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Le cannabis marocain, de la récolte dans les montagnes du rif jusqu'à la traversée sur une "gomme" vers l'Espagne. C'est l'enquête exceptionnelle, jamais filmée auparavant, menée par le journaliste Jérôme Pierrat, que diffuse Canal Plus, mercredi 18 novembre.
C'est l'automne : l'heure de la récolte dans les immenses champs de cannabis qui tapissent les montagnes du rif marocain. Près de 80 % des 300 tonnes de cannabis fumées chaque année en France viennent de cette région du Maroc, premier producteur au monde (2.800 tonnes par an). 50.000 hectares y sont cultivés et font vivre 700.000 personnes, soit près de la moitié de la population locale.
En quête de 25 tonnes de hash
C'est là que s'est rendu le journaliste Jérôme Pierrat, spécialiste du grand banditisme à qui l'on doit déjà plusieurs retentissantes enquêtes diffusées dans Lundi Investigation. Comment est-il entré dans ce sanctuaire ? Avec l'aide d'un vrai trafiquant, complice, le journaliste a pu faire croire qu'il était en quête de 25 tonnes de produit.
Avec une caméra cachée, il a ainsi pu saisir les différentes étapes de fabrication du cannabis. Avec les ouvriers agricoles qui battent les tiges pour faire tomber les têtes, le tamisage des graines de pollen - le fameux "tap-tap" qui résonne régulièrement dans les vallées du rif-, la mise en sachets de 100 g, la première pression et l'inscription, sur chaque plaquette, du logo de chaque trafiquant. L'estampille de Jérôme Pierrat ? "C+" ! Les plaquettes sont ensuite scotchées par lots de 500g, puis 5kg, jusqu'à 25-30 kg qui forment une "valise marocaine", avec une dernière couche de toile cousue main qui enveloppe le tout.
Jusqu'à 1.300 €/kilo... hors transport
Marijuana, paki, haldala, kif du Maroc, mexicaine, weed weedo ? Il y a de tout dans le rif. Et de toutes les tailles : du petit paysan qui produit 600 kg par an, à la coopérative capable de fournir plusieurs centaines de tonnes chaque mois... En fonction des variétés, de la qualité (première pression, pollen, etc), du "terroir", les prix débutent à 300 € le kilo pour s'envoler à 1.300 € pour de la haldala. Mais le plus compliqué, c'est le transport.
En traversant la Méditerranée, le prix au kilo va doubler. Seuls 15 km séparent pourtant le Maroc de l'Espagne, porte d'entrée pour l'Europe. Mais depuis 2003, l'Espagne a truffé ses côtes de radars et de caméras, rendant toute traversée périlleuse. Pour passer, il faut de l'audace, et/ou corrompre, ou faire de longs détours.
"Avant, cela te coûtait 100 € par kilo. Maintenant, c'est multiplié par dix. Quand tu passes deux tonnes, tu dois arroser 30 personnes, ce n'est plus tenable", se lamente un ancien trafiquant.
Les traversées restent aléatoires : conditions météo, présence policière... Jérôme Pierrat devra patienter plusieurs semaines, reclus dans un appartement. Le jour J, 24 bonshommes traversent une plage avec 47 valises (1,4 t de cannabis) qu'ils chargent sur une barque de pêcheur. A 300 m au large, le journaliste attendra encore plusieurs heures (problèmes techniques) qu'une "gomme", un puissant bateau, vienne chercher la précieuse cargaison. La traversée, elle, sera très mouvementée, avec une prise en chasse par la police marocaine. Documentaire à ne pas rater !
- Aux Royaumes du shit, Canal Plus, mercredi 18 novembre à 20h55.TSA
C'est l'automne : l'heure de la récolte dans les immenses champs de cannabis qui tapissent les montagnes du rif marocain. Près de 80 % des 300 tonnes de cannabis fumées chaque année en France viennent de cette région du Maroc, premier producteur au monde (2.800 tonnes par an). 50.000 hectares y sont cultivés et font vivre 700.000 personnes, soit près de la moitié de la population locale.
En quête de 25 tonnes de hash
C'est là que s'est rendu le journaliste Jérôme Pierrat, spécialiste du grand banditisme à qui l'on doit déjà plusieurs retentissantes enquêtes diffusées dans Lundi Investigation. Comment est-il entré dans ce sanctuaire ? Avec l'aide d'un vrai trafiquant, complice, le journaliste a pu faire croire qu'il était en quête de 25 tonnes de produit.
Avec une caméra cachée, il a ainsi pu saisir les différentes étapes de fabrication du cannabis. Avec les ouvriers agricoles qui battent les tiges pour faire tomber les têtes, le tamisage des graines de pollen - le fameux "tap-tap" qui résonne régulièrement dans les vallées du rif-, la mise en sachets de 100 g, la première pression et l'inscription, sur chaque plaquette, du logo de chaque trafiquant. L'estampille de Jérôme Pierrat ? "C+" ! Les plaquettes sont ensuite scotchées par lots de 500g, puis 5kg, jusqu'à 25-30 kg qui forment une "valise marocaine", avec une dernière couche de toile cousue main qui enveloppe le tout.
Jusqu'à 1.300 €/kilo... hors transport
Marijuana, paki, haldala, kif du Maroc, mexicaine, weed weedo ? Il y a de tout dans le rif. Et de toutes les tailles : du petit paysan qui produit 600 kg par an, à la coopérative capable de fournir plusieurs centaines de tonnes chaque mois... En fonction des variétés, de la qualité (première pression, pollen, etc), du "terroir", les prix débutent à 300 € le kilo pour s'envoler à 1.300 € pour de la haldala. Mais le plus compliqué, c'est le transport.
En traversant la Méditerranée, le prix au kilo va doubler. Seuls 15 km séparent pourtant le Maroc de l'Espagne, porte d'entrée pour l'Europe. Mais depuis 2003, l'Espagne a truffé ses côtes de radars et de caméras, rendant toute traversée périlleuse. Pour passer, il faut de l'audace, et/ou corrompre, ou faire de longs détours.
"Avant, cela te coûtait 100 € par kilo. Maintenant, c'est multiplié par dix. Quand tu passes deux tonnes, tu dois arroser 30 personnes, ce n'est plus tenable", se lamente un ancien trafiquant.
Les traversées restent aléatoires : conditions météo, présence policière... Jérôme Pierrat devra patienter plusieurs semaines, reclus dans un appartement. Le jour J, 24 bonshommes traversent une plage avec 47 valises (1,4 t de cannabis) qu'ils chargent sur une barque de pêcheur. A 300 m au large, le journaliste attendra encore plusieurs heures (problèmes techniques) qu'une "gomme", un puissant bateau, vienne chercher la précieuse cargaison. La traversée, elle, sera très mouvementée, avec une prise en chasse par la police marocaine. Documentaire à ne pas rater !
- Aux Royaumes du shit, Canal Plus, mercredi 18 novembre à 20h55.TSA
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