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Trois policiers en examen pour mise en danger d'autrui

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    Trois policiers en examen pour mise en danger d'autrui

    PARIS (Reuters) - Trois policiers ont été mis en examen vendredi à Evry (Essonne) pour "mise en danger de la vie d'autrui" après la disparition d'un homme début décembre dans la Seine à Corbeil-Essonnes, apprend-on de source proche de l'enquête.

    Placés en garde à vue jeudi par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), ils ont été présentés à un juge d'instruction qui leur a notifié les charges vendredi.

    Le parquet a souhaité qu'ils restent libres et ne soient pas placés sous contrôle judiciaire, car ils présentent à ses yeux toutes les garanties nécessaires pour le travail de la justice. La décision finale devait être prise dans la soirée.

    Les policiers ne sont pas suspendus de leurs fonctions sur décision administrative, dans l'attente des résultats définitifs de l'enquête.

    Ils sont soupçonnés d'avoir abandonné sur un banc public le 7 décembre au bord de la Seine, dans des conditions litigieuses, un homme de 35 ans, ivre et souffrant de troubles psychiatriques.

    Après un refus des pompiers et du Samu d'intervenir, les policiers avaient été appelés pour prendre en charge cet homme, qui était prostré dans le hall d'un immeuble, où il habitait.

    Point litigieux, la personne chez qui il résidait affirme qu'elle a alors demandé en vain aux gardiens de la paix de l'emmener à l'hôpital, ce que nient les policiers.

    Ils ont emmené l'homme dans leur véhicule. Alors qu'il est établi qu'il présentait "des signes manifeste d'un état d'ivresse", les policiers ont décidé de l'abandonner sur un banc public à quelques mètres de la Seine, dans l'idée qu'il y reprendrait ses esprits, dit-on au parquet.

    A l'IGPN, les gardiens de la paix suspects ont expliqué que l'homme leur avait exprimé sa réticence à être enfermé dans un hôpital. Les policiers disent donc avoir "cru bien faire" et sont aujourd'hui "effondrés" de constater que leur acte a eu des conséquences funestes, dit-on au parquet d'Evry.

    L'homme a ensuite été vu vers 19h00 par un témoin entrant dans l'eau, où il a sombré malgré une tentative vaine de sauvetage. Il n'a pas réapparu ensuite.

    Interrogé vendredi sur cette affaire lors d'un déplacement à Lyon, Nicolas Sarkozy s'est prononcé pour des sanctions lorsque les policiers enfreignent les règles.

    "Nous sommes dans une République et il y a des règles, je défends la police quand elle est injustement attaquée. Mais quand il y a un problème, elle doit être sanctionnée", a déclaré le ministre de l'Intérieur.

    "Cela montre à tous les citoyens français qu'il n'y a pas deux poids et deux mesures quand on est policier, il y a des règles éthiques et des règles tout court", a-t-il ajouté, précisant qu'il suivait le dossier "de très près".

    Cette affaire intervient après la mise en examen jeudi de trois policiers pour "délaissement d'une personne incapable de se protéger en raison de son état physique et faux témoignage" après la mort par hydrocution d'un ouvrier tunisien en état d'ébriété à Nantes.

    La procédure oblige en théorie les policiers à emmener les personnes manifestement ivres, soit au commissariat pour placement dans une cellule de "dégrisement", soit à l'hôpital.

    Après l'affaire El Amri, cette sordide histoire où des policiers sont encore une nouvelle fois mis en cause ne risque pas de redorer leur blason.
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