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Derrière les lions Toponymie. origine des noms de lieux en Algérie

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  • Derrière les lions Toponymie. origine des noms de lieux en Algérie

    Derrière les lions Toponymie. origine des noms de lieux en Algérie
    Où l'on découvre pourquoi et comment «Oran» et «Tiaret» signifient la même chose.
    Wihran, Wahran, Ouaran, Ouarân, Wahrân, Wihrayn, Ouadaharan, Horan, Oran, ou Tihart, Tahart, Tihârt, Tâhart, Téhert, Tiharet, Tiaret, Tiyaret, etc. Voilà des noms de lieux (ou toponymes) aussi proches l'un de l'autre sur un plan sémantique et aussi éloignés sur le plan de l'écriture ! Pour comprendre cette distorsion, il faut revenir sur les formes multiples de ces appellations et leurs adaptations à travers l'histoire, selon des périodes historiques précises et en fonction des langues en usage, aussi différentes que tamazight (avec ses variantes), les parlers locaux (arabe algérien ou maghrébin) et même le grec, le latin, le punique, l'arabe, l'espagnol, le français.
    Les choses sont certes délicates, mais pas impossibles : les voies du Maghreb ne sont pas aussi obscures et impénétrables que ne le pensent certains historiens coloniaux' Bien au contraire, cette multiplicité dans les usages linguistiques d'aujourd'hui ' comme de tout temps, d'ailleurs ' obéit à des lois d'évolution naturelle de toute langue.
    C'est à travers ces diverses réalisations linguistiques de la dénomination d'un même lieu que nous recherchons justement l'élément constant, et forcément il y en a un.
    Les deux noms Wahran et Tihart sont cités au Haut Moyen Age (Ibn Haouqal, Abbou Zakkariya, El Bekri, Ibn Saghîr'), mais nous supposons que les deux toponymes existaient avant l'arrivée des Arabes au Maghreb central.
    «Ouahran est un port tellement sûr et si bien abrité contre tous les vents que je ne pense pas qu'il ait son pareil dans tous les pays des Berbères'», écrivait Ibn Haouqal.
    L'ancien maire d'Oran et spécialiste de l'histoire locale de la ville, Sadek Benkada (1988), précise que «le site a attiré, dès la préhistoire, les premiers établissements humains (') avant et durant la période néolithique (époque de la pierre polie)». Quant à Tahert, capitale du premier Etat musulman au Maghreb central, la cité fut florissante par ses produits agricoles, son commerce avec l'Afrique et ses constructions, nous dit El Muqaddasi. Tahert aussi fut renommée par son goût du savoir, sa passion des problèmes théologiques et son degré de tolérance vis-à-vis des autres communautés religieuses et ethniques installées sur son propre territoire. Mais l'influence majeure, insiste Abdallâh Laroui, «fut purement idéologique» : Egyptiens, Persans, Irakiens, Soudanais, Chrétiens, Juifs, etc. venaient à Tahert pour la notoriété intellectuelle de la cité et la sagesse de ses imams.
    Plusieurs hypothèses ont été avancées par des spécialistes et de non-spécialistes quant à l'interprétation de ces toponymes (Wahran, Wihran, Oran, Tihart, Tahart, Tihârt, Tiaret, etc.) qui sont, en réalité, à l'origine des hydronymes (noms de cours d'eau) : Oued Wahran, Ouadaharan, Ouad Ouahran, Oued Tihart, etc. L'hypothèse la plus plausible, reprise depuis dans toutes les explications, est celle formulée par Pellegrin, en 1949, dans son livre «Les noms de lieux d'Algérie et de Tunisie. Etymologie et interprétation». Oran ainsi que d'autres toponymes comme Tiaret, Tahert, Taher' sont des formes dérivées d'un nom de souche libyco-berbère qui veut dire «lion». Il n'a malheureusement pas été fait encore une analyse technique de l'articulation linguistique de ces vocables.
    Noms de lieux algériens : entre appellation linguistique et récupération historique
    Cependant, cet éminent toponymiste, mais néanmoins membre de l'Académie des sciences coloniales, fait explicitement dériver Oran et non Wahran de la forme touareg Ouaran, et non de l'autre forme tout aussi touareg et plus proche du vocable usité par les populations actuelles et anciennes, et telle que relevée par les auteurs arabes et non arabes (espagnols, portugais, italiens, français, etc.) à partir du Xe siècle : Wahran. De manière très subtile, il est suggéré que la forme française ou francisée, Oran, serait très proche du touareg Ouaran. Quant à Tiaret, Tiaret/Tihart/Tahart/Tingartia/Tingartensis, les historiens français au XIXe siècle établissent un parallèle historique ou du moins linguistique aussi curieux entre Tiaret et Tingartia.
