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La crise actuelle n'est pas qu'économique

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  • La crise actuelle n'est pas qu'économique

    Depuis le 9 novembre, l'État français a épuisé ses recettes fiscales. D'où une question devenue sempiternelle : pourquoi la croissance ne repart-elle pas ? Et comme toujours, chacun a une opinion tranchée. Dans le milieu politique, l'opposition condamne l'absence de réforme et l'incapacité du gouvernement à maîtriser les dépenses publiques. Le gouvernement quant à lui rappelle que la dépense avait déjà filé avant leur accession au pouvoir et renouvellera son vœu pieu d'une reprise à venir. Patience donc. Le débat n'est pas plus constructif parmi les économistes. Certains préconisent encore plus de dépenses, voire un quantitative easing, les autres réclament un relâchement fiscal ou encore un désendettement majeur.

    Ainsi année après année, le débat demeure sans atteindre le moindre consensus. Il semblerait qu'en France, hommes politiques comme experts soient incapables de s'accorder, ce qui signifie aussi que les raisons de la stagnation économique ne sont pas claires. Autrement, des solutions communes seraient trouvées, au moins parmi les économistes dont l'objectif reste de comprendre les phénomènes économiques et non de plaire à un quelconque électorat.

    Un débat mal posé

    En réalité, la persistance du débat laisse penser que celui-ci est mal posé. A bien y regarder, la situation des entreprises françaises s'améliore. Depuis la fin de l'année dernière leur taux de marge repart à la hausse, le taux d'utilisation des facteurs de production a retrouvé son niveau moyen de long terme et les entrepreneurs prévoient une hausse de la demande pour l'année à venir. Le climat des affaires est donc favorable à la reprise. Pourtant, le chômage perdure et la croissance stagne. Comment expliquer cette situation ?

    Des causes non économiques

    Selon l'historienne Deidre McCloskey les phénomènes économiques ont toujours des causes non économiques. Crise majeure comme croissance miraculeuse naissent de l'état psychologique et sociologique d'une population. Bien sûr, cela ne signifie pas que la conjoncture est sans importance, mais que celle-ci compte moins que la perception que la population a de l'avenir. Aussi, peu importe la qualité des indicateurs économiques, tant que les Français ne seront pas rassurés, ils n'entreprendront pas.

    Or, quels sont leurs motifs d'inquiétudes ? A en croire les agences de notation il y a la dette souveraine et il est clair qu'il faudra trouver un moyen de la maîtriser. Mais il y a sans doute des motifs plus profonds qui tiennent à l'absence de visibilité quant à la direction que prend le pays. Qu'allons-nous faire pour résoudre la crise des migrants ? Que faisons-nous face à l'Etat Islamique ? Où en est la crise ukrainienne ? Des questions sans réponses qui sont autant de raisons d'être pessimistes.

    Offrir une vision de l'avenir

    Tant que les hommes politiques demeureront inaudibles sur ces sujets, les entrepreneurs préfèreront attendre avant d'investir et d'embaucher, craignant un tournant inattendu dans un monde devenu imprévisible. Aussi, il est temps que les hommes politiques retrouvent leur fonction première et oublient la poursuite de leurs intérêts particuliers. Ils sont élus pour gouverner, c'est-à-dire pour offrir une vision de l'avenir et réagir clairement face aux événements qui bouleversent le monde. Il ne s'agit pas là de fustiger le gouvernement. L'absence de vision est une constante dans tous les partis actuels. Mais cela doit alerter et réveiller la classe politique. En matière de croissance et d'emploi tout est lié. L'économie ne va pas sans la politique et la paix sociale. Et c'est une bonne chose car cela signifie que pour résoudre les problèmes économiques il faut les oublier un peu et se concentrer sur ce qui compte vraiment.


    la tribune
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