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Les grandes familles du Maroc

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  • Les grandes familles du Maroc

    Des dynasties familiales, dont l'origine remonte parfois à plusieurs siècles, sont aujourd'hui encore très présentes dans la haute administration comme dans le monde de l'entreprise. Qui gouverne au Maroc ? Le roi bien sûr, mais aussi une élite fortunée dont les représentants se partagent les postes de la haute administration et la direction des entreprises publiques ou privées.
    La plupart de ces privilégiés appartiennent aux "grandes familles" du royaume, une bourgeoisie patricienne dont les origines remontent aux toutes premières conquêtes arabes et à la fondation de la ville de Fès. La saga de ces dynasties familiales, dont les descendants, aujourd'hui encore, dominent largement le monde de l'entreprise ainsi que la technostructure étatique du pays, est intimement liée à l'histoire du Maroc. Un universitaire marocain, Ali Benhaddou, a retracé l'histoire de ces lignées dans deux ouvrages (1) dont nous nous sommes largement inspirés.

    C'est donc à Fès que tout commence. Créée en 789 par le roi Idriss Ier, la ville devient vingt ans plus tard, sous le règne d'Idriss II, le siège de la nouvelle dynastie. A l'époque, la société marocaine est rurale et féodale. A Fès, le nouveau sultan accueille dès 825 quelque 2 000 familles arabes originaires de Kérouan (Tunisie) puis, par vagues successives, et en grand nombre, des Andalous, héritiers de la riche civilisation hispano-mauresque, venant des villes espagnoles de Cordoue, Séville et Tolède. Les premiers, chassés de Cordoue par les Omeyyades, débarquent dès le IXe siècle, les derniers traversent la Méditerranée au XVe siècle après la prise de Grenade par les Rois Catholiques. A l'origine, ces grandes familles se répartissent en trois groupes distincts.
    Chorfas, Oulémas et familles marchandes

    Les chorfas sont des nobles appartenant soit à la dynastie des Idrissides, soit à celle des Alaouites actuellement sur le trône, soit à des clans d'aristocrates étrangers comme les Skallis, venus de Sicile ou les Irakis, originaires de Mésopotamie. Ils doivent rester à l'écart du négoce et eux seuls peuvent se faire appeler "Sidi", "Maître", ou "Moulay", "Seigneur".
    Viennent ensuite les Oulémas, apparus surtout à partir du xviie siècle, qui sont des lettrés. Enseignants pour nombre d'entre eux à l'université islamique de Fès, ils apparaissent comme les garants de la tradition. Parmi les familles d'anciens Oulémas, la plus connue est sans aucun doute celle des El-Fassi dont est issu l'actuel Premier ministre. Autres grands noms connus appartenant à cette catégorie : les Bensouda, les Guennoun, les Kadiri, les Belkhayat ou les Mernissis.
    Troisième groupe : les familles marchandes, de loin les plus nombreuses. A partir du XVIe siècle, elles profitent du développement du commerce international pour s'imposer. Les négociants de Fès exportent des cuirs et des tapis en Europe, importent des tissus et des produits industriels anglais. Certains vont jusqu'en Chine, en Inde ou en Perse. D'autres se spécialisent dans le commerce avec l'Afrique.

