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Algérie : Réserves de change, chômage, recettes : détérioration générale des indicateurs économiques

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  • Algérie : Réserves de change, chômage, recettes : détérioration générale des indicateurs économiques

    Le Conseil national économique et social (Cnes) a publié un rapport de conjoncture sur le premier semestre 2015.
    Le document de 98 pages, dont TSA détient une copie, analyse la situation économique et sociale du pays sur les 6 premiers mois de l’année en cours.
    Dans l’ensemble, il en ressort une détérioration des principaux indicateurs économiques du pays. Nous vous proposons une synthèse des principaux enseignements.

    Un déficit budgétaire abyssal.

    Après une relative « résistance » durant les six derniers mois de 2014, l’économie algérienne a fortement ressenti les effets du retournement du marché des hydrocarbures. « Les cours bas des hydrocarbures (…) ont fortement et frontalement impacté les indicateurs fondamentaux de notre économie » au deuxième semestre 2015, relève le Cnes.
    Les finances publiques sont mises « à rude épreuve », avec une réduction de près de 43,7% des recettes d’exportation des hydrocarbures.
    La baisse de la collecte de la fiscalité pétrolière, avec un recouvrement de 1243 milliards de dinars (-33,5% par rapport à mars 2014), est révélatrice « du marasme budgétaire », selon le Cnes. Il en résulte un déficit abyssal de 1157 milliards de dinars à juin 2015, en hausse de 755 milliards (+53,2%) par rapport à la même période de 2014, indique le rapport.

    À la fin 2015, le déficit budgétaire devrait se situer à 22% du PIB, soit un total de 4173 milliards de dinars, en raison du différentiel entre les recettes prévisionnelles et réelles.
    Cette situation aura également « des répercussions négatives sur l’investissement public », pourtant moteur de la croissance du pays, précise la même source.
    Les données des différentes institutions telles la Banque d’Algérie, les Douanes et le ministère des Finances montrent « clairement la tendance foncièrement déficitaire du Trésor », s’alarme le Cnes.
    En effet, le Fonds de régulation des recettes (FRR) s’amenuise fortement, en raison « du recours massif [au FRR, NDLR] pour la couverture du déficit budgétaire ».
    En effet, le FRR enregistre une baisse de 33% de ses avoirs depuis juin 2014, à 3441.3 milliards de dinars.
    Le gouvernement en a puisé plus de 967 milliards de dinars à fin juin 2015, détaille le rapport.

    Pour faire face à cette fonte des recettes, la stratégie du gouvernement s’oriente vers une amélioration des rentrées fiscales ordinaires – c’est-à-dire hors hydrocarbures – avec une hausse de 10,7%. Cela dit, cette tentative est loin de compenser les « pertes subies » et n’a qu’un « faible impact par rapport à l’ampleur des déficits enregistrés », tempère le Cnes.

    Fonte des réserves de change.

    Les déficits ne se limitent pas aux finances publiques.
    En effet, le rapport relève une sérieuse détérioration de la balance commerciale de l’Algérie : 7,78 milliards de dollars de déficit pour le seul premier semestre de l’année en cours, en comparaison à un excédent commercial de 3,17 milliards sur la même période de 2014, selon les données des Douanes reprises par le rapport.
    En cause, un recul des prix des hydrocarbures sur le marché mondial, conjugué à une baisse de 4,6% des quantités exportées.
    En effet, l’Algérie a exporté pour 18,02 milliards de dollars d’hydrocarbures au premier semestre 2015, contre 32,14 milliards un an plus tôt, soit une baisse de 43,71% en glissement annuel.

    Par ailleurs, la facture des importations se chiffre à près de 27 milliards de dollars sur les 6 premiers mois de 2015. Elle est en recul de l’ordre de 10,5% par rapport à la même période de 2014 (30,1 milliards).
    À noter que ce recul est essentiellement dû à un phénomène de taux de change, selon le Cnes.
    En effet, l’essentiel des importations algériennes se sont redirigées vers la zone euro, profitant d’une parité euro/dollar avantageuse.
    Enfin, les exportations hors-hydrocarbures restent, quant à elles, marginales, malgré une légère hausse à 1,19 milliards de dollars. La baisse des importations, bien qu’appréciable est loin de compenser la chute des recettes d’exportations de l’Algérie.

    En conséquence, le Cnes table sur une fonte drastique des réserves de changes d’ici la fin de l’année 2015.
    Ces réserves en devise sont déjà à leur niveau le plus faible depuis 2010, avec des avoirs de l’ordre de 160 milliards de dollars, rappelle la même source.
    Seulement, les recettes d’exportation de l’Algérie devraient se situer à environ 30 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, selon les prévisions relativement optimistes du Cnes. Or, les importations devraient atteindre au moins les 55 milliards de dollars au même moment, selon la même source.
    Ainsi, le déficit de la balance des paiements pourrait atteindre les 30 milliards de dollars (en comptant les transferts de dividendes et la facture des importations de services, etc.), dont 16 milliards de déficit commercial.
    Les réserves de change devraient donc fondre, comme neige au soleil, pour atteindre un niveau d’environ 135 milliards de dollars à la fin de l’année en cours.

