Le rapport 2014 de l’Organe international de contrôle des stupéfiants confirme le poids économique de la résine de cannabis, dont l’exportation représenterait 10 % du PIB du Maroc.
Bien qu’illicite et donc peu transparent, le marché mondial du cannabis a aussi ses leaders et ses tendances. Le rapport 2014 de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) nous apprend ainsi que « le Maroc est toujours le premier producteur de résine [de cannabis] du continent et l’un des premiers au monde, même s’il semble, d’après certaines informations, que la production y soit en recul », un constat d’autant plus significatif que « l’Afrique du Nord, qui a enregistré une augmentation des saisies de résine, demeure la sous-région d’Afrique où sont saisies les plus grandes quantités de cette substance ».
D’ailleurs, l’organisation relève – malgré cette baisse supposée de la production – une progression des saisies de résine de cannabis. A tel point que ce sont l’Algérie et le Maroc qui sont, d’après les chiffres officiels, les deux pays qui réalisent le plus de saisies dans la sous-région, avec respectivement, en 2011, 53 tonnes et 126 tonnes, puis en 2013 211 tonnes et 137 tonnes.
Au total, la part mondiale des saisies de résine de cannabis par le Maroc serait passée de 11% en 2011 à 12% en 2013.
Le « client principal » du cannabis marocain reste l’Europe, toutefois, les filières d’exportation sont diversifiées. Le rapport cite ainsi l’acheminement clandestin de 80 tonnes de résine de cannabis par bateaux de pêche depuis le Maroc jusqu’en Égypte.
Cette diversification des marchés d’exportation ne suffira cependant pas à consoler les barons de la drogue face à une autre tendance de marché : la production d’herbe dans les pays habituellement consommateurs, en Europe notamment. Citant notamment les conclusions de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, le rapport souligne que « les quantités de résine saisies sont désormais du même ordre que celles d’herbe, ce qui témoigne d’une préférence accrue pour l’herbe sur les marchés européens, où elle est de plus en plus produite localement ».
Le Maroc, qui demeure le pays d’origine de la majeure partie de la résine saisie en Europe, y voit là s’amoindrir l’une de ses sources illégales d’entrées de devises. L’exportation de résine de cannabis rapporterait au Maroc 114 milliards de dirhams par an, soit environ 10 % du PIB national, selon l’OICS.
Officiellement, depuis l’avènement du roi Mohammed VI en 1999, les surfaces cultivées de cannabis ont été considérablement réduites avec l’aide de l’Union Européenne et des Etats-Unis. La superficie des terres consacrées à cette culture aurait ainsi diminué de 65% de 2003 à 2010.
Mais la réalité est plus prosaïque. Si les surfaces cultivées ont été certainement réduites, le trafic, lui s’est considérablement élaboré.
Le produit lui-même a été affiné pour répondre à la demande croissante en Europe. De l’herbe traditionnelle mélangée au tabac, les trafiquants ont développé des résines compactes à plus forte valeur ajoutée.
Les nouvelles routes de la drogue ouvertes à partir des ports et criques du nord marocain servent aussi de plaques tournantes à d’autres drogues plus dures comme la cocaïne sud-américaine qui, depuis les mesures draconiennes prises après le 11-Septembre rendant plus difficile son acheminement des Amériques vers l’Europe, ont dû se trouver d’autres canaux de transit.
De plus, la cocaïne sert aussi parfois de monnaie d’échange au cannabis dont les trafiquants marocains alimentent la consommation émergente des grandes villes comme Tanger, Casablanca ou Marrakech, où la demande est en plein essor.
Source: Telquel
Bien qu’illicite et donc peu transparent, le marché mondial du cannabis a aussi ses leaders et ses tendances. Le rapport 2014 de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) nous apprend ainsi que « le Maroc est toujours le premier producteur de résine [de cannabis] du continent et l’un des premiers au monde, même s’il semble, d’après certaines informations, que la production y soit en recul », un constat d’autant plus significatif que « l’Afrique du Nord, qui a enregistré une augmentation des saisies de résine, demeure la sous-région d’Afrique où sont saisies les plus grandes quantités de cette substance ».
D’ailleurs, l’organisation relève – malgré cette baisse supposée de la production – une progression des saisies de résine de cannabis. A tel point que ce sont l’Algérie et le Maroc qui sont, d’après les chiffres officiels, les deux pays qui réalisent le plus de saisies dans la sous-région, avec respectivement, en 2011, 53 tonnes et 126 tonnes, puis en 2013 211 tonnes et 137 tonnes.
Au total, la part mondiale des saisies de résine de cannabis par le Maroc serait passée de 11% en 2011 à 12% en 2013.
Le « client principal » du cannabis marocain reste l’Europe, toutefois, les filières d’exportation sont diversifiées. Le rapport cite ainsi l’acheminement clandestin de 80 tonnes de résine de cannabis par bateaux de pêche depuis le Maroc jusqu’en Égypte.
Cette diversification des marchés d’exportation ne suffira cependant pas à consoler les barons de la drogue face à une autre tendance de marché : la production d’herbe dans les pays habituellement consommateurs, en Europe notamment. Citant notamment les conclusions de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, le rapport souligne que « les quantités de résine saisies sont désormais du même ordre que celles d’herbe, ce qui témoigne d’une préférence accrue pour l’herbe sur les marchés européens, où elle est de plus en plus produite localement ».
Le Maroc, qui demeure le pays d’origine de la majeure partie de la résine saisie en Europe, y voit là s’amoindrir l’une de ses sources illégales d’entrées de devises. L’exportation de résine de cannabis rapporterait au Maroc 114 milliards de dirhams par an, soit environ 10 % du PIB national, selon l’OICS.
Officiellement, depuis l’avènement du roi Mohammed VI en 1999, les surfaces cultivées de cannabis ont été considérablement réduites avec l’aide de l’Union Européenne et des Etats-Unis. La superficie des terres consacrées à cette culture aurait ainsi diminué de 65% de 2003 à 2010.
Mais la réalité est plus prosaïque. Si les surfaces cultivées ont été certainement réduites, le trafic, lui s’est considérablement élaboré.
Le produit lui-même a été affiné pour répondre à la demande croissante en Europe. De l’herbe traditionnelle mélangée au tabac, les trafiquants ont développé des résines compactes à plus forte valeur ajoutée.
Les nouvelles routes de la drogue ouvertes à partir des ports et criques du nord marocain servent aussi de plaques tournantes à d’autres drogues plus dures comme la cocaïne sud-américaine qui, depuis les mesures draconiennes prises après le 11-Septembre rendant plus difficile son acheminement des Amériques vers l’Europe, ont dû se trouver d’autres canaux de transit.
De plus, la cocaïne sert aussi parfois de monnaie d’échange au cannabis dont les trafiquants marocains alimentent la consommation émergente des grandes villes comme Tanger, Casablanca ou Marrakech, où la demande est en plein essor.
Source: Telquel
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