    Les mariages rapprochent les clans
    Peu à peu, les différences entre les trois catégories s'estompent, notamment en raison des mariages qui permettent de rapprocher les familles. Comme en Europe, les aristocrates marient leurs filles à de riches marchands en mal de prestige... Les lettrés se lancent dans le négoce, les marchands deviennent commis de l'Etat. Apparaît alors une aristocratie bourgeoise sur laquelle le Palais va de plus en plus s'appuyer. Au fil des générations, certains notables vont tirer l'essentiel de leur fortune de leur proximité avec l'Etat - les Jamai, El-Mokri ou Benslimane par exemple - tandis que d'autres privilégient les affaires - les Benjelloun, Tazi, Squalli, Filali, Kettani, Bennis, Berrada.
    Les Alaoui, une famille au pouvoirLes Alaoui descendent en droite ligne du Prophète, et plus précisément du quatrième calife de l'islam, Ali, gendre et cousin de Mahomet. La dynastie arrive au pouvoir au Maroc au début du xviie siècle lorsque Moulay Ali Cherif est proclamé chef politique du Tafilalet en 1631. Chérifs auréolés d'un grand prestige religieux, les Alaouites parviennent à détrôner la dynastie des Saâdiens. Malgré des luttes successorales parfois fratricides, ils ont réussi à se maintenir au pouvoir jusqu'à nos jours. Aujourd'hui, la famille royale joue un rôle discret mais non négligeable. Le frère et les soeurs du roi sont des ambassadeurs de bonne volonté. Le premier est souvent préposé aux cérémonies funéraires des grands de ce monde (auxquelles ne peut protocolairement pas assister le roi), tandis que les secondes sont chargées d'illustrer la politique sociale de la monarchie, à travers le financement et la gestion de nombreuses fondations. Les cousins, plus ou moins proches du roi, ne sont pas en reste.
    Au XIXe siècle, nombre de ces grandes familles abandonnent Fès afin de s'établir à Casablanca qui devient la capitale économique du royaume. L'Europe est alors en pleine révolution industrielle. Casablanca attire les acheteurs européens et développe ses activités portuaires. En outre, la conquête de l'Algérie par les Français, en 1830, a coupé Fès de ses débouchés à l'Est. C'est de cette époque que date la puissance de ceux que l'on appelle aujourd'hui encore "les Fassis de Casablanca". L'un des principaux bénéficiaires de l'urbanisation de Casablanca est Hassan Benjelloun. Marchand de céréales, commissionnaire de la compagnie de navigation Paquet, il arrive à Casablanca en 1880. Pressentant le développement futur de la ville, il investit dans le foncier et l'immobilier. Aujourd'hui encore, ses héritiers - ils seraient près de 150 - perçoivent les rentes de ses judicieux placements. L'un des plus célèbres est sans conteste Othman Benjelloun. A 80 ans, il est à la tête de l'un des plus grands groupes du pays, présent notamment dans le secteur bancaire avec la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE). Considéré à la fin des années 1990 comme la première fortune du pays - derrière le roi - mais entretenant des relations en dents de scie avec le makhzen (les élites proches du roi) économique, il a dû revoir à la baisse certaines de ses ambitions ces dernières années. Ce milliardaire au look british - il est surnommé sir Othy - est marié à la fille du maréchal Mezian, descendant, lui, d'une prestigieuse lignée rifaine.
    Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

  • #2
    Les fassis investissent la technostructure

    D'autres familles deviennent les pièces maîtresses de la politique de modernisation économique voulue par le sultan Moulay Hassan Ier. En 1873, lorsqu'il accède au trône, il nomme à la tête du ministère des Finances un Bennis - un certain El-Madani. Mais celui-ci se met à dos les tanneurs, en imposant une taxe sur le marché des peaux, puis une grande partie de la bourgeoisie, qui s'insurge contre l'interventionnisme économique de l'Etat. Le souverain va leur donner raison. Pour mieux se les concilier, il fait de Mohamed Tazi son ministre des Finances. Les Bennouna, les Benchekroune - à l'origine des Bedayin, ou juifs convertis à l'islam - les Bennani, les Chraïbi, les Guessous ou les Benslimane voient aussi leur influence grandir.
    Les grandes familles fassies investissent l'Etat. Pour une raison simple : celui-ci a besoin de technocrates compétents et ce sont les rejetons de ces familles qui fréquentent les meilleures écoles... En outre, les familles, qui comprennent vite tout le bénéfice qu'elles peuvent en tirer, prennent l'habitude - toujours en vigueur aujourd'hui - de placer l'un des leurs au sein de la haute fonction publique. Jusqu'en 1930, il n'existe au Maroc que deux collèges musulmans, les collèges Moulay Idriss à Fès et Moulay Youssef à Casablanca. Ils accueillent, conformément à la décision du maréchal Lyautey, des élèves choisis parmi les titulaires du certificat d'études musulmanes, un diplôme délivré par les écoles de fils de notables. La domination des notables, donc des familles fassies, dans la technostructure est ainsi confortée.
    De même, et tout naturellement, ce sont ces jeunes bourgeois éduqués qui vont animer le mouvement nationaliste. A Fès, les El-Fassi, les Diouri, les Mernissi ou les Benchekroune ; à Rabat les Balafrej, Slaoui, Guérida, Jaïdi ; à Casablanca, les Benjelloun, Sebti Boutaleb, Yacoubi, tous originaires de Fès, défendent un nationalisme qui s'appuie sur l'islam et l'arabisation, symbole à leurs yeux de la reconquête de leur identité. De ce mouvement naît l'Istiqlal, le parti de l'indépendance, qui choisit de soutenir la monarchie en la personne du sultan Mohammed V. A l'indépendance, le rôle historique joué par l'Istiqlal conforte les grandes dynasties bourgeoises. Leurs héritiers fréquentent les meilleurs lycées et sont de plus en plus nombreux à intégrer les grandes écoles françaises. Diplômés des Mines, de Ponts et chaussées ou de Polytechnique, ils sont ensuite cooptés à la tête des grandes administrations, des banques, des sociétés industrielles ou commerciales et essaiment dans tous les secteurs stratégiques de l'économie. Les lendemains de l'indépendance profitent tout particulièrement aux Filali, Lamrani, Kettani, Alami... L'imbrication des pouvoirs économiques et politiques au sein de l'Etat se renforce. Les technocrates prennent le pas sur les politiques, marginalisés par la monarchie. Ahmed Guédira, le principal conseiller d'Hassan II, s'appuie en effet très largement sur ces notables diplômés et apolitiques. Ahmed Alaoui, Driss Slaoui, les frères Benhima, les El-Fassi, les Tazi, les Bennani ou les Bensouda deviennent d'inamovibles ministres, forgeant même dans certains cas de véritables dynasties politiques.
    Hassan II encourage la diversification