    Ce rapprochement était voulu et privilégié : Tiaret est un mot berbère qui voudrait dire «station» ou «résidence» (Mac Carthy, Elisée Reclus, Canal). Ce qui est faux. Ce type de rapprochement, à caractère phonique et morphologique, que nous rencontrons de temps à autre dans les discours sur la toponymie locale, est sous-tendu par des présupposés historiques, idéologiques et linguistiques précis, ceux, entre autres, de l'apparentement du berbère à un fonds linguistique indo-européen : «Un certain nombre de vocables en usage dans les dialectes berbères actuels sont issus du fonds indo-européen».
    Usages, transcriptions, étymologie
    Wahran fait partie de cette catégorie de toponymes qui connaissent un nombre important d'interprétations.
    Les formes relevées pour Oran par les historiens arabes, espagnols, portugais, etc. sont : Wahran, Ouaharan, Oued el-Haran, Ouaran, Ouarân, Ouadadaharan, Horan, Oran (Ibn Haouqal, el-Bekri, al-Muqqadassi, al-Idrissi, Abdel Rahman Ibn Khaldoun, Yahya Ibn Khaldoun, al-Mazari, al-Ziyyani, Fey, général Didier-Berard, Mazouni, Bouchiba').
    De prime abord, du point de vue lexical, nous avons affaire à un nom composé : Oued + Wahran / Oued + Ouaran / Oued + Haran / Oued + Horan. Le nom est arrivé jusqu'à nous sous la forme d'un nom simple (Ouedharan/Ouadhoran') pour des raisons d'économie du langage.C'est également le cas pour Arzew (Oued Arzew), Témouchent (Aïn Témouchent), Chlef (Oued Chlef), Tlilat (Oued Tlilat), Sougueur (Oued Sougueur) et d'innombrables lieux-dits en Algérie. Nous relevons, à travers les transcriptions passées, l'agglutination de Wahran avec son générique Oued «wed» (cours d'eau en arabe) : Ouad (Ouadaharan). Si nous décomposons, dès lors, Wahran, nous relèverons la racine «HR». Ses dérivés lexicaux «ahar» ou «ihar» sont des termes berbères que nous retrouvons chez les Touareg de l'Ahaggar et d'autres locuteurs au Maghreb.
    La forme plurielle est déclinée sous «aharan» et «iharan», qui désignent «les lions».
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    En effet, le terme «aharan», «lions», est nettement décelable dans les transcriptions passées citées plus haut. Ouadaharan = Ouad + Aharan.
    En réalité, du point de vue morphologique, Wahran est également un nom composé avec trois unités lexicales (W + AHAR + AN) ou avec 4 unités lexicales (OUAD + W + AHAR + AN). La présence de «W» ou «OUA» de Wahran/Ouahran peut être élucidée si nous faisons appel à la linguistique berbère. W (OUA) + AH (a) RAN est relevé dans aussi bien les usages anciens qu'actuels, de même que dans les transcriptions citées plus haut. «W»/«OUA» est une particule grammaticale en berbère qui exprime l'appartenance et qui signifie : «de» ou «des» - le An de «ahar-an » est une des marques du pluriel dans la langue berbère. Donc, w - aHaR - an, littéralement, veut dire «des lions».
    Nous relèverons, en outre, une autre pratique, recensée dans les usages actuels et anciens: l'alternance vocalique (i - a) pour les toponymes : wihran/tihart, wahran/tahart. Les deux constructions sont explicables. (t) IHAR (t) ou (t) AHAR (t) signifierait alors «la lionne». Les deux «t», à l'initiale et à la finale, sont la marque du féminin en berbère. Si Wahran signifiait «des lions», qu'est-ce qui seraient, alors, «des Lions» ' Là, personne, du moins jusqu'à présent, dans l'état actuel de la documentation, ne pourra restituer, avec certitude, le premier composant de ce toponyme, mais il est sûr que lorsqu'on rencontre des noms de lieux aussi anciens que Wahran, le premier composant est, lui aussi, également ancien, voire archaïque.
    Des transcriptions orthographiques d'Oran et de Tiaret
    Deux tendances caractérisent, d'après les transcriptions relevées à travers l'histoire, la restitution du vocable wahran : celle qui marque ou non la présence de la laryngale sourde [h]. Cela nous donne deux versions. La première avec [h] : waHran, ouaHaran, oued el Haran, oued el ouaHaran, oued el Horan. La seconde sans [h] : ouaran, ouarân et même oran. Si Wahran a été relevé Ouaran, Ouarân, Oran, cela pourrait relever probablement du choix des auteurs des présentes transcriptions, c'est-à-dire, en tant que locuteurs étrangers, apparemment de langues indo-européennes, les systèmes phonétiques et phonologique de leurs langues maternelles ou d'usage ne contiennent pas un certain nombre de sons spécifiques aux parlers algériens (berbère-arabe), exemple [h] [dh] [']. Ils ont tout simplement supprimé le [h].
