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Voyager en dirigeable plutôt que par avion ? C'est l'avenir, et la planète nous remerciera

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  • Voyager en dirigeable plutôt que par avion ? C'est l'avenir, et la planète nous remerciera



    maginez de gros dirigeables suivant en permanence des routes aériennes à haute altitude sans jamais avoir à se poser.

    Au lieu d'effectuer des escales dans des aéroports, ils seraient régulièrement rejoints par des "navettes" leur apportant fret et passagers. Sur leur trajet, les points d'étape – sortes de "terminaux verticaux" occupant beaucoup moins de place au sol qu'un aéroport – hébergeraient ces navettes et permettraient ainsi de décoller et d'atterrir dans des endroits peu éloignés des grands centres urbains.

    Un roman de science fiction ?

    L'ensemble de ces technologies serait du type "plus léger que l'air", avec ballons à hélium et cellules solaires, avec des moyens pour stocker l'électricité pour l'utiliser pendant les périodes nocturnes.

    Roman de science-fiction steampunk ? Pas du tout : il s'agit là d'un très sérieux projet impliquant 10 pays européens ainsi que la Russie et l'Uruguay.

    Baptisé Maat pour "Multibody Advanced Airship for Transport", il est piloté par l'université de Modène et de Reggio d'Emilie, en Italie.
    La première phase de recherche, menée depuis 2011, a été officiellement clôturée fin février, donnant lieu à de nombreux rapports scientifiques, principalement sur les diverses technologies qui pourraient être utilisées.


    Maat n'est pas le seul projet d'envergure impliquant la réapparition des dirigeables à grande échelle. La Nasa songerait même à un concours d'idées pour un observatoire à haute altitude qui serait monté sur l'un d'entre eux. La société ukrainienne Aeros, ou encore l'entreprise française Voliris travaillent également dans ce domaine du "plus léger que l'air".

    De l'autre côté de la Manche, on projette une exploitation commerciale du véhicule hybride HAV307, conçu au départ pour un usage militaire. Une campagne de crowfunding et la participation du chanteur d'Iron Maiden Bruce Dickinson ont mis ce dirigeable sur le devant de la scène : long de 92 mètres (plus grand qu'un Airbus A380), avec une vitesse de croisière de 80 nœuds (environ 150 km/h), il pourrait être utilisé pour le transport d'aide durant des catastrophes, pour le tourisme haut de gamme, et en général pour tout transport vers des lieux inaccessibles par des moyens conventionnels.

    Surprise, l'avion, ça pollue

    À l'heure où Google investit d'anciens hangars californiens de la Nasa dédiés jadis aux dirigeables pour y développer ses technologies dont ses fameux ballons destinés à amener l'internet dans les endroits les plus reculés du monde, le transport aérien va peut-être revenir, au moins partiellement, au "plus léger que l'air".

    Si les dirigeables utilisés dans le transport de personnes et de marchandises n'ont pas survécu à l'entre-deux-guerres (et à la catastrophe tragique du Hindenburg), pourquoi revenir à cette technologie qui peut sembler dépassée, même si l'on a remplacé l'hydrogène inflammable par de l'hélium ?

    La réponse, c'est bien sûr le changement climatique. À la veille de la conférence Climat qui va se tenir en décembre 2015 à Paris, il est évident que la réduction des gaz à effet de serre est indispensable, et cela va nécessiter beaucoup d'évolutions dans nos comportements et nos technologies. Si l'on est prompt à montrer du doigt l'automobile et à culpabiliser les conducteurs, la voiture n'est pas, loin de là, le seul pollueur.

    Il faut que nous changions de technologie

    Si l'aviation mondiale est reconnue comme responsable de "seulement" 2,5% des émissions de gaz à effet de serre, le transport aérien intérieur français (vols internationaux exclus, donc), c'est 3,9% du secteur des transports dans son ensemble. Dans certains domaines, leur pollution devient conséquente. Ainsi, en région parisienne, les émissions de dioxyde d'azote des aéroports franciliens valent trois fois celles du périphérique.

    Côté particules fines, les PM10 valent celles de l'ensemble du secteur tertiaire, et les PM 2.5 sont égales à la moitié de celles émises par l'agriculture. De plus, il est difficile de tracer les pollutions provenant du trafic aérien, car elles ont tendance à se confondre avec la pollution automobile...

    Qu'on le veuille ou non, il va nous falloir changer nos technologies dans les années à venir. Le tout est de savoir comment, et à quel type de société ces changements vont correspondre. Si l'on en croit certains mouvements écologistes, il faudrait tous nous entasser dans des transports en commun ou nous mettre sur des bicyclettes. Il y a cependant d'autres solutions.

    L'avenir, c'est le dirigeable

    L'automobile, elle, prépare son avenir. Les modèles électriques arrivent, ils sont déjà bien avancés aux États-Unis. L'utilisation de telles voitures individuelles pourrait nous permettre de conserver les mêmes pratiques en matière de transports tout en cessant de polluer (à condition que l'électricité provienne de sources renouvelables, bien sûr).

    Côté avions, en revanche, on ne voit pas venir grand chose en matière d'énergies nouvelles (et non polluantes). Bien sûr, il y a l'expérience de l'avion solaire Solar Impulse 2, qui pourrait paver la voie à de nouvelles technologies aériennes, mais cela semble encore bien loin.

    Dans un tel contexte, pourquoi ne pas laisser de la place aux dirigeables ? Certes, ils sont beaucoup moins rapides que les avions, mais en ce qui concerne le fret, les coûts pourraient à terme compenser le délai un peu plus long. Et côté passagers, un vol transatlantique aux allures de croisière sur une mer de nuages pourrait aussi avoir des avantages. Et au vu des bouleversements de notre climat, la génération à venir pourrait bien ne pas avoir beaucoup de choix.

    Par Jean-Paul Fritz

    le plus .nouvelobs.
    Dernière modification par katiaret, 22 novembre 2015, 10h26.
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