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    Le Qatar : “valet des Américains” ou “club Med des terroristes” ?

    Entretien avec Fabrice Balanche, Challenges.fr, 15 janvier 2015

    « Le Qatar a financé le Front Al-Nosra (…) jusqu’à la scission intervenue en avril 2013. L’organisation, rattachée à Al-Qaïda, est pourtant inscrite sur la liste terroriste des États-Unis depuis le 20 novembre 2012 et la déclaration d’Hillary Clinton. Après la scission en avril 2013 – autrement dit la séparation entre Nosra dirigé par le syrien Al-Joulani et l’État islamique (EI) conduit par l’irakien al-Baghdadi – le Qatar a choisi de soutenir l’EI contrairement à l’Arabie Saoudite qui continue de financer Nosra. Néanmoins, la réalité est bien plus complexe encore. Si l’EI est une organisation soudée et structurée, les groupes de Nosra, bien qu’ils prêtent tous allégeance, semblent bien plus autonomes. Ainsi, le Qatar peut être également amené à financer un groupe de combattants se revendiquant de Nosra pour un intérêt particulier. De même, il existe différents clans en Arabie Saoudite, qui est loin d’être un royaume monolithique. Ces familles soutiennent aussi bien Nosra que l’EI.


    Plus largement encore, ce qu'il faut comprendre, c'est que les véritables rivaux de l'Arabie Saoudite et du Qatar, ce sont toutes les entités qui constituent le "croissant chiite" (l'Iran, la Syrie des Alaouites, l'Irak chiite pro-iranienne et le Hezbollah). Dans cette optique, l'EI et Nosra sont en fait des alliés stratégiques, dans le sens où ces organisations peuvent briser cet axe pro-iranien !

    Par ailleurs, les Etats-Unis financent parfois involontairement des djihadistes. Lorsque Al-Nosra a été considéré par les Etats-Unis comme une organisation terroriste, le front a crée de nouveaux groupuscules avec des fausses dénominations afin de capter les financements américains. Le groupe Jaysh al-Islam (Armée de l'Islam) a par exemple été financé par les Etats-Unis avant que son affiliation avec Al-Qaïda ne soit démontrée.»

    Nafeez Ahmed, « Ex-intel officials : Pentagon report proves US complicity in ISIS », Medium.com, 2 juin 2015,

    « Comme je l’ai rapporté le 22 mai [2015], le document de la Defense Intelligence Agency (DIA) obtenu par Judicial Watch (…) confirme que la communauté du Renseignement états-unienne avait anticipé la montée en puissance de Daech il y a 3 ans, comme conséquence directe du soutien des rebelles extrémistes en Syrie. [Diffusé aux principales agences de renseignement US en] août 2012, [ce] “Information Intelligence Report” (IIR) révèle que le noyau dur de la rébellion syrienne était alors dominé par un certain nombre de groupes islamistes, incluant al-Qaïda en Irak (AQI). Il alertait sur le fait que les “puissances soutenant” la rébellion – identifiées dans ce document comme étant l’Occident, les États du golfe Persique et la Turquie –, souhaitaient l’émergence d’une “Principauté Salafiste” dans l’Est de la Syrie afin d’“isoler” le régime d’el-Assad. De plus, ce document contenait l’extraordinaire prédiction qu’un tel embryon de mini-État islamiste, soutenu par les puissances sunnites de la région, accentuerait le risque de proclamation d’un “État Islamique” à cheval entre l’Irak et la Syrie. Ce rapport de la DIA anticipait même la chute de Mossoul et de Ramadi. »

    Nafeez Ahmed, « Ex-intel officials : Pentagon report proves US complicity in ISIS », 2 juin 2015,
    « Selon des experts états-uniens et britanniques des renseignements, un rapport déclassifié du Pentagone confirme que l’Occident a amplifié son soutien aux rebelles extrémistes en Syrie, sachant pertinemment que cette stratégie jetterait les bases de l’“État Islamique” (EI). Les experts qui l’ont dénoncé incluent notamment des célèbres lanceurs d’alertes issus du gouvernement US, dont l’ancien analyste du Pentagone Daniel Ellsberg, l’ancien officier supérieur de la NSA Thomas Drake, et l’ancienne agente du FBI Coleen Rowley. Leurs remarques démontrent le caractère fallacieux des affirmations de deux anciens hauts responsables, Michael Morell (CIA) et John Schindler (NSA). Ces derniers ont tenté de nier la responsabilité de l’administration Obama dans les échecs politiques révélés par les documents de la DIA. »

    [11]. Nafeez Ahmed, « L’État islamique, cancer du capitalisme moderne », MiddleEastEye.net, 27 mars 2015,

    « L’opération qui se poursuit actuellement a été étroitement contrôlée dans le cadre d’un programme secret toujours en cours, coordonné conjointement par les services de renseignement militaire américains, britanniques, français et israéliens. Des rapports publics confirment qu’à la fin de l’année 2014, le soutien apporté par les États-Unis aux combattants luttant contre Assad s’élevait, à lui seul, à environ 2 milliards de dollars. Ce soutien aux extrémistes islamistes est communément considéré comme une erreur, et les faits parlent d’eux-mêmes. D’après des évaluations classifiées de la CIA, les services de renseignement américains savaient que le soutien apporté aux rebelles anti-Assad dirigé par les États-Unis à travers ses alliés au Moyen-Orient a toujours fini entre les mains des extrémistes les plus virulents. Toutefois, il a continué »

    Dennis Kucinich, « Le Congrès US autorise le soutien des “rebelles” », DeDefensa.org, 19 septembre 2014,