    Par conséquent, au lieu de Ouahran, on a transcrit Ouaran : ouahran / oua (h) ran/ ouaran. Dans cette articulation, nous pouvons expliquer la forme francisée de Wahran sous la morphologie de Oran.
    La forme intermédiaire a été cristallisée dans Horan, Oued el-Horan, forme transcrite d'après Lespes en caractères latins sur des cartes marines dès le 14e siècle : horan (h) oran oran. On est passé de Waharan à Wahran pour des raisons linguistiques : la chute de la voyelle ouverte [a] obéit à un mécanisme d'abrègement systématique dans les parlers algériens (berbère ou arabe dialectal).
    Etymologie arabe et imaginaire local
    Des rapprochements ont été relevés dans les pratiques populaires et même savantes, entre Wahran et la forme supposée arabe wihr : « lion », et de son duel «wihrân» ou «wihrayn». Des arguments nous permettent de relativiser le substrat arabe du toponyme Wahran, autres ceux contenus dans Lissan al-'arab d'Ibn Mandhûr quant à la définition de «wihr». Cependant, dans certains usages linguistiques, Wahran est devenu Wihrân, avec la longueur et, pour d'autres, Wihrayn avec la consonne «y», désignant les formes du duel irrégulier dans la langue arabe classique : «deux lions».
    En premier lieu, il semble que la présence imposante de statues de lions à l'entrée du bâtiment de la mairie d'Oran, au nombre de deux précisément, aurait influencé l'imaginaire oranais. Les deux statues ont été construites par l'administration coloniale française en 1888, bien avant une cinquantaine d'années environ que ne soit établie l'hypothèse sémantique de Wahran, avec le sens de «lions». Il semble peu probable, à l'époque, qu'un lien linguistique sémantique soit établi entre Wahran et les deux imposants lions. Il nous semble que c'est plutôt une armoirie espagnole sculptée (Charles XV), déposée actuellement au Musée Zabana d'Oran, qui ait inspiré les autorités françaises coloniales d'Oran : deux lions font justement partie de cette composition picturale.
    Cervantès dans, notamment, L'Ingénieux Hidalgo don Quichotte de la Manche et Nouvelles exemplaires parle de ces fauves. Dans le célèbre Don Quichotte, le célèbre écrivain parle des beaux lions ramenés d'Oran. De toutes manières, ils sont repris tels quels durant la période coloniale et pérennisés sur les frontons de l'administration oranaise locale, passée et présente.
    Indications techniques sur la prononciation de Wahran et Tiaret
    Quelques auteurs, dans un souci de précision sémantique, donnaient des indications formelles techniques sur la réalisation de tel ou tel vocable. Ainsi, ez-Ziyyani au 19e siècle, notait, de manière on ne peut plus normative, que l'appellation «correcte» du nom de la ville se réalisait avec l'emploi de la voyelle ouverte [a] et non avec la voyelle fermée [i], donc wahrân et non wihrân. De manière explicite, il considère et prescrit que l'emploi de la voyelle [i] dans Wihrân est d'un usage fautif : «wahrân bi fethi el wêw» précise-t-il. Plus loin encore, au XIIIe siècle, Yagout al-Hamawi, dans son Dictionnaire, souligne avec précision et minutie, l'articulation graphique et typographique, en énumérant un à un tous les sons du nom de wahran. Il note que l'emploi de la voyelle ouverte [a] ouvre la prononciation du toponyme (rejetant d'emblée le [i]), suivi de la laryngale sourde ['] + [i], l'uvulaire [x] + [a] + alif + nun.
    Nous voyons, par conséquent, que l'alternance [a/i] (wahran/wihran) avait déjà fait, depuis bien longtemps, l'objet de commentaires les plus divers. Avec moins d'ambiguïté, c'est également le cas de l'articulation tihart/tahart. Al Idrissi, Ibn Khaldoun et El Bekri écrivaient Tîhart, Ibn Saghîr et Aboul Fodha notaient Tâhart. Quant à «Tiaret», il s'agit d'une francisation à la fois de Tihert et de Tahert. Canal relève dans sa monographie qu'Ernest Mercier a transcrit «Tiharet», «dont nous avons par simplifications fait Tiaret» souligne cet auteur. «Tiyarat», terme en usage actuellement, serait donc la dialectisation arabe d'une forme francisée d'un vocable amazigh à l'origine.

