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Loubna Abidar : "Les femmes libres dérangent" au Maroc
La comédienne marocaine Loubna Abidar, actrice principale du film «Much Loved» interdit au Maroc, explique avoir décidé de quitter son pays car «les femmes libres dérangent», jeudi dans une tribune sur le site du Monde, quelques jours après une agression.
Le 5 novembre, l'actrice marocaine Loubna Abidar, à l'affiche du film controversé et interdit au Maroc, «Much Loved», est agressé par trois individus dans une rue de Casablanca. Agée de 30 ans, elle avait reçu des menaces pour avoir joué dans ce film traitant de la prostitution, puis publié à la fin de la semaine dernière sur les réseaux sociaux une vidéo où elle apparaît avec le visage tuméfié.
Une semaine après cette agression, elle a choisi de quitter son pays. Arrivée dimanche à Paris pour se faire soigner, la comédienne explique avoir été la cible d’une «campagne de détestation» et d’un «mouvement de haine» sur les réseaux sociaux et dans la population marocaine après la présentation du film au dernier festival de Cannes.
« Pourquoi j'ai décidé de quitter le Maroc »
«Au Maroc, les femmes libres dérangent»
Elle est revenue ce jeudi dans Le Monde pour expliquer dans une tribune les raisons de son départ du Maroc. Son argument principal? Un conservatisme ambiant insupportable : «Au fond, on m’insulte parce que je suis une femme libre. Et il y a une partie de la population, au Maroc, que les femmes libres dérangent, que les homosexuels dérangent, que les désirs de changement dérangent.»
Loubna Abidar raconte aussi comment elle a pu être trainée dans la boue au quotidien depuis plusieurs semaines : «Sur Facebook et Twitter, mon nom est associé à celui de "sale ****" des milliers de fois par jour. Quand une fille se comporte mal, on lui dit "tu finiras comme Abidar". Chaque semaine, je reçois des menaces de mort. J’ai encore des amis et des proches pour me soutenir, mais beaucoup se sont détournés de moi.»
Un film qui porte atteinte aux valeurs pour le gouvernement
Avant d'évoquer son agression du 5 novembre «par trois jeunes hommes» : «J’étais dans la rue, ils étaient dans leur voiture, ils m’ont vue et reconnue, ils étaient saouls, ils m’ont fait monter dans leur véhicule, ils ont roulé pendant de très longues minutes et pendant ce temps ils m’ont frappée sur le corps et au visage tout en m’insultant».
Doublement récompensé lors du festival du film francophone d’Angoulême, fin août, avec le Valois d’or pour le film, réalisé par Nabil Ayouch, et celui de la meilleure actrice pour Loubna Abidar, «Much Loved» a dans le même temps été interdit en mai, préventivement, par le gouvernement marocain qui avait évoqué «un outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine».
ledauphine
La comédienne marocaine Loubna Abidar, actrice principale du film «Much Loved» interdit au Maroc, explique avoir décidé de quitter son pays car «les femmes libres dérangent», jeudi dans une tribune sur le site du Monde, quelques jours après une agression.
Le 5 novembre, l'actrice marocaine Loubna Abidar, à l'affiche du film controversé et interdit au Maroc, «Much Loved», est agressé par trois individus dans une rue de Casablanca. Agée de 30 ans, elle avait reçu des menaces pour avoir joué dans ce film traitant de la prostitution, puis publié à la fin de la semaine dernière sur les réseaux sociaux une vidéo où elle apparaît avec le visage tuméfié.
Une semaine après cette agression, elle a choisi de quitter son pays. Arrivée dimanche à Paris pour se faire soigner, la comédienne explique avoir été la cible d’une «campagne de détestation» et d’un «mouvement de haine» sur les réseaux sociaux et dans la population marocaine après la présentation du film au dernier festival de Cannes.
« Pourquoi j'ai décidé de quitter le Maroc »
«Au Maroc, les femmes libres dérangent»
Elle est revenue ce jeudi dans Le Monde pour expliquer dans une tribune les raisons de son départ du Maroc. Son argument principal? Un conservatisme ambiant insupportable : «Au fond, on m’insulte parce que je suis une femme libre. Et il y a une partie de la population, au Maroc, que les femmes libres dérangent, que les homosexuels dérangent, que les désirs de changement dérangent.»
Loubna Abidar raconte aussi comment elle a pu être trainée dans la boue au quotidien depuis plusieurs semaines : «Sur Facebook et Twitter, mon nom est associé à celui de "sale ****" des milliers de fois par jour. Quand une fille se comporte mal, on lui dit "tu finiras comme Abidar". Chaque semaine, je reçois des menaces de mort. J’ai encore des amis et des proches pour me soutenir, mais beaucoup se sont détournés de moi.»
Un film qui porte atteinte aux valeurs pour le gouvernement
Avant d'évoquer son agression du 5 novembre «par trois jeunes hommes» : «J’étais dans la rue, ils étaient dans leur voiture, ils m’ont vue et reconnue, ils étaient saouls, ils m’ont fait monter dans leur véhicule, ils ont roulé pendant de très longues minutes et pendant ce temps ils m’ont frappée sur le corps et au visage tout en m’insultant».
Doublement récompensé lors du festival du film francophone d’Angoulême, fin août, avec le Valois d’or pour le film, réalisé par Nabil Ayouch, et celui de la meilleure actrice pour Loubna Abidar, «Much Loved» a dans le même temps été interdit en mai, préventivement, par le gouvernement marocain qui avait évoqué «un outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine».
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