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Les enfants non religieux sont plus altruistes que ceux élevés dans une famille de croyants

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  • Les enfants non religieux sont plus altruistes que ceux élevés dans une famille de croyants

    Certains observateurs attentifs de l’actualité des derniers millénaires l’avaient déjà noté : la religion n’est pas toujours un gage de concorde et de fraternité. Une étude publiée jeudi 5 novembre dans la revue Current Biology suggère que le mode de transmission des valeurs et des pratiques religieuses d’une génération à l’autre risque de faire perdurer cette situation. Menée dans six pays auprès de 1 170 enfants de cinq à douze ans, elle montre que l’altruisme n’est pas la chose la mieux partagée chez ceux issus de familles pratiquant une religion. Ils présenteraient aussi une prédilection pour l’application de châtiments plus sévères que les rejetons de familles se définissant comme « non religieuses ».

    Conduite au Canada, en Chine, en Jordanie, en Turquie, aux Etats-Unis et en Afrique du Sud, cette étude dirigée par Jean Decety (Département de psychologie de l’université de Chicago) avait pour objectif de mesurer si la religion, ainsi qu’on le croit fréquemment, renforce les comportements dits « prosociaux ».
    L’enquête est financée par une bourse de la Fondation américaine John Templeton. D’inspiration chrétienne, celle-ci avait en 2007 remis son prix (mieux doté que le Nobel) au philosophe canadien Charles Taylor, qui défend l’idée selon laquelle les sociétés laïques occidentales ne sont pas aptes à satisfaire la quête humaine de sens.

    Sont-elles pour autant moins « morales » ? La fondation risque d’être déçue par la réponse. Les chercheurs réunis par Jean Decety concluent en effet que leurs observations « remettent en question le fait que la religion serait vitale pour le développement moral, et appuient l’idée que la sécularisation du discours moral ne va pas diminuer la bonté humaine – en fait, elle fera tout le contraire ». Un manifeste politique, inhabituel dans une revue de biologie. Jean Decety y tient, notamment du fait qu’aux Etats-Unis, où ce Français naturalisé américain est installé depuis 14 ans, il est impossible à quiconque se déclarant non croyant d’espérer accéder à de hautes fonctions, notamment électives, « car il serait suspecté d’être immoral, voire amoral ».

    Capacité d’empathie

    Qu’a montré son équipe ? Elle a d’abord mesuré le niveau de pratique religieuse des familles dont elle a étudié les enfants. Pour des raisons de robustesse statistique, ceux-ci ont été divisés en trois groupes – non religieux (dont athées), chrétiens, musulmans – les autres cultes étant sous-représentés dans l’échantillon. Les chercheurs ont demandé aux parents d’évaluer la capacité d’empathie et la sensibilité à l’injustice de leurs enfants. Les chrétiens et musulmans les estimaient plus élevées que ce que rapportaient les parents non croyants.
    Les chercheurs ont ensuite fait visionner par chaque enfant des petites vidéos montrant d’autres enfants se poussant ou se faisant trébucher, de façon intentionnelle ou non, en leur demandant de noter le niveau de « méchanceté » et celui des punitions méritées par les fautifs, sur une échelle graduée, mais non spécifique – « on ne proposait pas 40 coups de fouets ! », précise Jean Decety. Les enfants religieux estimaient en moyenne ces actes plus répréhensibles, et – que les méfaits aient été ou non volontaires – proposaient des punitions plus sévères que les athées, les petits musulmans étant les plus intransigeants.


    « Jeu du dictateur »

    Enfin, pour évaluer la générosité des enfants, les chercheurs ont fait appel à une adaptation du « jeu du dictateur », imaginé par les économistes : parmi trente autocollants, ils leur ont proposé de choisir leurs dix préférés, en précisant qu’ils n’auraient pas le temps d’en distribuer à tous les écoliers. Ils leur demandaient ensuite s’ils seraient prêts à en donner pour leurs camarades moins chanceux.Le nombre d’autocollants cédés, hors de la vue de l’expérimentateur, augmentait avec l’âge (un effet déjà connu du développement de l’altruisme chez l’enfant). Mais les petits athées se montraient significativement plus généreux que leurs pairs croyants, chez qui les dons étaient inversement proportionnels à l’intensité de la pratique religieuse – « quelle que soit la culture, c’est-à-dire le pays d’origine », précise Jean Decety, en réponse à des objections sur la répartition statistique des données.