    F. B. : Docteur en sciences du langage, expert national et international en toponymie, ancien doyen de la faculté des Lettres et des Arts de l'Université de Mostaganem
    dz(0000/1111)dz

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    • #3
      Usages, transcriptions, étymologie
      Wahran fait partie de cette catégorie de toponymes qui connaissent un nombre important d'interprétations.
      Les formes relevées pour Oran par les historiens arabes, espagnols, portugais, etc. sont : Wahran, Ouaharan, Oued el-Haran, Ouaran, Ouarân, Ouadadaharan, Horan, Oran (Ibn Haouqal, el-Bekri, al-Muqqadassi, al-Idrissi, Abdel Rahman Ibn Khaldoun, Yahya Ibn Khaldoun, al-Mazari, al-Ziyyani, Fey, général Didier-Berard, Mazouni, Bouchiba').
      Wahran comme Tihart seraient des noms d’origine libyco-berbère. C’est leur éloignement justement du domaine touareg qui nous conforte dans notre hypothèse. Wahran et Tihart seraient une survivance linguistique, cristallisée en toponymie, d’un état de langue attesté et le plus ancien au Maghreb. Cette langue serait le libyque. Le libyque est considéré par les linguistes et les historiens comme l’ancêtre des langues berbères actuelles (Février, Kaddache, Camps, Chaker, Hachi…). C’est la première langue parlée et écrite sur le territoire du Maghreb actuel. D’après certains spécialistes, l’on pourra remonter la date d’apparition de son écriture au moins à sept siècles avant notre ère. L’on pourrait, dès lors, imaginer que cette langue dans son articulation originelle, c’est-à-dire parlée ou orale, remonte à plusieurs millénaires avant notre ère peut-être, à la nuit des temps certainement : les hommes ont appris à parler avant d’écrire, nous diront les linguistes, les systèmes d’écriture sont fondées sur les unités de la langue parlée, qu’elle soit alphabétique, syllabique ou idéographique. « On peut donc affirmer qu’à un moment ou à un autre, les ancêtres des Berbères ont eu à leur disposition un système d’écriture original qui s’est répandu comme eux, de la Méditerranée au Niger »27 (Encyclopédie berbère p. 8).

      Cette langue n’existe plus aujourd’hui en tant que telle, mais une de ses formes dérivées les plus proches est le tifinagh des Touaregs, auquel il faut adjoindre d’autre formes plus lointaines et évoluées que sont les différents parlers berbères actuels de l’Afrique du Nord.

      Les noms de lieux, surtout les noms de cours d’eau et noms de montagnes (ou oronymes), au-delà de leur dimension anthropologique, ont l’avantage de cristalliser, sédimenter les appellations les plus anciennes, voire les plus archaïques d’une région. L’homme au cours de son histoire a toujours eu besoin de l’eau pour se nourrir et de la montagne pour la protection de son groupe. On peut trouver des noms de lieux, vieux de plusieurs millénaires, ce qui est rare pour un nom de personne (ou anthroponyme).

