Les femmes, qui constituent « la moitié de la population marocaine, ne [participent] pas au développement ». Cette affirmation contenue dans un rapport du Conseil national des droits de l’homme (CNDH), publié le 20 octobre, s’est voulue provocatrice à l’égard de la coalition gouvernementale dirigée par les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD).
Ce rapport sur « l’égalité et la parité au Maroc » propose que la législation en matière successorale se conforme enfin à la Constitution et aux conventions internationales signées par le Maroc pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Le CNDH dénonce une situation où la femme marocaine n’a encore droit qu’à la moitié de ce qu’hérite l’homme, conformément au Coran.
Une réforme du statut de la femme inachevée
Les conservateurs et les islamistes du PJD ont aussitôt parlé de « transgression ». Mercredi 22 octobre, le parti a considéré la proposition du CNDH comme « une atteinte à l’institution de la commanderie des croyants » et une « violation de la Constitution qui encadre l’égalité homme-femme par les constantes religieuses et nationales ». La Constitution marocaine révisée en juillet 2011 dans le sillage du printemps arabe prévoit en effet le « principe d’égalité homme-femme » mais elle l’a conditionné par « le respect des constantes du royaume et de ses lois ».
« La proposition du CNDH intervient dans une conjoncture post-électorale, où le parti islamiste Justice et développement a réalisé un certain succès. On peut donc supposer qu’elle soit marquée par la volonté du régime marocain de se repositionner dans le champ politique. La question de la femme a toujours été instrumentalisée », estime le politologue Mohamed Madani.
« Comment dans un pays qui se revendique moderniste, un homme égale deux femmes ? Pourquoi ne paierais-je pas moitié prix mes consommations et pourquoi le montant de mes impôts ne serait-il pas divisé par deux ? », s’insurge Ibtissam Lachgar, cofondatrice du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI). Au Maroc, plus de 7 millions de ménages sont gérés par des femmes, selon le Haut-Commissariat au plan.
Certains observateurs estiment qu’il est peu probable que la réforme de l’héritage figure dans l’agenda du Palais, qui exerce la réalité du pouvoir au Maroc
Source: Le Monde 28/10/2105
Ce rapport sur « l’égalité et la parité au Maroc » propose que la législation en matière successorale se conforme enfin à la Constitution et aux conventions internationales signées par le Maroc pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Le CNDH dénonce une situation où la femme marocaine n’a encore droit qu’à la moitié de ce qu’hérite l’homme, conformément au Coran.
Une réforme du statut de la femme inachevée
Les conservateurs et les islamistes du PJD ont aussitôt parlé de « transgression ». Mercredi 22 octobre, le parti a considéré la proposition du CNDH comme « une atteinte à l’institution de la commanderie des croyants » et une « violation de la Constitution qui encadre l’égalité homme-femme par les constantes religieuses et nationales ». La Constitution marocaine révisée en juillet 2011 dans le sillage du printemps arabe prévoit en effet le « principe d’égalité homme-femme » mais elle l’a conditionné par « le respect des constantes du royaume et de ses lois ».
« La proposition du CNDH intervient dans une conjoncture post-électorale, où le parti islamiste Justice et développement a réalisé un certain succès. On peut donc supposer qu’elle soit marquée par la volonté du régime marocain de se repositionner dans le champ politique. La question de la femme a toujours été instrumentalisée », estime le politologue Mohamed Madani.
« Comment dans un pays qui se revendique moderniste, un homme égale deux femmes ? Pourquoi ne paierais-je pas moitié prix mes consommations et pourquoi le montant de mes impôts ne serait-il pas divisé par deux ? », s’insurge Ibtissam Lachgar, cofondatrice du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI). Au Maroc, plus de 7 millions de ménages sont gérés par des femmes, selon le Haut-Commissariat au plan.
Certains observateurs estiment qu’il est peu probable que la réforme de l’héritage figure dans l’agenda du Palais, qui exerce la réalité du pouvoir au Maroc
Source: Le Monde 28/10/2105
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