    Comment expliquer ce dernier phénomène ? Les auteurs invoquent un mécanisme de « licence morale » : la religiosité étant perçue en elle-même comme un gage de bonté, les pratiquants pourraient s’autoriser – « inconsciemment », précise Jean Decety – un plus grand égoïsme au quotidien. « C’est une explication plausible, commente Luke Gallen (université du Nebraska). D’autres recherches ont montré que la religiosité traditionnelle est associée à des dons charitables plus élevés, mais pas avec une aide offerte dans des situations spontanées, ce qui concorde avec la présente étude. »

    Angela Sirigu, chercheuse au Centre de neurosciences cognitives de Lyon (et contributrice de cartes blanches pour le cahier Science & Médecine du Monde) juge l’étude « très intéressante », mais reste sur sa faim sur l’explication de comportements mis en lumière. « Il n’y a pas d’interprétation présentée pour la propension des enfants musulmans à proposer des punitions plus sévères », commente-t-elle.

    Voltaire et les athées

    Pour Benny Beit-Hallahmi (université de Haifa), auteur d’une somme sur la psychologie et la religion, l’étude de Current Biology « est une contribution très importante car elle confirme pour la première fois chez un grand nombre d’enfants de différentes cultures, pays et religions, des observations connues chez les adultes ».
    Certes, Voltaire lui-même se méfiait de l’athéisme, « estimant qu’il fallait des limites religieuses pour border les comportements moraux », rappelle-t-il. Mais dès le XIXe siècle, on avait constaté que les prisons de droit commun comptaient une proportion très faible d’athées, et dans les années 1940 aux Etats-Unis, des psychologues avaient montré la moindre générosité et la plus grande prévalence des préjugés envers les minorités chez les croyants, « ce qui avait constitué un grand choc ». En Afrique du Sud, la majorité des opposants blancs à l’apartheid étaient des non-croyants, « juifs séculiers », souligne aussi Jean Decety, actuellement en année sabbatique dans ce pays.


    Benny Beit-Hallahmi estime que les chercheurs qui traquent l’avantage évolutif offert par la religion se fourvoient : « la coopération sociale, observée chez d’autres animaux, est un comportement tellement élémentaire qu’elle n’a pas besoin de substrat moral. Le vrai enjeu moral, c’est de faire le bien envers autrui, quel qu’il soit, indépendamment de la crainte d’être puni dans l’au-delà. » Une exigence apparue selon lui récemment dans l’histoire du monde, incarnée par des organisations séculières, « universalistes », comme Médecins sans frontière. « Il y a un siècle, rappelle-t-il, faute d’athées, une telle étude comparative aurait été impossible. »

    Aujourd’hui, 5,8 milliards d’humains, soit 84 % de la population de la planète, s’identifient comme croyants, rappellent Jean Decety et ses collègues.

    le monde

  • #2
    Je suis tout à fait d'accord: Ils font le bien de manière naturelle et pas par crainte et intérêt.

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    • #3
      L’altruisme, faire le "bien", il suffit d'une conscience pour ça, pas besoin de religion, un enfant normalement constitué développe la conscience dés 5/6 ans, s'il ne l'a pas développée pendant cette période, il peut plus le faire en tant qu'adulte, c'est irrémédiable, c'est la définition même du psychopathe.

      Le psychopathe est totalement dépourvu de conscience, il est incapable de ressentir de l'empathie pour les autres, c'est une personne potentiellement dangereuse dont il convient de se protéger.

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      • #4
        Je pense que le problème se situe dans le mode de transmission de la religion aux enfants. Si la religion est transmise d'une manière modérée et progressiste en mettant l'accent sur la générosité, la solidarité et l'amour de l'autre, l'enfant religieux est susceptible de devenir un adulte religieux ET altruiste. Par contraste, si le mode de religion transmis à l'enfant est de type "suprémaciste" (ma religion est la VRAIE religion, et toutes les autres sont fausses et maléfiques), l'enfant est susceptible de devenir un adulte religieux suprémaciste et hostile aux autres.

        Le même phénomène peut être constaté chez les familles non religieuses ou athées. La Chine par exemple est connue pour être un "pays athée", mais c'est aussi un pays très peu généreux.

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        • #5
          Les enfants sont comme on les éduquent.........parents croyants ou pas...........les chiens ne font pas des chats!
          on fait avec..........

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          • #6
            Sornettes et balivernes... Comparez la générosité naturelle de n'importe quel habitant dun pays traditionnel donc religieux avec un habitant d'une démocratie libérale! Il faut arrêter de prendre les gens pour des cons! Une étude mal menée avec des hypothèses de départ fortes et biaisées aboutissent à un résultat partial. Comparez juste le bled et la fronce... pas besoin d'aller loin...
            Ceux qui ont mécru, n'ont-ils pas vu que les cieux et la terre formaient une masse compacte? Ensuite Nous les avons séparés et fait de l'eau toute chose vivante. Ne croiront-ils donc pas? S21 V30

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            • #7
              Les plus grand sanguinaire de se dernier siecle son areligieux .. est ce un hasard !!?
              sinon la reaction de mkh ma fait pensé a un temoignage d'occidentaux qui faisait les touristes a dos de cheval .. d'un pays a un autre ils etaient pris en charge par le petit peuple jusqu'a ce qu'ils arrivent a un endroit ou ils on du acheté de quoi faire la cuisine ..
              Dernière modification par absent, 06 novembre 2015, 10h59.