      Ne serait-il pas imaginable pour nous de formuler l’hypothèse de la formation historique du nom Wahran : ces vocables seraient le produit linguistique en Oranie, les témoins, les vestiges authentiques des pratiques onomastiques des habitants autochtones de ces régions, dans la période préhistorique. En termes plus précis, Wahran, comme Tihart, Yellel, Zekkar… dateraient de la préhistoire, probablement de la période néolithique (3 000 à 10 000 ans avant notre ère). Les caractéristiques du milieu naturel, les vestiges archéologiques, les données ethnographiques, anthropologiques et culturelles seront prises, de manière très sommaire, à notre compte.....

      Deux grands ensembles culturels, du point de vue anthropologique, sont nettement distingués par les caractéristiques d’Oran et de l’Oranie dans la préhistoire : l’ibéromaurusien et le capsien. Très riche en calcaire, Oran l’est aussi en grottes et abris sous roches : « Dans cette même zone ibéromaurisienne du littoral et du Tell maghrébins, les hommes de la race de Mechta-el-Arbi se maintiennent au Néolithique. Leur présence est attestée surtout dans le Maghreb occidental, en particulier, dans les grottes des environs d’Oran » souligne Balout, dans Préhistoire dans l’Afrique du nord. Essais de chronologie (1955). Cette présence est également attestée, dans cette zone ibéromaurusienne du littoral et du Tell, dans le maintien néolithique et de la continuité de peuplement des hommes de Mechta-el-Arbi, à Columnata, dans la région de Tiaret. Le Musée Ahmed-Zabana d’Oran contient à cet égard des vestiges, des traces concrètes des « industries lithiques osseuses et poteries fabriquées par les hommes qui vivaient » à Oran (salle : Préhistoire) : grotte néolithique du Cuartel-Murdjadjou, ainsi que d’autres, relevées dès I888, par Doumergue dans son Inventaire des grottes préhistoriques des environs d’Oran ; grottes « toutes situées sur le versant méridional et oriental du djebel Murdjadjo, versant constitué par une série de petits plateaux et de collines dont l’ensemble forment Mekaad-el-Bey et Yefri » auxquels il faudrait adjoindre les ravins de « Choufil, Chabet Sardi-Srir, Harmann, Mettouia, Melouia, Mabuza… et les grottes du Noiseux, Polygone, Troglodytes, du Lièvre, du Levant, du Soleil, de la Bergerie, des Figuiers… d’Eckhmul, etc. »
      dz(0000/1111)dz

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      • #4
        Pour l'usage de la toponymie different de la toponymie

        L'usage de la toponymie different de la toponymie
        La toponymie (du grec tópos, τόπος, lieu et ónoma, ὄνομα, nom) est une branche de l'onomastique qui étudie les toponymes, c'est-à-dire les noms propres désignant un lieu.
        Elle se propose de rechercher leur ancienneté, leur signification, leur étymologie (leur origine), leur évolution, leurs rapports avec la langue parlée actuellement ou avec des langues disparues et leur impact sur les sociétés. Avec l'anthroponymie (étude des noms de personnes), elle est l'une des deux branches principales de l'onomastique (étude des noms propres), elle-même branche de la linguistique.
        La toponymie n'est pas une science exacte.
        Elle s'attache uniquement à la linguistique.
        Elle n'est pas une étude historique ou géographique mais elle peut servir ces matières.
        Comme des monuments, des œuvres d'art ou une langue, les noms de lieux, témoins de langues oubliées, appartiennent à la mémoire collective et constituent des éléments patrimoniaux. Par conséquent, ils peuvent faire l'objet de débats quant à la valorisation et leur préservation.
        Outre l'étude des noms de lieux habités (villes, bourgs, villages, hameaux) ou non habités (tels certains lieux-dits), la toponymie étudie également les noms liés au relief (oronymes), aux cours d'eau (hydronymes), aux voies de communication (odonymes ou hodonymes), ainsi qu'à des domaines plus restreints


