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Le philosophe français est mort avant hier soir

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    Le philosophe français est mort avant-hier soir : André Glucksmann, témoin furtif et percutant de la « tragédie nationale »

    Le philosophe français, André Glucksmann, est mort avant-hier soir à l’âge de 78 ans. Pour l’Algérie, il aura été durant les années quatre-vingt-dix un témoin attentif à son actualité et un des intellectuels français qui ont mis en doute la thèse très répandue à l’époque celle du « qui tue qui ».

    Il aura été contre non pas seulement pour ses convictions de penseur en guerre contre les totalitarismes, « tous les totalitarismes », disait-il, mais pour avoir séjourné dans notre pays. En janvier 1998, il s’est rendu dans la localité de Sidi Hamed dans la ceinture algéroise et dans l’Ouarsenis où il a fait le reporter de terrain et écrit un papier resté célèbre : « En Algérie, j’ai pleuré aux portes du XXIe siècle ».
    Un texte où il restitue les choses qu’il avait vues à l’époque, alors que l’Algérie rentrait dans l’ère des grands massacres de Rais, Bentalha et Had Chekala et de la métastase de l’islamisme armé algérien. Un passage de cet article, plus intéressant de ce qu’avait écrit à la même époque Bernard-Henri Levy dans les colonnes du quotidien parisien Le Monde. « Il faut que je comprenne comment les meurtres les plus ignobles sont devenus une stratégie méthodique et raisonnée. «Hitler dissimulait les camps de la mort dans ‘’la nuit et le brouillard’’. Staline ne se vantait pas d’exterminer ses compatriotes par la famine politiquement correcte et le goulag. Le terrorisme algérien étale son abomination, il massacre à ciel ouvert, il affiche l’ignominie. Cet exhibitionnisme se veut symbolique. Ses crimes parlent aux peuples du Livre. Le couteau qui déchiquette l’enfant met en scène un sacrifice d’Abraham inversé ». « Il me faut, écrit-il en début de cet article, imaginer l’inimaginable et penser l’inconcevable. Comment un être humain peut-il découper un bébé en tranches tout en invoquant Dieu? » Voilà le type de question que se posait le philosophe avec un sens aigu de la description : « Dans le douar Chanine, un hameau dévasté sur le piémont désolé de l’Ouarsenis, j’ai vu un berceau bleu. Bricolé avec des tiges de fer servant d’ordinaire à la construction des maisons. Au moindre souffle de vent, à la moindre poussée du doigt, il se balançait, il se balançait. A l’intérieur du berceau, je n’ai vu qu’une petite couverture figée de sang caillé. Les survivants avaient enterré le nouveau-né et fui avec leurs maigres richesses... ». Abstraction de son parcours très particulier et sans doute symptomatique de ce qui se passe dans le monde de l’intelligentsia en France, de son déclin aussi, André Gluscksmann restera, pour nous, pour beaucoup d’Algériens en tout cas, un des témoins qui a écrit, parlé et échangé avec sincérité et moins d’ambiguïté que d’autres sur la « tragédie nationale » comme on appelle aujourd’hui la décennie rouge ou noire, la confusion des couleurs étant certainement, aussi, le symbole de l’oubli de la barbarie qui a soufflé sur notre pays et qui continue, en dépit des discours naïfs, de le menacer. Daech n’est pas si loin, juste en Libye, un pays si familier.... Ce qui reste de lui servira certainement comme matériau d’écriture de l’histoire de la « sale guerre » algérienne et de la façon dont elle a été perçue à l’étranger et en France en particulier, pour les raisons que l’on sait...
    Le penseur était malade depuis plusieurs années, a confié l’un de ses éditeurs. « Il avait plusieurs cancers. Il s’est vraiment battu », a-t-il précisé. Il « vivait dans un monde d’idées et de combats », a déclaré son fils, le réalisateur Raphaël Glucksmann, sur la radio France Inter, en expliquant que la jeunesse de son père, enfant juif dans une France occupée par les nazis, avait façonné sa vision du monde.
    « Il a même été mis dans les trains et sa mère a réussi à l’en sortir. Donc, il m’a dit que tout le reste, c’était du rab et que 70 ans de rab, c’était une chance incroyable et qu’il fallait la saisir pour en faire profiter d’autres », a rapporté Raphaël Glucksmann selon l’AFP.
    Né le 19 juin 1937, André Glucksmann , jeune diplômé en philosophie, est assistant de l’intellectuel libéral Raymond Aron à l’université de la Sorbonne quand surviennent les révoltes étudiantes de mai 1968, auxquelles il participe aux côtés des maoïstes.
    En 1975, marqué par la sortie de « L’archipel du goulag » d’Alexandre Soljenisyne, il rompt spectaculairement avec le marxisme en publiant « La cuisinière et le mangeur d’hommes » (Seuil). Vendu à des dizaines de milliers d’exemplaires, il provoque un choc car, à l’époque, les attaques frontales contre l’idéologie communiste sont plutôt rares. Il devient une icône de ce qu’on va appeler les « nouveaux philosophes », une appellation qui, aux yeux de beaucoup, ne sonne pas comme une éloge, mais comme l’expression du déclin de la pensée française...
    De l’anticommunisme, son combat se déplacera naturellement vers l’antitotalitarisme et la défense des droits de l’Homme. En 1977, il réussit à réunir, pour l’histoire française, la grande figure des intellectuels de gauche Jean-Paul Sartre et le libéral Raymond Aron pour convaincre le président d’alors, Valéry Giscard d’Estaing, d’intervenir pour aider les réfugiés vietnamiens. C’était l’époque des « boat-people ».
    Dans un de ses derniers livres, « Une Rage d’enfant » (Plon, 2006), il expliquait que la colère et la misère du monde avaient été le moteur de son action, en faveur des plus faibles.
    En 2013, il a signé une tribune rappelant que le traitement des Roms en France n’était pas « républicain ». A la même époque où il écrit sur les massacres en Algérie, il évolue de manière difficile à suivre vers l’atlantisme, part en guerre jusqu’à la fin de ses jours, contre le Kremlin à Moscou et contre Poutine, soutient l’intervention occidentale contre la Serbie en 1999 pour défendre la minorité kosovare. Il défend également l’intervention américaine en Irak contre le régime de Saddam Hussein en 2003, puis l’opération en Libye visant à se débarrasser de Mouammar Kadhafi. Des sujets sur lesquels, sauf erreur, il ne s’exprimera plus. Dessus, il avait atrocement tort.

    par Farid Ainouche

    le reporters dz
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    Je l'ai vu à Benyalha
    il pleurait

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