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LE REGARD DE RACHID BOUDJEDRA, Où en est « la révolution » tunisienne ?

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  • LE REGARD DE RACHID BOUDJEDRA, Où en est « la révolution » tunisienne ?

    Beaucoup de médias continuent à parler de « Révolution tunisienne », alors que les jeunes émeutiers de janvier 2011 ont souvent rejoint les partis islamistes ou partis faire la guerre au Moyen-Orient. Et ce n’est pas un hasard si le contingent étranger le plus important qui combat actuellement en Syrie, aux côtés de l’EI, est le contingent tunisien qui compte environ 3 000 jeunes.

    Après quatre années qui ont servi à organiser une « entourloupette » politique pour réinstaller l’ancien régime de Ben Ali, sans Ben Ali, créer des bases solides pour le terrorisme salafiste et mettre le pays à genoux, devenu exsangue, aujourd’hui, avec des grèves interminables, une grande partie du pays en insurrection permanente et une énorme frustration qui s’est emparée de la classe intellectuelle ; le bilan est vraiment désastreux.

    La Tunisie d’aujourd’hui est un pays chamboulé de fond en comble, où la pauvreté, le chômage et le complexe de l’échec se sont installés durablement. Même cette « trouvaille » qu’a été le parti « Nida Tounes » créé de toutes pièces par les partisans de l’ancien régime, s’est avérée très vite un gros canular qui a permis au parti islamiste d’Ennahda de revenir – encore une fois ! – au premier plan et de jouer les pompiers et les sauveteurs. Ce parti a joué d’une façon intelligente avec toutes les contradictions de la situation chaotique qui a succédé à la faillite de l’ancien régime, reste, en fait, le vrai et le seul parti du pays.


    Ainsi la rupture supposée et qui aurait eu lieu en janvier 2011, n’en est pas une ! Ainsi le citoyen tunisien se trouve diffracté et pris au piège, bégayant entre la haine et le désir de violence, entre la résignation et la révolte, entre la réconciliation et la réfutation. Aussi ce citoyen vit-il en permanence une conscience douloureuse et instable et s’enfonce-t-il à l’intérieur d’une crise permanente envers « l’autre » qui ne cesse de lui renvoyer une image positive et « encourageante » de lui-même qui le flatte et dont il se méfie, tout à la fois.

    Mais en réalité l’Homme tunisien « fragmenté » refuse sa marginalisation objective, ce qui est, en soi, un signe de bonne santé sociopolitique, mais il donne l’impression – en même temps – de vouloir s’y enfermer, voire s’y vautrer. D’autant plus que la gauche incarnée pendant un certain temps par l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) donne l’impression de s’essouffler, à son tour.

    Il reste les grandes manœuvres du « Benalisme », avec le retour des vautours de l’ancien système qui ont été libérés de prison ou « pardonnés », à la grande joie de l’Europe qui a toujours cru en cette solution-là.

    TSA
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