        Toponyme à base de noms d’eau :
        Dans un pays qui connaît un climat aride ou semi-aride et une région montagneuse comme le Dahra la chaîne de l'Ouarsenis et les massifs de Nador et cerssou ,le problème d’eau occupait toujours les esprits des habitants ,pour son importance chez les communautés rurales ou agricoles ,aussi pour son caractère utilitaire ,tout ce qui concerne le cours d’eau ,de manière générale, est recherché pour l’installation des hommes et de leurs communautés ,c’est pour cette raison on est aussi obligé de les distinguer et de les nommer ;les hydronymes sont formés à partir d’un nom berbère précédé par un vocable de souche arabe comme ain ,oued, koudiat etc.
        Le phénomène d’arabisation s’est accompli par la substitution du vocable de souche berbère comme tala, soit par la traduction du nom berbère ou en ajoutant le déterminatif ‘el’, cette dénomination est marquée sur un plan dénominatif à savoir la qualité d’eau, son écoulement, sa source. Les noms de toponymes formés à partir des noms d’eau sont classés comme suit :
        1.1Noms qui désignent des sources :
        Aïn ansseur : Ce toponyme est composé du vocable arabe aïn qui veut dire source et de anssseur, qui est à son tour composée de aïn et la racine SR qui veut dire aïn, ainelansseur veut dire donc la source .
        des sources. Ce type de nom est considéré comme une redondance. La redondance est le résultat de la perte de la connaissance du sens primitif du nom. On relève aussi Aïn El Ansseur.
        1.2. Noms désignant l’écoulement d’eau :
        1.3. Noms de réservoir :
        1.4. Noms désignant la qualité d’eau :
        1.5. Noms l’activité d’eau :
        1.6. Noms désignant la couleur d’eau :

        2. Toponyme à base de noms de reliefs :
        Aussi les toponymes occupent une place importante dans le monde de dénomination, car d’autres toponymes prennent une forme de dénomination par un nom de montagne, colline ou de relief de manière générale.
        En effet, les toponymes sont nécessairement distingués, en indiquant la nature du terrain occupé et travaillé par les populations. Dans notre corpus on relève trois types d’toponymes : collines, montagnes et pierres…
        2.1. Noms de collines :
        2.2. Noms de montagne :
        2.3. Noms de pierres:
        2.4. Noms de grottes:

        3. Toponymes à base de noms de flore :
        Les noms de végétaux et notamment les noms d’arbres et de plantes sont souvent fréquents, car ils référent la richesse naturelle, ce qui nous montre l’ancrage de l’être humain dans son milieu naturel. L’usage des noms végétaux « relève de l’initiative des paysans et des pasteurs qui sont en contact direct avec la nature ; il est commandé par l’observation.
        C’est l’abandonnée ou la prédominance de tel ou tel végétal qui a déterminé l’appellation en cause, ou c’est un arbre isolé dans le paysage, tel le caroubier, qui attire l’attention ;ou c’est encore un petit groupe d’arbres fruitiers, comme des figuiers, dont la valeur alimentaire s’impose au souvenir et fixe le nom de l’endroit où ils croisent »78d’une manière générale les noms de plante sont typiquement des noms berbères ou berbères latinisés qui échappent de l’usage quotidien.
        L’ensemble de ces noms intéressent beaucoup le domaine des botaniques et forment un lexique très riche et varié. D’autre part, ce sont les oliviers, les caroubiers et les chênes qui prédominent le lexique des noms d’arbres avec plus ou moins d’un déterminant de souche arabe et berbères.
        3.1. Noms d’arbres :
        3.2. Noms de plantes (cultivés ou sauvages) :


        4. Toponyme à base de noms d’animaux :
        Comme dans la botanique, les noms d’animaux, sont nécessairement distingués. Le nom de lieu peut prendre un nom d’animal sauvage ou domestique ; cela peut être expliqué par le fait que l’espace nommé était fréquenté par un animal ou le nom de cet animal a connu une sacralisation de peur ou de vénération.
        On relève des noms d’animaux sauvages qui ont disparu comme le lion ou domestiques « les espèces zoologiques ont fourni à la nomenclature un certain nombre de noms de lieux, qui nous enseigne sur la faune actuelle de la berbérité »
        4.1. Noms désignant des animaux sauvages :
        4.2. Noms désignant des animaux domestiques :
        4.3. Noms désignant des oiseaux et des insectes:
        4.4. Noms qui renvoient aux poissons :
        4.5. Toponymes qui renvoient à des noms de reptiles :