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              • #8
                Très intéressant ton article Sofiane-Oujda...

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                • #9
                  Envoyé par mkh
                  Une étude mal menée avec des hypothèses de départ fortes et biaisées
                  Tu rejettes l'étude parceque ses conclusions ne sont pas conformes à tes attentes?! Peux-tu nous en dire plus sur ces "hypothèses biaisées"?!

                  Je ne connais pas le degré de fiabilité de cette étude (il faudrait probablement un échantillon plus large de quelques dizaines de milliers d'enfants), mais on peut citer des exemples concrets qui vont dans le sens de cette étude.

                  La crise des réfugiés en Europe est à ce titre un bon indicateur en faveur de cette étude: les Européens les plus tolérants et les plus accueillants envers les réfugiés sont ceux qui sont peu ou pas religieux (gauche séculaire). Les Européens les plus religieux (droite chrétienne) sont les plus hostiles aux réfugiés et aux immigrés musulmans.

                  Aussi, n'oublions pas ce cas particulier très révélateur: la très religieuse Arabie Saoudite ferme ses portes aux réfugiés syriens, pendant que la très peu religieuse Suède les accueille chaleureusement.

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                  • #10
                    Comment prendre au sérieux un texte qui parle de "rejetons"??

                    "Un enfant athée"...kezako?

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                    • #11
                      On confond toujours association et causation .... Le titre originale est

                      The Negative Association between Religiousness and Children’s Altruism across the World

                      In Brief
                      Decety and colleagues assessed altruism and moral cognition in six countries. Parents in religious households reported that their children expressed more empathy and sensitivity for justice in everyday life(non cite par le monde, pourquoi?). However, religiousness was inversely predictive of children’s altruism and positively correlated with their punitive tendencies.

                      http://www.cell.com/current-biology/...15)01167-7.pdf

                      S'il y a une association entre ces deux paramètres dans le groupe étudiée ne veut par dire qu'il y a une relation cause a effet, d'autres facteurs peuvent causes cette association, la pauvrete, la tradition ... etc


                      Les enfants aussi, il faut les diviser en altruiste et non altruiste ... empathique et non emphatique !!!



                      .
                      Dernière modification par epoh, 07 novembre 2015, 04h15.

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                      • #12
                        Being clear about inferences in research

                        Correlation - When researchers find a correlation, which can also be called an association, what they are saying is that they found a relationship between two, or more, variables. For instance, in the case of the marijuana post (link is external), the researchers found an association between using marijuana as a teen, and having more troublesome relationships in mid, to late, twenties.

                        Correlations can be positive - so that as one variable goes up, so does the other (relationship trouble); or they can be negative, which would mean that as one variable goes up another goes down (grade point average). The trouble is that, unless they are properly controlled for, there could be other variables affecting this relationship that the researchers don't know about. For instance, education, gender, and mental health issues could be behind the marijuana-relationship association (these variables were all controlled for by the researchers in that study).

                        Causation - When an article says that causation was found, this means that the researchers found that changes in one variable they measured directly caused changes in the other.

                        Source: Internet
                        Dernière modification par epoh, 07 novembre 2015, 04h31.

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                        • #13
                          La religion Chretien et Musulmane recommandent l'altruisme ... aimer son prochaine ... aider les pauvres ... etc ce que font certains religieux est une autre histoire

                          “None of you truly believes until he loves for his brother what he loves for himself.” (Saheeh Al-Bukhari)


                          “…And they give others preference over themselves even though they were themselves in need….” (Quran 59:9)



                          .
                          Dernière modification par epoh, 07 novembre 2015, 03h14.

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                          • #14
                            Envoyé par epoh
                            La religion Chretien et Musulmane recommandent l'altruisme
                            Dans la théorie oui, mais dans la pratique, ce n'est pas toujours le cas. L'exemple des réfugiés musulmans (syriens...etc) est très révélateur à ce sujet. En Occident, ce sont les personnes peu ou pas religieuses qui sont les plus accueillantes envers les réfugiés. Les personnes les plus religieuses sont au contraire hostiles aux réfugiés.

                            Ce sont les "personnes modérées" (religieuses ou pas) éduquées dans la tolérance qui sont les plus susceptibles d'être "altruistes". Les personnes fascistes (religieuses ou pas) éduquées dans l'intolérance sont susceptibles d'être particulièrement hostiles et sinistres envers les autres. Aux Etats-Unis par exemple, les Américains les plus religieux (Républicains) sont extrêmement xénophobes et islamophobes, et s'opposent totalement à l'accueil des réfugiés qu'ils diabolisent en les traitant de "terroristes", de "chiens enragés"...etc.

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