais notre amour
                            Que rien ne pouvait entacher
                            Dans mon esprit
                            Le temps passe, même si de tout je me rappelais
                            Il ne restait personne à qui me confier
                            Je prends de l’âge et mes souvenirs s’estompent
                            Et mes envies déclinent
                            Si je pouvais encore lui écrire
                            S’il me restait un mot à chanter
                            Dans la lettre je le déposerais
                            En même temps que mon cœur

                            Qui dois-je blâmer ?
                            Pour apaiser mon cœur
                            À qui en vouloir
                            À elle ou à moi-même ?
                            Elle n’a pas son semblable
                            C’est elle que désire mon cœur
                            Mon amour, jamais, ne s’éteindra
                            Tant que durera ma vie

                            (traduction de Tarek Ait Menguellet)
                            dz(0000/1111)dz

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                            • #15
                              Ait Menguellet Iminig g-gid

                              Le Voyageur de (la) nuit

                              Si tu connais ton chemin
                              Si tu sais ta destination
                              Sors et ferme la porte derrière toi
                              Tu ne te retourneras ni ne te lamenteras
                              Dans l'obscurité écoute ta trace
                              Et le bruit où tu le sentiras
                              Le Monstre de la nuit est ton compagnon
                              Vaincs-le ou tu t'inclineras devant lui
                              Son chemin en quoi tu as cru un jour
                              T'épargnera ou t'emportera
                              Quatre-vingt-dix-neuf balles
                              La centième t'attend
                              Ô Voyageur de (la) nuit!

                              Si la tourmente t'épargne
                              Si elle te permet d'arriver
                              Dis-leur notre état
                              Notre vie tu la leur montreras
                              Un genou par terre
                              Attend l'autre
                              Le temps passe sans que l'on sache
                              S'il se relèvera ou le rejoindra
                              Toi, que le jour ne te rattrape
                              De peur qu'il ne t'emporte
                              Quatre-vingt-dix-neuf balles
                              La centième t'attend
                              Ô voyageur de (la) nuit !

                              Si tu arrives dis-leur
                              Dis-leur : considérez-les mesures prises
                              Les Gens de Dieu nous entendent
                              Mais ils refusent de nous répondre
                              Nous les attendons encore
                              Leur Protection reviendra-t-elle ?
                              Jusqu'à ce que les bras nous en tombent
                              La force d'agir anéantie
                              Dis-leur : l'espoir est souffrant
                              Si elle persiste sur cette voie il nous oubliera
                              Quatre-vingt-dix-neuf balles
                              La centième t'attend
                              Ô voyageur de (la) nuit !

                              À l'orée du jour
                              Tombé la tourmente t'a vaincu
                              Le cri de la paix s'est brisé
                              Ils n'entendront pas ton message
                              Tu es né un soir
                              Ta vie n'est qu'une nuit
                              Ton nom par l'obscurité gardé
                              Tu es mort sans jamais voir le soleil
                              Tu es tombé à l'aube
                              Laissant l'espoir derrière toi
                              Quatre-vingt-dix-neuf balles
                              La centième t'a emporté
                              Ô voyageur de (la) nuit
                              dz(0000/1111)dz

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