        5. Toponymes à base de noms de champs :
        Comme la fertilité de la terre a incité la fixation de l’homme, l’exploitation de la terre a donné naissance à une toponymie rurale, par conséquent, l’être humain a nommé ses terres selon la nature du sol. Dans notre corpus on relève des noms empruntés à la terre labourée, ce sont généralement des noms berbères, formés essentiellement à partir d’un nom qui désigne une catégorie spatiale comme douar ou bled+un nom berbère.
        dz(0000/1111)dz

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        • #5
          6. Toponymes à base de noms de métiers et vie communautaire :
          Par vie communautaire, nous entendons tout ce qui est relatif à la vie collective des habitants « Il y a les métiers de la ville où l’artisanat diversifie les appellations d’après sa propre diversité ;il y a les métiers des champs où l’on retient surtout les occupations spécialisées du monde rural où chacun est agriculteur ;il y a les métiers de telle ou telle région forcément pratiqués en fonction de ce que ces régions proposent comme activités possibles ».
          Dans notre corpus nous distinguons trois types d’activités exercés :l premier est lié aux travaux de la terre comme le labourage, l’extraction de bois, le pastoralisme, le deuxième aux artisanats et enfin le troisième est lié aux professions administratives ou militaires , ces derniers sont essentiellement d’origines turques.
          6.1. Travaux de la terre :
          6.2. Artisanat:
          6.3. Fonctions administratives :
          6.4. Fonctions militaires :
          6.5. Métiers liés à la marine et la chasse :

          7. Toponymes à base de noms d’ustensiles et des plats de cuisine :
          Le métier exercé n’est pas toujours désigné par lui-même, mais il peut être désigné d’une manière indirecte. En général, cette dénomination peut désigner l’objet fabriqué, vendu, ou même utilisé dans les métiers locaux, on relève un nombre de métiers qui ont investi chacune une ville : il s’agit essentiellement des noms d’engrains relatives au labourage, au moissonement, et aux artisanats comme la poterie.
          On relève des ustensiles liées aux travaux domestiques comme le crible, l’outre pour puiser de l’eau etc.les plats traditionnels sont à leurs tours aussi présents dans la nomenclature toponymique, on relève des plats essentiellement préparés particulièrement à base de semoule ou le blé qui caractérisent les plats du nord de l’Afrique ; ces lieux tirent leurs noms parce qu’ils sont connus par la préparation de ces plats ou même ces plats étant préparés pendant les hâtes des groupes passagers. Les noms de plat ont mieux résisté au procès d’arabisation qu’on connu les autres catégories sémantiques.
          7.1. Noms d’ustensiles
          7.2. Noms de plat :

          8. Toponyme à base d’aspect physique et moral:
          8.1. Toponyme à base d’aspect moral :
          On peut considérer la toponymie comme un reflet des mentalités collectives, elle est aussi un domaine où l’esprit populaire s’expire le plus, on relève plusieurs toponymes qui touchent aux valeurs humaines : la victoire, la vivacité, l’obésité. D’autres toponymes sont désignés par un organe humaine.