    Il faut attendre une dizaine d'années après l'indépendance pour commencer à voir émerger, dans le monde économique, quelques personnalités qui n'appartiennent pas au groupe dominant. En 1966, le contrôle des fédérations régionales des chambres de commerce et d'industrie donne lieu à une véritable révolte de la part de quelques gros commerçants soussis (les Berbères de la plaine), qui veulent en finir avec la domination des Fassis. De cette époque date l'apparition d'une classe commerçante soussie avec des hommes d'affaires comme Miloud Chaabi ou Aziz Akhannouch. Les Fassis n'en restent pas moins dominants dans la finance. Dans les années 1980, à la suite d'un rapport de la Banque mondiale qui pointe la sclérose du royaume, le roi Hassan II s'efforce d'encourager la diversification, géographique au moins, de l'élite. Des cadres non fassis sont promus. Une évolution mise en musique par son ministre de l'Intérieur Driss Basri, lui-même fils de chaouch et originaire de Settat.
    Mohammed VI s'est entouré, dès le début de son règne, d'anciens camarades du Collège royal. Un recrutement diversifié, donc, pour cette garde rapprochée. Mais pour le reste, ce sont toujours les grandes familles qui tiennent l'économie et la technostructure du pays. Elles conservent le privilège de pouvoir envoyer leurs rejetons étudier dans les meilleures écoles, européennes ou américaines. Or, pour moderniser son royaume, Mohammed VI s'est, depuis son accession au trône, appuyé bien davantage sur la technocratie que sur la classe politique. Les hommes d'affaires les plus riches et les plus influents du Maroc d'aujourd'hui sont encore, pour nombre d'entre eux, des héritiers des grandes familles fassies. C'est le cas d'Anas Sefrioui, d'Othman Benjelloun, de Brahim Zniber, de Moulay Hafid Elalami ou de Mohamed Karim Lamrani - trois fois Premier ministre sous Hassan II et ex-directeur de l'OCP, qui vient de céder son groupe à sa fille Saïda -, de la famille Kettani (Wafabank et ses filiales, entre autres), ou encore de Noureddine Ayouch, publicitaire, mécène et ami du roi. Anas Sefrioui est le descendant d'une famille qui figurait déjà parmi les plus anciens habitants de Fès. Aujourd'hui à la tête du géant immobilier Addoha, pionnier du logement social au Maroc, il a débuté dans les affaires en vendant du rhassoul, cette argile utilisée pour les soins corporels dans les hammams. Brahim Zniber, originaire d'une vieille famille andalouse dont la plupart des membres auraient rejoint Salé à la chute de Grenade, est aujourd'hui l'un des principaux acteurs du secteur agroalimentaire au Maroc à travers le Holding Diana, notamment propriétaire des Celliers de Meknès, premier producteur de vin marocain. Moulay Hafid Elalami, qui se revendique d'une ascendance chérifienne - d'où l'épithète Moulay -, est l'un des hommes d'affaires les plus en vue du royaume. Après un passage par l'Omnium Nord-Africain (ONA), c'est dans les assurances qu'il a fait fortune. Il s'est depuis peu lancé dans les médias avec la volonté affichée de créer un grand groupe de presse.
    Deux hommes originaires du Souss jouent aujourd'hui dans la même catégorie, sans complexes : Aziz Akhannouch, président d'AkwaGroup (qui regroupe une cinquantaine de sociétés), ministre et président de la région Souss-Massa-Draa, et Miloud Chaabi, un homme d'affaires au franc-parler atypique dont les intérêts vont de l'immobilier à l'agroalimentaire en passant par l'hôtellerie, le textile et le crédit à la consommation. Le premier, qui a hérité de son père (parti, lui, de presque rien) un groupe considéré aujourd'hui comme l'un des fleurons de l'économie marocaine, incarne, pour beaucoup, la revanche du capitalisme soussi sur l'affairisme fassi. Depuis son entrée au gouvernement, en 2007, il a gelé son activité d'homme d'affaires pour se consacrer à la politique. Récemment encarté au Rassemblement national des indépendants (RNI), il est peut-être un Premier ministre en puissance. Son épouse, Salwa Akhannouch, est à la tête du groupe Aksal, l'un des plus actifs du moment, opérant dans les secteurs du rachat de franchises, de l'immobilier et des "malls", ces centres commerciaux à l'américaine qui commencent à fleurir dans les villes marocaines.
    La jeune génération est également impliquée dans la contestation de ces derniers mois (voir page 53). C'est le cas d'Omar Balafrej, considéré comme l'une des figures montantes de la scène politique et originaire d'une grande famille d'origine andalouse. Ou encore de Karim Tazi, rejeton atypique de l'une des grandes lignées fassies.