    « Écrivant sur la connexion entre l’Arabie saoudite et l’État Islamique (EI), l’historien Alastair Crooke a récemment décrit les insurgés “modérés” en Syrie comme étant “plus rares que la licorne des légendes”. Les “modérés” ont conclu un pacte de non-agression avec l’EI. Les “modérés” ont capturé un journaliste états-unien et l’ont vendu à l’EI, qui l’a décapité. L’Arabie saoudite qui, avec le Qatar, a financé les jihadistes en Syrie, propose désormais de “former” les rebelles. Le Congrès est prié d’avaler cette recette douteuse : les sponsors des jihadistes radicaux vont former des jihadistes “modérés”. (…) Les soi-disant “rebelles” sont des mercenaires qui viennent de plus de 20 pays. Ils s’organisent et se réorganisent constamment en nouveaux groupes, qui offrent leur allégeance à quiconque les paye ou leur fournit des armes – et ce à tout moment »

    Nafeez Ahmed, « How the West created the Islamic State », Medium.com, 11 septembre 2014,

    « Durant le même mois de la prise de contrôle, par al-Qaïda, des principales régions pétrolifères de Syrie (Deir ez-Zor et Hassaké), l’Union européenne vota un allègement de l’embargo pétrolier sur ce pays. Le but était d’autoriser la vente d’or noir depuis ces mêmes champs pétrolifères contrôlés par al-Qaïda. (…) “La conclusion logique de cette folie [collective] est que l’Europe financera al-Qaïda”, avait alors déclaré Joshua Landis, un expert de la Syrie à l’Université d’Oklahoma » ; José Fort, « Des pays de l’Union européenne achètent du pétrole aux barbares », Humanite.fr, 25 septembre 2014,http://www.humanite.fr/blogs/des-pay...arbares-552824

    [15]. Pour un résumé fiable et sourcé de l’utilisation de réseaux jihadistes par les États profonds occidentaux pour déstabiliser l’Afghanistan, la Bosnie, le Kosovo, la Libye et la Syrie, voir Nafeez Ahmed, « L’État islamique, cancer du capitalisme moderne », MiddleEastEye.net, 27 mars 2015,
    http://www.middleeasteye.net/node/39507

    [16]. Maxime Chaix, « Al-Qaïda : terroriste en France, alliée en Syrie », DeDefensa.org, 10 janvier 2015, http://www.dedefensa.org/article-al-...0_01_2015.html

    [17]. Robin Verner, « La France a fourni des armes à la révolution syrienne dès 2012, explique François Hollande dans un livre », Slate.fr, 6 mai 2015,http://www.slate.fr/story/101291/France-armes-Syrie : « Dans son livre, Xavier Panon transcrit les propos d’un responsable du Quai d’Orsay : “François Hollande et son ministre [Fabius] ont été bien imprudents sur la Syrie et l’embargo. Faute d’avoir la capacité d’influer réellement sur le rapport de forces, la posture reste morale. Or, la morale est rarement bonne inspiratrice en politique étrangère. Livrer des armes sans garantie de destination, c’est être cobelligérant. Il y a davantage de raisons de ne pas le faire que de le faire” » (accentuation ajoutée).

    [18]. Maxime Chaix, « Al-Qaïda : terroriste en France, alliée en Syrie », DeDefensa.org, 10 janvier 2015,http://www.dedefensa.org/article-al-...0_01_2015.html : « Mise à jour du 6 février 2015 : Dans Le Canard Enchaîné du mercredi 21 janvier 2015 (n°4917), il a été révélé que “la livraison d’armes par la France aux combattants dits ‘modérés’ de l’opposition syrienne est interrompue. L’état-major a constaté qu’elles étaient souvent interceptées, voire revendues au Front Al-Nosra (Al-Qaïda) ou à l’État islamique” » (accentuation ajoutée).

    [19]. Frédéric Rivière, « Alain Marsaud, député, président du groupe de travail sur la Syrie », Rfi.fr, 24 avril 2014,
    http://www.rfi.fr/emission/20140424-...travail-syrie/. Sur RFI, Alain Marsaud a affirmé sa « conviction » que les services spéciaux français avaient soutenu des réseaux jihadistes en Syrie, et que celle-ci était « partagée par beaucoup de gens [,] raison pour laquelle [il avait] demandé (…) la constitution d’une mission d’information, d’une commission d’enquête parlementaire afin de vérifier les conditions dans lesquelles tout ça se passe (…) ». Lors de cette interview, il affirmé sans ambages que « la France [avait] dû encourager certains jihadistes français à se rendre en Syrie ».

    [20]. Isabelle Mandraud (avec Gilles Paris), « Pression militaire et succès diplomatique pour les rebelles syriens », LeMonde.fr, 13 décembre 2012,
    http://www.lemonde.fr/acces-restrein...5889_3218.html : « En revanche, la décision des États-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que “tous les Arabes étaient vent debout” contre la position américaine, “parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot”. “C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne”, a ajouté le ministre » (accentuation ajoutée).

    [21]. « Le Qatar : “valet des Américains” ou “club Med des terroristes” ? », entretien avec Fabrice Balanche, Challenges.fr, 15 janvier 2015,http://www.challenges.fr/economie/20...rroristes.html : « Après la scission en avril 2013 – autrement dit la séparation entre Nosra dirigé par le syrien Al-Joulani et l’État islamique (EI) conduit par l’irakien al-Baghdadi – le Qatar a choisi de soutenir l’EI contrairement à l’Arabie Saoudite qui continue de financer Nosra. »
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