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Attentats de Paris : l'enquête en cinq points clés

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  • Attentats de Paris : l'enquête en cinq points clés

    SPÉCIAL ATTENTATS. Alors que les investigations s'orientent vers la Grèce, où au moins deux terroristes se seraient infiltrés parmi des migrants, policiers et magistrats sont sur la piste d'un commanditaire des attentats.

    Éric Pelletier (avec St. S et R.B.) | 21 Nov. 2015, 07h18

    Depuis les attentats du 13 novembre, plus de 600 auditions ont d'ores et déjà été réalisées par la seule police judiciaire parisienne.

    1. Qui est le véritable commanditaire ?
    Les investigations titanesques sur les attentats du 13 novembre prouvent le rôle central joué par Abdelhamid Abaaoud, un jihadiste belgo-marocain de 28 ans, rentré de Syrie pour frapper en France.

    Mais, pour les enquêteurs, il apparaît avant tout comme le « coordonnateur » des trois commandos. Selon des sources concordantes, un supérieur au sein de Daech, commanditaire présumé des attentats, est identifié ou serait sur le point de l'être.

    2. Comment les terroristes sont-ils arrivés ?
    Les services de renseignement français, aussi bien intérieur qu'extérieur, surveillaient depuis longtemps Abaaoud. Mais personne ne l'a vu sortir de Syrie. Et personne n'a détecté son retour dans l'espace Schengen. Selon toute vraisemblance, ce membre insaisissable de Daech se trouvait en Grèce, au moment du démantèlement d'une cellule terroriste à Verviers (Belgique) en janvier 2015. Il serait ensuite retourné en Syrie. « C'est un échec », reconnaît sans détour un haut responsable de la lutte antiterroriste, qui attend un « retex », un retour d'expérience pour savoir s'il y a eu « faille », c'est-à-dire « si des signaux ont été sous-estimés ». L'enquête a déterminé que plusieurs membres du commando se sont mêlés aux migrants arrivés le 3 octobre sur l'île de Leros, en Grèce. Au moins deux kamikazes morts au Stade de France ont emprunté cet itinéraire, munis de faux papiers. Mais, selon nos informations, d'autres profils suspects ont été identifiés ce même jour parmi les migrants. La Grèce, frontière orientale de l'espace Schengen, est au cœur de l'enquête.

    3. Comment la police est-elle remontée jusqu'à Abaaoud ?
    Un énorme travail technique a été réalisé à partir des dizaines de milliers de connexions et de communications passées à Paris et dans sa région dans la soirée du 13 novembre et les heures qui ont suivi. « Grâce aux capacités techniques mutualisées des services intérieur et extérieur français, Abaaoud a pu être localisé lundi », indique-t-on dans les milieux du renseignement. L'information est corroborée par un témoignage oculaire qui décrit Abaaoud en compagnie de sa cousine, Hasna Aït Boulahcen (ci-dessus). Cette dernière est placée sous surveillance. Selon l'AFP, les enquêteurs la voient s'entretenir, mardi, avec un homme. Une discussion qui pourrait avoir pour objet de négocier un logement de repli à Saint-Denis. Hasna Aït Boulahcen serait venue en voiture chercher son cousin, réfugié dans des entrepôts d'Aubervilliers. La nuit suivante, à 4 h 16, le Raid donne l'assaut à leur planque, un appartement de Saint-Denis.

    Abaaoud figurait parmi les membres du commando qui a attaqué cafés et restaurants, tirant au kalachnikov (une empreinte a été retrouvée sur l'un des fusils d'assaut). Le soir des faits, à 22 h 14, une caméra de vidéosurveillance de la RATP le filmait sur la ligne 9, à Montreuil. La Seat Leon utilisée par les assassins a été retrouvée non loin. François Hollande a, par ailleurs, remercié hier le roi Mohammed VI pour « l'assistance efficace » apportée par le Maroc. Un renseignement marocain a contribué à mettre les Français sur la piste du jihadiste belgo-marocain. Les Marocains auraient repéré l'un des frères Abaaoud à Agadir permettant d'identifier Hasna Aït Boulahcen. Cette version n'est pas confirmée de source judiciaire.

    4. Qui se trouvait dans l'appartement de Saint-Denis ?
    L'état des corps, rendus méconnaissables par l'explosion, a retardé leur identification. Abaaoud, tué par balles, a été formellement identifié grâce à ses empreintes digitales. Il est désormais prouvé que sa cousine a été tuée par le souffle d'une déflagration alors qu'elle se trouvait à la fenêtre du 3e étage. Son corps a été projeté à l'extérieur. Ce qui a accrédité l'hypothèse d'une femme kamikaze. En réalité, l'explosion aurait été déclenchée par le troisième terroriste. Un homme toujours non identifié hier soir. Les autres occupants du logement, des étrangers en situation irrégulière, ne seraient pas impliqués dans les attentats.

    5. Qu'a fait Salah Abdeslam le 13 novembre ?
    Hier soir, l'un des membres présumés du commando du « vendredi 13 », Salah Abdeslam (ci-contre), restait introuvable. Il aurait conduit la Clio retrouvée près du boulevard Ornano (Paris XVIIIe). Selon « l'Obs », son portable a ensuite « borné » dans le secteur Châtillon - Montrouge (Hauts-de-Seine). Il a sans doute été exfiltré vers la Belgique par deux amis venus le récupérer à Paris au petit matin. Toujours selon « l'Obs », ces derniers ont expliqué avoir trouvé Salah dans un état de « choc », porteur d'une ceinture d'explosifs. Comme si, au dernier moment, il avait eu peur de mourir.
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