    Subventions, politique sociale et retour du chômage

    Le gouvernement a consacré, en 2015, une enveloppe de 1711,7 milliards de dinars aux transferts sociaux, ce qui représente l’équivalent de 9,1% du PIB, « malgré une situation financière préoccupante », note le Cnes. Ceci représente une hausse de 6,4% par rapport à l’année précédente.
    Cela dit, le rapport indique que « près de 25% du PIB, est consacrée au système de la sécurité sociale, à la santé, au système éducatif, à la solidarité nationale et à d’autres subventions », sans préciser lesquelles.
    Selon la même source, près de 225 milliards de dinars sont dédiés au soutien des prix des produits de base (céréales, lait, sucre et huiles alimentaires).
    Pourtant, le rapport du Cnes ne fait pas mention des subventions indirectes, notamment aux prix des carburants et de l’électricité.
    Le soutien des prix des carburants mobilise, à lui seul, près de 11% du PIB, selon les données officielles, validées par le Fonds monétaire international (FMI).

    Malgré l’importance des dépenses publiques, notamment celles à caractère social, le Cnes relève que le taux de chômage est en hausse. Au premier semestre 2015, il devrait dépasser les 10,6%, un taux atteint en septembre 2014.
    À la fin 2015, le chômage concernerait 10,8% de la population active, selon les données du FMI. L’institution monétaire mondiale table même sur un taux de chômage de 11,3% en 2016, ce qui dénote d’une détérioration du marché de l’emploi en Algérie.
    La dépréciation du dinar provoque de l’inflation
    Par ailleurs, le Cnes note un retour en force de l’inflation durant le semestre précédent. La cause principale serait une « dévaluation » drastique du dinar.
    La monnaie nationale a perdu 22% par rapport au dollar, selon la même source (à juin 2015).
    En conséquence, le taux moyen d’inflation a grimpé, de mois en mois, à 4,5% en avril, puis 4,8% en mai avant d’atteindre les 5% en juin 2015. Ceci provoque « un recul des revenus et des tensions sur les salaires », note le Cnes.
    Le taux de 3% d’inflation annuelle annoncé par le gouvernement semble difficile, voire impossible à respecter, selon la même source.

    Une conjoncture internationale peu favorable

    À en croire le rapport, la conjoncture internationale ne devrait pas s’arranger de sitôt.
    Tant pour les cours du pétrole que pour la croissance économique mondiale – qui détermine la demande d’hydrocarbures – la situation est peu favorable à l’Algérie.
    En effet, la croissance en 2015 devrait être la plus faible enregistrée depuis 2009, au lendemain de la crise financière économique internationale, note le rapport.
    Le « retournement du marché des hydrocarbures » devrait se poursuivre, avec un niveau moyen du baril de pétrole algérien (Sahara Blend) à 58,1 dollars sur le premier semestre 2015. Sur l’ensemble de l’année, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) table sur un prix moyen de 58 dollars le baril, ce qui semble optimiste au regard des prévisions de divers experts.
    Dans ce contexte, les auteurs du rapport rappellent « la vulnérabilité de l’économie nationale aux chocs exogènes et la nécessité d’un changement structurel de son modèle de croissance. »

    Diversification et économie verte : les pistes du Cnes

    Le Cnes donne quelques pistes pour diversifier l’économie : les filières « de l’industrie, de l’agriculture et des services semblent présenter les atouts nécessaires pour asseoir une stratégie de diversification de l’économie nationale ». Ainsi, « une quinzaine de filières stratégiques (…) a été identifiée (…), à savoir : l’industrie, l’électricité, la pétrochimie, la pharmacie, l’électromécanique, l’agroalimentaire, le tourisme, la sidérurgie, la chimie, la mécanique, l’aéronautique, le textile, les services, en agissant sur la promotion des nouvelles technologies de l’information, qui sont autant de domaines où l’Algérie dispose d’un potentiel et de marchés porteurs ».
    Le Cnes invite donc le gouvernement à déployer des efforts « en matière d’investissement ».
    Par ailleurs, les énergies renouvelables constituent également une priorité aux yeux du Cnes. Ce dernier rappelle l’engagement de l’Algérie dans sa contribution dans le cadre de la conférence sur le climat de Paris (COP21) et met en exergue le plan de développement des énergies renouvelables en Algérie à l’horizon 2030 (22 000 mégawatts).

    TSA
    Dernière modification par Raco, 29 novembre 2015, 14h37.

  • #2
    Bonjour Raco


    Les réserves de change devraient donc fondre, comme neige au soleil, pour atteindre un niveau d’environ 135 milliards de dollars à la fin de l’année en cours

    C'est une alerte sérieuse si les réserves continuent de baisser ,il faut prendre des mesures drastiques pour freiner au max les importations surtout celles qui sont non indispensables

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    • #3
      wait and see

      l'année 2016 s'annonce une année de tous les risques.

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