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Agression de touristes à Fès : Un mal bien plus profond que le fait divers

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  • Agression de touristes à Fès : Un mal bien plus profond que le fait divers

    Agression de touristes à Fès : Un mal bien plus profond que le fait divers


    Comme tout le monde, je suis choquée par la vidéo des touristes allemands agressés dans les ruelles de l’ancienne médina de Fès. Choquée, je le suis encore plus par les différentes réactions engendrées par ces images.

    La première concerne ces citoyens / héros qui ont accouru pour secourir ces touristes, les entendre dire avec fierté « on les a aidé parce qu’ils sont des touristes et parce qu’on a peur pour le tourisme et nos commerces » est juste scandaleux. Une phrase qui en dit long sur la réalité de nos valeurs, préoccupations, priorités et humanisme.

    Ce n’est pas la première agression et elle ne sera malheureusement pas la dernière. Combien de personnes ont été agressées au couteau dans ces mêmes ruelles ? Cela n’a jamais dépassé le niveau d’un fait divers ordinaire. Ce qui est différent dans ce cas, c’est la nationalité des victimes provoquant cette maudite hantise de faillir à la belle image touristique du pays.

    La deuxième réaction choquante concerne ces voix qui réclament un châtiment « sur place », une justice citoyenne pour « donner l’exemple ». Notre justice et nos lois en prennent un coup.

    Responsabilité partagée

    A aucun moment, nous ne nous sommes posés les questions qu’il faut. Pourquoi et comment nos jeunes en sont-ils arrivés « là » ? Que se passe-t-il dans la tête de ces jeunes, pour qu’ils succombent au poison déguisé en pilules médicales ? Dans des quartiers marginalisés inondés par la drogue des pauvres, « le karkoubi » est à l'origine des actes de vandalisme, crimes ou encore de viols. Plusieurs ont tiré la sonnette d’alarme, depuis que se sont multipliés les faits divers de plus en plus. Mais jusqu’ici, aucun résultat de l’action des pouvoirs publics.

    Ce qu’il ne faut jamais oublier, c’est que ces enfants sont livrés à eux-mêmes. Ils n’ont pas vraiment le choix entre l’envie de se déconnecter du monde et fuir la réalité et leur misère en avalant une pilule de 2 dirhams, ou joindre un mouvement djihadiste qui leur promet le paradis dans l’au-delà pour fuir l’enfer ici-bas.

    Comment osons nous alors ne voir que la culpabilité des deux agresseurs sous l’emprise de drogues, sans y voir le produit d’une incompétence sociale et économique, et le résultat d’une politique d’exclusion. Ça me scandalise de voir que l’avenir du tourisme est plus important que l’avenir des générations entières.

    Plus de prisons comme unique solution

    L’Etat envisage de construire 14 nouvelles prisons mais à quoi serviront-elles au juste ? Accueillir les échecs d’une politique d’éducation et d’accompagnement défaillante ? Punir les vraies victimes d’une stratégie d’insertion ? Est-ce de ça dont on a besoin ? Ou bien de centres de désintoxication pour sauver ceux qu’on peut sauver, des organismes de réinsertion et des projets solides qui pourront rendre espoir à cette jeunesse perdue.

    Comme Fès, elles sont plusieurs villes aux quatre coins du Maroc assises sur des barils de poudre prêts à exploser à n’importe quel moment. C’est le prix à payer quand nos enfants incarnent le dernier de nos soucis.
    Savourons en silence…

    yabi.la.di.
    Dernière modification par AARROU, 10 novembre 2015, 13h56.
    "Les petits esprits parlent des gens, les esprits moyens parlent des événements, les grands esprits parlent des idées, et les esprits supérieurs agissent en silence."

  • #2
    Agression de Fès: Coup dur pour le tourisme
    Trois Allemands grièvement blessés à l’arme blanche


    Les mis en cause: un étudiant et un technicien!
    Ils avaient agi sous l’effet de psychotropes

    02.11.2015

    Encore un sérieux coup porté à l’image du tourisme au Maroc après cet incompréhensible acte de violence commis à Fès sur des touristes allemands. Un acte barbare commis à l’heure même où René Marc Chikli, président du Syndicat français des entreprises des tours-opérateurs annonçait à Marrakech une désaffection du tourisme français, que ce soit auprès des TO ou des autres canaux de distribution. Il rappelle que le choc de la décapitation d’Hervé Gourdel en Algérie avait immédiatement conduit à l’effondrement des ventes.

    Bien évidemment il est difficile d’empêcher de tels actes, mais les autorités aujourd’hui sont appelées à fournir plus d’efforts pour les anticiper, dans cette médina de Fès, réputée pour son insécurité. Nous l’annoncions il y a moins d’une semaine dans nos colonnes (voir notre édition N° 4636 du 28 octobre, la ville est sanglée par des poches de pauvreté qui fournissent des hordes de jeunes désœuvrés et à la merci de tous les vendeurs de rêves extrémistes, ou de dealers. Dans les deux cas, le résultat est le même (voir aussi notre édition N° 4636 du 2015/10/28).On fabrique des monstres capables d’égorger et de tuer et dans une moindre mesure d’agresser, comme l’acte de violence commis sur ces jeunes allemands, sans raison valable.
    Les autorités de Fès ont moult fois été interpellées sur cet aspect sécuritaire qui porte préjudice non seulement à la ville mais à tout le pays. Si les touristes craignent pour leur vie, l’investisseur ne viendra pas non plus.