    Source:Chakib Alami pour L'Express
    Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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    • #3
      Donc le Maroc a 1200 ans.

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      • #4
        Il y a 2 Maroc, le roi pus les grandes famille ( 99% DES RICHESSES)et le reste (LE PEUPLE MAROCAIN 1%).
        Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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        • #5
          Tu crois pouvoir maintenir la paix sociale avec 1% de richesses.

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          • #6
            @Atwill

            [Tu crois pouvoir maintenir la paix sociale avec 1% de richesses. ]

            Pour combien de temps maintenir la paix sociale?
            La est la question!

            - Le Maroc paye 1 dirham l'heure.
            - La délocalisation est une arme a double tranchant.
            - Le Maroc est le pays le plus endette pays de l'Afrique
            - Si les pays du golfe se retirent du Maroc pour divers raisons ça sera la fin du Maroc
            - Si Mariane Lepen est présidente de la France. le Maroc dira adieu aux entreprises françaises, l'extrême droite est déterminée de relocaliser ses entreprises.
            - Reste le tourisme au Maroc, un attaque suicidaire des extrémistes marocains sur des sites touristiques (que je ne souhaite pas au 1% des marocains ) les consequences seront graves a ce secteur.
            Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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            • #7
              -Si la France n'était pas rentrée à Alger tu sera toujours Ottoman.
              -Si la France n'a pas volée les terres aux autres peuples tu habiteras 200 000km².Sans pétrole et sans gaz.
              -Si la France n'avait pas unis toutes les tributs vous serrez comme les pays du golf chacune son Emir.
              -Tu vois avec des SIon refait le monde.

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              • #8
                @Atwill

                [-Si la France n'était pas rentrée à Alger tu sera toujours Ottoman.
                -Si la France n'a pas volée les terres aux autres peuples tu habiteras 200 000km².Sans pétrole et sans gaz.
                -Si la France n'avait pas unis toutes les tributs vous serrez comme les pays du golf chacune son Emir.
                -Tu vois avec des SIon refait le monde.]

                -Si la France n'était pas rentrée à Alger tu sera toujours Ottoman.

                Faux. El Emir Abdelkader s'est défait des ottomans, il ne le restait qu'Alger.

                -Si la France n'a pas volée les terres aux autres peuples tu habiteras 200 000km².Sans pétrole et sans gaz.
                Faux : Le légendaire el akid Lotfi est mort tué par l’arme française au sud extrême de l’Algérie en luttant les armes.

                -Si la France n'avait pas unis toutes les tributs vous serrez comme les pays du golf chacune son Emir.
                Faux:Tu ne connais rien aux système des tribus en Algérie

                El mouhim, vous n'avez aucune opinion sur Les grandes familles du Maroc
                Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,

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