          9. Toponyme à caractère religieux :
          Les toponymes formés à base de noms ayant un caractère religieux sont très nombreux, en effet il crée une relation de filiation entre Dieu et l’homme. Ils se partagent en trois catégories : noms de saints, noms de cultes et noms de pratiques rituels. On relève dans notre corpus des agonîmes qui sont des noms berbères déterminés par des épithètes arabes.
          9.1. Noms de saint :
          Le rôle longtemps assumé par les marabouts ou les saints dans le domaine religieux, a influencé le système de dénomination. Les toponymes à caractère religieux sont introduits par le vocable féminin lala et son correspondant masculin sidi.
          9.1.1. Toponymes à base de lala :
          Ce vocable est typiquement utilisé dans le Maghreb, donc il est d’origine berbère. Lala veut dire maîtresse, par ailleurs plusieurs toponymes doivent leurs noms à: Lala Halima, lala fatama, Lala torkia, Douar Bou lala et Oued Lala Khadra.
          9.1.2. Toponymes à base de Sidi/Moulay :
          Sidi appartient au lexique arabe : il est dérivé du mot Sayed qui veut dire maitre ou monsieur.
          Sidi Abderahmene, Sidi khaled, Sidi Moussa, Sidi Aissa, Sidi M’hamed BenAli, Sidi ahmend ben zarouk, Sidi bendaoud, Sidi kada, Douar Sidi Mohamed, Sidi Amer Djilali ben Amar, Ain Sidi slimane, Sidi Mohamed Wassini, Sidi Slimene, Douar Sidi Abdellah, Sidi lazreg, ainsi son doublet Moulay qui veut dire mon maître : Châaba Moula (le ravin du seigneur).
          9.2. Toponyme à base de noms de culte :
          -Composé d’un appellatif+nom commun Ain Cheikh Ourlel : Morphématique ment, ce toponyme veut dire la source du maitre des maitres
          Ain Tolba : La source d’enseignant dans une école coranique, lettrés religieux
          . Chabet si ouda (le ravin du si Ouda : ce nom est composé d’un générique masculin de souche arabe et d’un nom féminin de souche berbère, cela veut dire que le vocable arabe a remplacé un terme primitif disparu et dont on ignore le sens ) et d’autres sont à l’état isolé : Aissaoua, Khoudem (les serviteurs), El Hadjadj(Les pélirins), El khelaif (les compagnons du prophète).Lala, Sidi, El hadj, Moulay, Cheikh sont des noms apostrophes. Douar El Wali et Douar Morabtine : voir douar. -Ou d’un appelatif+nom propre Elhadj Aissa, El hadj Taher, Koudiet el Hadj, Hadj Taher Ahmed, Hadj Chérif, Douar Taib, Ain El Ouahed. -Ou bien il est à l’état isolé : Rouata (agheyatt : saint protecteur, Dallet 628), El mequam (mausolé), Rekieh, Redjem (amas de pierres), Zaouia (école coranique), Guenadzia (élève d’une école coranique), Tamesguida (lieu de cultes musulmans, la mosqué..
          9.3. Noms de toponymes liés à des pratiques rituels :
          Amedjnouna : Morphématique ment, ce nom veut dire l’oncle des genets.
          Ain Testoutine :La source de la sorcière ou l’ogresse Koukiet Nader Meskhout : La vallée maudite.
          Douar Moudjahidine : Ce toponyme veut dire le village des militants musulmans. Oued Bou Lrouah : Morphématique ment, ce nom veut dire la rivière des âmes. . Oued Meghiel : La rivière des ogres. Oued tahallelet : Morphématique ment, ce nom veut dire la rivière de ce qui est permis.
          9.4. Noms de festivités :
          On relève des fêtes musulmanes : El ouachria, Bled Ouachria (fête religieuse de l’Achoura), El mekain El mouloud (l’anniversaire du prophète), El ayada (la fête de l’Aid Seghir ou Kbir). Tala Ouara : Ce nom vient de ouara qui veut dire tambour ou bien chant . Bled Tounent : Tunant : chance, destin . Tizi Neszrene : Ce nom a ZR comme racine qui veut dire chanter.
          Tizi Nourar : Le col des festivités . Tizi Ntirats : Ce mot vient d’itères : rosé de la nuit . Noms qui désignent le christianisme : bien que la nomenclature toponymique a employé des noms relatifs à l’islam, mais néanmoins on relève d’autres qui sont lié avec une autre religion monothéiste : le christianisme.

          les ethnonymes comprenant l’initial’oulad’ et qui renvoient à un ascendant, constituent un pourcentage important de notre corpus ; la toponymie dans ce cas est liée à une orientation spatiale, donc on dénomme le lieu à partir du nom de la tribu ou d’une fraction de la tribu qui a occupé l’endroit, et prend souvent le nom du fondateur qu’il soit le nom du père, du grand père ou l’un des aïeux. Oulad est le pluriel de ould qui veut dire enfant, en général le vocable ould est suivi d’un nom de personne arabe souvent sacré comme Mohamed et ses variantes phonologiques ou modalités (M’hamed ou Moh), des adjectifs qui le qualifie, des noms de prophètes, de compagnons ou bien des noms de marabouts :
          dz(0000/1111)dz

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