    Signalons que la médina est déserte tous les vendredis. La raison, c’est un jour de congé et de spiritualité pour les commerçants. Pas pour les touristes de passage qui doivent profiter de leur court séjour en toute sérénité. Malheureusement, les services sécuritaires de Fès ne l’auraient pas encore compris. C’est la nième fois que des touristes sont agressés à Fès (6e cas rien qu’en médina). Agressions qui ont fait au moins deux morts (un jeune français en 2005 et un allemand en 2008). Pour rappel, Fès connaissait de graves problèmes d’insécurité, en 2005 et 2006, lorsque des touristes français et hollandais avaient été bizarrement poignardés par des «fous». Avec l’installation d’un système de vidéosurveillance et les multiples opérations coups de poing, la situation s’est sensiblement améliorée. Mais, pas pour autant. Il y a quelques mois, c’est un touriste lituanien qui a été poignardé par un intégriste. Ce 30 octobre, l’incident des touristes allemands a fait le tour de la toile. Ce qui pourrait engendrer des répercussions sur l’activité touristique. Les responsables autoritaires et sécuritaires le savent. Dans la foulée, les services de la Préfecture de police ont annoncé l’arrestation de deux individus âgés respectivement de 21 et 25 ans pour leur implication présumée dans l’agression avec coups et blessures à l’arme blanche de trois touristes de nationalité allemande, selon les termes de leur communiqué. Les mis en cause auraient agi sous l’effet de psychotropes. L’un d’entre eux est stagiaire à l’ISTA, l’autre est technicien.
    Vers 20 heures, le nouveau wali de la région, Essaid Zniber, accompagné du préfet de la police, le SG de la wilaya, ainsi que d’autres responsables autoritaires se sont rendus au CHU Hassan II pour s’enquérir de l’état des victimes. On leur a expliqué que l’un des touristes est blessé sérieusement au visage et qu’il gardera des séquelles, dues à une lésion au niveau d’un nerf facial. Il s’agit du jeune Nicolas qui a été opéré le soir même. «Il est victime de multiples lésions au visage, tête, cou, nuque, thorax, abdomen, et genou». Un transfert sanitaire vers l’Allemagne lui sera assuré en coordination avec l’Ambassade de son pays d’origine à Rabat. «Les deux autres victimes sont dans un état stable et leurs blessures sont superficielles », affirme une source médicale. L’Attaché aux affaires sociales de l’ambassade d’Allemagne à Rabat s’est aussitôt rendu au chevet de ses concitoyens. Il «s’est montré compréhensif par rapport à cet acte qui peut se produire n’importe où», rapporte le chef du district de Saiss.

    Rétablir l’ordre

    Abderrafie Zouitene est conscient de l’ampleur de ce fait divers. Le DG de l’ONMT s’est voulu rassurant. Selon lui, l’Office s’est mobilisé pour prendre en charge le transfert des touristes victimes d’agression dans un grand palace de la capitale. L’établissement de Zouitene devait leur offrir également des billets d’avion. En attendant, cette histoire risque de porter un sérieux revers au secteur du tourisme, estiment les professionnels. A ce titre, les propriétaires des maisons d’hôtes ont appelé au renforcement de la sécurité, à la réouverture des postes de police, et à la mobilisation des patrouilles pédestres. «Ils menacent de fermer leurs hôtels, au même titre que les commerçants de la médina, si la sécurité n’est pas rétablie», rapporte leur président, Ahmed Sentissi. A l’heure où nous mettions sous presse, dimanche, le wali était attendu en médina. Il devait contenir la situation, rassurer les habitants et annoncer des mesures préventives et répressives pour rétablir l’ordre… Une réunion plus élargie avec les associations professionnelles et les commerçants de la médina est prévue mardi.

    Acte de barbarie

    Ils étaient en train de remonter le quartier Talâa Lakbira quand deux individus les ont agressés avec des couteaux. Ils se sont défendus mais en vain, face des gens armés et déterminés à commettre leur forfait. Eux sont Patrick, Nicolas et Lisa, les trois touristes allemands (deux hommes et une femme, âgés de 28, 27 et 22 ans) qui ont été agressés, vendredi dernier, alors qu’ils visitaient tranquillement l’ancienne médina de Fès. Visite qui a quasiment tourné au cauchemar. Notons qu’une quatrième touriste, l’amie de Patrick, a pu s’enfuir sans qu’elle ne soit touchée.La scène de désolation se déroule, peu après 18 heures, à quelques dizaines de mètres de la place Aïn Azliten, précisément devant Foundouk Achiyyech. En effet, les deux couples allemands retournaient à leur Riad (El Yassmine) quand ils sont attaqués par des individus, apparemment dans un état hystérique. La rue se transforme en bain de sang. «Sans aucune raison, les deux malfaiteurs s’en sont pris aux touristes, décrit un témoin oculaire. Et d’ajouter : «des jeunes du quartier sont intervenus pour arrêter le massacre…ils ont pu maîtriser ces individus et déplorent l’arrivée tardive des policiers ainsi que celle des secours, 45 minutes après l’acte criminel».
    LECONOMISTE.com

    De notre correspondant,
    Youness SAAD ALAMI
    Dernière modification par choucha, 10 novembre 2015, 20h02.

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